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sur 3199 notes
Dans cette comédie de moeurs, de situations et de caractère du XVII° siècle, Molière en dramaturge chevronné, dresse une caricature virulente des dévots de son époque (plus soucieux de leur apparence et de l'argent que des vraies valeurs du coeur) ce qui valut à sa pièce d'être censurée durant cinq ans.
Le Tartuffe, dévot hypocrite (qui se fait passer pour plus humble qu'il n'est), escroc manipulateur, essaye de soutirer (à l'aide de paroles empreintes de ferveur du genre "que ta volonté soit faite") sa fortune (et sa femme) au trop crédule Orgon (un bourgeois autoritaire qui lui propose même sa fille Marianne alors que cette dernière est amoureuse de Valère).
Le langage familier (ex:"quel caquet que le votre") et les situations cocasses (Madame Pernelle, qui prenant la défense de Tartuffe, dit "tout ce qu'elle a sur le coeur", l'entêtement d'Orgon ou les ruses d'Elmire qui cache Orgon sous une table pour confondre Tartuffe, prêtent à rire.
Un classique incontournable!
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À l'heure où j'écris ces lignes, seulement 13393 membres de Babelio ont lu « Le Tartuffe » de Molière qui est pourtant un grand classique de la littérature française.


Comment expliquer que cette oeuvre qui fait partie de notre patrimoine littéraire français soit si peu lue ?



Si, comme moi, vous associez, de manière consciente ou inconsciente, la « littérature classique » à un genre qui vous ennuie et/ou que vous ne comprenez pas car avec un style très élaboré (peut-être même que vous avez fait un blocage dû à vos années collège/lycée), alors je vous dis ceci : c'est sûrement une idée près-faite que vous avez ! Osez vous affranchir de votre représentation ! Osez lire « Le Tartuffe » !


C'est accessible, même si le style et le vocabulaire nous viennent d'il y a des siècles en arrière. C'est dynamique, loin des phrases descriptives à rallonge. C'est intemporel. Qui n'a jamais eu affaire à une personne assez hypocrite ?



Je vous ai convaincu ? Alors, bonne lecture ! 

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TARTUF (F)E, (TARTUFE, TARTUFFE), subst. masc. et adj.
I. − Subst. masc.
A. − Vieilli, fam. [P. réf. au personnage qui donne son nom à la comédie de Molière] Personnage qui, sous couvert de religion, affecte une dévotion et une vertu profondes, dans le but de séduire son entourage et d'en tirer profit. Les dévots n'existent plus. Il n'y a aujourd'hui que des imbéciles ou des tartufes (Sand, Corresp., t. 5, 1868, p. 262).
B. − Personnage pétri d'hypocrisie. Nous avons bien encore par-ci par-là quelques tartufes, mais dans le monde, le nôtre, la religion n'en fait plus, c'est un masque qu'elle a laissé à la politique (Bayard, Mari camp., 1844, III, 8, p. 515).V. tartufier infra rem. ex. De Stendhal.
C. − Tartufe de + subst. indiquant le domaine.Tartufe de moeurs (Ac. 1835, 1878). Il aperçut l'honnête M. Balland, tartufe d'honnêteté (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 256).Tous ces tartuffes de patriotisme, tous ces Pharisiens(...), tous ces gens qui disent: Il n'y a que nous de purs (Desmoulinsds Vx Cordelier, 1793-94, p. 229).
II. − Adj., littér.
1. Hypocrite. Elle savait de longue main à quoi s'en tenir sur Lebeau, ce valet tartufe (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 192).[Jaurès] avait, au temps des fiches, qualifié euphémiquement la délation de « contrôle civique », ce qui était un peu bien tartufe (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 126).
2. Qui appartient à un tartufe; qui en est l'expression. Un petit ton tartufe (Balzac,Lettres Étr., t. 2,1844,p. 279).1ervendredi. Posé les deux leçons suivantes: l'art tartuffe et l'équilibre vers 1700? (Michelet, Journal, 1844, p. 547).

Voilà ce qu'en dit le Centre national de ressources textuelles et lexicales. Et on se rend alors compte que "Tartuffe" a fait florès. Stendhal, Daudet, Balzac... du beau monde pour utiliser "Tartuffe" dans ses lettres. On a même des dérivés comme tartufiard, tartufier... (un "f" ou deux, c'est selon) mais pas de "tartuffade'", il est vrai que cela sonne comme un truc mou que l'on étale sur un toast.

