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3,87

sur 525 notes
Voilà un polar atypique qui s'est révélé être un excellent moment de lecture.
Nous sommes en 1919, à Calcutta, où vient d'arriver le capitaine Wyndham qui a fait ses armes à Scotland Yard.
A travers une enquête qui débute notamment par une attaque de train, c'est l'atmosphère d'un pays soumis en apparence dans laquelle est plongé le lecteur.
Une exploration historique et sociologique de l'Inde menée par un personnage truculent, cynique aux belles réparties, aux défauts qui n'ont d'égal que le charme. de beaux personnages tout en subtilité et une intrigue un peu tordue pour faire bonne mesure.
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1919. Dans la moiteur de l'Inde coloniale, alors que la révolte gronde, un Britannique est retrouvé assassiné devant un bordel. Un roman policier et historique qui fait voyager au pays des épices, des fumeries d'opium et des espoirs d'indépendance. Un peu lent par moments, quelques maladresses narratives, mais suffisamment intriguant et dépaysant pour maintenir en haleine.
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Tout commence bien : les paysage est planté dans une Inde chaude et humide. Les personnages sont bien présents avec leurs préjugés, leur caractère bien trempé. le héros fait preuve d'une once d'humour qui est la bienvenue. Et puis, tout à coup le charme disparaît, l'intérêt s'émousse, l'enquête relève un brouillon. Dommage
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Roman policier historique

Premier tome d'une série d'enquêtes du Capitaine Sam Wyndham et du sergent Banerjee de la police impériale.

1919, Calcutta, quartier de Black Town, on trouve le corps inanimé d'un des hommes les plus puissants du gouvernement du Bengale, un collaborateur du vice-gouverneur … Alexander MacAuley. Aurait-il été la victime de terroristes ? La survie de l'Empire britannique est-elle en jeu ?

À travers l'enquête, nous sommes les témoins d'une période mouvementée de l'histoire anglo-indienne. Les tensions sont de plus en plus palpables entre le peuple indien et les sujets de l'Empire britannique. C'est passionnant ! Corruption, politique, histoire, amour … Bien hâte de lire le tome 2 !
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Comme son nom ne l'indique pas, Abir Mukherjee est un romancier britannique qui a vécu une majeure partie de sa vie en Ecosse et plus particulièrement à Glascow, une ville qui a connu gloire et déclin tout comme Calcutta, cité de l'état du Bengale, où se déroule les aventures du capitaine Sam Wyndham, ancien agent de Scotland Yard et vétéran de la première guerre mondiale qui choisit d'intégrer la police impériale du Bengale. Secondé du sergent Satyendra Barnejee, natif de cette Inde colonisée par les britanniques, les deux personnages incarnent finalement les deux facettes d'un auteur qui a baigné entre la culture anglaise et la culture indienne dont ses parents sont originaires. Premier opus d'une série qui compte déjà quatre ouvrages, L'Attaque du Calcutta-Darjeeling se présente sous la forme d'un récit policier aux consonances historiques, non dénué d'humour, qui débute en 1919 alors qu'une vague d'agitation secoue l'ensemble du pays déjà en quête de son indépendance qui n'est pas au goût d'un occupant britannique bien décidé à conserver l'un des plus grands joyaux de son empire.



Calcutta, 9 avril 1919. A peine débarqué en Inde et investi de sa fonction de capitaine au sein de la police impériale du Bengale, le capitaine Sam Wyndham doit enquêter sur le meurtre d'un haut fonctionnaire de la colonie dont on a retrouvé le corps dans les bas-fonds de la ville, à proximité d'un bordel offrant ses services aux notables de la cité. Avec l'appui du sergent Satyendra Barnejee, le capitaine Wyndham va mener ses investigations au coeur d'une ville complexe dont la chaleur moite et frelatée semble susciter quelques vocations de révolte à l'encontre des occupants britanniques. Grèves et émeutes secouent la cité ainsi que les régions avoisinantes avant de se propager dans tout le pays, rendant les investigations d'autant plus compliquées que ce sont les services secrets militaires qui s'en mêlent en trouvant au sein des groupuscules terroristes, le coupable idéal. Mais Wyndham est bientôt convaincu que la solution est loin d'être aussi simpliste et va poursuivre ses investigations en dépit des conseils avisés de ses supérieurs.



