...Nous les vaincrons, l'un après l'autre!
Souhaites-tu qu'ils se transforment en chiens, pour qu'ils accourent quand tu les appelles, en oiseaux, pour qu'ils voguent dans les airs et chantent ta beauté? Ou préfères-tu les transformer en perles qui orneront un collier qu'aucune autre femme au monde ne portera, pour qu'ils restent accrochés à ton cou et que tu puissent les emporter partout avec toi?...
Quel étrange conte que celui-ci?
Il s'adressera, comme un petit roman, à un public qui sait bien lire et aura gagner des hauteurs avec les Contes de Fées.
Les auteures Mary de Morgan et Yvonne Guilbert tranchent avec la tradition à plusieurs niveaux, faisant d'une princesse maléfique l'héroïne principale.
Non, Fiorimonde ne veut pas d'un prince charmant, du moins pas sans consentement et elle préfère pratiquer en secret la sorcellerie à la broderie. Chacun son truc.
À l'annonce du roi, de prévoir rapidement sa succession, la fille avise du plan de combat à suivre pour conserver sa liberté.
Certaines jeunes lectrices envisageront probablement déja à la lecture sa rédemption prochaine, un basculement salutaire vers le côté lumineux de la Force et qui sait, peut-être, un beau mariage.
Donc, tandis que certaines voudront leur conte de fée, d'autres lui tourneront le dos pour aimer faire comme bon leur semble, la suite devra décider du destin de Fiorimonde.
Fiorimonde se montrera un personnage aussi beau que cruel, chers lecteurs, prenant plaisir à tourmenter plutôt qu'à cajoler, la chasse aux princes sera ouverte et Fiorimonde est prête à traquer l'amour pour s'en faire un collier.
Et puisque les princes ne seront pas à la hauteur, elle devra damner le pion des serviteurs.
Il en ait un qui n'est plus dupe et l'affaire va devenir intéressante.
Qui de l'un ou de l'autre fera son "Échec et Mat"?
Il y aura bien une " princesse" à secourir dans cette histoire mais pas celle que l'on croit.
Cette Fiorimonde inspirera autant l'excitation que le frisson auprès des jeunes lecteurs.
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La princesse aux perles" est un conte d'orgueil ensorcelant, par le récit et ses images.
Il est un peu dommage que ce conte féministe soit calquée sur de la malveillance.
En espérant que les jeunes lectrices fassent la part des bonnes choses et saisissent que ce qui perdit vraiment Fiorimonde dans cette morale est que la fin ne justifie simplement pas les moyens.