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On est en 1861, en Georgie, Scarlett ( 16 ans) , très frivole, est l'aînée d' une riche famille qui posséde une plantation de coton et cent esclaves. Tous les jeunes hommes des environs succombent à son charme, mais le seul dont elle est amoureuse, va en épouser une autre. Au cours d'un pique-nique, elle fait connaissance de Rhett Butler et pique sa curiosité, ils n'auront de cesse de se croiser dans les années à venir. Il est le seul à connaître son béguin, il est la seule personne de son entourage qui traîne une mauvaise réputation. Mais très vite, tout cela n'aura aucune espèce d'importance, la guerre est là, à leur porte, et tous les amis de Scarlett vont y partir... Tous sauf un !

Tout d'abord, vous dire que je n'avais jamais lu ce roman, ni vu le film , mais jeune , j'ai beaucoup lu sur le cinéma et je connaissais toutes les anecdotes de tournage. Et quand j'ai été moins jeune ..., que j'aurais pu remédier à cet oubli, il y avait comme un parfum de naphtaline sur cette histoire d'amour, comme un relent de racisme sur cette oeuvre que ça ne m'attirait plus du tout !
La nouvelle parution dans la collection Totem de Gallmeister a été l'occasion de réviser mon impression : je ne m'attendais pas à être aussi "emportée " ! Aussi conquise !

Alors, oui, j'ai été choquée par les mots employés pour qualifier les esclaves : les Négres... Oui, j'ai été heurtée par les faits relatés, l'air de rien, au détour d'une page , comme si c'était normal, banal. : comment un père “offrait” un domestique, un gamin noir de dix ans, à ses jeunes fils... Comment la cuisinière n'est pas remplacée parce qu'on en a pas acheté une autre ...
Mais ce qui nous choque aujourd'hui était " la norme" en 1861 . Margaret Mitchell a choisi d'écrire un roman historique et contrairement aux nombreux écrivains d'aujourd'hui qui réécrivent l'histoire avec un grand H , elle, elle respecte les pensées de l'époque. La famille de Scarlett possédait cent esclaves et on se doute bien qu'ils ne ressentaient aucune culpabilité, qu'ils ne remettaient pas leur "supériorité " en question...
La maison d' édition Gallmeister, a eu l'excellente idée ,d'ajouter au tout début du roman, une chronologie ( biographie de M Mitchell + les faits historiques à la même période ).
Margaret Mitchell (1900- 1049) a publié son roman en 1936. elle n'aura donc pas vu en 1955 , Rosa Parks se lever dans un bus , refusant de céder sa place à un blanc... Elle n'aura pas entendu en 1963, I Have a dream... le discours de Martin Luther King . Elle n'aura pas lu qu'en 1967, la cour Suprême des USA juge anticonstitutionnelle l'interdiction des mariages interraciaux... Dès lors, en remettant ce roman dans son contexte historique, en tenant compte du fait que Margaret Mitchell est née en 1930, peut-on lui reprocher de ne pas avoir été visionnaire ? C'est trop facile de juger les gens avec notre mentalité d'aujourd'hui...
On l'a accusée de n'avoir présenté qu'un point de vue, celui des Blancs, de présenter les esclaves contents de leur sort.
Certes, mais c'est plus compliqué.... Premièrement parce qu'elle n'occulte pas le fait que certains Noirs ont rejoint les Yankees, pour être libres, mais aussi parce que ses personnages esclaves ont du caractère, ont une réelle personnalité," ne font pas tapisserie" . Mammy sait très bien dire le fond de sa pensée et la petite Prissy sait très bien ralentir le rythme quand une corvée ne lui plait pas. Il faut savoir lire entre les lignes... J'ai adoré Mammy ! ( Rappelons que l'actrice qui jouait ce rôle a eu un Oscar pour l'adaptation de Victor Flemming (1939). )
Rappelons aussi que dans d'autres magnifiques romans qui sont devenus des classiques , les domestiques sont invisibles, les maisons se tiennent toutes seules, les tables sont garnies comme par enchantement. "Autant en emporte le vent", n'est certes pas "complet" de ce point de vue, mais il a le mérite de désinvisibiliser le personnel de maison. On les voit, ils parlent, le lecteur les plaint, et surtout le lecteur les aime...
Le lecteur comprend très bien ce que Margaret Mitchell dit ou ne dit pas, ce qu'elle effleure, ce qui appartient au passé. Ne pas faire confiance au lecteur pour "digérer" tout cela, c'est le prendre pour un abruti. Les racistes ,avec ce roman, resteront racistes, les autres seront choqués, heurtés, feront la part des choses et ressortiront moins ignorants de ce qu' a été la Guerre de Sécession qui est le deuxième point fort de cette histoire. ( 600 000 morts...)

