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Je n'aime pas les recueils de nouvelles, surtout quand ils sont bons. Et celui-ci est très bon. À tel point qu'en le lisant j'ai quelquefois pensé à Annie Saumont – qui vient de nous quitter – et qui était considérée comme la soeur française de Raymond Carver, ainsi qu'à J. D. Salinger, autre nouvelliste hors-pair. J'imagine du reste que dans l'autoportrait qui clôt ce recueil, la citation tirée de L'Attrape-coeurs est un clin d'oeil à une source d'inspiration de ce jeune nordiste installé à Strasbourg.
Non, si je n'aime pas les recueils de nouvelles, c'est que ma frustration croît au fur et à mesure que j'entre dans les histoires, que je comprends les personnages, que je suis leur parcours. Prenez La Mer dans le ventre qui ouvre ce recueil.
Il vous suffira de quelques lignes pour vous sentir bien, pour vous imaginer aux côtés de ce petit garçon dans cette réunion de famille houleuse. Racontée par l'enfant, ce drame va vite prendre la dimension d'une épopée déjà esquissée lors du voyage effectué au volant d'une Fiat Tipo : « Papa conduit comme si demain n'existait pas et il double dans les ronds-points, pris de colère ancestrale. Il passe les vitesses sans arrêt. Il a des problèmes dans ses rapports. Papa pilote comme un chien enragé parce qu'on doit se pointer sans faute à un apéro. »
On se régale de cette altercation verbale, puis physique qui prend des allures d'opéra et qui culmine sur le grand air de la rupture. Je ne peux m'empêcher d'imaginer le plaisir que nous autres lecteurs aurions eu à suivre cette famille et à voir ce garçon grandir. Laisser ainsi le lecteur en plan est bien cruel. D'autant que je soupçonne la préméditation. Rappelons que ce recueil s'intitule Arrêt non demandé et qu'en effet nous n'avons pas demandé que l'histoire s'arrête au bout de 28 pages !
Plus grave encore : le cas d'Arnaud Modat s'aggrave avec les nouvelles suivantes, tout aussi brillantes. Raoul raconte l'étape cruciale pour de nombreux couples, celui du premier enfant. Pour Aurore et Quentin, cet épisode survient « après trois ans de vie commune, la perte de nos amis respectifs, l'adoption d'un chat de merde, un mariage clef en mains et un crédit immobilier mal négocié ». Au baby-blues viendront s'ajouter tous les tue-l'amour inhérents à la post-grossesse. Quand Raoul aura montré le bout de son nez, il faudra faire preuve d'imagination pour retrouver une vie amoureuse épanouie. Faites confiance à l'auteur et à son double (le narrateur s'essaie au roman) pour trouver le truc. Une seconde fois, cet embryon de roman devient formidablement addictif et nous laisse sur notre faim.
Et que dire de Tapage nocturne et neige précoce ? de J'existe (je ne fais que ça) ?, de la dernière nuit du hibou ? et de la fourchette à poisson ? Que ces quatre autres nouvelles sont de la même veine. Qu'on s'y amuse beaucoup, que l'on a sans doute tous déjà rencontré des voisins bruyants qu'il a fallu calmer, que l'on adore le côté transgressif de cet employé d'agence intérimaire chargé de répondre au courrier adressé au père Noël, que l'on se délecte du dialogue entre le candidat au suicide et la mort (après l'appel quasi surréaliste à SOS amitié) et qu'enfin on «voit» déjà sur grand écran le joli film proposé dans l'ultime nouvelle, avec tous les extraits de films référencés ici.
Non, décidément, je ne pardonnerai ce crime de lèse-lecteur à Arnaud Modat que le jour où paraîtra son premier roman. le plus vite sera le mieux!

Lien : https://collectiondelivres.w..
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C'est derrière une couverture austère, un titre ascétique, et une étiquette "roman" erronée, qu'Arnaud Modat a caché ses pépites. Force est de constater que la nouvelle peut trouver, elle aussi, ses titres de noblesse et que même une langue éborgnée peut créer la ferveur.

