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3,76

sur 484 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel roman !

Une disparition d'enfant...

Une petite fille innocente enlevée au Domaine. C'est affreux ! Ben finalement pas tant que ça.

Le plus glaçant, c'est l'atmosphère dans cette campagne française où les langues ne se délient pas facilement, où Monsieur étend son pouvoir sur les terres et les êtres, où la frontière entre les classes est infranchissable, où les femmes sont (Re)tenues.

L'atmosphère est froide, lourde. Même les enquêteurs de Paris trouvent que c'est glaçant.

Oui mais la terre se craquèle, les silences aussi...

J'ai adoré cette ambiance sombre, ce portrait sans compromis des rapports de force, cette dénonciation subtile des mépris de classe et de genre. Et j'ai adoré les personnages... Gabriel, et Catherine.

Quelle héroïne ! &#xNaN


Hâte de savoir si vous l'avez lu et ce que vous en avez pensé parce que je ne peux pas trop en dire là.

2e roman, 2e succès.

Je serai là pour le 3e.

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Ce roman de Louise Mey met en scène, comme souvent, une héroïne. Une anti-héroïne, plutôt ? Car il s'agit de la «petite sale» du titre, Catherine, une jeune fille de 18 ans, celle dont Madame a dit qu'elle «faisait sale» le jour de son embauche, et qu'elle ne veut pas voir servir à table. Catherine est bonne à tout faire chez Monsieur, le roi de la betterave, qui possède tout ce coin de terre boueux et glacial, dans la région de Soissons, en cet hiver 1969, et elle est pauvre entre les pauvres. A elle les tâches les plus ingrates de la maisonnée et de son effacement dépend sa survie. C'est par sa description et son point de vue que le roman débute, mais, bien vite, elle devient quasi invisible et laisse le premier plan à d'autres voix.
Tout à fait l'opposé de Sylvie, 4 ans, la petite-fille de Monsieur, vive et rieuse. L'enfant qui va se faire enlever et pour laquelle une grosse rançon est demandée.

Un roman tout en contrastes, jeunesse/vieillesse, richesse/pauvreté, pouvoir/soumission, et des portraits truculents dans une ambiance poisseuse. Tel celui de Monsieur, agriculteur enrichi par un beau mariage, dont les seuls buts sont d'amasser le plus d'argent possible et de bâtir un empire héréditaire ; au coeur si sec qu'il est capable de bannir un fils qui ne lui convient pas et de brûler vives des vaches pour toucher l'assurance qui lui rapportera plus que leur vente ! Et celui de ce duo de policiers de la Criminelle, venus de Paris pour résoudre l'affaire, un vieux briscard philosophe et un trentenaire sensible et fougueux. Et celui des déshérités, des invisibles, de ceux qui n'ont pas de voix, dont Catherine est une magnifique représentante.

Violence des rapports de domination de classe, dans ce coin de campagne reculé, où les rapports de patron à employé sont presque ceux de seigneur à serf et où chacun, du haut en bas de l'échelle, joue et abuse du pouvoir qu'il possède. Avec, tout en haut, la morgue démesurée de cette famille de propriétaires terriens. Et la violence, aussi, des rapports de domination de genre, en un temps où les femmes restent dans l'ombre de leur mari, si elles en ont un, et se débrouillent pour se protéger dans le cas contraire. Ce questionnement sur les violences sexistes étant une des marques de fabrique de l'auteure.
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De grandes étendues plates, composées d'immenses champs de betteraves, où sévit une humidité enveloppante et glaciales à l'intérieur des vallées, parcourues de chemins boueux et dont la neige ensevelit les rumeurs, les déceptions et les rancoeurs. Année 1969, voici le Domaine Demest, attention, Monsieur Augustin Demest, qui règne sans partage sur le village et ses habitants. le propriétaire des logements et seul employeur possible, autant dire qu'il fait la pluie et le beau temps, et qu'il considère ces personnes comme ses serfs ! Dont Catherine, jeune femme pusillanime, qui baisse constamment les paupières, et s'attelle à toutes les tâches de la ferme, dans l'omniprésence du froid et de la pauvreté ; elle obéit et se fait invisible, toute petite, toute sale ; et pourtant garde pour elle, les remarques acerbes qu'elle devrait faire.

Puis un drame arrive, Sylvie – quatre ans – la petite fille du patriarche disparaît ! Rapidement, il s'avère qu'il s'agit là d'un enlèvement ! La gendarmerie intervient et commence ses investigations, mais sans grand résultat ; aussi Demest grâce à ses relations, fait venir de Paris deux policiers pour y remédier et trouver rapidement la petite fille. Mais ironie ceux-ci se heurtent à la méfiance des villageois, ici les taiseux prédominent, et ils piétinent eux-aussi.

