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sur 264 notes
Quelques-uns de mes libraires fétiches m'en avaient parlé dès sa sortie en janvier... Il était noté dans un coin de ma tête et puis j'ai eu la chance de repartir avec lui lors de la soirée de remise du Prix Orange. le sort m'a été favorable, parmi les cinq romans finalistes distribués de façon aléatoire aux heureux invités, il m'a attribué le lauréat.

Et quel lauréat ! J'ai passé quelques heures très fortes à le dévorer en me disant que ce jury avait fait preuve d'autant de courage que de clairvoyance en le désignant vainqueur de son grand marathon de lecture. Défaite des maîtres et possesseurs est un livre tout simplement brillant. de ceux qui vous interpellent et vous bousculent. Qui contribuent à changer votre vision du monde. Puisse ce prix contribuer à sa diffusion auprès du plus grand nombre.

La société que nous dépeint Vincent Message n'est pas du domaine du rêve (ou du cauchemar) mais plutôt de celui du possible. Les hommes ne sont plus l'espèce dominante de notre planète. D'autres en ont pris possession, que l'on ne nomme pas, que l'on ne situe pas non plus dans le temps. Tout juste apprend-on qu'ils se sont d'abord cachés, ont observé les hommes et leurs modes de vie avant de prendre le pouvoir et de renvoyer les humains à leur condition d'animal. Désormais, les hommes se classent en trois catégories : ceux qui travaillent, ceux qui tiennent compagnie et ceux qui sont destinés à l'abattage.

Attention, il n'est nullement question de science-fiction. Cette fable fonctionne justement parce qu'elle est ancrée dans l'observation de notre société, de ses excès et de ses faillites. le narrateur, Malo est confronté à ses doutes, obligé de constater que la nouvelle société mise en place par ses congénères n'est pas exempte de ces maux qu'elle reprochait à l'ère des humains. Malo a déjà transgressé un certain nombre de règles, lui qui appartient pourtant à l'élite politique en charge de les établir. A travers son regard, ses interrogations, ce sont nos propres modes de vie que l'auteur questionne. Et c'est très très remuant.

Parfois il faut renverser la table pour y voir plus clair. Vincent message le fait de façon aussi courageuse qu'intelligente. Aucun excès dans sa narration qui ancre progressivement le lecteur dans ce monde fantasmé et pourtant pas si éloigné du possible. C'est fluide, d'une logique implacable, jamais exagéré. Il n'use d'aucun effet spécial ou grand-guignolesque mais se contente de dérouler tranquillement le fil narratif, pour un résultat totalement renversant.

Je suis sortie scotchée et éblouie de cette lecture. Impressionnée par l'exercice technique et profondément remuée par le propos qui m'a amenée à considérer certains sujets avec d'autres éléments que ceux auxquels j'attachais de l'importance jusqu'à présent. C'est peut-être ce que l'on demande aussi à la littérature : faire valser nos idées reçues, bousculer notre imaginaire... En ce sens, Défaite des maîtres et possesseurs est un remarquable échantillon de ce que la littérature peut produire de meilleur.

Un livre essentiel, indispensable. Brillant.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Douceur percutante, violence flegmatique, ce roman s'avère en tout cas un sacré oxymore, et assène avec beaucoup de bon sens des vérités qui bouleversent, mais calmement... L'écriture est très belle et soignée, c'est donc quasi instantanément que je me suis retrouvée happée, et que je n'ai pas reposé ce livre avant son émouvant épilogue.

Défaite des maîtres et possesseurs, c'est une fable qui aide à prendre conscience des incohérences de notre société à travers le regard d'une nouvelle espèce venue de l'espace, et plus particulièrement de Malo Claeys, le narrateur. Dire qu'il fait preuve d'humanité serait un non-sens, il est un "démon", nom que les humains ont donné à ces êtres venus d'ailleurs ; disons qu'il est bienveillant et empathique, réfléchi et posé. Il accepte ses failles et les assume, comme sa relation troublante à Iris, son "humaine de compagnie" qu'il a sauvée d'un abattoir.
Et oui, dans ce monde les humains sont soit travailleurs, soit domestiqués, soit mangés. Cette allégorie de la domination des humains sur les animaux est à peine masquée : la description des abattoirs d'humains reprend point par point le modus operandi de ceux de nos boeufs, et comment ne pas voir en un décret "L124" une référence à l'association de défense des droits des animaux L214 ? C'est assurément une part très marquante et importante de cet ouvrage,et d'aucuns le considèreront comme un plaidoyer pour la cause animale. J'en suis.
Mais ce livre, c'est bien plus que ça. Il fait ouvrir les yeux sur la société, les préjugés, l'égoïsme mais l'altruisme et le don de soi aussi, les sentiments, la sensibilité, la paternité, le nomadisme, le mimétisme, la politique, l'économie, et bien-sûr l'écologie.

