La Prudence du Président est un très court roman qui, je pense, relève plus du genre de l'essai que du roman. En cela, la structure choisie est très bien maitrisée. Pas de chapitre à proprement parler mais plutôt des séparations entre les différentes phases du récit. L'auteur ne raconte ici que ce qui est important au récit, il ne se perd jamais en description ou dialogues, le récit ne contient aucune longueur.
L'intrigue est totalement crédible, à tel point que je me suis demandée plusieurs fois (et je continue à le faire) si l'histoire est imaginée ou réelle. Cependant, elle n'est pas universelle : il faut s'intéresser un minimum à la politique, car c'est l'unique sujet de cet essai.
Là où j'ai eu plus de mal, c'est sur les personnages. Ils ne sont jamais décrits, ni même nommés. A part Jean Laurin, aucun autre personnage n'a de nom. On se doute de qui ils sont, mais cela ne va pas plus loin que de la supposition. Cela ajoute certainement au mystère mais cela m'a empêché de m'y identifier. Même le personnage principal, qui est pourtant narrateur, n'est jamais décrit. On ne sait ni son passé, ni sa vie personnelle, il n'existe que pour raconter l'histoire. de plus, les dialogues sont très rares et cela complexifie la lecture et empêche au lecteur de s'attacher aux personnages.
Concernant le style d'écriture, celui-ci est complètement maitrisé. Tant par la formulation, le vocabulaire utilisé, ou la structure des phrase et du texte, l'auteur est complètement dans le thème de la politique. Cela est assez lourd à lire, heureusement qu'il fait moins de 100 pages, mais c'est très cohérent avec l'histoire racontée.
Pour conclure, l'auteur maitrise complètement son sujet et utilise à bon escient tous les outils linguistiques et stylistiques à sa disposition. Cependant, le sujet traité est assez lourd, effet renforcé par la narration choisie. de plus, ce n'est pas mon thème de prédilection et c'est pour cela que je n'ai que moyennement apprécié ma lecture.