ÉMILE VERNIER
Je vous présente encore un artiste fils de ses oeuvres. 11 a beaucoup lutté, beaucoup souffert, beaucoup réussi. C’est un jurassien, c’est dire que c’est un volontaire et un persévérant. Destiné à l’École de Saint-Cyr, il ne put contracter d’union avec les mathématiques, et sans beaucoup d’efforts il inclina tout de suite vers les arts du dessin. Avant de créer il se fit interprète, traduisant sans les trahir tous ces maîtres prodigieux de la renaissance du dix-neuvième siècle : Théodore Rousseau, Jules Dupré, Corot, Millet, Daubigny, maîtres incontestés de la peinture agreste. Ses lithographies sont des chefs-d’oeuvre, que les amateurs conservent précieusement et qui seront d’un grand prix plus tard.
ARMAND-DUMARESQ
En regardant le Cambronne à Waterloo du peintre dont le nom figure en tête de cette notice, je pense involontairement à Bellangé, cet artiste épique, cet émule des Gros et des Gérard avec la naïveté grandiose des Charlet et des Raffet. Car en dehors d’aptitudes variées, d’inventions multiples, de compositions de belle allure, M. Armand-Dumaresq est surtout peintre militaire, et le meilleur de son bagage repose dans les fourgons de l’armée ! Peu d’existences ont été plus mouvementées que son existence. Il a touché à tous les genres, gravi tous les sommets, marché vers tous les horizons. Mais dès que la diane lançait sa note claire à l’aube naissante, comme le tempérament militaire reprenait le dessus!