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3,51

sur 423 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un polar qui manque de rythme

Mon Avis
un procureur polonais qui mène l'enquête et un cadavre avec une broche à rôtir dans l'oeil et vous obtenez un polar qui sort de l'ordinaire. Même si ce n'est pas le polar de l'année, il se démarque de la moyenne par une intrigue policière au cordeau mêlant habilement fiction et contexte historique avec le passé douloureux de la Pologne soviétique tout en nous offrant un portrait minutieux de la Pologne contemporaine. Mais le rythme est ralenti par les atermoiements amoureux et familiaux de notre héros qui alourdissent la lecture et n'apportent que peu de chose à l'histoire.
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Ce roman policier nous immerge dans la Pologne de 2005, par le procédé intéressant de pages intercalaires entre les chapitres, portant une date et un bref résumé des informations du jour : déclarations politiques, manifestations interdites ou autorisées, météo, faits divers. Ceci permet une immersion efficace dans le récit de la vie et l'enquête du procureur Szacki, héros de ce roman.
En dehors de toute fiction, cela donne un éclairage intéressant sur les préoccupations de la société polonaise à cette époque, et ce que l'on peut observer du pays aujourd'hui.
Le crime à résoudre se produit lors d'une séance de psychothérapie de groupe, dont les méthodes sont détaillées (constellation familiale) et les résultats semblent impressionnants, s'ils n'ont pas été romancés pour les besoins du livre.
Le crime trouve sa racine dans la période précédant la chute du régime communiste, et l'auteur nous fait visiter, par des procédés assez peu fluides, les mécanismes de la police secrète et de surveillance généralisée de l'époque. On peut supposer qu'il s'agit pour la plupart de faits avérés, mais l'analyse n'est pas poussée aux conclusions (c'était affreux et il semble que cela continue).
Dans l'ensemble j'ai lu ce roman avec intérêt, moins pour l'intrigue, finalement, que pour la peinture de la Pologne au début des années 2000 et de la fin des années 1980. Des intrigues secondaires (sentimentales ou avec collègues) servent l'histoire de façon un peu pesante.
J'ai trouvé une forme assez gratuite de sexisme par endroits, supposément pour illustrer la psychologie de l'enquêteur, mais sans finesse (les fantasmes sur les femmes, la laideur des femmes de pouvoir, l'indécision face à une femme séduisante - qui fait des tas d'efforts alors que le héros est 100% sexy au naturel, la quasi même indécision face à son épouse - qui fait partie des meubles avec son t-shirt "jauni par la transpiration" etc). Cela ne m'a paru pas du tout nécessaire au récit, mais sans doute un constituant typique et important de la population masculine représentée ici ?
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L'intrigue policière est sympa mais ....
Le décorum polonais d'une tristesse, ça ne donne pas envie ( et pourtant je suis polonaise ;)
Et de grandes longueurs ennuyeuses qui m'ont donné envie de vite finir le roman pour passer à une écriture plus dynamique
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Les amateurs du genre ont pu expérimenter, au fil de leurs lectures, les différences qui existent entre le polar, le thriller et le roman policier.
Sous ces dénominations se cachent un mode de narration et un style propres, que l'on peut caricaturer par une modernité pour les uns vs un classicisme pour l'autre.
Z. Miloszewski parodie ces distinctions dans son roman même : une histoire moderne, mettant en jeu un jeune et beau procureur, confronté à une forme originale de psychothérapie, le tout dans une narration classique, lente, d'une recherche méthodique d'un coupable, façon Hercule Poirot.
A la jonction, la ville de Varsovie, ville emblématique d'un pan historique, coincée dans son histoire et aspirant à un nouvel essor.
Ce premier tome d'une trilogie est donc déstabilisant, mais également propre à piquer la curiosité du lecteur, qui sera tenté de lire ce qu'il advient de cette confrontation entre moderne et ancien.
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On se raccroche volontiers à cette figure de procureur en quête de vérité. Perclus de doutes et de failles béantes, le personnage, très bien décrit, suscite une certaine sympathie. Ses désillusions révèlent une Pologne, proie encore de son passé tourmenté. Les faits d'actualité au début de chaque chapitre inspire le réalisme. Mais ils ne sont pas assez exploités par l'intrigue alambiquée qui s'avère moins convaincante.

Sous la forme d'un haïku :

Sacré procureur.
Révélateur polonais.
En quête de justice.

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Prenez un week-end de thérapie de groupe organisé au coeur de Varsovie, malencontreusement interrompu par la mort de l'un des participants, une broche à rôtir flanquée dans l'oeil.
Prenez donc quatre suspects potentiels, les trois autres participants et le thérapeute.
Ajoutez un flic russe amateur de blagues lourdes, mais lourdes… et vous comprendrez que ce dimanche 5 juin 2005, le procureur Teodore Szacki se soit senti plus encore que d'habitude fatigué, découragé, écoeuré par le manque de reconnaissance et d'avenir radieux.

