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sur 327 notes
J'avais eu un tel coup de coeur pour Faillir être flingué que j'attendais impatiemment la parution de ce nouveau roman de Cécile Minard. J'avais entendu qu'elle avait une facilité particulière à écrire des choses dans des styles très différents, ça m'intriguait donc de découvrir cette nouvelle facette de son talent. Et puis j'ai lu que ce roman était étrange, cru deviner de la déception de la part de certains lecteurs, et j'hésitais à me lancer...

En effet, ce roman est étrange.

En effet, Cécile Minard a un talent incroyable...

Celui de nous embarquer dans sa "bulle" à l'aplomb d'une roche, dans le jardin potager qu'elle sème, dans les failles de la paroi montagneuse, sur un fil tendu entre deux rochers là où elle s'entraîne à marcher au-dessus du vide.

"Il y a des vents violents dont le fond est tapissé de velours, des vents emportés qui cinglent mais il y en a qui bercent. Il y a des bises piquantes comme la grêle, des petits coups de fouet secs, des flatteries, de vraies caresses."

Si on exclut tous les termes techniques liés à la varappe, le roman devient vite hypnotique et se transforme rapidement en page turner dès lors que l'héroïne, volontairement retirée à l'abri du monde (suite à une agression ?) se trouve confrontée à une autre présence humaine sur "son" territoire.

La retraite, le refus de la rencontre d'autres humains ou la recherche d'une compagnie aussi incongrue que soit celle d'une nonne équilibriste et alcoolique ?

"J'ai investi cet environnement et ces conditions qui me permettent de n'être pas dans l'obligation de croiser tous les matins un ingrat, un envieux, un imbécile."

Je me suis laissée bercer par les froissements d'herbes, la course d'un hanneton, le cri d'alerte d'une marmotte, le silence des isards et par la mise en parallèle de deux existences (pas tout à fait ascétiques puisqu'il y a du rhum, des conserves de haricots et des bolets qui sèchent sur des clayettes), par ces solitudes plus ou moins bien assumées, ces mises en perspective de soi au milieu de nulle part.

"Je veux imaginer une relation humaine qui n'aurait aucun rapport avec la promesse ou la menace. Qui n'aurait rien à voir, rien du tout, avec la séduction ou la destruction."

