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sur 1606 notes
C'est un court roman, concentré sur un frère et une soeur. Franck, dit Smart, revient, traumatisé, de la guerre de Corée, nous sommes dans les années 1950. Ycidra, dite Cee, se trouve, jeune paysanne naïve embobinée par un beau parleur, abandonnée en ville au bout de quelques semaines. Il combat ses démons, on dirait aujourd'hui son stress post-traumatique, et elle trouve son indépendance en travaillant dans un restaurant, mais ne s'en sort pas.
L'histoire se déroule, parfois au présent et parfois au passé, entre misère matérielle et affective de leur enfance, et leurs forts souvenirs d'aventures à hauteur d'enfants, et les mille violences qu'ils ont traversées, adultes.
Comme toujours dans les romans de Toni Morrison, on retrouve son "matériau de construction", malheureusement si productif, de racisme et misère subie par la communauté Noire des Etats-Unis. On trouve ici aussi un tableau de la société états-unienne des années 1950, dans ce qu'elle avait de violent, socialement sectaire, et, parfois, solidaire aussi.
Ce n'est pas un roman déprimant, ni un roman optimiste, mais d'un réalisme qui n'est pas désespéré puisqu'il permet à ses personnages une rédemption et un avenir.
Il s'agit pour moi d'une 2nde lecture, que j'ai mieux appréciée que la première, en comprenant les situations sous-jacentes, puisque je n'étais pas "pressée" d'arriver à la fin !
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Un peu déçu par ce court roman qui, à mon sens, manque de souffle. Un vétéran afro-américain de la guerre de Corée qui traîne ses démons dans le sud ségrégationniste des années 50, part à la recherche de sa soeur. L'auteur ne laisse place qu'à la sombre mélopée d'un homme en souffrance et l'on ne parvient pas vraiment a se sentir concerné. Un livre qui repose sans doute trop sur la musicalité de la langue pour être lu dans sa version traduite.
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# Franck, vétéran de la guerre de Corée, rentre chez lui retrouver sa soeur.
# Retraçant ce voyage, le roman est l'occasion d'aborder leur enfance, la guerre, les parts d'ombre et de lumière des différents protagonistes. Les thèmes abordés sont rudes, la vie des noirs dans les états du Sud n'était pas simple.
# Lire Toni Morrison ne faisait pas partie de mes projets. Je me suis lancé sans a priori, sans horizon d'attente.
# L'histoire est hyper intéressante, elle donne à comprendre la vie des noirs américains des années 50. Pas de superflu dans ce texte court et incisif. La lecture de ce texte n'est pas aisée, il se mérite. J'ai dû relire certains chapitres pour être sûr d'avoir compris et, pour tout avouer, je ne sais pas si j'en ai saisi la totalité du sens. J'ai beaucoup apprécié les trente dernières pages, plus apaisées.
# En résumé, je suis sorti de ma zone de confort, vraiment ! Et je ne le regrette pas.
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Une autrice que j'avais très peur de lire. J'en avais tellement entendu parler que je m'attendais a quelque chose d'un peu inaccessible. Mais encore une fois, je suis agréablement surprise.
J'ai beaucoup aimé ce court roman.
Les personnages sont attachants. L'histoire est par moment assez dure. On est en période de ségrégation aux Etats-Unis. On suit Franck Money un Noir américain et aussi, en parallèle, sa soeur Cee.
Une histoire, qui en cache un peu une autre.
Ce qui est sur, c'est que je lirai d'autres livre de cette autrice.
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Home est le récit d'une double reconstruction à travers le retour aux origines, une galerie de personnages incroyablement résiliants et surtout un manifest contre le racisme dans lequel la violence et l'horreur sont décrites sans concession.
Pourtant l'écriture de Toni Morrisson est subtile, aussi lyrique dans la forme qu'elle peut être implacable et âpre dans le fond.

En lisant la dernière ligne de ce roman, je me suis fait la même réflexion qu'en refermant Beloved, celle de me dire qu'il faudrait laisser passer du temps pour "digérer" ce livre et le relire pour mieux en appréhender les subtilités. C'est en tous cas une littérature qui ne peut pas laisser de marbre et fait s'interroger sur la condition du peuple noir dans les États Unis des années 50 et sur la condition humaine en général.
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Résumé : le jeune soldat Frank Money rentre traumatisé de la guerre de Corée, ses deux amis y sont restés, il est le seul survivant ; il a des crises d'angoisse et des phases de violence ; il peine à maintenir une relation avec sa fiancée rencontrée lors de son retour.

Il reçoit une lettre de sa jeune soeur très gravement malade, il vole à son secours et se lance sur les routes de l'Amérique pour la retrouver à Atlanta. Il décide de la ramener dans la petite ville de Lotus, où ils ont passé leur enfance.

