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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Magie du Prix des lecteurs du livre de poche: réussir à me séduire avec l'histoire de Triboulet, fou du roi de Louis XII et de François Ier.
Moqué et rejeté pour ses difformités, c'est son esprit vif et enlevé qui le distinguera et le fera rentrer à la cour où ses saillies le feront craindre et respecter. Mais au delà de la biographie de ce célèbre bouffon du XVIeme Siècle, Guillaume Meurice porte une réflexion en creux sur la position du trublion face au pouvoir politique, position qui n'est pas sans rappeler la sienne au coeur du panorama médiatique contemporain. Jusqu'où un humoriste peut il pousser l'impertinence? Comment se moquer des puissants quand on dépend d'eux? Comment suscite t-on en même temps attrait et haine quand on est dans la lumière? Une analyse et un récit passionnant contés avec talent. Un roman qui donne ses lettres de noblesse à l'impertinence et à l'irrévérence. Savoureux!
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C'est Triboulet lui-même qui s'adresse à nous dans ce roman à saveur historique qui a avec le présent de magnifiques résonnances. Triboulet, c'est un bouffon, un fou du roi, le plus célèbre d'entre eux. Il a oeuvré auprès de Louis XII et de François Ier. Il aura inspiré plusieurs auteurs, dont Rabelais et Hugo. Son histoire, il nous la raconte ici de façon simple. Meurice n'a pas, je crois, la prétention de nous livrer une thèse sur Triboulet, c'est plutôt une joyeuse évocation historique qui s'offre une caricature du pouvoir dans un style allègre fait de phrases courtes qui ne ménagent pas les chutes. Voilà une lecture agréable, une occasion de s'interroger sur la frontière entre le rire et l'offense. Jusqu'où la caricature peut-elle s'aventurer ? À quel point peut-elle malmener les bases de l'autorité ?
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Étrange place que celle de Triboulet, le fou du roi :
il est celui qui murmure à l'oreille des puissants,
celui qui, par ses farces, ridiculise les seigneurs.

Si, protégé par son statut de « fou », il gagne une liberté d'expression hors du commun,
il n'en demeure pas moins soumis au bon vouloir du roi,
et sa survie ne dépend que de sa capacité à rester dans ses bonnes grâces.


* le pouvoir du rire, liberté d'expression, conseil (voire parfois manipulation), vecteur de vérité

Certains monarques éclairés ont saisi l'intérêt d'écouter celui que l'on appelle « fou ».
Il dresse un tableau sincère de la cour et de ses ont-dit, il va même jusqu'à déguiser conseils au travers de boutades, tentant ainsi de faire ouvrir les yeux d'un roi, bien souvent aveuglé par tant de faste.
Il dénonce les flatteries et ruses des seigneurs, sans craindre d'être inquiété, à quoi bon, n'est-il pas fou ?
Il attaque les égos, il rappelle aux uns et aux autres qu'ils ne sont que des hommes, il agit en rempart contre les dérives de l'orgueil.

Souvent peu apprécié, il se révèle allié du roi, si ce dernier a la sagesse de l'écouter, ce qui n'est pas le cas de tous ...

En effet, cette liberté d'expression s'accompagne d'un pouvoir, pour qui tombe dans le piège des railleries, un pouvoir né de la manipulation des égos . Ce pouvoir est d'autant plus jouissif qu'il est détenu par celui qui n'était rien, un ex-mendiant, au physique ingrat, rejeté et martyrisé.


* Protégé par le monarque, à la merci du monarque

Si Triboulet s'enorgueillit de son influence, il est tout à la fois conscient de jouer avec le feu.
Le titre du roman est évocateur : « le roi n'avait pas ri » : jusqu'où aller, comment savoir où se situe la limite à ne pas franchir, celle qui le ferait perdre les bonnes grâces de son roi bienfaiteur ?

La précarité de son statut est totale, sa place également remise en question en cas de changement de monarque.

Par ailleurs, s'il est nourri, blanchi, et protégé par son statut, il doit répondre aux exigences de son roi, et ne peut se soustraire de le suivre à la chasse... comme à la guerre.


* le fou est-il sage ? Les sages sont-ils fous ?

Triboulet se voit ainsi contraint d'accompagner Louis XII puis François Ier dans leurs campagnes militaires
L'expérience des batailles le traumatise. Il nous fait part de ses interrogations, ces « pensants », ces « sages », ne sont-ils pas fous de plonger tant d'hommes dans une barbarie sans nom ?

Triboulet sait ce que sont les vraies folies : l'obsession des conquêtes, mais aussi la perpétuelle démesure, la vie d'apparat alors que le peuple vit dans la misère.

Il dénonce également les dérives de la religion, lorsque François Ier transforme le pays en bûchers pour protéger la foi catholique des dangers de la Réforme.

Voilà la vraie folie, révélée par Triboulet aux puissants au travers de ses farces, mais à qui François 1er répond en riant : « tu es vraiment fou, mon cousin ! »


En conclusion, j'ai apprécié cette lecture, très fluide, qui offre des sujets de réflexion intéressants sur la folie et le pouvoir ; le rire et la vérité ; la liberté et sa fragilité.
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🎭Un livre vers lequel je ne me serais absolument pas tournée sans cette sélection pour le Prix des lecteurs. J'ai beaucoup aimé ce personnage très caustique, qui devient philosophe au fil de l'histoire. Un récit qui démontre l'importance du rire dans une société et qui nous fait poser la question : peut-on rire de tout ? J'ai beaucoup aimé ce face à face entre ceux qui détiennent le pouvoir - les rois - et Trinoulet qui n'est là que « pour amuser la galerie ». Une bonne lecture divertissante et qui donne à réfléchir.
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Un roman historique très riche dans son contenu. Les faits tout d'abord. Un récit encré au temps de Louis XII et de François 1er. La vie au Moyen-âge y est décrite minutieusement. Et puis la réflexion. qui sommes nous, humain, pour juger autrui. L'humour y a une grande place cachant le côté grinçant et noir.