D' habitude , je déteste la guerre dans les romans, ça ne m'intéresse pas. Mais Margaret Mitchell a changé tout cela, car elle l'aborde du côté de ceux qui ne se battent pas, ceux qui restent : les femmes, les personnes agées, les enfants et ceux qui en profitent, qui feront de l'argent. ( J'ai beaucoup pensé au roman contemporain "Le chagrin des vivants "...)
Il y a une forme de naîveté romantique chez ces garçons pressés de partir , persuadés qu'ils vont gagner. Il y a un côté poignant, chez ces femmes , élevées pour être "décoratives" qui vont devoir se retrousser les manches, pour soigner les blessés, trouver à manger, l'affreuse résultante de la guerre que jamais Margaret Mitchell n'occulte. Les détails sont extrêmement parlants, certains sont dérisoires , certains nous parlent dans notre chair, nous vont droit au coeur.
Oui, vraiment , la guerre racontée par une femme écrivaine, à travers les yeux de Scarlett qui jamais ne s'intéresse à la cause des Yankees (le pourquoi de la guerre l'indifférant ) est infiniment plus parlante (pour moi), que toutes les descriptions de stratégie guerrière, et armes...

Et j'en viens à Scarlett, pas intellectuelle pour trois sous, pragmatique, frivole, peste, égoïste, aimant plaire parfois au détriment de ses “amies”, n'aimant personne à part ses parents, et Ashley qui en épouse une autre... Scarlett ou l'anti-héroïne, tant elle est peu sympathique, faisant preuve de bonté toujours à contrecoeur, et parce qu'elle y est obligée pour le "qu'en dira-t-on" et son éducation. Scarlett , celle qu'on n'aime pas mais qu'on finira par admirer pour sa force de caractère quand elle porte sa maison et les âmes qui y vivent, à bras le corps, pendant la guerre.
Scarlett donne à ce roman LA touche de modernité, car cette héroïne ne correspond pas à son époque qui veut qu'une femme ne soit que bonté, générosité, qui veut qu'une femme soit une bonne mère. Scarlett est la seule à comprendre (avec Rhett Butler ) que le monde qu'ils ont connu est fini, la seule à comprendre qu'il ne reviendra plus (J'ai beaucoup pensé au roman le Guépard...)

Ce roman est formidablement bien écrit , ce fut un coup de coeur, j'ai eu l'impression de voir un film...

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Quel plaisir de se laisser emporter à nouveau - il s'agit d'une relecture - par le vent romanesque de Margaret Mitchell ! Je ne vais pas répéter ici ce que j'ai écrit en 2015 sur ce roman inoubliable, mes avis sur les trois tomes de l'édition Gallimard sont consultables sur Babelio.

Je veux juste ajouter un grain de sel concernant l'édition Gallmeister qui propose ici une nouvelle traduction. Hélas, j'ai été bien déçue par cette dernière. J'ai en fait rencontré deux soucis, l'un et l'autre relevant de mon point de vue à la fois de la responsabilité de l'éditeur et de la traductrice.