Car notre auteur a bien plus d'une corde à son arc. S'il manie l'ironie comme personne, la verve et la causticité ne lui font pas défaut... Mais c'est dans l'art de la distorsion qu'il excelle, là où tant ont pu échouer. A révéler sans dissimulation nos pensées les plus enfouies, il nous tend, à bout de bras, le reflet fidèle (un tantinet provocant) de notre indigne psyché.
Récréatif, donc, mais pas que, il porte un petit quelque chose de dérangeant, de décalé et d'une fraîcheur inespérée !
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Arrêt non demandé est un très bon livre. Je l'ai attaqué dès que je l'ai reçu et l'ai lu d'une traite en un après-midi.
Ce sont des morceaux de vies choisis parmi les étapes importantes de l'existence et dans l'ordre chronologique: l'enfance, la paternité, les responsabilités du chef de famille, la mort.
Tous ses moments choisis, de vies différentes, ont en commun de montrer le côté sombre de l'existence, les peurs, les doutes, le poids du temps qui passe, tout en apportant de l'espoir voire une certaine morale anti-nombriliste. Arrêtez de vous lamenter, voyez plutôt ce que vous avez! Votre vie est-elle aussi nulle que vous vous complaisez à le croire? NON!
Voilà ce que dit l'auteur. Une sorte d'avertissement, sur lequel fini ce livre: Ne gâchez pas votre temps à vous plaindre et vous morfondre, vivez!
Un thème et une façon de voir les choses auxquels j'adhère particulièrement, mais ce ne sont pas les seules choses qui m'ont fait aimer ce livre. Il est bourré d'humour.
J'en ai fait la lecture à ma grande fille et nous avons beaucoup ri. Elle a particulièrement aimé le chapitre sur l'homme dont le travail consiste à écrire les réponses aux lettres au Père Noël.
Il est difficile de parler de thèmes aussi sombres que la mort et la dépression en faisant rire sans les tourner en ridicule et pourtant, l'auteur y réussit sans problème.
Un livre à lire, sans aucun doute.
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Un style, ça se sent généralement très vite, lorsqu'il est affirmé. C'est d'ailleurs peut-être le point commun de toutes les lectures que j'ai tellement appréciées chez cet éditeur : des plumes reconnaissables entre mille. Arnaud Modat est doté, quant à lui, d'une capacité étonnante à manier l'absurde et la noirceur, se jouant des limites du lecteur sans vergogne. On dirait qu'il s'amuse à nous provoquer : « ah bon, ça te fait rire, ça ? Mais c'est sordide, non ? »

Pour ma part je riais assez ouvertement dans le métro, au point de (presque) manquer ma station. Forcément, pour ne pas risquer le même incident le lendemain, j'ai été obligée de finir ce livre dans la journée, vous comprenez. Il est drôle, caustique, cynique, méchant, glauque, tendre aussi par instants, et impossible à lâcher avant la fin. En dépit du fait qu'on ne sache pas très bien ce qu'on lit. Un roman ? Impossible, les personnages changent de prénom à chaque chapitre. Des nouvelles ? Vraisemblablement, mais avec un vrai fil conducteur et un protagoniste masculin quasi identique. Une autofiction protéiforme ? Peut-être, même s'il semblerait que l'auteur s'en sorte mieux que certains de ses personnages.

Donc, c'est une réussite, sur un créneau pourtant pas si simple à défendre, celui de l'anti-héros masculin blanc hétéro si facile à détester, un peu maladroit, largement flemmard, qui se sent mal dans sa vie, loseur même pas spectaculaire dans l'échec, caractérisé par un problème évident avec toute la gent féminine, qui se traduit par des échecs sentimentaux et un machisme de protection assez insupportable. Vous avez sans doute déjà croisé ce type de personnage, qui me semble pousser comme des chardons dans la littérature française contemporaine (peut-être pas que française d'ailleurs). J'ai fugacement pensé lors de ma lecture à des livres qui ne m'avaient pas vraiment emballée, comme Je vais m'y mettre. Sauf que. Cette fois, quelque chose fonctionne, peut-être parce que l'enfant du premier chapitre nous a mis en condition pour accepter d'essayer de comprendre les personnages suivants. Peut-être parce qu'on se reconnaît un peu aussi dans la rébellion du lutin du Père Noël, et qu'on s'est déjà senti vieillir en hésitant à sonner chez des voisins bruyants en pleine nuit. Ou peut-être juste parce que c'est terriblement bien écrit.

