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sur 3197 notes
Mon premier "Molière", je n'en suis pas peu fier. J'avais tellement retardé ma lecture, de peur d'être déçu. Quelle erreur ! J'ai passé un agréable moment avec ce "Tartuffe", personnage roué, s'il en est.
Il me reste plusieurs ouvrages de jean-baptiste Poquelin, je ne les lirais qu'avec parcimonie. Pour ne pas perdre trop vite ces trésors, un peu comme Harpagon avec ses Louis d'or.
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Une pièce qui a fait scandale et qui après avoir enchanté le roi a subi la censure par une interdiction de représentation.
Molière a rédigé trois placets adressés au roi afin de lever la censure et d'expliquer qu'il ne s'en prenait pas à la religion mais aux faux-dévôts...
Le Tartuffe désigne aujourd'hui, par antonomase, tous les faux-dévôts et de manière plus large l'hypocrite par excellence.
Une pièce puissante qui donne à voir une famille victime d'un homme qui se présente comme un des grands serviteurs de Dieu lui-même. Il dresse le père contre ses enfants, tente de séduire la femme et espère toucher la fortune de la famille.
Reste la servante, toujours comique, intelligente et rouée qui ne se laisse pas avoir par cet illusionniste et qui révèle au grand jour les faux-semblants par le moyen d'une stratégie efficace.
Cette pièce est à mon sens la meilleure de Molière et j'aurais aimé assister à sa première représentation pour en savourer toute sa force.
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● "Le Tartuffe" n'est pas une pièce hilarante, elle est plutôt sérieuse ( mais pas aussi noire qu'on le dit ).
Et c'est surtout une pièce très fine et très intéressante !...
Ce que j'ai le plus aimé dans "Le Tartuffe", c'est d'abord le style, le vers, le joli vers de Molière.
La réflexion sur l'imposture, le mensonge ( et donc le théâtre ), les moeurs est aussi intéressante.
Molière s'est attaché dans plusieurs pièces et passages de ces pièces à dénoncer l'hypocrisie ; on se souviendra que Dom Juan déclare que "L'hypocrisie est un vice à la mode", on oubliera pas les tirades d'Alceste sur le sujet. On se souviendra que Monsieur Jourdain, qui veut jouer à être gentilhomme alors qu'il n'est pas bourgeois est dénoncé ; et que les fausses précieuses sont ridiculisées.
Ici, dans "Le Tartuffe", la charge, à défaut d'être plus violente que d'habitude, est du moins plus sérieuse ; la fausse dévotion religieuse, c'est pas ridicule et c'est même une affaire sérieuse.
D'ailleurs, Monsieur Jourdain est grotesque, les précieuses sont ridicules, mais Tartuffe, lui n'est ni grotesque, ni ridicule ; il est même plutôt sombre, désirant ( quand même ) mener toute une famille à sa perdition !...
La pièce est parfaitement composée. Chaque épisode est à sa place.
C'est vraiment une bonne et une fine satire de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière !...

● Attention, pièce sérieuse ( et pas forcément hilarante ) !!!
"Le Tartuffe" se trouve dans la veine du "Misanthrope ( ou est-ce "Le Misanthrope" qui se trouve dans la veine du "Tartuffe" ? ) : une pièce sérieuse, en vers, pas forcément hilarante, abordant les thématiques de la société les plus graves.
Mais, contrairement au "Misanthrope" qui m'a ennuyé au possible, "Le Tartuffe" m'a plu.
La beauté du vers, la construction dramaturgique et la réflexion de société très poussée m'ont fortement interessé.
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La pièce est créée en 1664 à Versailles, dans le cadre de grandes fêtes. Elle reprend un sujet utilisé depuis le moyen-âge, dont les comédiens italiens avec qui Molière partage le même théâtre avaient fait une version de commedia dell'arte. Il s'agit d'un homme dévot qui recueille chez lui un saint homme, mais ce dernier, en dépit de sa sainteté, se met à courtiser la femme de son hôte. Cette dernière, après avoir repoussé les avances de l'homme qui persiste, finit par révéler la chose à son mari, qui finit pas chasser le soi-disant saint homme.

Mais l'époque pendant laquelle Molière crée sa pièce n'est pas favorable : nous sommes pendant une grande campagne contre les jansénistes, et tout ce qui peut sembler une critique de la pratique catholique de la religion n'est pas le bienvenu. Car la pièce de Molière évoque la question du directeur de conscience, mis à l'honneur par François de Sales, censé permettre de vivre dans le monde, tout en vivant en Dieu. Et des hommes d'église et des dévots s'offusquent que l'on mette sur une scène de théâtre, qui pour certains semble déjà en elle-même condamnable, une pièce qui peut sembler se moquer d'une pratique religieuse considérées comme la plus sainte d'entre elles.

