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sur 525 notes

Abir Mukherjee entraîne ses lecteurs dans l'Inde coloniale, et, plus particulièrement celle des années 1919.

L'intrigue policière semble, de prime abord, lente, poussive, mais, mine de rien, elle suit son cours tranquillement , à l'image où elle se déroule. divers pistes, diverses hypothèses sont menées d'une main de maître par le personnage principal - le capitaine Wyndham - un digne héritier d'Hercule Poirot et/ou Sherlock Holmes.

L'instabilité politique, et, en particulier les velléités d'indépendance de l'Inde s'imbriquent ouvertement au cours des investigations menées par le capitaine Wyndham, mettant ainsi à mal le joug britannique.

L'ombre de Gandhi, même si il n'est pas implicitement nommé, plane sur "les épaules anglaises", et, de l'Inde qui joue ainsi son avenir. Abir Mukherjee propose une intrigue au caractère désuet, suranné - c'est l'époque où elle a été transposée qui veut ça - mais, intéressante car elle se déroule dans un passé à la fois lointain et "contemporain". Les personnages, au caractère trempée, sont bien cernés par l'auteur tout en reflétant ce désire d'indépendance des pays colonisés ainsi qu'un certain style de vie importé et imposé par les colonisateurs de toutes nationalités.
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Ce roman est une agréable lecture, nous permettant de découvrir l'Inde coloniale (1919) à travers une enquête policière.

L'atmosphère de l'époque semble assez bien rendue entre le dédain des colons envers les locaux, le sentiment de supériorité ressenti par les Britanniques sur place, les différences de traitement pour un même poste etc. Nous y ressentons les tensions politiques comme sociales, avec les bévues qui peut y avoir du côté des colons, les attentats pour l'indépendance, les manifestations pacifistes, la corruption très présente, le malaise des métisses, considérés comme n'étant ni Britanniques ni Indiens, les tensions entre les membres de différentes ethnies et autres.

L'atmosphère de la ville est elle aussi bien décrite, nous donnant une image d'une Calcutta suffocante, où il est difficile de s'habituer à la chaleur. L'auteur nous fait le portrait d'une ville pleine de petites rues et de dédales dans lesquels on peut s'y perdre et croiser de nombreux rickshaws, où l'on pourrait tomber sur une fumerie d'opium clandestine ou un lieu de plaisir au détour d'une ruelle.

J'ai beaucoup aimé les personnages : le capitaine Wyndham, sensible et à l'humour quelques fois un peu cynique. J'ai aimé son innocence et sa candeur à la découverte de sa nouvelle vie. Ce jeune homme n'a pas l'allure du héros type. Il essaie de faire face à ses démons, prend de l'opium et de la morphine, boit beaucoup. Comme de nombreux hommes de l'époque, il a été traumatisé par les horreurs vues et vécues à la guerre. Ce poste dans les colonies lointaines semble être un exil volontaire, une tentative d'oubli. J'ai aussi aimé ses reflexions et son ambivalence : il se rend bien compte que le comportement des Anglais vis à vis des Indiens n'est absolument pas normal mais ne peut parfois s'empêcher de réagir comme ces colons. Cependant il analyse ensuite son attitude et évolue.

J'ai eu un coup de coeur pour Sat Banerjee, ce jeune indien doux et intelligent, timide et perspicace à l'accent anglais parfait. Il fait toujours preuve d'une grande politesse et essaie de faire au mieux pour son pays.

Le duo qu'il forme avec Sam Wyndham est très attachant. J'ai beaucoup aimé leurs réparties, les taquineries du capitaine envers Sat et leur respect reciproque.