Plus sur le blog et interview de l'auteur :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
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Dans son autoportrait qui clôt ce recueil, Arnaud Modat nous apprend qu'il est "beaucoup moins que la somme de ses personnages." il ajoute "physiquement, je me situe entre Roger Moore et un glissement de terrain. (...) Si j'étais une fleur, je serais bien embêté pour me servir des digicodes, mais sinon, un coquelicot." (p.139/140) Son portrait chinois qui continue sur deux pages est aussi barré que l'ensemble de ses histoires.

- La mer dans le ventre : les joies de la famille et plus particulièrement des fêtes de famille vues par un enfant qui n'hésite pas à digresser, à apporter sa pierre à l'édifice familial en pleine démolition.

- Raoul : Aurore, la femme du narrateur est enceinte et lui absolument pas prêt à être père. En plus, il ne veut plus faire l'amour à Aurore et vont consulter une sexologue.

- Tapage nocturne et neige précoce : le voisin de dessous met sa musique très forte et empêche Henry et Chloé de dormir, Chloé qui doit se lever tôt. Aussi demande-t-elle à Henry d'intervenir, ce qu'il a du mal à faire.

- J'existe (je ne fais que ça) : lorsqu'un gars diplômé ne trouve comme boulot qu'une mission courte consistant à répondre aux lettres envoyées au Père Noël, ses réponses ne sont pas très académiques.

- La dernière nuit du hibou : Cézar Garcia est au bout du rouleau. Avant de se suicider, il appelle tout son carnet d'adresses, même les gens perdus de vue depuis le CE2.

- La fourchette à poisson : un producteur hollywoodien est spécialisé dans les figurants, mais attention, pas n'importe lesquels, les meilleurs. Ceux qui font tellement bien leur boulot qu'on ne les remarque pas.

Attention, ce recueil de six nouvelles plus un autoportrait est hautement fréquentable, voire même indispensable. J'ai ri comme je ris rarement en lisant. D'abord franchement dans les deux premières nouvelles, avec une mention particulière pour Raoul dans laquelle j'ai frôlé le fou rire. le style, les tournures de phrases, les mots rendent cette histoire irrésistible : "Avant qu'elle ne tombe gravement enceinte, Aurore et moi faisions l'amour chaque lundi soir. le reste de la semaine, nous nous aimions sans les mains. Ce n'était pas toujours simple. Il m'arrivait de songer à la culbuter en dehors de la fenêtre de tir. Parfois j'avais envie d'une tendresse buccale au beau milieu d'un week-end, par exemple. J'étais même susceptible de bander un mercredi, journée consacrée traditionnellement à la course à pied et à la restitution des documents à la médiathèque." (p.29) Je pourrais la citer toute, tant j'ai aimé cette histoire on ne peut plus banale, la peur de la paternité qui approche, mais tellement délicieusement racontée.

J'existe parle de la difficulté à trouver du travail et de l'obligation de prendre ce qu'on trouve pour payer les factures et La dernière nuit du hibou de la séparation, de la mort, de la dépression. Icelles font état d'un humour noir, très noir, donc très drôle. A chaque fois, Arnaud Modat parle de thèmes banals : la rencontre, la solitude, l'amour, la séparation, la vie de couple, la mort, la famille, mais il le fait avec un angle de vue personnel qui rend les situations décalées, barrées. Toutes ses nouvelles sont excellentes -même si mon petit faible pour Raoul est bien présent, c'est dire qu'elle est encore mieux qu'excellente.

