Nous avons tous le souvenir de ce moment de vacances réservé à l'écriture de cartes postales. Choix de la carte la plus appropriée pour son destinataire, choix des mots aussi. En quelques lignes, résumer nos meilleures impressions de voyage (les lieux visités, la gastronomie, l'hôtel, la météo,...) et puis terminer en renouvelant nos sentiments affectueux, dans une écriture souvent de plus en plus rétrécie et inclinée, faute de place.
Remplacée par les nouvelles technologies et les réseaux sociaux, l'écriture des cartes postales a aujourd'hui presque disparue.
Sans le déplorer vraiment, mais avec une certaine nostalgie, un humour tendre et caustique,
François Morel réhabilite le charme devenu désuet des cartes postales.
Bien des choses, ce sont tous les voyages au travers du monde que font d'un côté Madeleine et Roger Rouchon et de l'autre Janine et Robert Brochon, toutes les cartes postales qu'ils s'adressent les uns aux autres, eux qui sont voisins et amis dans la vie quotidienne.
Au travers de leurs impressions de voyage, plus que la singularité d'un pays ou d'une ville visités, nous découvrons celle de couples âgés qui, sous leurs failles, leurs secrètes désillusions, partagent un bonheur simple. Dans des cartes postales aux propos souvent naïfs, décalés mais chargés d'humour,
François Morel fait le portrait tendre et pudique de deux couples qui ne sont pas loin de nous ressembler un peu. Leurs cartes postales nourrissent le souvenir de nos voyages, de nos impressions passées.
De ce livre, je regrette un peu que Madeleine et Roger puis Janine et Robert soient rentrés trop vite à la maison, de n'avoir pas pu découvrir un peu plus de leurs impressions de Majorque, de Trieste, Séville, La Baule, Saint-Malo, Biarritz ou encore Athènes, toutes les villes figurant dans leur liste de « rêves d'ailleurs » en fin de livre.
Je garde malgré cela un sentiment tendre et amusé de Bien des choses.
Une lecture qui fait du bien.