Premièrement, un nombre de coquilles, de mots oubliés ou doublés impressionnant. Je suis une adepte des éditions Gallmeister, au point d'animer un challenge dédié à leur édition poche, Totem. Pourtant, en toute objectivité, j'ai rarement vu autant de bugs dans une édition papier. Une belle couverture ne fait pas tout !

Deuxièmement, j'ai trouvé beaucoup de lourdeurs dans la tournure des phrases, voire dans la syntaxe. J'ai été amenée à lire quasiment en parallèle mon édition Gallimard et cela n'a pas été à l'avantage de l'édition Gallmeister.

Alors, si offrir au public une nouvelle traduction se résume à appauvrir la magie littéraire d'un roman, je ne vois aucune valeur ajoutée. Je reconnais que s'attaquer à retraduire un tel monument (1400 pages et une notoriété en marbre de Carrare) presque 90 ans après sa première parution en France doit constituer un réel défi, voire l'apogée d'une carrière, et je salue sincèrement cette audace et ce courage, mais un traducteur qui est capable de transformer "embrasser avidement" par "embrasser goulûment" ne peut pas s'attendre à beaucoup d'estime de ma part.

Dommage, cette édition finira dans une boîte à livres, elle fera sûrement le bonheur de lecteurs pour qui elle sera une belle découverte.


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Olala !
J'avais déjà lu il a plusieurs années ce qui est indéniablement un chef-d'oeuvre littéraire pour ma part. Quand j'avais appris (cela fait un petit moment), que les Editions Gallmeister proposaient une nouvelle traduction dans leur collection Totem, je n'avais pas pu résister, surtout en voyant les couvertures que je trouve personnellement très belles.
Bon, sur mes trois tomes Folio, il y a des images tirées du film, donc, du point de vue esthétique, les deux éditions se valent largement.
C'est à l'occasion de cette lecture commune que je me suis donc enfin lancée dans cette relecture.
J'avoue que j'avais quelques appréhensions, et entre autres celle d'être moins emballée par ce livre, l'ayant déjà lu.
Bon, le plaisir de retrouver Scarlett O'Hara est resté intact, et je pense même que j'ai réussi à prendre un peu de hauteur pour encore mieux comprendre et cerner ce personnage ainsi que celui de son alter ego masculin : Rhett Butler.
J'avais aussi pas mal de questionnements quant à la nouvelle traduction : au début, je vérifiais régulièrement certaines expressions en comparant avec mon Edition parue chez Folio. Et je me dois avouer que je suis passée par plusieurs phases : plutôt enthousiaste lors des premières pages , ensuite une grosse déception quand à certaines coquilles et expressions un peu « lourdes » à mon gout. Finalement, j'avoue ne plus avoir remarqué de coquilles et compagnie car j'ai tellement été immergée et happée par ma lecture que c'était impossible de remarquer ce genres de choses finalement annexes pour ma part au vu de la qualité de cette histoire.

