La sonate oubliée

Une très jolie découverte. J'ai aimé suivre le parcours de ces deux jeunes femmes qui se rejoignaient au travers des époques par le biais du violoncelle. le texte est très beau et l'histoire, très émouvante. le va et vient entre les époques est très bien maîtrisé, on se prend facilement dans l'intrigue et tous les personnages sont attachants et intéressants.

Près de Liège, la ville de Seraing, une ville minière en pleine transformation. C'est là que vivent Kévin qui a délaissé l'école et cherche un travail et Lionella, d'une famille d'origine italienne, qui s'investit complètement dans le violoncelle pour préparer le concours Arpèges, réservé aux jeunes musiciens. Kévin lui offre un coffret acheté en brocante qui contient un recueil manuscrit et une partition, portant le nom d'Ada. La jeune fille, en recherche d'une sonate qui la démarquerait des autres concurrents, déchiffre et travaille la partition, découvrant également la vie de la jeune musicienne, grâce à son journal manuscrit.

En mêlant les voix de Lionella, une jeune violoncelliste à celle d'Ada, musicienne également, Christiana Moreau retrace le destin des jeunes filles orphelines recueillies par des instituts - les ospedale - qui leur offraient une éducation et des formations au chant et à la musique. C'est dans cet institut que Vivaldi, le prêtre roux a officié en tant que chef de choeur et compositeur et qu'il remarque les talents de la jeune Ada. Entre copie de partitions qu'il lui confie, allées et venues régulières chez Matteo Grofiller, le meilleur luthier de violoncelles de Venise, la jeune Lionella découvre dans le journal d'Ada, la vie d'une jeune fille dans la Venise du XVIII ème siècle. Une étrange correspondance de sentiments et d'envies et une question qui taraude la jeune Lionella sur la partition de la sonate qui pourrait être une composition oubliée de Vivaldi.
La sonate oubliée est une sorte de conte moderne, qui mêle les destins de deux jeunes d'une ville en Belgique en pleine reconstruction et d'une musicienne du XVIII ème siècle. Beaucoup d'informations sur la vie de l'une et l'autre jeune fille, un roman agréable à lire, qui fait la part belle aux sentiments, avec des personnages un peu lisses mais qui reste très instructif du point de vue des compositions musicales.

Une très belle découverte ! Grosse surprise au début de ma lecture : nous sommes à Liège ! Oui... Je n'avais pas lu la quatrième de couverture 😄 Ensuite, quelle belle épopée à Venise au fil du journal intime lu par notre violoncelliste... J'adore apprendre des choses par le biais de mes lectures et ce fut le cas ici, concernant les "couvents" qui recueillaient les orphelins, Vivaldi, la vie métallurgique liégeoise,... Je relirai avec plaisir cette auteure belge qui a le mérite, comme Ken Follett, de m'avoir plongée avec plaisir dans des domaines qui ne m'attirent pas, a priori. Vraiment très chouette !!

Ce roman débute avec Lionella et Kevin, deux adolescents qui ont grandi ensemble dans les rues de Seraing, ville industrielle voisine de Liège, en Belgique. Kevin, qui grandit entre une mère seule et débordée de travail et un grand frère imbibé d'alcool tout au long de la journée est magasinier, tandis que Lionella, dont la famille d'origine italienne est bien plus unie, s'oriente vers une carrière de violoncelliste. Lors d'une brocante, Kevin trouve un petit coffret dans lequel se trouvent une partition, un demi-médaillon et un carnet. Il l'offre à son amie, et là débute vraiment l'histoire…

Je sors assez partagée de ce livre. Il se lit très facilement, la structure des phrases est simple et le vocabulaire accessible, même pour des non-initiés à la musique, et j'ai été emportée par l'histoire se déroulant en parallèle (sans trop en dévoiler, il s'agit de l'histoire contenue dans le carnet). Cependant, j'ai un goût de trop peu… Je pense que j'aurais souhaité plus de profondeur, et particulièrement dans la description du lien entre musicien et violoncelle, la fusion qui peut naître de leur relation, les âmes respectives qui vibrent… C'est un instrument si magnifique, si plein, si émouvant… et ici, j'ai l'impression de n'avoir lu que des représentations de comment cela pouvait être sans ressentir le comment c'était vraiment.

Et de manière générale, c'est le bémol que je mettrais à cette histoire : elle reste fort en surface, je trouve, et fort dans la description. Elle est instructive, si on a envie d'en savoir plus sur Antonio Vivaldi et sur le Pio Ospedale della Pietà de Venise, au sein duquel il a oeuvré toute une partie de sa vie, mais les ressentis des protagonistes ne sont finalement que nommés et pas développés.

Là où certains livres pèchent par trop de détails inutiles, celui-ci a la faiblesse inverse : je pense qu'il aurait pu devenir un grand livre si toute l'émotion que l'on peut ressentir en écoutant ou en jouant ce qui est pour moi un des plus beaux instruments jamais créés avait pu être bien plus développée. Peut-être est-ce une erreur de ma part, mais j'ai le sentiment que l'auteur a plus cherché à écrire une histoire (très bien documentée par ailleurs) pour faire connaître quelque chose qu'à transmettre un son, une émotion qui la touche au plus profond d'elle-même.

Donc si vous avez simplement envie d'en savoir un peu plus sur Vivaldi, c'est un livre qui le permet. Si vous connaissez déjà la période vénitienne de Vivaldi et que vous avez envie de compléter votre approche de ce grand compositeur, vous pouvez également découvrir le déroutant « Alma Viva » de Vincent Engel (également un auteur belge).

