Croc-Blanc (BD)

Les grands Classiques de la Littérature en Bande Dessinée est une collection aux nombreux tomes, parus chez Glénat. Je les découvre petit à petit, seulement quand j'ai lu l'oeuvre originale avant (je ne tiens pas à ce que les adaptations me spoilent). le tour est venu pour Croc-Blanc, puisque j'ai enfin lu le roman de Jack London en février dernier. Et si je suis conquise par les dessins, je le suis beaucoup moins par le scénario.

Car en effet, s'il est fidèle à l'histoire originale, dans le sens où les auteurs n'ont pris aucune liberté et ont suivi scrupuleusement le déroulement des événements, il en est quand même sacrément raccourci. Il manque à mon sens bon nombre d'éléments importants, de ceux qui pourraient expliquer et mieux comprendre les changements de comportements du chien-loup au fil des épreuves qu'il traverse. Les étapes essentielles y sont (vie sauvage, avec les Indiens, avec Beauty Smith, puis avec Weedon Scott), mais on passe vite fait de l'une à l'autre, sans s'y attarder, en passant à la trappe beaucoup d'évènements qui n'étaient pas anodins dans le roman.

Mais après tout, je peux comprendre : cette BD n'a que 58 pages, il ne pouvait en résulter qu'un résumé bien trop succinct. C'est un peu de ma faute aussi, j'aurais dû m'y attendre et m'y préparer.

En revanche, j'ai été subjuguée par les dessins, qui sont superbes, finement détaillés et joliment colorisés, très réalistes et minutieux, tant pour les différents paysages/décors, ameublement, tenues vestimentaires que pour les caractéristiques des personnages. Les traits des êtres humains comme des animaux font preuve de finesse et de précision. Les différentes physionomies et expressions, les regards, les gestuelles, les émotions diverses par lesquelles ils passent sont évocateurs. Les planches et cases sont bien remplies, il n'y a pas beaucoup de blanc (si ce n'est celui de la neige), il y a une foultitude de petits éléments et détails grâce auxquels on peut se permettre de s'attarder, afin de ne pas avancer trop vite dans une histoire qui justement se déroule trop rapidement.

Pour qui a encore le roman bien en tête (et comment l'oublier ?), le scénario se veut décevant mais il se rattrape grâce aux dessins soignés, minutieux, somptueux, lumineux. Ils ne font pas tout certes mais n'empêche, c'est un régal pour les yeux.

Je loue bien entendu une nouvelle fois l'entreprise du journal le Monde avec sa collection "des grands classiques de la littérature en bande dessinée", permettant à un plus large public de connaître ou des redécouvrir ces chefs-d'ouvre de la littérature mais j'avoue qu'ici, j'ai été un peu frustrée. En effet, il y a trop de coupures. Certes, ce n'est pas la faute de Caterina Mongnato pour l'adaptation et le scénario car elle était bien obligée de condenser l'histoire de Croc-Blanc en 46 pages seulement pour s'adapter au format de la bande dessinée mais dans ce cas, pourquoi ne pas l'avoir fait, comme nous l'avons vus pour d'autres adaptations, en deux tomes ? Cela aurait été préférable ! Est-il encore nécessaire que je raconte brièvement l'histoire de Croc-Blanc ? Je ne le pense pas mais quelques mots néanmoins histoire de réveiller vos vieux souvenirs de lecture !

Croc-Blanc est un chien-loup (plus loup que chien d'ailleurs) qui n'a jamais réellement connu l'esprit de meute. D'abord "adopté" avec sa mère par Castor-Gris, l'homme ç la peau rouge, Croc-Blanc apprend alors la loi des hommes : "Si tu ne peux pas être le plus fort, sois le plus malin et le plus rusé" mais aussi d'autres enseignements auprès de son futur maître qui ne lui enseignera que haine et rage en le lançant dans des combats contre d'autres animaux. Sa lutte avec un bouledogue faillit lui être fatale si il n'y avait pas eu Weedon Scott...

L'amour entre un loup et un homme ou plutôt entre un homme et un loup qui comprendra enfin ce que signifie réellement la bonté humaine (oui, oui, elle existe encore) et qui sera prêt à le défendre jusqu'au bout, quitte à y laisser la vie !

