Après un premier tome nous ayant entrainé sur les terres des Highlands et fait découvrir un univers magique mais dangereux gouverné officieusement par des Feys manipulateurs,
Karen Marie Moning nous plongera cette fois-ci au coeur d'une des plus puissante légende Celte, en l'occurrence celles des Berserkers. C'est donc par le biais du très silencieux Grimm Roderick le meilleur ami de Hawk, que nous nous imprègnerons de ce mythe.
Nous retrouverons Grimm quelques mois après la fin du précédent tome étant toujours chef de la garde du château de son meilleur ami Hawk, opérant une routine régler comme du papier à musique, néanmoins un grain de sable du nom de Jillian Saint Clair viendra perturber son présent et remuer les souvenirs de son passé. Suite à une missive du Laird St Clair à l'attention de Grimm, ce dernier se verra dans l'obligation de retourner au château où il a passé une partie de sa jeunesse sans se douter un seul instant que sa présence souhaitée ne sera pas uniquement pour protéger Jillian celle qu'il a toujours aimé mais fuit quelques années plutôt, mais éventuellement aussi pour l'épouser. Une guerre des nerfs entre Grimm et Jillian va pouvoir débuter car le Berserker bien que fou amoureux de la jeune femme va tout faire pour la protéger de lui en la poussant dans les bras d'un autre. Quant à cette dernière, pas vraiment dupe va tenter de comprendre le comportement de celui qu'elle a toujours aimé et faire en sorte que si mariage il y a et bien que ce soit avec lui et personne d'autre.
Disons-le de suite, ce tome m'a quelque peu déçu. Peut-être est-ce le fait qu'au vu de la prestation de Grimm dans « L'Elfe noir » j'en attendais trop, voir beaucoup trop ici. Là où le précédent opus m'avait charmé de par sa fraicheur et bonne humeur, fait sourire et pouffer de rire, cette suite s'est voulue plus sombre reléguant du coup au second plan tout ce qui m'avait conquis. L'humour omniprésent de
Karen Marie Moning s'est voulu ici plus discret n'apparaissant que par petite touche et de manière plus subtile que dans « L'elfe noire ». Autre petit point noir à incomber à « La rédemption du Berserker », le couple.
Au vu du résumé je m'attendais à un jeu du chat et de la souris des plus grisants suivit d'actions et réparties bien croustillantes hélas, une fois encore ma déconvenue a été malheureusement à la hauteur de mes attentes. On assiste aux chamailleries incessantes opposant Grimm à Jillian, des face à face s'avérant souvent douloureux pour la jeune femme au vu du comportement détestable et des méchancetés que le Berserker lui fera subir. On comprend très bien pourquoi Grimm agit ainsi mais cette trop grosse surenchère de coups bas et prises de bec a pour effet néfaste de rendre ce couple plus que lassant et pénible à suivre. Une idylle qui prendra donc son temps pour enfin s'affirmer mais qui piétinera lamentablement bien trop longtemps. Mis à part cela l'auteur a tout de même conserver ce qui fait son charme, une plume toujours aussi agréable et addictive nous emportant dès le prologue dans son univers magique mais également dangereux. Un rythme soutenu qui marquera un essoufflement que sur la fin. Nous pénétrons d'emblée dans le passé de Grimm, les guerres sanguinaires et sans concessions sciemment non édulcorées. Un passé sordide l'ayant poussé à fuir sa famille, domaine et héritage le condamnant à cacher sa véritable nature et s'empêchant de se lier à la seule femme qu'il a toujours aimé, Jillian. Je dois dire que même si sa relation avec Jill m'a déçu, j'ai beaucoup apprécié de suivre son évolution dans ce tome. Cette fière tête de mule m'a même fait rire lorsqu'il a trouvé « la fameuse annonce » placardée dans toute la région, sa réaction a été tout bonnement hilarante. Parlons à présent de Jill. La parallèle entre les deux héroïnes est obligatoire et même si Jill est une jeune femme intéressante ma préférence ira néanmoins vers la loufoque et fière Adrienne. le gros défaut de Jillian aura peut-être été d'être trop gentille, elle encaisse et accuse les coups face à Grimm et même si elle tente de se défendre, la jeune femme manque tout de même de répondant. Heureusement cette Écossaise démontrera qu'elle n'est pas si innocente que ça et saura prendre les choses en main laissant un Grimm totalement dépassé. Son côté rusé et calculateur m'a également enchanté et fait sourire, il est dommage que cette facette de sa personnalité n'apparaisse que trop tard dans l'histoire. L'auteur est parvenue une fois encore à nous gratifier de scènes d'amour bouillantes à la hauteur de tout cet emmagasinement de tension sexuelle refoulée. Une romance s'étant donc révélée aussi agaçante, frustrante que touchante.
Pour guider et surtout faire tourner en bourrique notre couple nous aurons les très délicieux, hilarants et impayables entremetteurs en la présence des parents de Jillian. Les échanges et stratagèmes concocter par ces deux énergumènes pour marier leur fille m'a plus d'une fois fait pouffer de rire. Un des pièges majeur mis en place pour pousser Jill à ne pas faire fuir un énième prétendant se présentera par le biais des deux rivaux de Grimm. Tout d'abord le très jovial et ami de Jill, Quinn de Morcreiffe et le dangereusement séduisant mais sombre Ramsey Logan.
Une lecture agréable mais qui s'est avérée néanmoins inférieur au tome précédent. Une suite s'étant révélée plus sombre, plate et dépourvue des qualités qui m'avaient charmé. Les rebondissements vers la fin ont cependant et heureusement pallié aux défauts rencontrés. À lire donc pour la forme afin de découvrir la rédemption du fameux Berserker Gavrael McIllioch.