J'avais dans mon petit morceau d'inconscient l'idée que Tartuffe était drôle et bon vivant... Un peu roublard, mais finalement bon enfant... J'avais tort. C'est plutôt du côté d'Orgon, le bon bourgeois joué à l'époque par Molière lui-même qu'il faut chercher de tels traits de caractère. Tartuffe est un vrai sale type. Un fourbe, retors, finaud, prêt à tout pour jouir des bienfaits qui ne lui appartiennent pas et tremper son biscuit un peu partout.

J'ai lu la pièce dans la série (très ancienne) des "Nouveaux Classiques illustrés Hachette". L'ouvrage est très documenté. Explications de texte. Mises en perspective. Comparaison avec Dom Juan ou le Misanthrope. Rappels historiques. Revue des personnages qui ont joué Tartuffe (dont Louis Jouvet). C'est très éclairant. Je n'ai pas de conseil particulier à donner, chacun fait ce qui lui plaît, mais il y a une histoire autour de la pièce. Elle fut interdite pendant 4-5 ans. Elle était réduite à 3 actes, Molière l'a allongée à 5 actes, diluant un peu le propos. Se montrant moins virulent. La première mouture consistait visiblement en un règlement de compte quasiment ad hominem. La version longue, on dirait Director's cut aujourd'hui, fontionne mieux, tout en restant très acerbe sur les faux dévôts.

J'ai vu la pièce jouée il y a fort longtemps. C'était davantage monté comme une grosse farce à rire que comme une comédie de moeurs. Et je pense qu'il y a là une grossière erreur. Il est aisé de faire rire gras à gros bouillon avec Molière. Tartuffe est plus sérieux, plus noir. Il y a des passages (surtout avec Tartuffe) qui ne prêtent pas vraiment à rire, ni même sourire. Pas vraiment de happy end. On a au final une leçon de vie chèrement apprise et une capacité à pardonner. Bien sûr, il y a de grands éclats, des répliques finement taillées qui font mouche. On connaît le "Couvrez ce sein que je ne saurais voir", mais Dorine lui rétorque à Tartuffe "Et je vous verrais nu du haut jusques en bas, que toute votre peau ne me tenterait pas".

Molière montre, enfin, que les personnages féminins sont essentiels. Mariane, fille d'Orgon et promise à Tartuffe au lieu de Valère, Dorine, la servante de Mariane (rôle essentiel), Elmire, belle-mère de Mariane et principale opposition à Tartuffe... trois rôles féminins de grande qualité.
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Après "L'Avare", un autre classique de Molière, toujours chez Librio. Je dois bien reconnaître que, bien que connaissant le titre de la pièce, j'en ignorais le propos, certainement encore d'actualité. Un manque comblé par cette lecture qui fait du bien à ma culture ! Je ne suis toujours pas très enthousiaste devant le genre comique mais ai bien envie de poursuivre l'exploration de l'oeuvre de Molière.
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Avant d'être représentée pour la première fois en 1669 sur la scène du Palais Royal, la comédie "Le Tartuffe ou L'imposteur" connut de nombreuses tribulations. La première version écrite en 1664, revue par la suite, fut l'objet de vives condamnations de la part des autorités religieuses de l'époque qui la jugèrent alors trop provocante et irrévérencieuse à leur endroit. La version interprétée aujourd'hui est celle remaniée, expurgée de toute allusion critique à l'égard de l'institution ecclésiastique.

Ici, l'action se déroule à Paris. Orgon, homme fortuné, recueille dans sa maison un nécessiteux, le Tartuffe. Ce personnage qui a toute l'apparence d'un dévot, d'un « saint homme », ardent défenseur des préceptes de la foi est en fait un intriguant. C'est ce que ne voit pas Orgon qui voue au Tartuffe une admiration sans bornes. Rapidement cependant, la famille d'Orgon devine la supercherie et entreprend de démasquer l'usurpateur. Orgon est tour à tour mis en garde par son épouse Elmire, son fils Damis, son beau-frère Cléante et par Dorine, la suivante de sa fille. Rien n'y fait, il refuse de se rallier à leur opinion et finit par s'emporter violemment contre eux. C'est ici qu'il décide que seront unis dans le mariage, le Tartuffe et sa fille Mariane, secrètement promise au jeune et beau Valère. Cette décision va être l'occasion pour les membres de la famille de piéger le Tartuffe et de faire retrouver sa raison à Orgon.

