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EAN : 9782368687079
105 pages
Stellamaris (11/03/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
Si « la lumière est le souvenir de l'ombre et l'ombre, le souvenir d'une source lointaine où il n'existait pas de séparation » selon le mot de Juarroz, alors la tâche du poète consiste peut-être à se mettre à l'écoute de tout ce qui appartient au domaine de l'ombre – le secret, le caché, le troublant, l'interdit, l'inavouable, l'irrecevable – car l'ombre, si l'on consent à abandonner la posture dualiste qui voudrait en faire l'exact opposé de la lumière, nous délivr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je partage ici le formidable retour de Sarah Perret au sujet de mon recueil :

" D'ombre est mon séjour ", de Julien Miavril, est un recueil " conçu selon une logique alchimique". le poète de " l'éruptive beauté " ouvre les portes de sa forge, où " vibr(e) la corde du silence ", où brûle le " feu secret du langage /Qui se terre dans les profondeurs de l' âme.../....qui enfante chacun de nos songes."
Sa poésie jaillit de l'ombre et du feu, de la douleur et de l'extase. J'aime la manière dont le poète se décrit, marqué au chef du signe de l'étoile : " Et d'étoile est mon front/ Tuméfié par la douloureuse extase /Car d'ombre est mon séjour ". Il n'est pas " celui qui suit un chemin/ Mais celui qui le trace", " de haute et vaine lutte", " Car celui qui épouse dans sa quête chacune des exigences de l'ombre/ Sera roi glorieux au milieu des aveugles et maître de tout éclat d'ambre."
À sa voix, à ses mots, à ce qu' il écrit de ses épreuves, de son chemin singulier, à la beauté surgie de son brasier, comment ne pas reconnaître un poète authentique ?

Que le poète et critique Nicolas Saeys soit vivement remercié pour cette note critique parue dans la "Rose des temps" :

"À partir d'une réflexion de Roberto Juarroz : "La lumière est le souvenir de l'ombre. Et l'ombre, le souvenir d'une source lointaine où il n'existait pas de séparation", l'auteur conçoit que "l'ombre" enrichit le présent de la perception, la construction de l'avenir, loin de toute vision naïve, idyllique et infantile qui figerait son objet dans l'éternité. L'écriture se distingue par une dimension mystique, l'exploration du mythe en général. Un palier initiatique : alchimie, mort, métamorphose, équilibre, expérience, renaissance, permet d'accéder à la vérité. C'est le dernier vers du premier poème (Ouverture) qui offre le titre de l'ensemble. Les poèmes sont en vers libres, prose, avec un accent prophétique. Julien Miavril offre un panorama culturel coupé d'érudition, passant par la réflexion sur l'Homme et Dieu (Pascal, Nietzsche), les figures nationales (Jeanne d'Arc, Charles de Gaulle). L'héritage de l'antiquité se révèle par le manichéisme social : "l'Hyperborée" (Les étrennes), la révolte face au potentat "Spartacus" (Oligarques), la croyance populaire, du culte de Mithra au Christiannisme, au-delà de la pensée grecque et du folklore méditerranéen. L'ésotérisme côtoie Char, Verhaeren, Baudelaire, Rimbaud, Artaud. La dualité : "matière/esprit" rappelle celle "corps/âme" du Classicisme. L'ensemble des textes forme un cycle révélateur. La création équivaut à un cataclysme providentiel. L'auteur entrevoit le rôle primordial de l'Origine et de l'imperceptible pour le salut de l'homme, noyau négatif et positif dans sa propre réalisation : "Je t'aime aussi sûrement que je veux poignarder le soleil." La nature représente un lieu idéalisé, comme dans la philosophie allemande du XVIIIè siècle. La poésie est universaliste. L'ouvrage, évoquant l'Apocalypse, porte un message d'amour et de paix. le "feu" (Feu secret du langage) destructeur et purificateur, s'associe à la parole. L'inspiré est présent par l'absence. L'intensité de vivre garde en elle sa fin "pourpre d'aubes calcinées". le recueil s'ouvre de cette façon à l'acceptation de soi."
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Un recueil placé par l'auteur sous le signe d'une injonction : « Poète, tu ne dois pas être celui qui suit un chemin mais celui qui le trace »...
Et Julien Miavril trace en effet son chemin comme une comète qui traverse l'ombre en l'illuminant sur son passage, en osmose avec les « courants telluriques » et le cycle des moissons. Sa mission éclair est de même nature que la foudre :
« qui s'abat sur la foule en oracle païen ».
Il s'agit d'un parcours initiatique visant à accepter notre nature à tous d'humains « oxymoriques », à la fois « sublime(s) et abominable(s) créature(s), et en apprenant à respecter les autres formes de vie, notamment animales et végétales.
Et même si le poète sait bien que « l'homme moderne ne vaut pas mieux qu'une brute aux instincts primaires », il croit à la possibilité de « reverdir » au pied de « l'arbre poétique », en se saoulant de « sève mystique », de « prendre à bras-le-corps la tristesse » afin de « vivre » intensément, et, un jour, en fin de parcours, « mourir « tels des dieux vivants ».
Un très beau recueil dans ce séjour de l'ombre, point de départ de toutes les renaissances possibles.


Parme Ceriset 29/10/21
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le poids de l'ombre

Sauvage et libre, porteuse d'une flamboyante couronne invisible dont le seul éclat suffirait à brûler ce monde, je te sais aussi impérieuse que l'éclair qui frappe, pétrifie et fulgure. Et je devine, à ta flamme traçant ce cercle qui invite à la danse drapée, à la transe sacrée, combien ont du se perdre à force de s'y consumer avec ferveur et dévotion. Je veux jouer à ce Grand Jeu, et y répondre par quelque élan calcaire et blasphématoire. Je veux te sidérer par la magie opératoire d'un verbe taillé à ton image, comme je veux goûter au fruit qui ensorcelle et réchauffe chacun de mes membres transis. Je cours dans l'espace incendié, et j'y cherche ton ombre, à mon regard, un seul instant soustraite. Elle est là qui gravite et qui me mord tendrement, elle est là qui trace un chemin pour mes pas égarés. Et je lui réponds : "Je t'aime aussi sûrement que je veux poignarder le soleil."
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