Tant de choses en 300 pages mais sans jamais se sentir ployer sous le poids des mots.
Un petit miracle.
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Comment parler de ce livre sans dévoiler toute l'histoire ? Et bien en ne parlant pas du tout de l'histoire !
Celle de Malo, d'Iris essentiellement …Mais j'ai dit que je ne parlerais pas de l'histoire …
J'ai repéré ce livre sur de nombreux blogs et je savais avant de démarrer la lecture un fait important (que je ne dirais pas ici puisqu'il il fait partie de l'histoire )

C'est un livre très habilement construit, qui tient en haleine alternant des faits sur cette dystopie et une réflexion plus générale sur notre rapport à la Terre. Les informations pour comprendre le contexte sont distillées au goutte à goutte, ferrant la lectrice que je suis…

L'histoire (dont j'ai promis de ne pas parler) nous est racontée par Malo, une sorte d'assistant parlementaire qui est chargé de défendre une loi. Laquelle ? et bien lisez ce livre ….
Il nous raconte d'abord l'accident d'Iris, l'accueil aux urgences puis remonte le fil de leur rencontre ainsi que plus brièvement celle des parents de Malo…

Mon coup de coeur absolu pour 2019 à ce jour !

Et cette fin ! A la fois horrible (humainement parlant) et formidable (je n'ai rien vu venir ou pas voulu voir venir)
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C'est étrange j'étais récemment au théâtre pour voir "Les Mandibules" de Louis Calaferte, un texte écrit fin des années 70, un texte qui nous parle de la surconsommation, de nos dérives alimentaires, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement en pensant à ce récit.

C'est un livre puissant, marquant, un roman d'anticipation que nous propose Vincent Message. Une fable écologique.

Nous sommes dans un avenir qui pourrait être proche, dans une société de l'ordre du possible.

Un peuple venant de l'univers est arrivé sur notre terre, il a colonisé l'homme et est devenu "Maître et possesseur" de la nature, de la planète. Parlons-en de la nature !

Tout a disparu sur terre, le gibier, les oiseaux, tout cela à cause de la surconsommation. Par son comportement irresponsable l'homme a fait disparaître toutes les richesses de la terre.

Il y a aujourd'hui trois catégories d'humains, trois castes :

- ceux qui travaillent

- les hommes de compagnie qui remplacent les animaux disparus

- les hommes d'élevage

Malo est aujourd'hui rapporteur à l'assemblée, il est porteur d'un projet de loi visant à améliorer la fin de vie des hommes, à la prolonger.

Il a rencontré Iris il y a 11 ans, à l'époque où il était inspecteur des élevages.... Elle est depuis devenue "Humain de compagnie" clandestine.

Suite à un accident - elle a la jambe broyée - il lui faut un bracelet d'identité pour la soigner, ce combat n'est pas simple car nous sommes dans une société différente avec des codes stricts, pas de mélanges entre les trois "castes"....

Comme Louis Calaferte, Vincent Message analyse nos comportements, envisage l'évolution de notre société. Inévitablement on s'interroge sur ce que nous pourrions changer pour sauvegarder notre belle terre, sa biodiversité, son équilibre.

C'est avec une écriture puissante, audacieuse, dure parfois mais aussi très poétique que l'auteur nous fait réfléchir au devenir de notre belle planète bleue.

Les conditions d'élevages sont la plupart du temps désastreuses pour les animaux (je pense à Isabelle Saporta et "Le livre noir de l'agriculture" mais aussi au combat mené à travers ses récits d'Aymeric Caron). Si l'on transpose ceci chez l'homme, on prend plus conscience, on est secoué et c'est peut-être aussi l'occasion de modifier nos comportements.

Des réflexions sur le monde du travail, de l'argent, une ambiance incroyable, des mots percutants, Vincent Message sème le trouble, le doute dans nos esprits.

Un livre fort, puissant, noir mais il est vrai tellement indispensable.

Vous l'avez compris c'est un coup de ♥

Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Vincent Message, jeune écrivain, en est déjà à son second roman. Après Les Veilleurs, publié en 2009, il réussit une oeuvre marquante qui incite à une profonde réflexion sur nos habitudes de vie et de consommation. Justement récompensé par le Prix Orange du livre 2016, Défaites des maîtres et possesseurs est une fiction complètement d'actualité.