"Le Tartuffe ou l'Imposteur" est une comédie qui dénonce avec acharnement l'hypocrisie de ceux qui utilisent la religion et la dévotion pour servir leurs propres intérêts. Au travers du personnage d'Orgon, Molière y critique aussi, chez ses contemporains, l'absence d'esprit de discernement et de modération, tout ce qui en somme nuit aux bons liens sociaux. Comme dans beaucoup de ses pièces, Molière manie ici l'ironie, montre les stratagèmes mis en place, le jeu des apparences, des faux semblants et les savoureux quiproquos que ceux-ci génèrent.

Auteur, homme de théâtre du Grand siècle, Molière reste pour moi un auteur contemporain de notre époque. Facétieux, comique, spirituel, élégant par les mots, le théâtre de Molière est aussi un propos sans concessions, très avisé sur le genre humain et ses travers. Il nous instruit tout autant qu'il nous divertit. C'est pour tout cela que je reviens souvent vers lui avec plaisir.
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Cette fois-ci c'est au tour de Zinédine (seconde) à devoir travailler sur une pièce de Molière "Tartuffe".

Nous étudierons ensemble l'intrigue et nous analyserons cette comédie…
Un faux dévot Tartuffe a réussi à s'incruster chez le pieux Orgon qui l'a choisi comme directeur de conscience. Orgon est frappé de cécité : il a une confiance absolue en Tartuffe ce dévot « admirable », il s'en remet à lui pour gérer les moindres détails de sa vie quotidienne et , bien sûr, ne décèle pas les manoeuvres fallacieuses de cet imposteur, ce fourbe qui, petit à petit, tend ses rets pour s'accaparer de la fortune d'Orgon, obtenir la main de sa fille Mariane (elle, en aime un autre, bien entendu, Valère) poursuivre de ses assiduités sa seconde épouse, la charmante Elmire qu'il a bien l'intention de mettre dans son lit !
Tartuffe fait régner une tyrannie impitoyable dans le foyer. C'est ainsi qu' il interdit toute visite prétextant que les dépenses engagées par la belle Elmire portent gravement préjudice au salut des âmes de la maisonnée.
Orgon déshérite son fils Damis venu lui annoncer cette attitude trompeuse . Il en profite pour lèguer à Tartuffe toute sa richesse.
C'est une fois de plus une servante ( comme dans de nombreuses comédies de Molière) Dorine, qui va sauver la situation en mettant en place un stratagème .
Tartuffe est enfin démasqué, il est renvoyé mais cet homme machiavélique , c'est le diable incarné, va se servir d'une cassette compromettante, appartenant à Argas qui était détenue par Orgon, qu'il a dérobée pour le faire accuser en tant que comploteur.
Mais la justice terrestre existe et Tartuffe va enfin payer pour toutes ses tromperies et malveillances.

Mais au-delà de ce travail je m'attacherai à approfondir ses connaissances en histoire en lui parlant de la Fronde, (la cassette dérobée par Tartuffe contient des documents appartenant à un homme ayant comploté pendant cet épisode historique) . Cette période de troubles graves , intervenue pendant la minorité de Louis XIV a eu, de toutes évidences, des conséquences sur la façon de régner de Louis XIV, en monarque absolu.
Et je l'inviterai, aussi, à trouver, dans l'actualité des situations où non pas la religion mais « les hommes de dieu » imposent, tels des Tartuffe des règles iniques, tyranniques qu'ils ne suivent pas, eux-mêmes ( je pense au film Timbuctu) et de réfléchir à cela.
Et moi, je pense aussi à ce "dévot" ministre qui en pleine Assemblée nationale jura et parjura ...