Pour défendre sa pièce et lui permettre de vivre (elle est interdite sur les scènes publiques), il précise qu'elle ne s'attaque pas à la dévotion, mais à l'hypocrisie, car dit-il « le devoir de la comédie c'est de corriger les vices des hommes ». C'est la première fois qu'il tient ce discours, qui correspond à l'objectif de la comédie, tel qu'il a été défini par les humanistes qui ont repris les modèles antiques au XVIe siècle, Molière jusqu'à cette affaire Tartuffe avait plutôt des visées de faire rire, de distraire avec le comportement des humains. Là il se réclame d'un modèle de la correction des vices, ce qui va influer sur sa production de pièces futures, car pour rester en cohérence avec cette position, il va écrire des pièces qui dénoncent explicitement les vices.

Ensuite, il modifie sa pièce, pour qu'elle soit encore plus clairement une dénonciation de l'hypocrisie. La pièce passe ainsi de 3 à 5 actes, en fait l'acte 2 et 5 sont rajoutés et le reste un peu arrangé pour que cela semble cohérent. C'est surtout l'acte 5 qui change la tonalité de la pièce, puisque Tartuffe, non seulement se révèle très cruel, voulant mettre la famille dehors de sa maison, voulant faire emprisonner son bienfaiteur, mais au final il se révèle un faux saint homme, et un escroc notable, appréhendé par la justice d'un juste souverain qui veille avec bienveillance sur ses sujets.

Poussé par les circonstances, à partir d'un sujet maint fois traité, banal pourrait-on dire, il fait quelque chose de bien plus fort, et qui l'engage sur un chemin de pièces très ambitieuses. La pièce est finalement autorisée, et a du succès.

Et malgré quelques petites incohérences dues à cette composition en plusieurs étapes, elle est toujours un grand très grand plaisir de lecture.
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Très souvent, on entend une certaine réticence lorsqu'on parle de lire une oeuvre de Molière (ou d'autres grands auteurs). Cependant, heureusement, ce n'est pas la même chose pour tout le monde.

Tout d'abord, pour éclaircir les quelques uns d'entre vous (je ne fais aucune généralité), voici une brève présentation de l'auteur : Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin est né en 1622 et est mort en 1673. C'est un auteur de comédies (comme Dom Juan par exemple), un acteur, directeur de troupe, metteur en scène.

Il fait partie des plus grands écrivains français.

Ensuite, le Tartuffe est une comédie de Molière datant de 1667. On l'a connaît également sous le nom de Tartuffe ou l'Imposteur. Dans cette pièce de théâtre, Molière dénonce et met en scène l'hypocrisie. En effet, il nous montre comment une famille paisible et honnête peut être chamboulée par l'arrivée d'un étranger hypocrite. Celui-ci, Tartuffe, réussit à manipuler Madame Pernelle, mais surtout Orgon qui veut lui donner la main de sa fille (Marianne) ; ce qui met en danger les amours de Marianne et Valère. de plus, l'infâme personnage tente alors de séduire Elmire, femme d'Orgon.
Ce bref résumé n'est qu'une petite partie de toutes les actions de la pièce, qui ne manque pas de péripéties, mais surtout de querelles, d'affrontement et de supplication. le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer.

Tartuffe est le chef d'oeuvre de Molière. Un chef d'oeuvre qui excita de vives controverses d'un point de vue moral. le roi se voit obligé d'interdire la pièce, et l'on fut injuste envers Molière : certains vont jusqu'à demander la bûcher pour celui-ci alors que la critique de la fausse dévotion et de l'hypocrisie est méritée. Il ne voulait pas critiquer la religion.

Pour conclure, c'est une oeuvre à lire car c'est un grand, majestueux coup de Molière. Je recommande bien entendu cette comédie.

Mon petit plus pour les interressés en espérant qu'ils soient nombreux :
Tartuffe, mis en scène par Ariane Mnouchkine, Avignon, 1995.
Tartuffe, mis en scène par Antoine Vitez, Avignon, 1978.
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Pour célébrer le 400ème anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, quoi de mieux que de se plonger dans l'une de ses oeuvres les plus connues : le Tartuffe, ou le triomphe de la vérité !

