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EAN : 9782848868868
144 pages
Lucien Souny (10/02/2022)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Paris, 2019. Un commissaire, technophobe et alter ego de Maigret. Un lieutenant, crack en informatique. Un légiste qui parle à ses autopsiés. Un photographe, pilier de bistrots. Un fait-diversier, au nez fureteur. Tels sont les personnages d'une intrigue dans laquelle les cadavres, victimes d'un tueur en série, s'amoncellent sur les pages. Sombre et captivant, avec, en toile de fond, le trentième anniversaire de la mort de Georges Simenon.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Petit polar de construction assez originale. On sort des schémas habituels de temporalité : on avance un peu dans le temps, on découvre à demi le coupable via une lettre, bref originalité.
Personnellement, c'est l'écriture en elle-même qui ne m'a pas emballé. Ce roman étant construit autour de Georges Simenon, il y a une foultitude d'allusions auxquelles j'étais forcément étranger puisque peu coutumier du détective phare (à part quelques épisodes de la série avec M. Cremer) de l'auteur au centre de ce roman.
De plus, chaque personnage s'exprimant, chaque action, chaque tout en fait, donne lieu à une digression culturelle, biographique, littéraire, historique et cela m'a assez vite pesé.
Certes, c'était le plus souvent lié (sans doute) à l'auteur belge mais...
Pour résumer : original et érudit.
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Le Piéton du 36 c'est le commissaire Noé Jaurèle, un surnom qu'il doit à son amaxophobie (la peur de conduire) bien connue de tous.

Jaurèle est un flic à l'ancienne qui se méfie de tout ce qui touche aux nouvelles technologies. Un flic bourru à souhait qui n'a pas son pareil pour manier l'argot, totalement accro à Dolce, son chat chartreux. Fan de Brassens et fervent admirateur de Georges Simenon et de son héros fétiche, le commissaire Maigret.

N'ayant jamais lu Simenon et ne connaissant Maigret que par écran interposé (au cinéma sous les traits de Jean Gabin, à la télévision sous ceux de Jean Richard puis de Bruno Cremer), les nombreuses références à l'auteur et à son personnage m'ont laissé de marbre, mais cela ne m'a nullement empêché d'apprécier ce bouquin.

Sinon je suis piéton (pas amaxophobe, juste piéton sans aucun permis de conduire), ailurophile totalement assumé et non exclusif, grand fan de Brassens et, plus généralement, amoureux de la langue française. Ajoutons à cela un tantinet asocial et vous aurez un aperçu de ce qui me rapproche d'un personnage comme Noé Jaurèle.

En revanche s'il y a bien une différence sur laquelle je ne transigerai pas c'est que quand je vais à la boulangerie je commande un pain au chocolat, pas une chocolatine (vade retro !!!).

Si l'enquête de police ne révolutionnera sans doute pas le genre, elle n'en reste pas moins très bien construite, j'avoue d'ailleurs sans la moindre honte m'être totalement laissé berner sur la fin (mes soupçons se sont orientés sur le mauvais suspect… ce qui était certainement une volonté de l'auteure).

Le roman brille surtout par la qualité et la beauté de son écriture ; les dialogues sont purement et simplement jouissifs (je pense notamment aux échanges en Jaurèle et son lieutenant ou encore entre le commissaire et son ami médecin-légiste). C'est un plaisir qui ravira les amoureux de la langue française.

Il faut dire que Anne-Marie Mitchell apporte un soin tout particulier à ses personnages. À l'inverse de son boss, le lieutenant Léo Paulin est un as en informatique. le légiste, Edwin Joubert, habitué à parler à ses cadavres en cours d'autopsie n'est pas san rappeler Ducky Mallard de la série NCIS. Vous croiserez aussi un libraire pour le moins atypique et très dissert.

Enfin vous découvrirez un autre aspect de Noé Jaurèle une fois dans l'intimité qu'il partage avec son chat. Un personnage plus fragile qui doit composer avec les blessures du passé que le temps n'efface jamais totalement.

Un roman que l'auteure ancre aussi fortement dans notre réalité pas toujours réjouissante, l'occasion de lancer quelques piques bien senties çà et là… sans toutefois s'attarder en de vaines polémiques.