Le narrateur se nomme Malo Claeys et nous comprenons petit à petit qu'il vient d'ailleurs, que la société dans laquelle il vit est fliquée et qu'il est très inquiet à cause de la disparition d'Iris, une clandestine qui vivait à son domicile. Saskia, son ex-épouse, est partie avec Yanis, leur fils. Aurait-elle dénoncé Iris ?
Retrouvée inanimée au bord de la route, Iris doit être amputée puis greffée mais son bracelet est détérioré et il faut absolument lui en procurer un autre car elle sera piquée puisqu'il y a trop d'hommes sur cette terre…
Peu à peu, nous comprenons ce qui s'est passé et l'incompréhension devant la situation sur Terre : « autant de gâchis, de morts inutiles, un pareil consentement à faire souffrir et à détruire sans retour. » Que c'est bien observé ! Malo constate que nous recherchons des êtres vivants ailleurs mais que nous massacrons les animaux sur terre, dans les mers.
La recherche menée par Malo l'amène à se souvenir comment il a sauvé Iris et nous emmène dans une ferme humaine d'élevage… scènes difficilement soutenables mais l'écriture de Vincent Message permet au lecteur le plus sensible de passer au-dessus du premier réflexe épidermique pour aller au-delà. Une réflexion salutaire.
La colonisation menée par ces êtres venus d'ailleurs ne peut que rappeler ce que nous avons fait sur d'autres continents : les guerres, les nombreuses victimes, les virus apportés, les espèces disparues, la pollution… Ils ont pris notre habitude de tout nommer, pour mieux dominer ?
Nous apprenons que les hommes ont été classés en trois catégories par ceux qu'ils nomment « les démons » : « ceux qui travaillent pour nous ; ceux qui s'efforcent de nous tenir compagnie ; ceux que nous mangeons. Nous les traitons, tous, comme des êtres à notre service, que nous utilisons pour combler autant que faire se peut nos désirs et avec lesquels nous pouvons en user comme bon nous semble, pour peu que cela contribue à améliorer notre sort, ou l'agrément que nous prenons à la vie. Nous sommes durs avec cette espèce, sans doute, mais c'est pour le plus grand bien de la nôtre. Nous savons tous, parce que c'est une affaire d'instinct, ou de bon sens, que les intérêts de notre espèce sont des intérêts supérieurs. »

Cette longue citation ne vous rappelle rien ? Vincent Message va loin dans le parallèle avec ce que nous faisons subir aux autres espèces et cela doit nous faire réfléchir et modifier nos comportements.

D'autres débats animent la quête de Malo et l'histoire devient de plus en plus palpitante. Un seul mot s'impose : défaite. « Qui veut être le maître se perd ; qui veut par-dessus tout compter au nombre des possesseurs ne se maintiendra qu'en dépossédant tous les jours, tous les autres. »


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Excellent !
Je ne connaissais pas cet auteur et là, j'avoue que c'est une très bonne surprise.
D'abord, le sujet choisi. Fort, en plein dans le mille. Vincent Message nous propose de nous pencher sur les douloureux thèmes de l'exploitation des ressources et du traitement que les espèces supérieures infligent aux autres inférieures au nom de leur profit. Une problématique qui a toujours eu cours dans L Histoire et qui depuis les dernières décennies ne fait que s'aggraver, empirer. D'autant que là, il choisit de l'aborder sous la forme d'un roman d'anticipation, une fable futuriste, ce qui est bien plus agréable et plus intéressant à lire selon moi qu'un essai. Tout comme Voltaire ou Bernard Weber l'ont déjà fait, il se place du point de vue d'extra-terrestres qui, supérieurs dans leurs progrès techniques, observent les humains avec bcp de perplexité et d'esprit critique avant de les assujettir. Après une guerre, à peine évoquée, ces derniers ont pris donc le contrôle de la Terre qui les a d'abord attirée pour son eau de telle sorte qu'ils sont déjà la nouvelle espèce dominante quand s'ouvrent les premières pages.
Mais ces derniers reproduisent les mêmes pratiques que leurs prédécesseurs, replaçant les hommes dans trois catégories : ceux qui servent d'animaux de compagnie, d'élevage pour se nourrir et de main d'oeuvre pour les tâches ingrates. L'auteur s'attardant sur les conditions de vie infâmes des hommes d'élevage nous renvoie à la dure réalité d'aujourd'hui qui sévit dans nos campagnes. le renversement de statut ne faisant au fond que prolonger la politique du droit du plus fort. Une Histoire qui est présentée ici comme un cycle, un perpétuel recommencement.
Au sein de ce contexte, l'auteur raconte la relation particulière qui s'est tissée entre son héros, Malo Claeys, l'extra-terrestre, et Iris, son humaine de compagnie. Des liens forts qui poussent Claeys à défendre les droits des hommes auprès de ses semblables en politique alors qu'Iris, elle, est entrée dans un groupe de résistance avant d'être victime d'un accident...
J'ai bien aimé aussi l'écriture de cet auteur qui ne manque pas de psychologie. On plonge dans les méandres des pensées de Claeys, le narrateur, emprunt d'un lyrisme nostalgique et d'un solide sens du raisonnement éthique. Son regard alternant entre le passé et le présent, son parcours, ses choix, prennent leur sens jusqu'à la dure réflexion qu'il s'inflige à lui-même à la fin et qui l'amène à ce sombre constat : la défaite des maitres et possesseurs... Certes, le discours est pessimiste, le climat est lourd et certaines scènes sont insoutenables mais ce roman devrait être incontournable tant il fait écho à ce qui se passe aujourd'hui. Un livre qui tente d'éveiller notre humanité insensible et endormie sur le sort cruellement avide des animaux en nous mettant à leur place. A force de trop d'indifférence et d'inertie depuis longtemps, qui sait ? Cela pourrait peut-être nous arriver.
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J'ai lu ce livre dans le cadre du prix Horizon du deuxième roman de Marche-en-Famenne. Les autres romans de la sélection m'ont déçue surtout sur le fond, j'ai l'impression que le comité de lecture a privilégié l'écriture par rapport à l'histoire et je n'ai donc pas été convaincue par les cinq premiers romans. Ainsi, j'appréhendais cette dernière lecture mais heureusement, j'ai été agréablement surprise par ce roman d'anticipation dans lequel les humains deviennent des animaux pour une autre civilisation venue coloniser la Terre.