Si ce n'est pas un coup de coeur, j'ai aimé cette plongée historique. J'ai noté les petites phrases qui me font sens. A lire et relire pour bien s'imprégner de toute cette réflexion terne sur la vie que provoque cette lecture.
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Triboulet, Triboul'dingue. Fou ? le bouffon de Louis XII, puis de François Ier est loin de l'être. Par ses yeux d'homme modeste et difforme, nous voyons la vie à la cour, ses querelles, ses absurdités. Car Triboulet voit bien plus que ce que ne croient les courtisans. Sa petite taille lui permet de voir les dessous du pouvoir. Il s'instruit et devient fervent admirateur d'Erasme. Il distrait, voire choque les puissants, jusqu'au mot de trop. Et même pour sa condamnation, il s'en tire avec une dernière pirouette.
Des bouffons du roi, Guillaume Meurice est le descendant direct avec ses chroniques incisives. D'ailleurs, les réparties de Triboulet ne sont-elles pas les siennes ? Avec ce roman, Guillaume Meurice décrit les premiers pas du brocardage des politiques par les "fous du roi". Pourvu que ça dure...
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Guillaume Meurice nous raconte ici l'histoire de Triboulet, enfant des rues, né difforme, rejeté par tout le monde même sa propre famille et qui va être durant un temps, un personnage relativement important à la cour de France sous le règne de François 1er. Outre le fait de découvrir le destin assez extraordinaire de cet homme, l'auteur pose, tout au long du récit, de nombreuses questions relatives au statut de l'humour et du rire: peut-on rire de tout? le rire est-il sérieux? Faut-il nécessairement être irrévérencieux pour faire rire? Toutes ces questions sont universelles et tristement d'actualité aujourd'hui (attentats contre Charlie). A travers ses facéties, Triboulet ridiculise bon nombre de nobles qui lèchent les bottes du roi pour obtenir des faveurs. Et cela, Triboulet à beaucoup de mal à le comprendre. Quand il fait une farce, lui n'est jamais aussi sérieux et livre réellement le fond de sa pensée. Car oui, il pense. du fait de son infirmité, beaucoup le jugeaient complètement idiot mais les "simples", les petites gens , ont bien souvent un bon sens très terre à terre mais irréfutable. Ainsi, lorsque, avec sa verve, Triboulet fait remarquer lors d'un banquet, qu'heureusement que personne ne meurt de faim dans le pays car le royaume a dépensé énormément d'argent pour mener des guerres.
Bref, c'est un roman fort sympathique. On s'attache beaucoup à ce personnage, très attendrissant.
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J'apprécie les chroniques de Guillaume Meurice sur France-Inter et alors que je déambule dans les allées d'un salon près de chez moi, il est en dédicace. Aussi c'est avec plaisir que je me fais signer « le roi n'avait pas ri ».

J'ai apprécié la lecture de ce roman mêlant Histoire et sarcasmes.
Cette plongée dans l'histoire du fou des rois Louis XII et François 1er n'est qu'un prétexte ou une réflexion sur le pouvoir du rire sur les puissants de l'époque. Peut-on rire de tout ?
Le parallèle avec la situation d'amuseur de Guillaume Meurice n'est jamais très loin.
J'ai ri aux reparties de Triboulet et aimé sa folie dérangeante. Il faisait rire le souverain en passant des messages que le roi ne pouvait formuler. le fou est-il vraiment si sot ?

Et comme le dit la dédicace que m'a fait Guillaume Meurice qui a un peu de Triboulet en lui : « vive la folie (sauf celle de Macron) ».
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Le roman historique est passionnant quand il dit aussi quelque chose de notre temps.

Triboulet, bossu et handicapé de naissance, est né dans les bas fond de la société. Il devient le bouffon de Louis XII puis de François Ier. Avec ses blagues et ses facéties, il fait rire le rois et peut se permettre de dire des choses que personne n'oserait. Mais arrive la blague qui ne fonctionne pas, celle qui le fait tomber en disgrâce.

Le pouvoir tolère le rire que dans une certaine mesure et malheur à qui franchi la ligne mouvante de l'irrévérence. le roman se lit tout seul, le style est fluide et enlevé. le destin de Triboulet invite à penser les rapports entre la liberté et le pouvoir. Ici l'humour est uniquement un soupape donnée au peuple, il est contrôler par le roi et donc contenu dans les limites qu'il définit.

Guillaume Meurice aborde un sujet passionnant et très actuel tout en nous offrant le portrait d'une personnage historique méconnu au destin singulier. Un régal de lecture !
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Le Livre du Mois de Décembre 2021
Quand un comédien, chroniqueur sur France Inter, humoriste, raconte la vie romancée d'un humoriste d'une autre époque cela donne un livre plaisant à lire et bien documenté.
Pauvre Triboulet à l'ascension rapide et à la chute brutale pour la blague de trop.
A trop s'approcher du feu on se brûle les ailes...
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