En Pologne, les procureurs sont mal payés mais ils doivent mener les enquêtes eux-mêmes pour les affaires importantes.
Donc Szacki s'y colle.
Il s'y colle d'autant plus que ça peut lui éviter de devoir donner un coup de main à des collègues pour boucler un dossier de trafic de stupéfiants.

Il n'est pas bon collègue, pas spécialement sympa non plus, il se sait beau, élégant (ou soigné, selon la personne qui parle…), il excelle dans son travail, il roule en Citroën V6, il en a marre de son mariage qui pourtant tourne bien, et commence à ressentir les effets d'une crise de la quarantaine à 35 ans.
De plus, il ne croise pas une femme sans se dire qu'elle est belle, très belle, ou moche, très moche, ou pas à son goût, ou à son goût mais, ou trop, ou pas assez, et c'est sa supérieure qui en prend le plus pour son grade dans ces pages.
Elle est sensible au charme de son procureur, qui la trouve très laide et craint manifestement qu'elle ne se déclare.

Bref, ce n'est pas le genre de type dont j'accrocherais la photo au-dessus de mon lit.

J'ai passé près de cent pages à le trouver imbu de lui-même, envieux et geignard, et à ramer sur cette enquête que je voyais aller mollement dans le mur.

Et puis, ça a commencé à m'accrocher davantage.

Pourquoi ?
Oh, pas pour cette vision de la thérapie des constellations familiales que je trouve assez outrancière, bien que les références à Bert Hellinger qui en a posé les bases ne manquent pas. Pas non plus pour l'humour très potache du flic russe, bien sympathique pourtant. Ni pour les questions existentielles du procureur à propos de son couple et du fait qu'il pense n'avoir pas assez profité de la vie. Et moins encore pour l'enquête en elle-même, qui piétine, piétine, piétine.

Alors quoi ?

Alors Varsovie respire à chaque page ou presque, Varsovie détruite à 84% durant la Seconde Guerre mondiale, le phoenix relevé de ses cendres à coups de restaurations à l'identique télescopant de purs produits de l'architecture stalinienne, et des quartiers périphériques devenus tentaculaires.
Impossible de m'en faire une idée claire, mais j'y ai suivi le procureur Szacki sans rechigner, cherchant tout de même à imaginer les lieux.

Et puis le passé de la Pologne, qui ne passe pas davantage là qu'ailleurs, ressurgit comme une remontée d'égout après un gros orage.
Toute une population surveillée, aux aguets, pendant des dizaines d'années, les mouchards, les agents, les tortionnaires en son coeur… On a beau croire le contraire, on ne change pas une équipe qui gagne.

L'ère soviétique, la loi martiale de 1981 pour faire taire les vélléités d'indépendance vis-à-vis du grand frère russe portées par Solidarność ont laissé des traces indélébiles, les conséquences de l'ouverture-à-l'économie-de-marché pour ceux qu'elle laisse de côté aussi.

Szacki s'y cogne fatalement, la lourdeur toute administrative de son travail la lui rappelle régulièrement.
Cet aspect-là également m'a beaucoup intéressée, ce qu'est le quotidien d'un procureur à Varsovie, quelles décisions il peut prendre, comment, quelles latitudes il peut avoir, quels cas lui sont soumis.

Szacki doit régulièrement passer par la case "bureau de Janina Chorko, procureur de la République rattachée au tribunal de grande instance de Varsovie-Centre", sa directrice. Ces entrevues donnent lieu à des conversations très instructives sur le poste de procureur, la loi, le fonctionnement, la société et les dirigeants polonais.

Enfin, chaque journée commence par un résumé de l'actualité, Varsovie en 2005 comme si vous y étiez.
C'est très malin pour plonger davantage dans cet univers et cette ambiance.