Tournant autour d'une trame historique qui prend pour cadre l'indépendance de l'Inde, L'Attaque du Calcutta-Darjeeling se focalise sur le massacre d'Amritsar où des soldats britanniques tirèrent sur des manifestants indiens qui protestaient contre le Rowlatt Act, un décret autorisant le gouvernement à emprisonner arbitrairement les agitateurs qui avaient des velléités d'indépendance. On croise donc ainsi le brigadier-général Dryer, responsable du massacre qui fit plusieurs centaines de morts et plus d'un millier de blessés. Outre ce sinistre personnage historique, on découvre également tout ce qui se trame autour du vice-gouverneur du Bengale avec l'influence des différents services gouvernementaux et des.notables du pays qui cherchent tous à obtenir ses bonnes grâces afin de mener à bien leurs affaires respectives. C'est dans un tel contexte qu'évolue le capitaine Sam Wyndham, personnage central de la série, au sein d'une ville de Calcutta sous tension que l'auteur décrit avec force de détails afin de nous immerger dans cet environnement exotique plutôt suffoquant. L'esprit ravagé par les souvenirs de la Grande Guerre, accroc aux drogues opiacées, le capitaine Wyndham est un homme de devoir qui sait pourtant se remettre en question en trouvant parfois l'inspiration dans les fumeries d'opium qu'il fréquente assidument en parcourant ainsi les bas-fonds de la ville pour ensuite nous entrainer dans les grands salons que fréquentent le gotha britannique. L'auteur nous permet ainsi d'avoir une vue d'ensemble de cette ville de Calcutta qui oscille entre le charme des quartiers de la bourgeoisie anglaise et le cauchemar des bas quartiers peuplés et miséreux qu'occupent la population indienne dont on perçoit les difficultés par l'entremise du sergent Satyendra Barnejee dont la loyauté vis à vis de l'occupant est mise à mal par les excès que commettent l'armée britannique qui tente de mater la révolte qui gronde dans le pays. Sur fond d'émeutes et de complots pour court-circuiter une enquête aux entournures politiques, l'intrigue qui débute sous la forme d'une enquête policière se poursuit sur le registre d'un récit d'aventure aux contours surprenants qui ne manqueront pas de bousculer le lecteur qui ne découvrira qu'en toute fin de récit le dénouement d'une enquête passionnante. 



Sur fond d'un humour grinçant qui met en exergue la dichotomie entre deux cultures intrinsèquement opposées, L'Attaque du Calcutta-Darjeeling, nous permet de faire la connaissance de ce duo atypique que forme le capitaine Wyndham et le sergent Barnejee dans le contexte exotique de l'Inde dont on découvre les débuts d'une quête vers l'indépendance qui va durer plusieurs années. Passionnant. 





Abir Mukherjee : L'Attaque du Calcutta-Darjeeling (A Rising Man). Editions Liana Levi 2019. Traduit de l'anglais par Fanchita Gonzalez Battle.



A lire en écoutant : Sampooran de Meekal Hasan Band. Album : Sampooran. 2004 MHB Music.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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Ce roman nous plonge dans l'Inde en 1919. Alors que le capitaine Wyndham vient d'arriver à Calcutta dans l'Inde coloniale, un bras droit du vice-gouverneur vient d'être assassiné. le capitaine est chargé de l'enquête, secondé par Digby, son adjoint britannique et Benerjee, un sergent indien.
L'enquête suit son cours, entre terrorisme, commerce et corruption ou encore problèmes personnels.le capitaine découvre également les relations complexes entre colonisateurs et autochtones. Chacun essaye de trouver sa place dans cette société impériale du début du XXème siècle.
Une enquête avec des personnages intéressants. J'ai particulièrement apprécié la description des relations entre les différentes classes de la société ainsi que d'être entraînée en Inde. L'enquête est intéressante et ne manque pas de rebondissements. Un polar sympathique.
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C'est le premier tome des enquêtes de Sam Wyndham, ex-capitaine de Scotland Yard et de son adjoint indien, le sergent Sat Banerjee. Nous sommes en 1919 à Calcutta, dans le Bengale occidental colonisé de l'empire britannique.
Le Raj (gouvernement colonial anglais) avait repris le contrôle des affaires après la révolte matée des Cipayes (rébellions des indiens de l'armée de la compagnie des Indes orientales) en 1857. Cette très puissante multinationale de l'époque avait eu de grosses responsabilités dans la famine qui causa des millions de morts au Bengale en 1757.
Ce petit retour historique a de l'importance car il pose le contexte : dans ce Bengale en pleine effervescence politique, un notable important du Raj britannique, Mac Auley, est retrouvé assassiné près d'un bordel d'un quartier dangereux de Calcutta. Peu après le train Calcutta-Darjeeling qui doit transférer de grosses sommes d'argent de l'empire est lui aussi attaqué.
Très vite, les soupçons se portent sur une organisation révolutionnaire, le Jugantar, et son dirigeant Benoy Sen, qui cherche des financements pour la lutte armée. Grâce à la Section H, service secret du Raj, l'affaire se dénoue....mais trop vite... les évidences, qui servent les intérêts des britanniques, ne collent pas à la réalité, et pourquoi la section H empêche t'elle Wyndham de mener son enquête ?