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Je lis ce grand roman américain grâce à une lecture commune ici, sur Babelio. Et : merci ! Sans cela, je ne sais pas quand j'aurai exhumé ce pavé de ma PAL.
Je ne vais pas tourner autour du pot, ni être originale : j'ai adoré.
J'ai adoré être agacée par Scarlett, son égoïsme, son égocentrisme, sa superficialité, son mépris pour les classes "inférieures", son manque de réflexion et d'intelligence. Je l'ai aimé pour ces mêmes raisons, cette héroïne de 16 ans au début du roman. C'est justement ces "défauts" qui lui permettent de survivre, de traverser la Géorgie en flammes, de lutter, de ne pas se laisser abattre, d'avoir la force nécessaire.
J'ai adoré être rebutée par Rhett, sa suffisance, son machisme, son mansplaining, son irrespect, son manque de morale. Et c'est pour ces mêmes raisons, et son intelligence, sa clairvoyance et son cynisme, que c'est un personnage fascinant, qui ménage ses effets et percutent l'esprit du lecteur dans ses trop rares apparitions.
Les autres personnages ont fait naître en moi cette même dichotomie : Mélanie pénible avec son côté fleur fragile mais courageuse et pleine de probité, Ashley trop droit et manquant de fantaisie, mais fidèle et sensible, Gérald colérique, tempétueux mais au coeur généreux, Ellen froide et rigide mais forte et dévouée.
Margaret Mitchell a un talent incroyable pour dépeindre les caractères, faire naître des émotions, dresser le portrait d'une époque, nous transporter en pleine guerre de sécession. Pour un roman qui a bientôt 90 ans, des sujets comme la condition féminine, le racisme, le mépris de classe, la valeur travail résonnent toujours. Il faut cependant toujours resituer dans le contexte, car parfois la vision des choses me fait bondir de ma chaise.
700 pages pour ce tome ? je les ai à peine vu passer. Quand on aime, on ne compte pas. On oscille entre moments de badinage, stratégies militaires, peinture sociale, saga familiale avec une totale fluidité. Oui, j'ai aimé, je crois.
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Il y a longtemps que je voulais relire ce classique de la littérature américaine. le film est un de mes premiers plus grands souvenirs de cinéma, et je ne résiste jamais à la possibilité de le revoir lorsqu'il est diffusé à la télévision et je le connais par coeur. C'est donc à l'occasion d'une lecture commune que je me suis lancée en ce début d'année. 2 tomes de plus de 700 pages, voilà qui a occupé quelques soirées.

Le récit commence en avril 1861. Il s'ouvre sur un monde idéal : Scarlett a 16 ans et son magnétisme attire tous les hommes autour d'elle. Dans ces plantations de Géorgie les propriétaires vivent les derniers jours d'un monde que l'auteure nous présente sous un angle qui angélique : les jeunes filles sont belles, les jeunes hommes séduisants, leur avenir est tout tracé, le coton pousse dans les champs et les esclaves sont traités avec bienveillance. Mais il ne faut pas oublier de se replacer sous le double angle de l'époque de parution du livre et des origines de son auteure. Margaret Mitchell a grandi dans la mémoire des Confédérés, entouré d'une famille acquise à la Cause. Comment, alors qu'elle n'a compris qu'à 10 ans que le Sud avait perdu la guerre, ne pourrait-elle pas idéaliser cette période d'avant, ce Sud de ses ancêtres ?

Dès les premières pages Margaret Mitchell dresse les grandes lignes de cette société aristocratique avec ses riches propriétaires terriens et sa jeunesse insouciante. Pourtant l'orage gronde. Les préparatifs de la guerre exaltent l'enthousiasme des hommes tandis que les femmes ne pensent qu'à marier leur progéniture pour perpétuer les traditions, consolider les alliances.
Lorsque au soir d'un pique-nique tous apprennent que la guerre est déclarée, tous n'ont qu'une seule idée en tête : se battre pour « la cause », pour cette société qu'ils croient supérieure à celle des Yankees.

Ce premier tome est celui de la fin d'un monde, la fin de ce Sud que chantait si bien Nino Ferrer. C'est le tome de la guerre de Sécession, cette guerre civile qui marque une étape si importante de la formation des États-Unis d'Amérique.

Margaret Mitchell fait remarquablement le récit de cette guerre fratricide, de son impact sur les populations, l'économie et les paysages. Elle nous dresse une collection de personnages forts : l'insouciante et égocentrique Scarlett qui va se transformer en battante, l'arrogant séducteur rebelle et aristocrate Rhett Butler, la douce et humaine Mélanie (Mellie), Ashley le rêveur, Mama la fidèle domestique, et une multitude de personnages secondaires qui chacun a un rôle important dans l'histoire.

