Ce tome comprend les épisodes 7 à 12, et il fait suite à "Batman Reborn".
Blackest Night (épisodes 7 à 9) - Dick
Grayson (ex-Robin, ex-Nightwing) ne s'avoue pas vaincu ; Tim Drake (ex-Robin, actuel Red Robin) a réussi à convaincre
Grayson que Bruce Wayne n'est peut-être pas mort.
Grayson tente une solution risquée : plonger le corps de Bruce Wayne dans un puits de Lazare (Lazarus Pit, marque déposée par Ra's al Ghul). Il a réussi à en localiser un en Angleterre et il a requis l'aide de Cyril Sheldrake et Beryl Hutchinson (Knight & Squire). Tout ne se passe pas comme prévu, ils se retrouvent face à la pègre locale (avec des représentants hauts en couleur).
Ces 3 épisodes sont illustrés par
Cameron Stewart.
Grant Morrison explore l'idée que Dick
Grayson ne peut passer à coté d'une solution permettant de ramener Bruce Wayne à la vie. Mais l'histoire est vraiment laborieuse et peu intéressante, malgré les méchants très anglais et les autres membres de la famille Batman. Je comprends bien que ce type de solution miraculeuse devait être évoqué à un moment ou à un autre. Mais Morrison empile des morceaux de scénario qui ont bien du mal à s'amalgamer pour former une histoire, bien qu'il s'agisse de morceaux de choix. Et le coup de théâtre lié à une deuxième utilisation du puits apparaît aussi inconséquent que gratuit.
Cameron Stewart commence bien dans le premier épisode. Ces personnages ont un très léger coté exagéré qui leur va bien. Il fait attention aux décors pour qu'ils soient suffisamment consistants. La partie de dominos évoquent la partie de carte du début de
R.I.P. dans une cellule bien sombre. L'entrée dans la mine est nimbée d'étrangeté et de détails sur les étais consolidant le tunnel. Et puis au fil des épisodes, les décors vont en se simplifiant pour disparaître sur plusieurs pages. Soit il n'a pas eu assez de temps pour terminer, soit il s'est désintéressé de l'histoire. En tout état de cause, le résultat est indigne de Morrison et de Stewart. 3 étoiles.
Batman vs. Robin (épisodes 10 à 12) - Damian Wayne préside une réunion au sommet des entreprises Wayne en présence de Lucius Fox, pour expliquer où se produisent les détournements de fonds. Oberon Sexton explique à Batman qu'il enquête sur une série de meurtres qui semblent connectés à un cercle très fermé appelé "Black Glove". Batman et Robin fouillent le Manoir des Wayne avec l'aide d'Alfred Pennyworth, car ils commencent à avoir la conviction que Bruce Wayne a laissé des indices sur son retour. Talia al Ghul met en branle ses manoeuvres pour influencer son fils et lui faire abandonner l'idée de suivre la carrière de son père.
Dès la première scène dans la grande salle de réunion, le lecteur constate que le récit est revenu à l'histoire principale et que le dessinateur a pris le temps nécessaire pour l'apparence des personnages, leur langage corporel (il faut voir Damian Wayne dominer l'assistance malgré son très jeune âge), les décors plein de personnalité, etc.
Andy Clarke (aidé par
Dustin Nguyen pour le numéro 12) a vraiment pris son temps pour créer des images inspirées : la galerie des portraits dans le manoir des Wayne, l'incroyable bibliothèque des Wayne, la sympathique résidence en bord de mer de Talia, l'aura déconcertante d'Oberon Sexton, etc. Clarke utilise un style avec des lignes très fines et très détaillées qui aboutissent à des résultats clairs et ombrés avec parcimonie. le travail de mise en couleurs d'
Alex Sinclair complète parfaitement les illustrations avec une grande intelligence.
Grant Morrison revient à son histoire en très grande forme. Il réussit à rendre Damian Wayne très sympathique. Talia al Ghul prend une dimension inattendue. Dick
Grayson se lance dans une recherche d'indices palpitante. Alfred Pennyworth devient un membre de premier plan de la confrérie, en ayant enfin la possibilité d'utiliser ses nombreux talents qui ne se limitent pas au sarcasme de choix. Et le lecteur découvre qui se cache sous le masque d'Oberon Sexton. Morrison imagine un récit intrigant qui fait appel à plusieurs codes des histoires de Batman, en les utilisant avec intelligence et doigté. 5 étoiles.
À nouveau, les magnifiques couvertures de
Frank Quitely intègre un second degré parfaitement dosé, sans une once de moquerie.