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Witchfinder tome 4 sur 6

Ben Stenbeck (Illustrateur)
EAN : 9781506701660
144 pages
Dark Horse (02/05/2017)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Les autorités britanniques sont bien obligées de faire appel aux compétences particulières de Sir Edward Grey, lorsqu'elles sont confrontées à une série de meurtres perpétrés par des cadavres anthropophages dans un ancien temple sous Londres. Mais la Confrérie Heliopique de Ra s'intéresser aussi à ces lieux. En revanche, la menace semble si grande que Grey va s'allier à ses pires ennemis pour en venir à bout...
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Ce tome fait suite à Witchfinder, tome 3 : Les Mystères d'Unland qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il contient les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2016, coécrits par Mike Mignola & Chris Roberson, dessinés et encrés par Ben Stenbeck, avec une mise en couleurs réalisée par Michelle Madsen. Les couvertures ont été réalisées par Julián Totino Tedesco. le tome se termine avec 6 pages d'études graphiques des couvertures, et 3 pages réalisées par Stenbeck avant la mise en couleurs, et l'apposition des phylactères.

En août 1888, une équipe d'ouvriers est en train de travailler à la construction de la station de métro Tower of London. L'un d'entre eux vient trouver le chef d'équipe Campbell, pour lui montrer un mur de briques qui s'est écroulé, révélant un vieil escalier derrière, menant à une chambre souterraine. 2 ouvriers y ont disparu, abandonnant leur lanterne. le contremaître estime qu'ils ont simplement abandonné le chantier et rejoint la surface. Chez lui, Sir Edward Grey est en train de consigner les détails de sa dernière aventure dans son journal, quand son majordome Bailey lui apporte un billet l'enjoignant de se rendre à la morgue de Saint John of the Cross. Grey se rend à la convocation de mister Silk. Ce dernier lui explique qu'ils ont reçu la confession d'un pilleur de tombes, décédé depuis, son cadavre étant en train d'être examiné dans la même pièce. Il porte la marque d'une morsure au poignet. Tout le monde est surpris lorsqu'il revient à la vie, le torse ouvert en 2 par l'incision du médecin légiste.

Après avoir rendu ce cadavre à la mort, Edward Grey part enquêter dans le dernier cimetière où avait opéré ce pilleur de tombes, et interroge 2 fossoyeurs présents sur place. de retour à Londres, il est interpellé dans la rue par August Swain de la fraternité héliopique de Ra. Celui-ci essaye de le convaincre de l'accompagner dans leur lieu de réunion, mais sans succès. La nuit tombée, Edward Grey se fait accompagner de 2 médecins légistes pour déterrer les cadavres dans le cimetière qu'il a visité ce même jour.

Après avoir laissé un autre scénariste réaliser une histoire de ce personnage, Mike Mignola écrit une nouvelle aventure de Witchfinder, avec l'aide Chris Roberson, dessinée par Ben Stenbeck, l'artiste du premier tome, et de la série Baltimore coécrite par Mike Mignola & Christopher Golden. le lecteur sait qu'il va retrouver Sir Edward Grey, un agent de la Reine, spécialisé dans les manifestations surnaturelles. L'illustration de couverture ne laisse pas planer beaucoup de doute quant à la nature des créatures surnaturelles de cette histoire. le lecteur a toutefois la surprise de découvrir qu'elles ne sont pas les seules présentes dans ce tome. En outre, comme à son habitude, Mike Mignola tisse des liens entre ses différentes séries, pour enrichir la mythologie de cet univers partagé. L'autre ennemi présent dans ce récit a déjà croisé le chemin d'Hellboy. Il est également question de Mohlomi, un personnage ayant également rencontré Hellboy. La confrérie de Ra a également joué un rôle important dans l'histoire personnelle d'Abe Sapien, l'un des membres du BPRD.

Le lecteur suit donc Edward Grey dans une nouvelle enquête, suite à la réanimation suspecte d'un cadavre. Mike Mignola a décidé de ne pas jouer sur le mystère de l'identité du principal ennemi, rapidement montré et déjà connu des lecteurs d'Hellboy. Par contre, il a conçu une intrigue qui montre Edward Grey en train d'enquêter. Il y a donc cette prise de contact avec les fossoyeurs, puis le déplacement de nuit dans le cimetière, une recherche en bibliothèque administrative quant au propriétaire du terrain d'un cimetière juif. Il a successivement recours à 2 personnages bien pratiques qui en savent beaucoup, mais qui ne disent pas tout, juste ce qu'il faut pour que l'intrigue puisse progresser un petit plus. Chris Roberson se montre un peu taquin dans les dialogues quand Edward Grey fait observer à l'un de ses personnages qu'il fait exprès de s'exprimer de manière sibylline. Il adresse un autre clin d'oeil, cette fois-ci à Mignola lui-même, quand un personnage explique à haute voix que la mythologie est une de ses marottes, ce qui s'applique directement à Mignola également. le lecteur se rend donc bien compte que l'intérêt du récit ne réside pas complètement dans l'intrigue, celle-ci ayant été conçue pour respecter les spécifications des aventures de ce personnage.