Ce polar immerge totalement le lecteur, dans son ambiance d'un environnement froid et hostile, de la misère de tous et de l'emprise d'un homme sur leur trajectoire de vie. Mais bien sûr, sous ce vernis de bonnes manières, la perversité se cache, le lucre un dénominateur constant, sans oublier le droit de cuissage ! Sous ce récit policier, l'auteure nous fait ressentir les différences de comportements sociaux, une sempiternelle lutte des classes et de genre sans aucun doute, une domination patriarcale d'actualité toujours prégnante, et toujours le conflit larvé de la ville et de la campagne, à l'instar de la situation parfois conflictuelle de l'intervention de la police et de la gendarmerie.

« Louise Mey » instille un épilogue étonnant ; la pauvreté qui réussit à tromper la veulerie, le patriarcat et la classe dominante de ce récit ; la victoire sans tambour ni trompette de la petite sale, de la souillon, à laquelle personne ne prête attention, qui demeure transparente tout au long de ce polar pour emporter et effacer toutes les vilenies subies pendant des années, donnant ainsi une éclatante victoire sur l'injustice, et dont le climax sera une victoire sur l'homme !

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Monsieur, c'est Augustin Demest. Monsieur possède tout dans cette plaine du Nord: les terres, le village, les hommes, les femmes et même les enfants. Tout le monde lui est redevable: travail, gite, avance sur salaire… Monsieur a des connaissances haut placées, Monsieur a des ambitions, Monsieur est plein de mépris.
Catherine est bonne à tout faire. Catherine est pauvre. Catherine fait sale. Catherine est humiliée. Catherine est mutique. Catherine a peur.
Sylvie, la petite fille de Monsieur disparait. Les gendarmes locaux et deux policiers de Paris, Dassieux et Gabriel mènent l'enquête.
L'auteure dresse un constat bouleversant d'une certaine France rurale des années 1970. L'avidité poussée à l'extrême n'a que faire de la misère ambiante. L'exploitation à outrance et sans scrupules des terres et des hommes est la règle. le patriarcat triomphant a emprise totale sur la vie des femmes, sur le corps des femmes.
le récit parfaitement ancré dans le social de cette époque est politiquement engagé. Les propos dénoncent la place faite aux femmes, ils promeuvent la sororité et l'éducation des hommes.
J'ai beaucoup aimé l'atmosphère générale du roman, l'aspect social et militant. J'ai regretté certaines longueurs et redites.
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Catherine Caron, qui habite la grand-rue de Saint-Dury avec sa mère (Marie) va travailler à la ferme chez « Monsieur » (Demest) tous les jours. Catherine, qui est pauvrement vêtue, à toujours l'air sale (alors que sa mère tient leurs vêtements et leur intérieur très propres …) On lui donne donc les corvées les plus viles à exécuter, pas question qu'elle serve à table …

Lundi 10 février 1969, Sylvie la fillette de la maison (la petite-fille de « Monsieur ») âgée de quatre ans, disparait comme par enchantement dans la cour de ferme, alors que Catherine (qui lui tenait la main un instant plus tôt …) se fait « chahuter » par un saisonnier, histoire de rigoler …

Après des heures de (vaines) recherches, il est temps de prévenir les gendarmes. Et à la réception de la demande de rançon, c'est la police de Paris qui va prendre la relève. Nous allons suivre Gabriel et Dassieux, au cours de leur enquête (jusqu'au 19 février) dans ce pays de taiseux et de rustres.

Alors : secret familial, vengeance d'un employé frustré ou encore crime sexuel déguisé en enlèvement ?