L'auteure excelle à poser rapidement et avec précision les personnalités mais aussi le contexte. Les descriptions des mécanismes de la société, la présentation de l'histoire et de la construction de la Géorgie et d'Atlanta, tout autant que le souffle romanesque du roman, emportent le lecteur dans un tourbillon. On ne lâche le tome 1 qu'avec l'envie de se jeter immédiatement sur la suite.

(voir également ma chronique du tome 2 pour plus de développement sur l'ensemble du roman)
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Je pense que c'est grâce au film si célèbre que je me suis lancée dans cette lecture d'autant plus que je l'ai partagée en LC avec plaisir. Je le trouve assez fidèle et l'interprétation de Vivien Leigh excellente. Ce n'est pas vraiment surprenant car j'ai vu un documentaire sur elle qui précise qu'elle avait le livre toujours ouvert prêt d'elle pour être au plus près du personnage de Scarlett O'Hara.
Les éditions Gallmeister ont publié récemment une nouvelle traduction du roman de Margaret Mitchell en deux tomes mais je dois dire que ce premier tome comporte pas mal de coquilles (oubli de mots, répétions inappropriées) ce qui est regrettable.

Cela dit "Autant en emporte le vent, tome 1" est un page-turner dont le souffle romanesque est indéniable avec ses deux personnages principaux que j'aime bien pour leur mauvais caractère, leur égoïsme et leur orgueil mal placé. Parce qu'il est bien connu que l'on préfère toujours ceux qui dérangent dans les best-sellers.
J'ai apprécié cette lecture parce que c'est une romance sur fond de grande fresque historique sur le sud des États-Unis à l'époque de la guerre de sécession même si je ne considère pas ce roman comme un chef-d'oeuvre littéraire (Je dirais qu'il y en a à prendre et à laisser).

Il y a d'abord des personnages flamboyants comme Scarlett O'Hara, une héroïne haute en couleur qui vit une aventure humaine et un amour impossible alors qu'elle est courtisée par Rhett Butler qui l'embrasse devant Atlanta en flamme envahie par l'armée yankee. Ça c'est du romanesque surtout quand les après-midis sont radieux à Tara en Géorgie dans la plantation familiale, les garçons vifs et ombrageux et les cils des filles battent aussi vite que des ailes de papillons. Mais le côté fleur bleue va s'assombrir avec la déclaration de guerre entre le Nord et le Sud, une affaire d'hommes pas de femmes comme les sudistes en sont persuadés. Et pourtant, Scarlett ne va pas être en reste et heureusement qu'elle est là face à ce monde qui oblige les femmes à se soumettre car elle n'a pas l'intention de se laisser faire face aux hommes et aux poids des conventions.
Ce qui m'a surtout heurtée c'est le contexte raciste, une réalité vécue par l'autrice. Durant la période dont elle parle, on voit très bien que l'enjeu est de posséder ou non des esclaves. J'espérais le roman moins caricatural que le film, ce qui n'est pas vraiment le cas et cette infantilisation terrible des Noirs exploités est assez difficile à supporter.
Ceci dit on voit aussi que le pays est jeune, en plein essor économique avec une description de la construction d'Atlanta et de l'arrivée du chemin de fer qui donne un côté historique appréciable.
Si la stratégie militaire tient une place importante dans le roman, se sont surtout les conséquences dramatiques de la guerre qui sont racontées avec précisions au point de me faire penser aux conflits actuels qui sévissent. Après, raconter la guerre qui tue, ce n'est pas non plus d'une grande originalité.

Mais c'est la fougue d'une femme déterminée qui l'emporte pour mon appréciation. D'ailleurs, cette lecture m'incite à poursuivre avec le tome 2 sans hésiter car son côté addictif doit être aussi puissant que pour ce premier volume.