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Lire Molière, surtout pour ses grandes pièces, serait comme déboucher un grand cru autour d'une bonne table. Des plaisirs que l'on ne s'autorise que de manière exceptionnelle, pour redoubler les inimitables sensations éprouvées au moment choisi. J'ai donc dégusté "Le Tartuffe" en connaisseur, comme pour tous les classiques, étant prévenu des ficelles et des codes du genre, retrouvant les canevas inspirés des comédies italiennes et la douce mélodie de l'alexandrin. Mais comme tout chef-d'oeuvre, j'y ai aussi entendu de nouveaux échos, que je ne pouvais jusqu'alors percevoir, et je suis certain que dans une dizaine d'années je vivrai cette même expérience, avec de nouvelles résonances.
Ces échos font référence à la question des apparences et des illusions du réel. C'est la grande question de l'époque (voir "Les Caractères" de la Bruyère, "Le Roman bourgeois" de Furetière ou les "Maximes" De La Rochefoucauld). Tout n'est que tromperie, que ce soit à la cour du roi Louis XIV ou chez les bourgeois. L'homme ne peut s'abstenir de mentir et de feindre, c'est une pratique presque naturelle. Et cette pièce révèle que l'imposture se pratique à des degrés divers, et que le danger ne vient pas forcément d'elle, mais de la croyance passionnée et partisane des sectaires et des fanatiques.
La faute n'est pas de croire, mais de croire trop fortement et sans mesure.
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Je me souvenais de l'imposteur mais pas vraiment de la pièce que j'ai étudié en classe il y a longtemps. J'ai donc été agréablement surprise par "Le tartuffe" de Molière d'autant plus que j'ai vu au théâtre Antoine Vitez d'Ivry-sur-Seine la version courte d'origine. Ce texte de 1664 intitulé « Tartuffe ou l'hypocrite » annonce le sujet avant que la censure n'impose à Jean-Baptiste Poquelin de faire évoluer sa pièce. Il va lui ajouter deux actes et plusieurs personnages dont Mariane, la fille d'Orgon. C'est dommage parce que cette version d'origine me semble meilleure, plus compacte et sans concession.
J'ai lu la version longue en cinq actes, la seule facilement disponible.
L'histoire est la même bien que les personnages soient plus nombreux. Elle reste ponctuée de moments très forts.
Dans le premier acte de cette comédie qui réunit presque toute la famille d'Orgon autour de Madame Pernelle, la mère, tout le monde se querelle et se crie dessus à propos de Tartuffe, faux dévot qui régente tout dans la maison et que Madame Pernelle et son fils accueillent et adorent, leurrés par le beau parleur. Avec Dorine, la suivante, les autres membres de la famille sont lucides de l'imposture.
Puis Tartuffe va entrer en scène au deuxième acte et déjà on sait à quoi s'attendre.
Mais rien ni fait, Orgon est envouté par l'hypocrite et je me suis même demandée jusqu'à quel point allait son amour ? Heureusement, Elmire, sa femme, lui lance un défi. Celui de dévoiler par ruse les intentions de Tartuffe qui la courtise. Et là, il y a cette grande scène ou le génial double discours d'Elmire, s'adresse à la fois à son mari caché sous la table, et à Tartuffe. J'ai trouvé ça très fort pour l'époque, ce « balance ton porc » du 17ème siècle.
D'ailleurs ce Tartuffe est un adepte des fake news qui montre une nouvelle fois la modernité des pièces de Molière car la calomnie, les mensonges et la médisance sont dénoncés violemment et avec causticité comme des poisons sociétaux.


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Le Tartuffe de Molière est une comédie en cinq actes.

L'histoire d'un père de famille, Orgon, qui va être amadoué par un faux dévot, qui profitera de ses faiblesses pour l'escrocer. Bien entendu le reste de la famille s'en rendra compte, et voudront l'en mettre au courant, mais ce dernier ne voudra rien entendre. Ce qui va donc créé des querelles Internes.

Une lecture forte agréable qu'est le Tartuffe de Molière, une satire social divertissente, et accessible. En effet le texte offre une très bonne compréhension, malgré l'utilisation des vers, contrairement à certains textes Shakespeare ( la tempête par exemple.).
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Sujet intemporel traité avec la verve et l'astuce d'un auteur plein de richesses de langues et d'ironies.

Plaire à un roi sans déplaire aux maîtres de l'époque, le clergé; omniprésent et tout aussi puisant.

Pièce à apprécier dans sa lecture d'époque et sa modernité contemporaine.
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