Un roman sombre, dans une atmosphère de brumeux secrets et de non-dits. Une écriture sobre et incisive. Une intrigue déroutante et plutôt glauque … Toutefois, pas de véritable surprise, tout du moins en ce qui me concerne. J'ai, en effet, eu rapidement une intuition – qui s'est révélée être exacte – sur le fin mot de l'histoire …
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Avec son roman (inspiré d'un faits divers) qui prend place à la fin des années 60, d'une écriture aiguisée comme un scalpel, Louise Mey nous rejoue dans "Petite sale" la lutte des classes.
Loin de mai 1968, des barricades et des usines, l'histoire se déroule dans la propriété d'un riche cultivateur de betteraves qui règne sur ses terres comme un seigneur le faisait au Moyen Age.
Dans un village où tout le monde lui est redevable d'une manière ou d'une autre, il est habitué à faire la pluie et le beau temps sans que personne n'ose se mettre en travers de sa route.
L'énigme policière somme toute assez banale ne sert que de prétexte à l'auteure pour peindre avec brio la domination exercée par les puissants, les humiliations quotidiennes subies par ceux qui sont en bas de l'échelle et les ressentiments qu'entrainent ce mépris permanent.
Les premières pages sont assez troublantes, entre une écriture faite de phrases courtes et saccadées exprimant toute l'indignité ressentie par Catherine, la "bonne à tout faire" et une description abrupte de la hiérarchie de caste qui régit le fonctionnement du domaine.
Cette pesanteur reste présente tout au long d'un roman qui épouse les règles du polar sans pour autant s'y limiter, Louise Mey ramenant régulièrement ses thèmes de prédilection (violences faites aux femmes, abus, harcèlement) au premier plan.
Sous ses airs passéistes, Petite sale est finalement un témoignage très actuel du quotidien de "ceux qui ne sont rien", à lire absolument.
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Sylvie, petite fille de 4 ans est enlevée alors que Catherine, la domestique la surveillait. Une demande de rançon arrivé bientôt. Catherine, qualifiée de "petite sale" par la mère de Monsieur. Catherine que personne ne remarque, que personne ne considère. Qui a osé kidnappé Sylvie, la fille de l'homme qui nourrit tout le village ?
J'ai beaucoup aimé le début de ce roman.
Le premier chapitre est percutant et dérangeant.
La plume est acérée et acide. Catherine est pauvre, Catherine fait sale et elle est traitée comme une moins que rien par tout le monde,surtout les hommes et ses patrons. le premier chapitre est écrit de son point de vue, qui est très lucide et juste sur sa condition. Sans concession, elle nous décrit son univers et ses protagonistes et elle m'a cueillie dès le début. A la façon dont elle en parle, on se croirait au moyen âge et pourtant non. Cette histoire a lieu en 1969. Ce qui rend ce premier chapitre d'autant plus révoltant.
Ensuite, débute l'enquête axé sur l'enlèvement et Catherine disparaît, ce que j'ai trouvé tellement dommage. On immerge dans une époque où les femmes étaient traitées comme des inférieures aux hommes.
L'enquête est bien menée, le livre est agréable à lire, et l'univers est intéressant. Cela reste un bon livre.
Je pense cependant que j'aurai vraiment eu un coup de coeur s'il y avait eu une alternance de point de vue avec le kidnappeur et Catherine au milieu des autres chapitres.
Je recommande ce roman bon thriller.
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Hiver 1969, dans un petit village de l'Est de la France (Aube, Marne ?), Catherine, 19 ans, est employée comme bonne à tout faire à la ferme. Enfin tout, pas à servir à table en tous cas car Madame trouve "qu'elle fait sale cette petite". Alors Catherine ne fait pas de bruit, Catherine est invisible. Mais elle n'en pense pas moins.
Monsieur, lui, est propriétaire terrien dans la betterave sucrière, et emploie de près ou de loin quasiment tout le village dans un système féodal qui ne dit pas son nom.
Jusqu'au jour où la petite-fille de Monsieur, qui était sous la garde de Catherine, disparaît. L'enquête est confiée à deux inspecteurs de Paris qui vont devoir composer avec les non-dits, les secrets et le mutisme de chacun.
L'auteure a réussi à faire ressortir une atmosphère glauque et poisseuse, qui rend la froidure et le brouillard parfaitement palpables. L'environnement est quasiment un personnage à part entière.
En toile de fond, la mutation de la société que l'on retrouve avec toutes les oppositions : citadins/ruraux, femmes/hommes, riches/pauvres, jeunes/vieux.
La lutte des classes, la lutte des femmes, le déterminisme très bien restitués.
Je recommande.
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{LECTURE 2024-24} Petite Sale

📚 @louisemey_autrice chez @audiolib
🎤 @marine_dubled

Catherine, bonne à tout faire chez Monsieur qui jamais ne pourra servir à table, Madame trouve que cette petite fait sale.

Immersion dans un village du nord de la France en 1969, où on a cette impression d'avoir 30 ans de retard. Un village embourbé dans un temps passé, dans un régime moyenâgeux qui n'a plus cours à l'aube de mai 68.

Ce livre est avant tout une ambiance glauque, sombre et poisseuse où la petite fille de monsieur disparaît. Entre non-dits, une intrigue noire nous emmène dans cette enquête menée par deux flics parisien... qui vont déterré pas mal de choses pour découvrir qui est à l'origine de cette disparition. Catherine qu'on suit et qui tend à se fondre dans le paysage, se rendre transparente.

J'ai aimé retrouve la voix de Marine comme narratrice qui donne l'aspect feutre à l'histoire qu'elle nous raconte. Des personnages riches et construits avec brio par l'auteure. Une fracassante fresque qui oscille entre ce passé qui vit au présent dans ce village et la modernité de 1969.

Bref, un roman annonce policier mais qui est bien plus que ça.

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Un livre lu comme souvent à l'occasion d'un challenge et conseillée par une challengeuse.
L'étiquette Thriller n'est pas mon étiquette de premier choix et pourtant j'ai passé un bon moment à la lecture de ce livre.
L'argent , l'argent amasser c'est l'obsession de certain mais à quel prix me direz vous ?
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