Pour ces raisons-là bien plus que pour l'enquête qui s'enlise avant de rebondir sur un indice capilotracté en diable qui emmène à sa conclusion logique à plusieurs rebondissements obligatoires, bien plus que pour la personnalité de Teodore Szacki, je vais m'attaquer prochainement à la suite de ces Impliqués.
Pologne, quand tu nous tiens !
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bof bof bof j'avais très envie d'un polar différent, d'un autre lieu, d'un autre style et "les impliqués" était le seul de Miloszewski en rayon à ma bibli. le plan psycho tiré par les cheveux, on n'y croit pas, une bonne dose de lassitude avant l'entrée en scène du flic ami du proc en charge de l'enquête. Des débuts de petites choses qui auraient pu aboutir mais non. Je suis allée au bout mais je ne me suis pas éclatée, et ce polar ne me donne pas envie d'n lire un autre à moins que celui ci soit le moins bon selon les fans
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Un thriller polonais, tiens, tiens pourquoi pas? Des noms imprononçables, la ville de Varsovie sombre et mystérieuse, le passé trouble de l'ex-URSS, un meurtre et un procureur, évidemment mon choix à été rapide comme mon passage en caisse de la librairie. Zygmunt Miloszewski entraîne le lecteur dans une sombre histoire de meurtre sous fond de thérapie de groupe à travers une plume méthodique et un personnage principal sympathique. Parfois drôle, parfois tragique, l'auteur insuffle à son enquête une dimension historique et politique qui permet au lecteur de se repérer dans une Pologne moderne avec ses contradictions et ses fêlures.

En 2005 en proie à des doutes sur sa vie, ses choix, Teodore Szacki est un procureur professionnel et humain enquêtant sur la mort d'un patient du docteur Rudzki. Cloitrés pendant quelques jours dans le monastère de la Vierge Marie de Czestochowa le psychiatre utilise sur ses quatre patients la "Constellation familiale", une thérapie de groupe qui inclue différents patients à un scénario de guérison sur un des sujets. Il ne s'attendait pas à retrouver au lendemain de l'expérience Henryk Telak, patient traité la veille, une broche à rôtir dans l'oeil. S'ouvre une enquête laborieuse qui mènera notre cher procureur sur les chemins du passé national, de la mafia et de la vengeance.

Varsovie présentée comme un personnage à part entière, est tantôt colorée, sombre et labyrinthique comme Szacki. Enigmatique, elle tente de se renouveler, en proie au dilemme de la modernité malgré un passé chaotique. C'est dans cette ville qu'évolue le procureur, partagé entre l'accumulation des affaires judiciaires et sa vie de famille insatisfaisante. L'affaire s'embourbe, piétine, tout comme sa vie personnelle, jusqu'à ce qu'un indice provoque LE déclic.

Le rythme journalier du roman est plutôt lent et l'action inexistante, ce qui peut vite décourager le lecteur. Mais comme le répète plusieurs fois Szacki en cours de lecture, la vie policière est différente d'une série télévisée américaine, et pour cause! La force du roman est la description de cet univers et le rôle de chacun au sein du système judiciaire polonais. Bourré d'informations et d'anecdotes politiques, culturels et sociales l'auteur met avant tout en avant une ambiance, des méthodes de travail et dresse ainsi un portrait au vitriol la société polonaise. L'Histoire sert finement l'intrigue et le procureur en est le témoin.

Ce qui m'a à première vue perturbée à la lecture de ce roman est le peu d'action qui s'en dégage, comme si l'intrigue était relayée au second plan. Mais évidemment il faut regarder au delà de la première couche pour s'apercevoir que ce que veut révéler l'auteur est plus profond, plus opaque. Alors non, ce n'est pas un page turner dévorant mais pas moins intéressant, simplement différent. Un café fort et un cannelé à défaut d'une vodka sont conseillé à sa lecture.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Il me tardait de découvrir la plume de Zigmund Miloszewski, cet auteur polonais. Il me tardait de lire cette histoire du Procureur Teodor Szacki, au coeur de la Pologne, au coeur des Services Secrets. le style de Zigmund Miloszewski est particulier, son style est simple mais ses mots viennent s'immiscer dans votre cerveau et vous vous retrouver embrigadé au coeur de cette enquête extrêmement étrange, complexe mais particulièrement captivante.

On pourrait reprocher à Teodor, une certaine moiteur, une lenteur parfois horripilante, mais au fil de l'enquête et au fil de la lecture, on s'attache à cet homme si commun, qui ne cherche pas les flashs crépitants de la presse ni la gloire. C'est un homme tout à fait ordinaire, avec ses défauts et ses tentations. Et c'est tout simplement ce qui est le point fort de cette histoire. Un homme banal auquel on peut s'identifier sans problème.

En parallèle à cette enquête assez complexe où se mêle thérapie, expérience et complot. Teodor doit faire face à la monotonie de son couple, à son désir de céder à la tentation et à son amour pour sa fille.

Me voila ravie de cette lecture et pleinement satisfaite de la tournure des événements. Je reviens prochainement avec ma chronique sur la suite des aventures de Teodor Szacki.
Lien : http://chezcookies.blogspot...
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J'ai beaucoup aimé ce polar polonais, qui prend son temps, avec un personnage principal très attachant, parce que très normal. L'intrigue est bien menée et la société polonaise actuelle me semble bien décrite.

A conseiller à ceux qui ont le polar voyageur !
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