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Géorgie, 1861.
Au domaine de Tara, nous suivons la famille O'Hara dont Scarlett est l'aînée des filles. La famille dispose d'esclaves travaillant au champs de coton, comme de nombreuses familles riches des états du sud.
Alors que la guerre civile éclate, l'homme qu'elle aime en épouse une autre. Scarlett va alors se marier à son tour, mais se retrouve veuve au bout de quelques semaines. Femme endeuillée et enceinte a seulement 17 ans, elle va alors s'installer en ville, à Atlanta.
La guerre fait rage. de plus en plus d'hommes sont appelés au combat afin d'empêcher l'avancée des yankees.
Durant ce temps, à Atlanta, elle retrouve Mélanie, celle qui a épousé son amour secret.
Là-bas, elle rencontre un homme mystérieux : Rhett Buttler. C'est un homme d'affaires qui sait tirer partie des conséquences la guerre pour s'enrichir. C'est un homme insolent, moqueur et arrogant. Scarlett le déteste, pourtant elle va être de plus en plus attirée par lui.

***

"Autant en emporte le vent" est un ouvrage que l'on ne présente plus. Margaret Mitchell a publié son oeuvre pour la première fois en 1936 et a obtenu le Prix Pulitzer en 1937. le roman a été traduit dans le monde entier et adapté au cinéma. Il fait partie des oeuvres majeures de la littérature américaine, essentiellement par le contexte historique de la guerre de sécession intégrant une romance entre une jeune héritière et un homme d'affaires sans état d'âme.

Au coeur du conflit entre Nord et Sud, il s'agit d'une lecture entraînant le lecteur dans l'histoire des Etats-Unis. On découvre les idées nordistes en opposition à celles des sudistes, on fréquente les esclaves des plantations, puis l'histoire des familles et des domaines. Et au milieu de tout cela, une romance se crée et on s'embarque alors dans la vie tumultueuse d'une jeune femme fougueuse et pleine de vie.

Une lecture longue et passionnante. Il faut prendre son temps, savourer chaque chapitre. L'écriture est riche. Les détails foisonnent. Les personnages sont travaillés. Tout au long de l'ouvrage, l'auteur intègre des éléments historiques sur l'origine et l'installation des colons. J'avais déjà lu ce livre il y a très longtemps mais je ne crois pas l'avoir autant apprécié qu'aujourd'hui. J'ai bien l'intention de poursuivre avec le deuxième volumes cet hiver.

Je ne saurais que vous conseiller cette lecture !
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Autant en emporte le vent, je ne l'avais ni lu, ni vu.
On m'en avait parlé bien sûr, immense monument littéraire pour les uns, vision idéalisée et naïve du sud esclavagiste pour les autres;

On m'avait parlé d'une histoire d'amour, que j'imaginais très hollywoodienne, tragique et un peu too much. (sans avoir vu le film, mais tout de même nourri par ses images, car il faudrait vivre dans une cave…) Il y a bien une intrigue amoureuse, plus orageuse que mièvre et même assez savoureuse, mais moins présente que ce que laissait à entendre les inconditionnels.

On m'avait parlé d'un roman raciste, (ou plutôt sudiste, puisque ceci explique cela) et effectivement il est difficile de ne pas tiquer, simplement parce que Margaret Mitchell raconte une époque où les gens noirs étaient des «possessions », que les maîtres comparaient à leurs autres biens, chiens et chevaux compris. Ce qui m'a heurté c'est la façon dont elle les singes, non sans une certaine moquerie.
Ils sont infantilisés, présentés comme des idiots ou des animaux. Je me suis étouffé en lisant ce passage, tellement la description fait penser à des chiens !
« sa petite main blanche disparaissant dans les énormes pattes noires et les quatre hommes faisaient des bonds tant ils étaient heureux de cette rencontre et fiers de montrer à leurs camarades quelle jolie maîtresse ils avaient. » (manque plus que la voix off «Pour de beaux toutous, achetez les croquettes Scarlett ! »)
Cependant, tout le livre repose sur ce ton piquant et chaque personnage, blanc ou noir, en prend largement pour son grade.