Ce roman est donc une belle découverte er j'aurais plaisir à continuer la série pour découvrir leurs nouvelles aventures !
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Un exotisme fou se dégage de ce roman, l'Inde au sortir de la 1ère Guerre Mondiale, une époque charnière, un inspecteur traumatisé par la guerre, issu de Scotland Yard, Sam Wyndham, épaulé par un inspecteur local ultra perspicace, Sat Banerjee vont devoir mener une enquête suite à un assassinat d'une ponte de l'administration, un blanc, et d'une attaque d'un train. L'immersion est totale, l'écriture très fluide, les personnages sont originaux et surtout, l'ambiance entre colonialisme avec ce que cela comprend de complexe de supériorité d'un côté, et désir d'indépendance, le ras le bol des envahisseurs britanniques de l'autre, on a le droit à de savoureux échanges. Je me suis régalé, et j'en serai pour les prochaines aventures de ce duo d'enquêteurs très attachant.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling d'Abir Mukherjee est typiquement le genre de romans sur lequel je ne me serais par arrêté. Un roman policier historique qui se déroule en Inde britannique – comme ça, je n'aurais pas sauté dessus. Mais c'était sans compter sur ma collègue Valérie qui me l'a chaudement recommandé. Un roman facile à lire, intelligent, qui nous apprend beaucoup et avec une pointe d'humour, selon elle.

Et franchement, j'ai bien fait de suivre son conseil, car j'ai été vraiment emballée par L'attaque du Calcutta-Darjeeling. Il s'agit du premier roman d'Abir Mukherjee. Depuis, la deuxième enquête du capitaine Wyndham est sortie, la série compte déjà quatre titres. Abir Mukherjee est Écossais, il a grandi dans une famille indienne et a choisi de situer les aventures de son héros à Calcutta à l'époque où l'Inde était une colonie – l'indépendance de l'Inde arrivera en 1947 après presque deux cents ans de domination britannique.

Le capitaine Wyndham vient d'arriver à Calcutta et il découvre encore les us et coutumes. Avec l'aide d'un officier indien, le sergent Banerjee, il va enquêter sur l'assassinat d'un haut fonctionnaire dont le corps a été abandonné à côté d'une maison close. Cette enquête va le mener à s'intéresser aux mouvements d'indépendance et à se confronter à une justice et une police à deux vitesses.

Le contexte historique est super intéressant. Historique et politique. Intéressant et aussi révoltant. Les personnages permettent de toucher du doigt différents points de vue. le capitaine Wyndham qui découvre tout ; Banerjee à peine considéré par les policiers anglais ; la jolie métisse jetée de certains restaurants car son existence dérange et les Indiens qui se révoltent d'être traités comme des sous hommes par les Britanniques, qui eux-mêmes se dénigrent s'ils ont la malchance de ne pas être Anglais.

L'intrigue est également passionnante. J'ai vraiment lu ce roman avec beaucoup de plaisir et j'ai apprécié les petites pointes d'humour – je me suis surprise à pouffer de rire à plusieurs reprises. Bref, c'est un sans faute pour moi et je pense que je ne tarderai pas trop à lire Les princes de Sambalpur. Afin de retrouver rapidement Wyndham et Banerjee.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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A peine nommé à Calcutta, en 1919, le capitaine Sam Wyndham, ancien de Scotland Yard, doit élucider le meurtre d'un proche collaborateur du vice-gouverneur. Meurtri par ses années de guerre et le décès de sa femme, cet homme fracassé par la vie, ne connaît rien aux modes de fonctionnement de la communauté anglaise au Bengale. le sergent indigène, Sat Banerjee, l'épaule et se charge de lui expliquer les codes des deux sociétés qui se côtoient sans se mélanger. C'est par ce truchement que Abir Mukherjee nous décrit la situation politique et sociétale en Inde.
Tout est écrit avec beaucoup d'humour. Ce n'est pas pour l'intrigue mais pour l'ambiance que ce polar classique et efficace m'a procuré un excellent moment de lecture. En particulier j'ai aimé la façon dont Abir Mukherjee retranscrit l'atmosphère si particulière de Calcutta pour un Britannique fraichement débarqué. le regard neuf, même un peu naïf, du capitaine Sam Wyndham montre l'arrogance du colonisateur, le racisme omniprésent et les prémices des révoltes pour l'indépendance.
Du fait de sa double culture, Abir Mukherjee, né en Ecosse dans une famille originaire d'Inde, est certainement l'un des plus à-même pour comprendre le face-à-face entre les Anglais colonisateurs et les Bengalis dans le Calcutta d'avant l'indépendance.
Ne pas se fier au titre. Si une attaque du train Calcutta-Darjeeling a bien lieu dans ce roman ce n'est vraiment pas le principal.
L.C polar de Novembre 2020
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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1919, l'Inde est toujours sous gouvernance britannique. Et c'est à Calcutta que le capitaine Windham , ancien de Scotland Yard, vient se construire une nouvelle vie, fuyant les traumatismes que lui ont laissé la grande guerre et la grippe espagnole.
il va devoir s'acclimater non seulement à une nouvelle société, un pays mais aussi un mode de vie sous colonisation.
Dès son arrivée il est confronté au meurtre d'un haut fonctionnaire britannique, dans un quartier malfamé de la ville. Que faisait-il là?
Il mène l'enquête en compagnie de son subordonné, un anglais rompu aux fonctionnement de l'Inde colonisée et d'un jeune policier indien de caste élevée et donc totalement éduqué de manière britannique.
C'est une enquête classique qui vous attend dans ce premier livre mais dans un contexte bien particulier. Une ambiance poisseuse (dans tous les sens du terme) pour cette période de l'histoire.
Classique mais une belle réussite, dépaysement garanti.
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Cette histoire est construite autour du meurtre sauvage, à Calcutta en 1919, d'un haut fonctionnaire britannique, à proximité d'un bordel.

