Du très bon et du plus réservé pour ce premier livre qu'il m'est donné de lire de
Sébastien Monod (honte à moi, car pourtant, je les possède presque tous). du côté du très bon, la plume délicieuse et sensible de l'auteur. Vraiment un plaisir à lire. Cette première partie de «
J'étais vivant et je ne le savais pas également » avec un travail introspectif sur le personnage principal est juste parfaite. Inutile de préciser que certains passages ont fait mouche, car il m'est arrivé de connaître une situation presque analogue à celle de Clément envers une personne mendiant dans la rue, mais ceci est une autre histoire...
Arrivée à la fin de la seconde partie, un doute m'a taraudé, et ce, durant de nombreuses pages : la nuit de Clément passée dans cet étrange monastère tient-elle de la réalité ou du rêve éveillé ? J'avoue que je penchais pour la seconde hypothèse jusqu'à avoir confirmation que les choses s'étaient bel et bien déroulées et notamment un événement particulier. Mais alors, comment expliquer que Clément ne garde aucun souvenir, disons plus physique de ce qu'il a vécu ? (Désolée de rester volontairement vague, mais je ne voudrais surtout pas spoiler). le reste de mon avis envers ce roman tiendra en peu de lignes : le contenu est très riche en événements et en personnages, mais c'est au niveau du contenant que cela pèche. Clairement, ce livre aurait dû avoir beaucoup plus que ses 167 pages afin de mieux exploiter toutes les idées et les retournements de situations voulus par l'auteur. du coup, tout va trop vite et certains événements graves sont survolés pour ne pas dire bâclés alors qu'ils méritaient que l'auteur prenne son temps pour mieux nous les faire vivre et surtout ressentir. Partant de là, il est difficile d'éprouver vraiment quelque chose pour Clément alors que les épreuves qu'il traverse sont bouleversantes. C'est un peu dommage, car c'est cet écueil qui me reste à l'esprit après avoir refermé «
J'étais vivant et je ne le savais pas » : une plume à lire et relire sans modération (et je ne vais pas me gêner pour le faire), mais l'émotion aurait été tellement plus intense dans un format plus long où l'auteur aurait tout simplement pris le temps de s'attarder un peu.