J'ai cependant regretté les multiples questions philosophiques qui paraissent d'abord sans réponses (n'en ont en réalité qu'à la toute fin !) et qui parfois cassent le rythme de ce roman pas ordinaire.
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Un thème passionnant pour cette fable philosophique, mais une relative déception en fin de lecture et un véritable agacement par rapport à l'irréalisme du potager (qui produit comme un jardin de cocagne à 1600 m d'altitude, avec une forêt de bambous qui pousse en qq mois).
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J'avais tellement adoré Faillir être flingué, que je me suis jeté sur le grand jeu dès sa sortie. Hélas, je me suis tellement ennuyé ! Je reconnais que l'auteure a une écriture incroyable, mais elle a juste oublié de nous raconter une histoire. Échec pour moi.
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Un livre de plus sur la solitude et les longs monologues intérieurs. La pensée à l'état brut. La pensée qui divague. C'est le thème de prédilection de Céline Minard. On retrouve du Dernier Homme, son premier roman épique , que j'avais préféré à celui-ci et qui mettait en scène un cosmonaute redescendu sur terre après la disparition de l'Humanité. La question me semble être toujours la même : le langage comme fin et totalité indépassable. C'est pourquoi les livres de Céline Minard sont difficiles d'accès. Ils ne versent que très peu dans une introspection classique, mise en scène dirais-je. le Grand Jeu n'en demeure pas moins passionnant malgré son aridité superbe. La fin est un saut dans le vide absolument vertigineux qui donne à penser longtemps après avoir refermé le livre.
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Attirée par la quatrième de couverture et son résumé alléchant je me suis lancée dans la lecture de ce livre et je me demande si j'ai bien lu le résumé qui ne correspond pas à ce que je viens de lire.
Amateur de montagne, écologiste, jardinier et féru de grimpe désirant s'isoler du monde, pas de problème, ce livre est pour vous.
Une jeune femme décide de vivre au sommet d'une montagne en autarcie dans une maison capsule spatiale et prépare durant les mois de printemps et d'été son jardin afin de confectionner des conserves pour les mois d'hiver. En même temps elle explore son territoire et ouvre des chemins en escalade.
Dans le même espace, vit une ermite..... qui lui vole ses instruments d'escalade pour se construire un fil de marche.... Je dois être obtus à ce genre de roman où je n'ai rien compris à l'objectif : dépassement de soi ? misanthropie ? expérience personnelle ? Bref je n'ai pas adhéré et me suis ennuyée même si je suis une randonneuse en montagne !
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Pas de doute, Céline MINARD a décidé de nous inviter en expédition a la montagne !
Un voyage a la fois vertigineux et immersif et surtout une introspection profonde sur le fait de vivre en autarcie au coeur de la montagne. Ne vous attendez pas a de grands dialogues, il n'y en a même pas du tout ou très peu mais au contraire, de longues descriptions, le sens, la précision et le souci du détail et des actions.. Céline MINARD nous emporte avec elle a la fois dans l'expédition montagnarde menée par sa narratrice, dont nous ne connaissons pas grand chose de son état civil... et dans les méandres de la pensée humaine. Attention toutefois a rester sur les chemins avec elle, car moi j'avoue m'être perdu et avoir eu par moments du mal a reprendre le dessus de part le vocabulaire utilisé parfois assez technique, - les recours au dictionnaire ont été nombreux (il parait que "les dictionnaires sont les meilleures agences de voyage du monde", j'en ai fait l'expérience !). le fait que chaque action soit décortiquée parfois sur plusieurs pages....
Un livre qui invitera sans aucun doute le lecteur avisé, pas nécessairement le randonneur du dimanche que je suis a la réflexion et au dépaysement ! Un style "haché" pas toujours très fluide, différent de ce que je lis d'habitude qui nécessitera que je m'y penche peut etre un jour un peu plus longuement... ou pas...
Lien : http://carnetsvie.blogspot.f..
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Je pense que Céline Minard est une valeur plutôt sûre de la littérature contemporaine, si je me fie à son roman western que j'avais aimé.
Malheureusement, le Grand jeu m'est tombé très vite des mains. Pourtant, le principe est intrigant : une femme, dont on ne sait pas grand chose, décide de se lancer dans une entreprise de solitude avancée en se faisant construire dans montagne un bunker moderne.
Les questions que soulève cet isolement, les raisons qui l'ont poussée à vivre cette expérience, donnent envie de lire ce récit. Mais dès qu'on a lu une vingtaine de pages, on a l'impression qu'on aura rien d'autre que le plat quotidien qui nous est raconté, parsemé de quelques réflexions pseudo-philosophiques. Je crois même qu'on n'aura jamais ces réponses...
Qu'est-ce que je mange? Quels animaux je rencontre? Tout cela aurait pu être très contemplatif, poétique mais pour moi, c'est raté. le style ne soutient pas assez le vide ambiant... La contemplation vire à la platitude et à l'ennui.
Tant pis!
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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ce roman (?) est tellement étrange... pour ajouter une interprétation aux autres, je crois que cette femme devient folle, et meurt à la fin : c'est ça le Grand Jeu. et j'ai tout aimé parce que je l'ai lu comme la narration de quelqu'un qui justement décrit sa descente dans la folie et sa rencontre avec la mort (ayant fait de l'escalade et vécu à la montagne, ça aide pour les descriptions qui semblent embêter tout le monde, c'est vrai)
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Tu vois ou pas quand tu sors d'un moment super dur dans ta vie et que t'as besoin de reconstruire un cocon, une carapace, un truc en béton parce que t'as pas vraiment le choix et que dans la vie faut avancer ?

Ben moi le Grand Jeu je l'ai lu comme ça. Comme un pari contre la vie. Avec des réponses à des questions. Bon oké il faut beaucoup réfléchir. C'est sûr que Céline Minard elle sait dérouter et ça va te faire tout drôle si tu t'attends à un truc dans le genre de Faillir être flingué, où elle t'expliquait comment construire une ville avec des coboilles.

