Un peu, beaucoup, à la folie

Quand Erika était partie de chez elle, une des nombreuses obligations de la vie domestique qui la préoccupaient était de savoir combien de fois les gens normaux passaient l'aspirateur. C'était la mère de Clementine qui lui avait donné une réponse catégorique : 'Une fois par semaine, Erika, tous les dimanches après-midi, par exemple, tu choisis une heure qui te convient, tu t'y tiens.' Erika avait suivi religieusement ces règles de vie alors que Clementine les ignorait délibérément. 'Avec Sam, on oublie toujours que ça se fait, de passer l'aspirateur. Mais on se sent toujours mieux après et on se dit : on devrait passer l'aspirateur plus souvent ! C'est un peu comme quand on se souvient de faire l'amour.'
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Quand il était petit, il avait l'impression que chaque fois qu'ils se saoulaient , ses parents disparaissaient. A mesure que le niveau baissait dans leur verre, il les sentait qui se détachaient peu à peu de lui, comme s'ils étaient ensemble sur un bateau qui s'éloignait lentement en le laissant sur le rivage,(…).

Avec Sam, on oublie toujours que ça se fait, de passer l'aspirateur. Mais on se sent toujours mieux après et on se dit : on devrait passer l'aspirateur plus souvent ! C'est un peu comme quand on se souvient de faire l'amour.

Une femme brune bouclée d'une quarantaine d'années s'assit à côté de Tiffany et montra leurs jupes en soie assorties. [...]
« J'ai eu la mienne en solde, lui glissa-t-elle en se penchant en avant, la main devant la bouche. Quarante pour cent.
- Cinquante », lui chuchota à son tour Tiffany. Un mensonge pur et simple. Elle l'avait achetée plein pot, mais la vie était un combat et elle savait que les épouses d'hommes riches adoraient les économies qu'elles faisaient en achetant des vêtements de marque au rabais. C'était leur contribution aux finances du ménage.

On peut sauter tellement plus haut quand on est sûr de pouvoir retomber en sécurité.

Erika didn't have a problem with Harry's grumpiness. Grumpiness was less time-consuming and tiring than cheeriness.

"Je suis désolée", dit-elle. Elle voulait dire : Je suis désolée que ce soit arrivé. Je suis désolée de ne pas avoir vu que tu souffrais autant. Je suis désolée de ne peut-être pas t'avoir aimé comme tu le mérites. Je suis désolée que la première épreuve que nous ayons traversée ait mis en lumière tout ce qui n'allait pas dans notre couple et non ce qui allait bien. Je suis désolée que nous nous soyons retournés l'un contre l'autre au lieu de nous tourner l'un vers l'autre.
"Oui, je suis désolé, moi aussi."

Personne ne vous prévient que, lorsque vous avez des enfants, vous n'êtes plus qu'une variante diminuée, rudimentaire et primitive de vous-même, et que vos talents, votre éducation et vos réussites ne représentent plus rien.

Le visage de Clémentine était calme, tranquille. Il avait l'expression de concentration parfaite qu'il affichait lorsqu'elle s'apprêtait à jouer, comme si elle se projetait dans une autre dimension, un niveau de conscience supérieur qu'Erika ne pourrait jamais atteindre. Elle glissa une mèche rebelle derrière son oreille. Cette même longue boucle qui, lorsqu'elle jouait, retombait sur son violoncelle, sans jamais toucher les cordes.

Evidemment, la police ne verrait aucun lien, aucun recoupement possible entre la mort de Harry et le barbecue,