Dès le début du roman, on se retrouve plongé dans ce nouveau monde aux côtés de Malo qui tente de sauver Iris. Au fil du roman, on comprend que des êtres venus d'ailleurs ont envahi la Terre et asservi les humains. Nous sommes dès lors utilisés comme « humains de compagnie » ou comme nourriture pour ces extraterrestres nomades. Ces derniers n'hésitent pas à nous maltraiter et à nous brutaliser sans aucun remords. L'auteur pose ainsi la question de la condition animale et de la manière dont nous épuisons les ressources terrestres à travers cette dystopie très originale. Je ne me sentais pas particulièrement concernée par la problématique du bien-être animal dans le cadre des élevages et des abattoirs mais ce roman m'a amené à me questionner sur nos pratiques. En nous mettant à la place des animaux et utilisant la même terminologie, l'auteur nous fait prendre conscience des excès de nos modes de production et des dérives de notre société de consommation. Il a ainsi le mérite de nous ouvrir les yeux.

En outre, j'ai aimé la plume de l'auteur et le style très poétique, le roman ressemble à un conte et il se lit très rapidement. Il n'est pas à prendre comme un livre de science-fiction car seul le sujet y fait référence mais l'écriture et l'intrigue sont très terre à terre. On ne comprend d'ailleurs pas tout à fait au début que l'humain est devenu esclave d'un peuple extraterrestre. La découverte de ce nouveau mode de fonctionnement se fait petit à petit et les incompréhensions du début laissent vite place à l'envie de dévorer le livre. J'ai néanmoins deux petites réserves. D'une part, j'ai trouvé les personnages assez peu travaillés et d'autre part, malgré le sujet très fort, la fin ne m'a pas semblé à la hauteur du roman.

Pour conclure, je vous conseille ce roman original qui fait parfois froid dans le dos lorsqu'on se met à la place des humains dans le livre et qui fait réfléchir sur nos élevages intensifs.
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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Lu dans le cadre du Prix Horizon du 2e roman de Marche-en-Famenne (Belgique), édition 2018
Comment poser sur le comportement de notre espèce un regard critique exempt d'une indulgence déplacée ?
C'est le pari réussi de Vincent Message, qui nous décrit sans ménagement l'attitude adoptée par l'occupant de notre planète envers l'homme. Finalement, l'occupant se comporte avec l'homme comme l'homme s'est lui-même comporté avec l'animal…
Quelle belle leçon au moment où éclate en Belgique un nouveau scandale sanitaire relatif à l'abattage des animaux de boucherie !
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J'étais prévenue que c'était un roman qui cognait fort. Heureusement j'avais oublié les billets de blogs lus ça et là et je l'ai ouvert sans trop savoir où j'allais.

Un zeste de science-fiction, une pincée de dystopie, une inspiration puisée dans les contes philosophiques du XVIIIe et surtout une narration impeccable fait que l'on avance les yeux de plus en plus écarquillés et croyez-moi on avale de travers plus d'une fois.