Lotus représente le passé de Franck, une ville qu'il déteste et qu'il aime, qu'il a voulu quitter et où il retourne.

Franck va se plonger dans ses souvenirs, il va se redécouvrir, se reconstruire et aider sa soeur à en faire autant.

Mon avis : C'est encore un excellent roman de Toni Morrison. C'est court, précis et pourtant ça raconte beaucoup. Home c'est le retour à la maison, la reconstruction et la valorisation de soi.

C'est une histoire émouvante, sur la condition des noirs qui étaient traités comme des inférieurs.

Ils étaient bons à faire la guerre pour les hommes et à nettoyer et servir pour les femmes.

Franck est détruit par la guerre, sa soeur Cee est détruite par son employeur (de façon horrible).

Un livre magnifique, percutant, à dévorer et à méditer.

À lire avec une bière blonde légère et des crackers.


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J'ai du mal à rentrer dedans car je trouvais l'écriture froide et brouillonne mais finalement j'ai été embarqué. J'ai compris où l'autrice voulait nous emmener et j'ai trouvé la fin très belle. Une belle réussite même si j'ai mis du temps à rentrer dedans pour un si court roman
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La violence sous toutes ses formes, brute ou sourde, est flagrante dans ces 154 pages sous la forme de l'Odyssée d'un vétéran, retour de la guerre de Corée. Son parcours de l'aéroport militaire au Lotus de sa Géorgie natale (via Portland et Chicago) avance sur deux récits, celui de Franck, et celui d'un narrateur à qui il confie le soin de raconter : son enfance, ses souvenirs de guerre, ses fantasmes, rêves et cauchemars.
Au lecteur de confronter les deux « versions », de tenir compte du temps et de la succession des épisodes remémorés.
On admirera la concision du style, la densité des épisodes où la mort est omniprésente, et la violence, historique mais immanente, inscrite dans le territoire, les trajectoires de chacun et les esprits de tous. Toujours actuelle.
Cette violence et cette brutalité s' expriment par les poésies encadrant le récit (sauf que l'édition anglaise Chatto et Windus omet le poème final !), par la mélopée de désespoir et de résignation des personnages : Frank « il est mort quand même » p.110,,ou sa soeur Cee p.137 « D'accord. Elle n'aurait jamais d'enfant dont s'occuper etc. ».
Dans ce monde cruel, on trouve, parfois, de rares bons samaritains ponctuels, voire des religieux prudents, mais c'est surtout le choeur des femmes soignant Cee qui donne une touche d'humanité. Les hommes, à la fin du récit, n'en expriment, que des miettes.
de tous ces malheurs, liés fondamentalement aux discriminations, naissent des musiques nouvelles des années 50.
Il (Franck) préférait le be bop au blues et aux chansons d'amour qui rendent heureux. Après Hiroshima les musiciens avaient compris plus vite que quiconque que la bombe de Truman avait tout changé, et que seuls le scat et le be bop parvenaient à dire comment ».
Je n'avais pas lu de livre aussi dense et maîtrisé depuis « Le bruit et la fureur » de Faulkner.
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Un roman très concis de Toni Morrison (150 pages). Un condensé de ses thèmes de prédilection (rédemption, racisme, ...). En peu de pages, elle réussit le tour de force de conter le destin de deux jeunes gens perdus, dans l'Amérique de la guerre froide et reconstituer une époque faite de peurs dans le Vieux Sud des années 50 où on organise encore des combats de noirs et ou devine la présence du Ku Klux Klan. En donnant la "vedette", tour à tour, à ses protagonistes principaux, elle réussit le tour de force de nous inventer une partition dépouillée, à l'os. REMARQUABLE
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Première lecture pour moi de Toni Morrison et je peux dire d'emblée que cela n'a pas matché.
Franck revient de la guerre de Corée dans les années 50, il rentre at home dans sa ville de Lotus pour son dernier combat : sauver sa soeur des griffes d'un médecin eugéniste. Dans ce court roman, on aborde de nombreux thèmes comme la ségrégation, les ravages de la guerre sur la psychologie du soldat, la perte des amis sur le front, les horreurs de la guerre, la psychiatrie pour les vétérans ou encore la condition féminine.
J'ai eu quelques difficultés à entrer dans le roman, peut-être à cause d'un schéma narratif par trop complexe et d'une difficulté à bien identifier les personnages.
je reconnais bien entendu des qualités d'écriture remarquables à cette prix Nobel de littérature et je sais qu'il ne faut surtout pas être définitif sur un auteur après une seule lecture.
Ce sera pour une autre fois, peut-être avec Beloved ?

Challenge Multi-Défis 2022.
Challenge Riquiqui 2022.
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