Si l'enquête en elle-même est plutôt intéressante, ce roman vaut surtout pour la formidable immersion dans l'Inde post première guerre mondiale. Bruits, odeurs, moiteur, tout y est brillamment restitué. La trame politique n'est pas oubliée non plus : Calcutta est en effet une ville en ébullition, pas seulement en raison de la chaleur, mais aussi du fait des velléités de plus en plus marquées des indiens de libérer leur pays de la pesante présence britannique. Y compris par les armes.

J'ai bien aimé également le personnage principal de ce récit, le Capitaine Wyndham, tout juste débarqué en Inde après les traumatismes subis sur les champs de bataille de la première guerre mondiale. Un personnage avec ses fêlures et ses tourments, consommant whisky et morphine pour soulager ses douleurs.

Un petit bémol en revanche sur le titre français ("L'attaque du Calcutta-Darjeeling"), guère en rapport avec celui original ("A rising man"), et surtout peu en rapport avec l'intrigue générale, cette attaque de train ne constituant qu'un fait parmi d'autres. Un titre néanmoins probablement plus accrocheur sur le plan marketing, en regard notamment du dépaysement qu'il promet...
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Calcutta 1919
Wyndham, vétéran de la Grande Guerre et ancien de Scotland Yard, vient d'arriver à Calcutta. de l'Inde, il n'y connaît rien et avec le meurtre d'un haut fonctionnaire britannique, il sera très vite mis dans le bain ... indien.
Le lendemain du meurtre, c'est le train postal Calcutta-Darjeeling qui est attaqué, faisant une victime parmi les indiens.
Wyndham mène ses investigations avec l'aide du sergent Banerjee dans le tout Calcutta. Mais les règles en Inde ne sont pas les mêmes qu'en Angleterre, et Wynham l'apprendra à ses dépens.