Le Tartuffe, s'il n'apparait pas immédiatement dans la pièce, est pourtant au coeur de l'intrigue : ce faux-dévot a réussi à séduire Orgon, le chef de famille, qui l'a placé sur un piédestal et lui cède tout…y compris la main de sa fille, pourtant promise à un autre. Difficile de ne pas éprouver de la compassion pour tous les personnages injustement traités dans cette affaire, à commencer par Elmire, l'épouse d'Orgon et objet de l'affection du Tartuffe ; Mariane, reléguée au rang de « marchandise » que son père désire offrir à son maître spirituel ; Damis, fils hélas rejeté, dénigré, répudié, mais aussi Cléante et Flipote (dont le franc-parler m'a beaucoup plu !).

Bien évidemment, grâce au talent de Molière, l'imposteur est démasqué et la fin est réjouissante au plus haut point ! Seulement, au-delà de cette délicieuse pièce, c'est toute une panoplie de « défauts » qui est balayée, à commencer par la dévotion (fausse ou vraie) pouvant aller jusqu'au fanatisme, mais aussi l'hypocrisie des hommes, au centre de l'histoire…

Je me suis régalée devant la plume de Molière, dont les mots (souvent oubliés depuis longtemps) ne cessent de me charmer, mais aussi devant l'incroyable modernité de la pièce qui a traversé les siècles sans prendre une seule ride.

Le Tartuffe a donc été une belle découverte, l'une des oeuvres majeures de Molière, passée à la postérité, immortalisée par de multiples adaptations…un classique, tout simplement !

A lire !
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Les connaisseurs du XVII°s savent bien que si le Roi défendit Tartuffe tant qu'il put (et il ne pouvait pas tout), c'est que cette pièce allait dans son intérêt de politicien et de stratège, au service duquel Molière se mettait (comme avant lui, Corneille avec Richelieu). Le Roi avait sur les bras deux dangereux ennemis catholiques : d'une part, à l'extérieur, l'Espagne et l'Autriche des Habsbourg, qui le menaçaient depuis Bruxelles, et d'autre part, à l'intérieur, le parti dévot, ultra-catholique, qui servait ces intérêts autrichiens et espagnols à Paris et jusque dans la Cour, du vivant de la Reine-Mère, et après sa mort. Cette constante dans la politique française du XVII°s (depuis les Guerres de Religion en fait) explique "Tartuffe", attaque ciblée contre le parti dévot, attaque habile car elle fait jouer à la fois les cercles libertins bourgeois et aristocratiques, la bourgeoisie janséniste anti-espagnole, et enfin les patriotes. Heureusement pour la France, les catholiques ne formaient pas un parti unique à la façon des communistes des années 50. Avec le passage du temps, tout ce contexte politique tomba dans l'oubli et la pièce fut reprise et relue par la bourgeoisie voltairienne et anticléricale, du XVIII°s jusqu'à nos jours. Il est bon cependant de savoir tout cela, car on obtient un éclairage intéressant sur la vraie fonction de l'artiste comique dans une société : il a toutes les apparences de la subversion et de l'irrévérence pour les naïfs, mais il est toujours au service du pouvoir en place qui le laisse agir et parler tant qu'il lui est utile.
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L'avare:Une écriture maligne puis-je dire de celle de Molière. de la même manière que les personnages de molière font souvent usage de la malignité pour parvenir à leur fin, de même que Molière se sert de la comédie pour conduire à bien la malignité de son écriture.

Il part du rire pour nous peindre les maux de la société dans laquelle il vit. . Si bien que pour ma part le personnage de harpagon est une incarnation de plusieurs personnes qu'il a voulu illustré dans un seul personnage.
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En le lisant, je comprends pourquoi le Clergé a mis la pression au Roi pour annuler sa représentation...

On y retrouve les thèmes chers à Molière, l'hypocrisie, la vénalité du Clergé (ou de l'aristocratie selon les pièces) et les mises en scène, de quiproquos, de personnages cachés, naïfs préférant croire en l'habit d'un homme d'église plutôt que la parole de sa famille.

J'ai adoré le personnage de Dorine, il y en a toujours un pour apporter le bon sens au reste des personnages.

La lecture de cette pièce encore une fois est fluide et on devine presque les rimes des différents vers.
Un seul bémol, je trouve le retournement de situation un peu trop rapide par rapport au reste de la pièce et, Molière manque un peu de panache en faisant du Roi, le sauveur de la famille.

C'est toujours plaisant de lire du Molière et les situations prêtent toujours à rire, à se moquer des coutumes de cette époque.
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Voici une lecture rafraîchissante! J'éprouvais un peu d'appréhension face à cette pièce qui fait partie de ces vestiges que l'on sacralise toujours un peu trop. C'était à tort! La belle plume de Molière dépeint à merveille cette figure intemporelle de ceux pour qui "ce n'est pas pêcher que pêcher en silence".
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