Le roman est court et se dévorera (ou plutôt se dégustera) d'une traite et vous laissera un baume bienfaisant au coeur et à l'âme tant les mots continueront de chanter à vos oreilles. Et pourquoi pas écouter quelques chanson de Brassens en refermant ce roman ? Ne serait-ce que pour prolonger le plaisir de notre belle langue.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Anne-Marie Mitchell est un auteur singulier car outre le brio avec lequel elle tisse une intrigue policière, parfaitement construite jusqu'à son dénouement (résolution en deux temps, avec le parti pris d'un surprenant glissement de point de vue), elle maîtrise l'art de donner en quelques coups de brosse, substance et pittoresque à ses personnages (ah ! le libraire cow-boy ex-poète, le journaliste mi-goguenard mi-insolent ou le légiste bavard avec ses cadavres) tout en maintenant le mystère afin de fourvoyer le lecteur. N'est-ce pas là d'ailleurs le but recherché par tout auteur de romans policier ? D'une brasserie sympathique à une scène de crime on ne peut plus sadique, d'une conversation mondaine à l'exploration quasi clinique des mobiles humains les plus sordides, elle nous guide tout en nous égarant entre les méandres d'une langue étonnante, mêlant esprit, digressions, facétie, baroque, culture, argot et inventivité (« le jour où tu boxes dans la même catégorie que les plum-puddings de la Tamise, je me fais chaponner par le premier volailler venu. »). Son style est un peu celui d'une moderne ornemaniste dont l' inspiration naîtrait à la fois de l'histoire, l'actualité, la politique, l'ironie et la littérature. A.-Marie Mitchell a écrit là un vrai roman, bigarré et original ! Je gage que, même une fois le coupable révélé, vous aurez envie de le relire...
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Prenez un commissaire, Noé Jaurèle, alter égo de Jules Maigret, délicieusement bourru, ami des chats et amoxophobe( le piéton du 36 arpente les rues de Paris car il a une peur maladive de conduire). Rajoutez quelques personnages parfois déjantés à ses côtés tel un légiste qui parle à ses autopsiés ou encore un libraire cowboy et bien sûr aussi un lieutenant fidèle comme il se doit. Laissez reposer le temps de quelques meurtres en série avec scènes sadiques. Rajoutez quelques dialogues jouissifs et des descriptions de quartiers de Paris comme autant de prises de vue cinématographique. Epicez le tout de références littéraires, Simenon bien sûr et bien d'autres, toujours joliment amenées avec un ancrage dans la société d'aujourd'hui. Touillez un grand moment à la recherche du coupable, vous pouvez même tourner autour du pot...Laissez un peu mijoter et ensuite déguster d'une seule traite ce polar: c' est un pur délice!
Anne-Marie Mitchell nous embarque dans une enquête jubilatoire au dénouement des plus surprenants. Journaliste littéraire, sa plume fait voyager le lecteur dans les méandres de la belle langue française, avec un soupçon d'argot, juste ce qu'il faut.
C'est à consommer sans modération!





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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Signe des temps : la Butte avait perdu son originalité. La bohème artistique et littéraire qui buvait à crédit, ou payait en dessins, poèmes, et chansons, s’était éclipsée devant l’élite boboïde.
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— Pour revenir à mon amaxophobie – qui est, au cas où tu serais trop paresseux pour ouvrir un dictionnaire, la peur maladive de mettre les mains sur un volant –, sais-tu que deux cents millions d’animaux meurent chaque année sur les routes d’Europe, tués par d’abjects écrabouilleurs ?
— Navré de l’apprendre, patron.
— Vivement que l’on dénonce les actes de maltraitance, et qu’un numéro d’urgence leur soit attribué ! Mon plus cher souhait : que tous ceux qui les tuent, ou qui leur font subir les pires souffrances, atterrissent dans le box des accusés, soient jugés et condamnés, sans aménagements de peine, ni libération conditionnelle. Devraient y atterrir les amoureux de la chasse et de la corrida, les producteurs de foie gras, les sadiques qui piègent les souris et les oiseaux sauvages à la glu, les éleveurs de visons, et autres dépravés.
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Les lecteurs de Laurent Obertone, qui n’a pas rédigé ce livre pour se faire des amis, ajuster ses plans de carrière, ou devenir un pantin du théâtre médiatique, savent désormais que les plus enclins à fustiger les amalgames mettent cent cinquante mille têtes de policiers dans un même bonnet ; que la justice est rongée de l’intérieur par l’idéologie politique ; et que les familles des malfaiteurs font bloc derrière eux, de connivence avec des jeunes du quartier qui n’étaient pas là mais qui ont tout vu.
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Le « Triton » de Carla Bruni et le « Flanby-Hollande » de Julie Gayet avaient au moins pour eux d’être moins hypocrites que le Jupiter qui nous sert de chef d’État et se rêve dieu du ciel et des orages. J’en ai ras le bol de ses choquantes privautés de langage, et de ses coups de barre à droite, puis à gauche.
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Actuellement, la laïcité est mise à mal, la République à rude épreuve, la morale bafouée, l’autorité défiée, et les groupes sectaires n’ont jamais autant privé les foules crédules de leur libre arbitre.
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