Certains lecteurs ont peur dès qu'on parle de nouvelles, je leur dis, n'ayez crainte, Arnaud Modat vous emmènera dans son monde, vous rirez franchement, parfois jaune mais vous rirez sur des situations que vous avez pu vivre ou vivez ou vivrez. Avec certains écrivains, on peut rire de tout, sans pour autant rester léger, Arnaud Modat pose de bonnes questions, y répond parfois mais laisse chacun libre d'y apporter ses propres réponses.
Lien : http://www.lyvres.fr
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Un roman construit sur plusieurs histoires qui font défiler les âges de la vie, voici ce que nous propose ce jeune auteur. le regard d'un enfant sur un apéro d'été qui tourne mal, le voisin bruyant qu'il faut calmer, les angoisses sexuelles d'un futur père, l'intérimaire chargé de répondre aux lettres adressées au Père Noël, le gars au bout du rouleau et la Grande Faucheuse… Une construction originale, un style très personnel et beaucoup d'humour grinçant. Un premier roman réjouissant !
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En voilà encore une bien belle découverte que cet « Arrêt non demandé » d'Arnaud Modat. Bien qu'il soit qualifié de roman, nous avons affaire à un recueil de six nouvelles. La nouvelle est un genre littéraire trop peu publié en France (contrairement aux Etats-Unis par exemple) et je trouve cela bien dommage car c'est tout un art de créer en si peu de pages un univers avec une chute marquante.

Avec ses six nouvelles, Arnaud Modat nous embarque dans une rédaction d'un garçon de huit ans qui assiste à des scènes violentes de conflits familiaux, dans l'aventure de la grossesse vue du père, dans les conflits de voisinage, dans la lettre du faux père Noël complètement allumé pour Joan, cinq ans, trois mois (et demi !), dans une nuit où César Garcia rencontre la Mort herself et enfin dans un enterrement d'un artiste de complément à L.A.

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur bien trash et hilarant pour évoquer des sujets sérieux, graves comme la précarité de l'emploi, les conflits de voisinage ou de famille, les différences sociales, les idées suicidaires, la violence, le bouleversement des vies à travers les expériences du couple et de la grossesse. Arnaud Modat a véritablement le sens de la formule qui fait mouche dans cette constellation de textes qui sont autant de fragments de vies désenchantées et cyniques, comme le monde sait l'être. La dérision et l'humour de l'auteur se retrouvent aussi dans l'autobiographie (l'auteur serait physiquement entre Roger Moore et un glissement de terrain) et les remerciements (il remercie pêle-mêle des personnes mais aussi Pôle Emploi, Kelly Service, le Vatican ou encore YouPorn).

Un très plaisant moment de lecture. Personnellement, j'ai une préférence pour la nouvelle La dernière nuit du hibou : le texte est plus sombre et on oscille entre le mythe, le fantastique voire le conte philosophique.

Je recommande.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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Trouvé à la bibliothèque, épinglé comme étant un coup de coeur bibliothécaire, je me suis emparée de ce livre publié par le même éditeur que "Les vérités provisoires" d'Arnaud Dudek que j'avais lu juste avant et bien apprécié.

Avec ce recueil de nouvelles, impossible de piquer du nez ! Des sujets inattendus, des bons mots, parfois un peu choquants. Je n'ai pas apprécié toutes les nouvelles de façon égale, certaines m'ont même assez déplu (la première par exemple, a failli me faire arrêter ma lecture). Mais j'ai été tellement enthousiasmée par certaines autres que je conseille vivement la lecture de ce livre !

Des situations du quotidien avec des personnages qui ne se comportent pas comme on aurait pu s'y attendre, s'expriment sans mâcher leurs mots : un savoureux cocktail, ascendant Molotov ! La joie de vivre n'émane pas spécialement de ces nouvelles, c'est le moins qu'on puisse dire... Les personnages sont assez souvent déprimés, pour ne pas dire dépressifs avec des tendances suicidaires assez prononcées parfois. Au bout du rouleau, on se demande comment cela va bien pouvoir finir et comment l'histoire va être racontée car l'auteur a un vrai talent narratif !