Une bande dessinée admirablement bien mise en valeur par les dessins de Walter Venturi et la mise en couleurs de Minte Studio et que je ne peux que vous encourager à découvrir et à faire découvrir, même si vous pourriez, tout comme moi, déplorer que ce volume ne soit pas plus conséquent. Pour la défense du journal, instigateur de cette adaptation, se trouve en fin d'ouvrage un dossier dans lequel sont relaté les grandes lignes de la vie de Jack London ainsi que la trame de l'ouvrage, un peu plus détaillé, quoique, encore une fois, trop condensée et c'est fort dommage !

J'aime beaucoup les romans de Jack London et lorsqu'une amie m'a parlé de cette BD, je m'en suis réjouie par avance. C'est donc avec joie que j'ai lu cet album, bien trop court à mon goût mais ça, c'est toujours la frustration de ce genre. J'ai lu l'oeuvre originale il y a bien longtemps, je devais être au collège. Ceci dit, j'ai retrouvé l'histoire dont je me souvenais, celle de ce chien-loup qui va connaître la violence des hommes, devenir impitoyable puis retrouver confiance auprès d'un nouveau maître.

Le scénario est découpé en 4 parties correspondant aux passages cruciaux du roman et à l'évolution de Croc-Blanc. Les couleurs sont représentatives et s'ajoutent à l'atmosphère pesante du grand nord.

Le dossier à la fin de cette BD est fait en collaboration avec Sylvie Girard-Lagorce, écrivain et journaliste. Je l'ai trouvé très intéressant dans la mesure où il permet de se faire une idée sur la vie de Jack London et sur la genèse de Croc-Blanc.

Est-il utile d'ajouter que j'ai aimé cette vision du roman ?
Lien : https://promenadesculturelle..

*** Quelque part dans le Wild ...***

En 1906, Jack London écrivait la magnifique mais terrible histoire de Croc_Blanc, mettant l'accent sur la cruauté humaine, avec un bel "happy-end".
Ici on retrouve l'histoire de Croc-Blanc en bande dessinée, lors des trois principales étapes de sa vie.

Sa naissance d'une mère louve rousse, dans une réserve indienne dans le Grand-Nord Canadien, le chiot, seul rescapé de la portée, sera revendu dans une autre tribu indienne, où il subira la violence, car Croc-Blanc est un loup, et un loup, ce n'est pas un chien : c'est un prédateur !
Puis, famine oblige, il sera vendu pour quelques bouteilles de whisky à un chercheur d'or : Beauty Smith. Ce dernier destine Croc-Blanc aux combats de chiens. le trappeur, s'enrichit jusqu'à ce que Croc-Blanc perde un combat avec un terrible Bouldogue. Croc-Blanc est entre la vie et la mort.
Sauvé de justesse par le fils du Juge de l'Etat de Californie, Croc-Blanc intègre une famille unie et aimante, il sera sociabilisé, échappant à la cruauté des humains.

Le graphisme de cette bande dessinée est somptueux. Les dessins sont superbes. L'histoire de Croc-Blanc, reste toutefois une histoire très violente, les planches parlent d'elles-mêmes, et je ne pense pas qu'elles soient destinées à un très jeune public.

A découvrir ...

Une adaptation du roman de Jack London en BD plutôt intéressant. le récit est très fidèle au roman mais l'inconvénient est une histoire qui va à 100 à l'heure. Difficile de s'émouvoir ou de plonger dans l'histoire avec un récit qui est si rapide et avec peu de dialogues. On a l'impression d'un long résumé qui manque d'empathie et qui mérite d'être entrecoupé d'un peu plus de « scènes de vie » pour être plus vivant.
Évidemment, c'est toujours là que le bât blesse, comment adapter un roman de plus de 200 pages en 46 pages de dessins tout en gardant l'essence même du roman et sa qualité ?
Malgré cela, c'est une adaptation tout de même intéressante et réussie car elle respecte l'oeuvre originale et le petit dossier en fin d'album apporte un vrai plus (biographie de l'auteur, histoire de l'oeuvre, contexte historique).
Cette collection des grands classiques de la littérature en bande dessinée est donc plutôt réussie car elle permet une vrai (re)découverte de ces oeuvres mythiques.