Non là en fait elle te montre d'abord comment te protéger, en t'isolant dans la nature. Comment apprendre à connaitre ton corps en milieu de survie. Alors des fois tu penses à Indian Creek de Pete Fromm et des fois aussi à La Constellation du Chien de Peter Heller.

J'comprends que je suis pas très clair dans c'que je raconte. Mais faut dire aussi que le roman est pas très clair non plus. Par exemple j'ai rarement eu l'occasion de saisir le sens du mot « décontenancé ». Mais quand j'ai refermé cette histoire on peut dire que j'ai été très décontenancé.

Pour ceux qui s'rappellent ou qui savent, ça ressemble à un trip éventé ou bien qu'aurait pris un coup de chaud. Tu sais quand t'es vraiment dans l'Entre-Deux et qu'tu sais pas si c'que tu vois c'est vrai ou si c'est ta tête qu'essaye de te le faire croire.

Bordel je suis encore moins clair qu'au début. Alors j'vais pitcher un peu dac ?

Tu vois la narratrice qui est une femme, elle a envie de s'isoler, d'être loin des humains. On sait pas trop vraiment pourquoi. Moi je crois qu'elle a peur, mais c'est seulement mon avis. Alors forcément en vivant dans la nature on change sa manière de percevoir, le quotidien devient différent, on se découvre des nouvelles forces. Tout devient un peu mécanique. Puis arrive le jour où cet isolement ne l'est plus forcément.

À cause de l'intrus. L'Étranger, pas celui qui nous veut forcément du mal parce qu'au début on connait pas vraiment ses intentions mais en tout cas la présence dérange. Alors on cherche à savoir ce qu'on doit faire pendant que le corps se dissocie dans ce nouvel environnement.

Tu sais y'a les lectures bonbons, et puis y'a les lectures où tu bites 60% de l'histoire. Y'a les lectures conforts et celles qui te bousculent, celles ou t'es content d'avoir wikipédia pas loin pour te permettre de comprendre, celles où tu finis un paragraphe et t'as cette petite sensation de victoire et tu t'exclames dans ton fort intérieur « oh ça y'est j'ai pigé !!! »…

… pour te rendre compte dans le paragraphe d'après qu'en fait pas du tout, t'as rien pigé.

J'aime pas foutre des avertissements, je suis plutôt du genre à pousser au cul si ça tente pour de vrai et qu'on hésite un peu.

Là pour le coup j'en reste coi. Moi j'ai kiffé me faire chamboultourner comme ça tu vois ? Après y'en a qu'aiment pas. Mais c'est pas grave on t'en voudras pas et je le répèterai pas mais à mon avis y'a moyen que t'y trouves ton compte aussi.

(parce que des fois, se faire bousculer le cul littérairement ça fait un bien fou, non mais oh !)

Ch'crois que je peux dire qu'en tout cas c'est du grand art et l'exercice de style est tout à fait cohérent avec l'ambiance du récit.

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Installée dans un refuge high-tech, accroché à une paroi de long d'un massif montagneux, une femme décide de s'isoler des autres pour répondre à une question : peut-on vivre hors jeu ? Outre la solitude à laquelle elle va devoir faire face, elle s'impose un entraînement physique intense, de longues marches et des activités de survie, le tout retranscrit dans un journal de bord. C'est pour répondre à cette unique question, qu'elle s'est préparée, qu'elle a tout prévu pour vivre dans ces conditions extrêmes. Mais, dans ces montagnes isolées, elle découvre la présence d'un ermite, qui bouleverse ses plans et changera toutes ses résolutions.

Face à cette rencontre imprévue, va s'en suivre entre la narratrice et ce personnage – un mélange entre une vieille bergère abandonnée et un yogini – une étonnante querelle de territoire : rituels d'intimidation, d'agression ou de bienvenue. A chacun de ces passages, Céline Minard fait preuve d'humour et nous entraîne dans chaque péripétie. L'autrice signe un livre dense qui interroge l'être humain dans son rapport au monde et aux autres.
Lien : http://untitledmag.fr/la-poc..
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