Au début, Malo Claeys, le narrateur rentre dans son appartement et se rend compte qu'Iris, sa compagne, n'est pas là. Inquiet, il apprend plus tard qu'elle a été victime d'un accident et a été transportée à l'hôpital, où il va la rejoindre.

Voilà, un fil est tiré et nous allons de surprise en surprise. Il s'avère qu'Iris est une clandestine et si Malo ne fournit pas ses papiers, elle ne sera pas soignée. Ce monde ressemble beaucoup à notre présent, avec des différences notables, le curseur est poussé juste un peu plus loin dans certains domaines.

Je ne veux pas trop en dire et vous laisser le plaisir de la découverte. Nous nous rendons compte rapidement que Malo et Iris ne sont pas de la même espèce. Les hommes ne sont plus dominants sur la terre et les nouveaux maîtres les traitent comme eux-mêmes traitaient les animaux.

Ce décalage de place est impitoyable pour disséquer toutes nos erreurs et nous mettre le nez dans ce que nous ne voulons pas voir habituellement. La pollution a gagné du terrain, il n'y a plus d'oiseaux, les relations entre les êtres sont codifiées à l'extrême et malheur aux transgresseurs. Mais ce qui sidère avant tout, c'est le traitement réservé aux hommes et comment l'auteur fait exploser nos hypocrisies et notre aveuglement. S'il a voulu défendre la cause animale, c'est plus efficace à mes yeux que toutes les vidéos trash balancées sur internet.

Mais c'est aussi un grand roman d'amour, avec un suspense. Malo arrivera-t'il à sauver Iris ?

Je viens de le terminer et je crois que je vais mettre un petit moment à digérer ce que j'ai lu. C'est un roman qui me marquera. Je le qualifierais d'indispensable.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Défaite des maîtres et possesseurs est un livre que je n'aurais jamais dû lire. Publié dans une collection blanche par un auteur inconnu, ce livre n'avait que peu de chance de tomber entre mes mains. Lorhkan, sur un forum dédié aux littératures de l'Imaginaire (Planète-SF), disait : "J'ai enchaîné (et déjà terminé, c'est un signe) avec "Défaite des maîtres et possesseurs" de Vincent Message, roman de SF paru en collection générale chez Seuil. Et pfiouuuu, ça interroge !" . Ni une, ni deux, je regarde si ce livre est à la médiathèque du coin...

Voilà comment, sans lire la quatrième de couverture, sans lire une critique, je commence ce livre. le début est difficile, à la fois happé par l'univers et en même temps complètement perdu. Il y a quelque chose qui me dérange... Peut être le style, beaucoup plus littéraire que ce que j'ai l'habitude de lire, ou ces longues phrases qui s'arrêtent abruptement. A moins que ce ne soit le fond, l'histoire à laquelle j'accroche mais dont quelque chose m'échappe. Cela va durer une cinquantaine de pages et puis tout s'éclaire, je m'habitue au style et j'ai mis le doigt sur ce qui me troublait !

A partir de là tout s'enchaîne admirablement, jusqu'au chapitre 6 ! Certains livres vous marquent par la première phrase, je pense au Monde Inverti de Christopher Priest ou par la dernière ligne comme dans Destination Ténèbres de Frank Robinson, ici ce sera le chapitre 6. Une révélation, une claque. Tout de suite les parallèles avec notre vécu, notre comportement se dessinent et ça fait mal !! La suite baisse d'un ton, ce qui ne m'empêche pas de dévorer le livre jusqu'à son terme...

Sans être exempt de tout reproche, avec quelques facilités dans la narration et quelques passages traités trop rapidement, ce roman est tout simplement admirable. A la fois fable poétique et mélancolique, c'est aussi une ode à la différence, à l'acceptation de l'Autre et un plaidoyer écologiste. Ce roman noir et violent est une critique virulente, acerbe de notre société qui met en lumière l'égoïsme et l'orgueil humain. Mais c'est également une réflexion philosophique sur la place de l'Homme dans l'Univers...

Je me rends compte que je ne vous ai pas du tout parlé de l'histoire, des protagonistes... bref de ce qui vous attend ! Et après réflexion, je vais vous laisser dans l'expectative, vous trouverez de nombreuses critiques sur le web pour satisfaire votre curiosité mais je pense qu'il est préférable d'avoir la surprise de la découverte.

Pour conclure, sous cette littérature blanche se cache un grand roman d'anticipation, une dystopie de haute volée et pour reprendre les mots de Lorhkan : Pfiouuuu, ça interroge !


Lien : http://les-lectures-du-maki...
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