J'ai été touchée par l'histoire du père de famille qui a du mal à trouver des raisons de se lever le matin et qui retrouve goût à la vie, une petite étincelle d'espoir, en allant sonner chez son voisin du dessous qui met la musique trop fort...

J'ai été fascinée par l'histoire cet homme qui veut en finir, qui connaît tous les bénévoles de la ligne d'écoute destinée aux suicidaires, et dont l'histoire se termine de façon totalement inattendue !

L'homme qui travaille à la rédaction de réponses aux courriers envoyés au Père Noël m'a moins convaincue même si j'ai apprécié la mise en situation, une belle trouvaille.

Et alors ma favorite est sans conteste la dernière nouvelle, histoire de finir en apothéose ! Quelle excellente idée de mettre les figurants à l'honneur, un en particulier.

En fin de compte, j'ai ressenti des émotions assez variées à la lecture de ces nouvelles, un peu d'effroi, de la surprise, de l'empathie, j'ai souri et même parfois ri... Je suis presque conquise, à quelques détails près, et demande à en voir (lire) davantage !
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Dans ce roman faussement romanesque, six histoires se succèdent. On cherche rapidement le lien entre tous ces personnages qui apparaissent quelques instants sur le devant du récit, pour finalement se rendre compte qu'il n'y en a aucun, du moins pas directement. Arrêt non demandé se compose en réalité de plusieurs nouvelles qui, mises ensemble, forment une fresque de vie. du petit garçon joyeusement lucide au futur père de famille sexuellement désorienté, cette galerie de portraits qui compose le livre d'Arnaud Modat est à la fois multiple et inconditionnelle. Au moment du récit, chaque personnage est ancré dans une situation bien particulière, mais il émane de leur comportement et de leur pensée quelque-chose d'universel, ce qui les rend touchants et il devient alors facile de s'identifier à eux.

Arrêt non demandé est un objet littéraire curieux qui peut dérouter. Outre sa forme plus proche du recueil de nouvelles que du roman, Arnaud Modat adopte un ton décalé qui provoque autant le rire que l'incompréhension. Face à l'absurdité de certaines situations, on est dérouté, désemparé, scandalisé… Mais on garde le sourire aux lèvres. Comme tant d'autres, ce récit s'inscrit avec originalité dans cette mouvance littéraire qui met en valeur des sujets graves, quotidiens, de façon lumineuse. de la fiction émane une leçon de vie qui ne se veut pourtant pas moraliste : la parole est donnée à ces personnages qui nous ressemblent et nous apprennent à vivre par leurs propres expériences déchues.

L'écriture d'Arnaud Modat module également au fil des pages. On retrouve le même style – direct, décalé, familier, mais non dénué de poésie – ajusté au personnage qui prend la parole, conférant ainsi une crédibilité à chaque portrait.
Lien : http://www.laplumedeco.fr/ar..
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C'est toujours effarant de voir le buzz qu'on fait autour de bouquins écrits par des types qui non seulement n'ont rien à raconter mais en plus n'ont aucun talent pour ne rien dire. Arnaud Modat est tout le contraire : partant de pas grand-chose (la vie, en somme) il nous fait rire et nous attendrit, nous livre des personnages juste un poil trop névrosés, juste ce qu'il faut pour qu'on se dise "ça va, c'est pas moi !" mais qu'on s'identifie à eux quand même.
En vrai, "Arrêt non demandé" n'est pas un roman mais est un recueil de 6 nouvelles, avec autoportrait et remerciements en prime. Chaque texte semble écrit par un dilettante (peut-être même un branleur) tant il coule tout seul et ne cherche pas à faire d'esbroufe. Quiconque écrit sait quel talent il faut pour y parvenir...

Au final, le seul truc qui me retient de mettre 5 étoiles à "Arrêt non demandé", c'est une vieille querelle qui perdure entre Arnaud Modat et moi, à propos de qui a gagné la revanche, joué un soir de mars à Castres, le digestif rendant nos souvenirs contradictoires.
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