Trois actes au sommet de la Comédie pure dirigés d'une main de maître par l'irremplaçable
Molière. «
Les Fourberies de Scapin » font toujours rire même si la pièce date de 1671. Je crois que
Molière ne se démode pas et cette pièce est une référence. D'ailleurs, c'est la première que j'ai apprise à l'école et j'ai encore en écho cette réplique introductive « Ah ! Fâcheuses nouvelles pour un coeur amoureux ! »
Et puis j'ai eu la chance de voir les comédiens de la
Comédie-Française jouer «
Les Fourberies de Scapin » dans une mise en scène de
Denis Podalydès. J'en jubile encore malgré un décor très vilain. Mais peu importe, le texte se suffit à lui-même.
Quand je pense que
Molière a joué lui-même Scapin durant des années sans succès c'est à n'y rien comprendre. Mais c'était une autre époque.
Cette comédie d'intrigue s'inscrit pourtant dans la tradition italienne. Dans le port de Naples deux jeunes garçons écervelés, Octave et Léandre, sont tombés amoureux en l'absence et contre l'avis de leurs pères, Argante et Géronte. L'un d'eux s'est même marié. Alors que leurs pères sont en rage, les jeunes gens vont devoir s'en remettre au valet Scapin suffisamment fourbe pour duper son monde.
L'histoire est suffisamment connue pour ne pas être détaillée mais cette relecture du texte m'a fait voir la pièce sous un angle nouveau. Celui de la relation père-fils. J'ai appris que
Molière à l'époque où il s'appelait Jean-Baptiste Poquelin avait perdu sa mère très jeune. Il a sans doute entretenu des relations particulières avec son père. Pourtant, alors qu'il devait prendre sa succession comme tapissier du roi, il a choisi le théâtre. Scapin ne fait-il pas aussi une belle démonstration sur la nécessité d'une émancipation de la jeunesse?