Le lecteur se laisse donc tenir par la main pour suivre les tâtonnements d'Edward Grey et ses aventures, mais sans trop s'attacher à l'intrigue, puisque la majeure partie des mystères pour Grey n'en sont pas pour le lecteur, et elle suit un cours très balisé. Il apprécie l'effort effectué pour introduire un personnage féminin (miss Goad) qui aide activement Grey et qui sait se défendre contre des créatures surnaturelles, même si cette phase ne dure pas longtemps. Il constate avec surprise que pour la première fois depuis la création de l'univers étendu d'Hellboy, la mise en couleurs est réalisée par un autre artiste que Dave Stewart. Michelle Madsen observe à la lettre les particularités du travail de Stewart, et si ça n'avait pas été précisé dans la liste des auteurs, le lecteur n'aurait pas remarqué ce changement. Ces couleurs sombres, terreuses ou verdâtres plongent le lecteur dans une ambiance enténébrées très immersive.

Ben Stenbeck réalise des dessins d'une grande lisibilité, avec des traits de contours propres et nets, un peu appuyés par endroits, pour un effet très agréable à l'oeil. Les cases sont faciles à lire, même celles baignant dans une lumière sombre. Cette facilité de lecture n'est pas synonyme de faible densité d'informations. le lecteur peut compter les briques de la maçonnerie du tunnel du Tube, les stèles funéraires dans le cimetière, les pavés dans une rue londonienne, les livres dans les archives, les cadavres à l'issue de l'affrontement final. Il observe les tenues vestimentaires : la redingote de Sir Edward Grey, la casquette des ouvriers, le lourd manteau d'August Swain, la veste militaire de Giurescu, l'uniforme rouge des gardes de la Tour de Londres, l'uniforme des bobbies, la robe toute simple de miss Goad. L'artiste intègre donc des éléments attestant de l'époque à laquelle se déroule le récit, et permettant de s'y plonger. Il les représente avec un contour assuré, délimitant clairement chaque forme, sans en perdre en détail. En regardant les pages en fin de volume, le lecteur comprend que Ben Stenbeck a lui-même appliqué des nuances de gris pours figurer les ombrages, puis que Michelle Madsen a appliqué les couleurs. Pourtant les surfaces semblent manquer de texture, n'arrivant pas à rendre compte de la matière des étoffes ou des matériaux de construction.

Ben Stenbeck utilise une approche un peu simplifiée pour représenter les traits des visages. Celui lui permet de les rendre plus facilement identifiables par des caractéristiques marquées (comme la moustache et le collier de barbe d'Edward Grey), et plus expressifs. D'un autre côté, ce choix se combine avec le manque de texture pour diminuer un peu la sensation de réalisme. Régulièrement, l'artiste s'affranchit de représenter les arrière-plans. La première fois que cela se produit, c'est dans le bureau d'Edward Grey, le temps des 2 tiers de la page, pendant qu'il discute avec son majordome. La seconde c'est dans les rues de Londres alors qu'il discute avec August Swain. Cela concentre l'attention du lecteur sur les personnages, mais aussi cela l'extrait de l'environnement dans lequel se déroule la scène. Au pire, l'absence de décors peut durer 3 pages durant. Cela rompt le charme de l'immersion du lecteur. Par exemple quand Sir Edaward Grey doit affronter une grande créature surnaturelle de nuit dans une rue de Londres, l'arrière-plan n'est occupé que par des camaïeux gris et verdâtre. Ce choix graphique donne une impression d'onirisme, totalement déconnecté de la réalité dans laquelle se meuvent les personnages, ce qui donne l'impression que cette menace n'a finalement pas de consistance, pas de substance. Il joue contre le reste de la narration qui est plus pragmatique, qui suit les démarches plus banales de personnage principal. du coup, le lecteur éprouve l'impression que l'artiste propose une narration quelque peu schizophrénique, écartelée entre réalisme et onirisme, deux modes narratifs qui tirent le récit dans 2 directions différentes.

Au fil des épisodes, le lecteur apprécie la qualité des dialogues qui ne se limitent pas à être fonctionnels, car ils donnent également une indication sur la personnalité de ceux qui les prononcent ou sur leur état d'esprit. Par contre, il a du mal à croire que l'enquête de Sir Edward Grey progresse surtout grâce aux révélations sortant du chapeau, proférées par Mohlomi, et par Tefnut Trionus. Il s'agit là d'un raccourci bien pratique, à nouveau allant contre le caractère pragmatique de l'enquête de Sir Edward Grey.

Le lecteur referme ce tome, avec le plaisir d'avoir lu une histoire divertissante, et amusante, mais avec le regret que l'artiste donne l'impression de ne pas accorder la même importance à toutes ses planches, en particulier lors des dialogues ou des manifestations surnaturelles (comme si ces dernières se suffisait à elles-mêmes et neutralisaient l'intérêt des décors). Il regrette aussi que le mécanisme de l'intrigue repose sur des révélations bien opportunes et bien pratiques.
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