Dans ce premier polar d'une série prometteuse, Abir Mukherjee nous transporte à Calcutta. Rien de mieux qu'une enquête policière de grande envergure pour nous faire découvrir la ville à cette époque et surtout l'ambiance. L'intrigue est superbe, bien ficelée et maintenue jusqu'au bout.
"L'attaque du Calcutta-Darjeeling" est un polar historique à lire.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Je reviens avec plaisir à Calcutta dans les années 20 retrouvé l' inspecteur Wyndham fraîchement débarqué de Grande Bretagne après la première guerre et son veuvage précoce. Découverte dans " avec la permission de Ghandhi",quatrième tome des enquêtes de notre héros,l 'oeuvre d' A .Murharjee est foisonnante,captivante et dépaysante.Il fait oeuvre d 'historien en situant toujours ces intrigues à des moments historiques très précis,s' appuie sur une connaissance très fine de l 'Inde et particulièrement les relations entre indiens et colons britanniques ...certains de leur supériorité morale!,et enfin n' hésite pas à lancer quelques traits d humour très british ou plutôt écossais dont il est originaire.
Donc même enchantement pour ce premier opus de la série qui mène notre enquêteur Wyndham et son adjoint indien Barnerjee,personnage savoureux et attachant, sur les traces du meurtrier d' un homme blanc haut placé auprès du vice gouverneur anglais du Bengale. La -dessus se greffe l 'attaque d 'un train postal - l' express Calcutta-Dargeeling-et le vol de sa précieuse marchandise qui pourrait aller alimenter la caisse des mouvements indépendantistes ....qui sait....
L 'enquête se situe au moment des lois Rowlatt qui ont donné tout pouvoir à la police et permis notamment le massacre d' une foule pacifiste à Amristar en 1919. Ghandi est par ailleurs déjà présent et la non violence commence à influencer l' attitude de ces compatriotes envers les occupants britanniques.
Ce roman est passionnant de bout en bout tant par son côté historique, sociologique et politique que tout simplement pour son enquête policière.
A lire absolument.
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L'action et les enquêtes se déroulent à Calcutta en 1919. Au sortir de la Grande Guerre, Sam Wyndham, jeune veuf et nouvellement promu capitaine décide de partir dans la colonie anglaise du Bengale.

En bon limier, il fera tout pour trouver le coupable du meurtre d'un britannique sauvagement assassiné dans une rue sombre d'un quartier indien, pas loin d'un bordel.

Disons-le tout de suite, je n'ai pas aimé le style plat. L'intérêt de cette lecture réside ailleurs.

J'ai aimé les personnages secondaires haut en couleurs : la matrone de la pension dans laquelle loge Sam ; le supérieur flegmatique de Sam qui ne dit mot mais perce tout à jour ; le révolutionnaire indien non-violent que l'on accuse de tout.

J'ai découvert, avec le personnage d'Annie que les métis ne trouvaient leur place nulle part dans ce pays où règne une certaine ségrégation.

J'ai été attentive à tous les détails, me doutant que le capitaine partirait sur une fausse piste. Mais, comme dans un roman d'Agatha Christie, je n'avais pas trouvé le coupable.

J'ai aimé l'éclairage de l'auteur sur ce pays sous domination britannique.

J'ai découvert la loi Rowlatt qui prolongeait indéfiniment les mesures d'urgence de détention préventive indéfinie, incarcération sans procès et contrôle judiciaire.

Bref, un roman riche et passionnant dans lequel la fameuse attaque du train cache un secret d'état.

Quelques citations :

L'opium n'est vraiment illégal que pour les travailleurs birmans. Même les Indiens peuvent s'en procurer. Quant aux Chinois, eh bien nous pourrions difficilement le leur interdire, attendu que nous avons mené deux guerres contre leurs empereurs pour avoir le droit de répandre ce maudit truc dans leur pays. Et nous l'avons bel et bien fait. Au point que nous avons réussi à faire des drogués d'un quart de la population mâle. Si on y réfléchit, cela fait probablement de la reine Victoria le plus grand trafiquant de drogue de l'Histoire. (p.74)

(A propos de Georges V) : J'ai toujours été frappé par sa ressemblance avec l'empereur Guillaume. (…) Intervertissez les uniformes et je doute que quiconque les distingue. Même pour des cousins, la ressemblance est troublante. C'est triste que tant d'êtres humains aient dû mourir pour ce qui n'était essentiellement qu'une chamaillerie familiale. (p.99)

L'image que je retiendrai :

Celle du personnage de Sen, le terroriste que tout le monde recherche car il est accusé du meurtre. Mais les services de renseignements n'avaient jamais perdus sa trace.
Lien : https://alexmotamots.fr/latt..
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