On m'avait également parlé de guerre, de passion, d'histoire et de politique et il y a tout cela aussi c'est vrai.
Mais Autant en emporte le vent est avant tout un roman de moeurs, dépeignant avec force details la bonne société sudiste du 19 siècle, sa grandeur et ses illusions, son orgueil et sa décadence.
Car avec la guerre civile, l'Amerique vit un tounant de son histoire et une refonte complète des hiérarchies sociales se met en place, au nez et à la barbe des planteurs fortunés emmurés dans leur dédain.
On découvre sous la plume patriote de Margaret Mitchell un sud confédéré exalté et naïf mais courageux face aux horreurs de la guerre, son lot de deuils, maladies, pauvreté, profiteurs de guerre.
J'ai trouvé particulièrement intéressant les détails sur la condition féminine de l'époque, l'étiquette et les bonnes manières à respecter, véritables carcans moraux (et physiques sous les corsets !), le regard que la société portait sur les femmes, et cet injonction tacite à «rester idiote », faire-valoir de l'homme en toutes circonstances. C'est très bien rendu dans les rapports qu'entretient Scarlett à la gente masculine tout au long du roman.
L'autre point fort du livre est bien ce souffle romanesque qui balaye les quelques 720 pages du premier tome, tournées, il faut l'avouer, un peu dans l'espoir d'y revoir le cruel mais irrésistible Rhett, personnage charismatique qui ajoute un peu de piment à l'intrigue (merci à lui, les autres sont tellement assommants !)
Quand à Scarlett, difficile de faire plus agaçante petite fille gatée… Personnage féminin égoïste et antipathique, sorte d'anti-héroïne certainement très moderne lors de la publication en 1936, mais qui ne m'a vraiment pas charmé.

Au final, je n'ai pas passé un mauvais moment dans la toute jeune Atlanta sécessionniste, ni sur les terres rouges de Tara, la plantation des O'Hara; certains passages m'ont interpellé, d'autres m'ont amusé, et la dernière partie m'a vraiment plu. Mais mon ressenti reste assez mitigé dans l'ensemble, car l'écriture ne m'a pas subjugué outre mesure (j'ai lu le texte dans sa nouvelle traduction, qui visiblement ne fait pas l'unanimité…) pas suffisamment en tout cas pour me faire oublier les fatigantes petites colères de miss O'Hara.
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Un personnage de femme extra ordinaire, extrêmement moderne quand on prend en compte la période à laquelle le roman a été écrit, une femme qui n'abandonne jamais et se bat avec les seules armes dont elle dispose.
Un côté historique intéressant. Vu du côté sudiste, les soubresauts d'un monde qui s'écroule mais qui l'ignore encore.
J'ai découvert ce livre un peu par hasard sur le tard, sans connaitre l'histoire, c'est un vrai page-turner, à la fois roman historique, roman sociétal et roman d'amour. Je vais plus que vraisemblablement le relire dans peu de temps pour profiter encore un peu de Scarlett.
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Aimant Autant en emporte le vent (le livre et le film), j'étais curieuse de découvrir la nouvelle traduction et je ne regrette pas de m'être replongée dans cette histoire d'un monde sudiste, arrogant et pétri de règles de bienséance, qui s'écroule. Certes, pour l'histoire de l'esclavagisme, il faut lire autre chose, le point de vue est du côté des propriétaires terriens de Géorgie (l'autrice a quelques phrases dont elle aurait pu se passer) et du côté des femmes avec une héroïne "belle du comté", touchante dans son besoin d'être reine du bal, son désir d'être douce fille bien élevée et son tempérament de feu qui la consume autant qu'il lui donne force.
Les 700 pages du premier tome montre une Scarlett adolescente à la vie facile mais différente dans cette société très codifiée, plongée dans une guerre qu'elle ne comprend pas, et magnifie l'attachement à la terre.
Quelle que soit la version, j'aime ce romanesque flamboyant, le 2e tome ne devrait pas changer ça.
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