La sonate oubliée est le deuxième que je lis de Christiana Moreau. Cachemire rouge était le premier. Je l'avais beaucoup aimé. Dans la sonate oubliée, l'Italie est toujours présente. Cette fois, c'est Venise. le récit met en scène deux jeunes filles que 300 ans séparent mais qui sont toutes deux guidées par l'amour de la musique, le violoncelle en particulier. L'autrice nous donne un joli portait de ces deux personnes, Lionella vivant en famille à Seraing, banlieue liégeoise désargentée après la fermeture des entreprises sidérurgiques, et Ada, enfant abandonnée à l'Ospedale de la Pièta à Venise. Un carnet, déniché sur une brocante serrésienne par Kevin, un ami de Lionella, va changer la vie de la jeune virtuose. Ecrit dans un style élégant et doux, le lecteur se laisse emporter dans cette belle histoire qui s'appuie sur une belle documentation.

Une jolie histoire sans prétention sur un air de Vivaldi avec une plongée dans la Venise du début du 18ème siècle, en période de carnaval - pour le faste, les masques et les costumes… et une histoire contemporaine à Seraing (banlieue liégeoise), ville sinistrée par le déclin post-industriel.

Peut-être un peu trop fleur bleue.

La Sonate oubliée de Christiana MOREAU (246 pages - Préludes)



> Un petit bijou, ce roman ! Difficile de le poser ! J'ai adoré !.

>

> Nous sommes en Belgique à Seraing. Ville qui fût industrielle.

> Lionella,17 ans est une virtuose du violoncelle. Kevin, son ami d'enfance trouve un coffret avec une partition de musique dans une brocante et lui offre. Dans le coffret également se trouve un journal écrit par Ada à Venise au temps de Vivaldi.

> Ada était orpheline et jouait du violoncelle à la Piéta...... Lionella, d'origine italienne déchiffre au fur et à mesure le journal d'Ada et apprend la partition de musique du coffret pour le grand concours "Arpèges" ......

> A vous de lire la suite avec autant de plaisir que moi.

> Un livre que je recommande à ceux qui aiment les bons romans historiques et si vous aimez la musique, vous allez être encore plus passionnés....

> Bonne lecture
Mireine

Lionella vit en Belgique dans une ville où la sidérurgie a fini par fuir et démolir les paysages. Elle est une talentueuse violoncelliste. Une vraie prodige. Prête à conquérir le concours international Arpèges de Bruxelles.
Mais Lio veut jouer quelque chose de nouveau, sorti des sentiers battus...
Kevin, jeune paumé, son meilleur ami et amoureux en secret, lui dégote une partition en italien... accompagné d'un mystérieux journal intime...
Cette partition serait-elle du grand maître baroque Antonio Vivaldi ?
Nous voilà embarqué entre 1720 et les années 2000, entre Venise et Seraing où les destins de 2 jeunes filles aux espoirs débordant vont se croiser...

Un joli roman, entre plongée à Venise, ses traditions, son carnaval, et Seraing, la dur réalité de nos contemporains...

Un titre et un résumé prometteurs. Une sonate possiblement de Vivaldi, l'un de mes compositeurs favoris, pour cello, mon second instrument après la plus abordable guitare, un récit qui se tisse à travers les âges au travers d'un dialogue impossible entre Lionella, jeune adolescente belge de Seraing, et Ada, jeune orpheline de la Venise du XVIIIème siècle.
Et pourtant, il y a comme un goût d'inachevé. J'ai trop souvent eu l'impression de "survoler" le sujet ... Comme une impression de trop rapide. J'aurais voulu m'attarder davantage dans les ruelles de la Sérénissime avec Ada, plonger et me noyer avec Lionella dans les notes du maestro, explorer les personnages secondaires qui ne sont là que comme faire-valoir mais n'apportent que si peu à l'histoire ... Des "péripéties" trop improbables, des changements de situation, de caractère, dont j'ai trouvé qu'ils manquaient de profondeur ... Et une désagréable sensation de "tout est bien qui finit bien" qui sonne un peu faux ...
Me voilà donc avec le sentiment d'être passé à côté de quelque chose. Un roman pas désagréable, mais vite lu et sans doute aussi vite oublié. Surtout lorsqu'en parallèle, un autre ouvrage, de Lola Gruber celui-ci, m'aura tenu de longues soirées en haleine.

Un joli roman paru en 2017 sur Lionella, violoncelliste belge de 17 ans aux origines italiennes qui tombe sur le journal du personnage d'Ada, jeune fille confiée à l'hospice de Venise de l'orphelinat de la Piéta appelé en italien “l'Ospedale Della Pieta” en 1705, où les jeunes filles orphelines vivent recluses et où on y enseignait la musique. L'éducation musicale approfondie et leur virtuosité rendait ces filles célèbres dans toute l'Europe. Et cette Ada dont Lionella a retrouvé le journal bénéficia de l'enseignement de Vivaldi. On découvre en détail par le biais du journal de Ada l'organisation de cet orphelinat secret de l'extérieur mais riche d'émotions à l'intérieur. On découvre les violoncelles fabriqués par Matteo Goffriller, qui est un luthier aussi célèbre pour ses violoncelles que Stradivarius pour les violons à Milan. On en apprend aussi beaucoup sur le prodige Vivaldi, l'un des violonistes les plus admirés de son époque et aussi reconnu comme le principal initiateur du concerto de soliste dans sa forme encore pratiquée de nos jours. La musique et les notes rythment les pages de ce roman historique. Les chapitres se déroulant à l'époque contemporaine sont malheureusement assez caricaturaux, notamment le personnage de Kévin et sa famille qui vivent dans le milieu ouvrier à Seraing.
Personnellement, j'ai préféré les parties avec le journal d'Ada que j'ai trouvé bien mieux écrites, mais l'ensemble reste agréable à lire. On voit que l'ouvrage a été très documenté et on apprend beaucoup de choses tout au long du livre.