On est vraiment transporté dans l'histoire de l'Inde, loin des palais du Rajasthan, dans la moiteur des moussons, les quartiers pauvres de Calcutta, l'empire britannique exploite les ressources, le caoutchouc et les usines textiles concurrencent celle de l'Angleterre pour enrichir les businessmen expatriés et les lois Rowlatt oppriment les Bengalais. Nous y voyons les prémices des mouvements d'indépendance de l'Inde. Gandhi y a déjà une certaine influence.

C'est le premier roman de la série, alors il nous présente Wyndham, traumatisé par sa cauchemardesque guerre 14-18 en France. Veuf de Sarah, morte de la grippe espagnole, morphinomane, un brin désespéré... Il accepte l'Inde pour oublier. Mais il n'est pas très à l'aise avec la morgue, le mépris et l'arrogance des britanniques. Etranger, il a tout à apprendre de cette nouvelle vie. Et son adjoint Banerjee va l'initier...
On est entre le roman d'espionnage et le roman noir historique. Abir Mukherjee est passionné de roman policier ? Cela se sent, il a du lire Agatha Christie et John le Carré, car son intrigue est bien menée et divertissante.
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Nous voici en Inde à Calcutta, la capitale des Indes, exactement le 9 avril 1919. le pays est sous domination britannique.
Samuel Wyndham (dit Sam), rescapé de la Grande Guerre, traumatisé par les combats et la perte de sa femme, Sarah, est arrivé depuis peu. Ancien inspecteur de Scotland Yard, il vient d'être intégré dans la police impériale du Bengale en tant que capitaine. Il espère se reconstruire en démarrant une nouvelle vie, loin de son pays natal. Il garde de ses épreuves personnelles un gout immodéré pour la morphine qui a soulagé ses douleurs physiques, et pour l'opium qui lui permet de tout oublier et surtout de dormir, car enfin, il n'entend plus les cris des soldats blessés et le bruit des obus qui hantent ses nuits, et ne fait plus du tout de cauchemars.
Mais ce qu'il veut par dessus tout, c'est ne pas décevoir lord Taggart qu'il a connu pendant la guerre et qui lui a fait confiance en lui permettant de venir faire ses preuves ici.
Il ne connait rien à ce pays, ni à cette ville, et peu de chose des moeurs des autochtones, mais il est aussitôt mis dans l'ambiance car il doit élucider le meurtre d'un haut fonctionnaire britannique, Alexander MacAuley, un proche collaborateur du Vice-Gouverneur du Bengale.
Pour ses collègues, il ne peut s'agir que d'un meurtre perpétré par un indien. Mais rien n'est moins sûr pour Sam.
D'abord, que faisait ce haut fonctionnaire dans ce quartier indigène mal famé à deux pas d'une maison close ?
Pourquoi lui a-t-on glissé dans la bouche un message froissé, rédigé en bengali, demandant aux anglais de quitter l'Inde sous peine de représailles ? Tout porte à croire qu'il s'agit de l'oeuvre de terroristes.
Peu de temps après, le Calcutta-Darjeeling, un train postal assurant la jonction entre les deux villes, est attaqué mais bizarrement, rien n'a été dérobé : les coffres étaient vides !
Les deux affaires sont-elles liées ?
Plusieurs indices font penser que tout cela ne peut être que l'oeuvre du célèbre Benoy Sen, recherché dans tout le pays depuis 4 ans et chef de Jugantor, un des plus importants groupes révolutionnaires. Ce groupe ne désire apparemment qu'une chose, chasser les anglais et obtenir l'indépendance.
Aidé du sergent Sat Banerjee, un officier indien, cultivé mais proche de son pays et d'un anglais raciste et méprisant, John Didby, Sam va devoir déployer tout son savoir-faire pour élucider l'affaire qui se complique quand la hiérarchie et la Section H de la police militaire s'en mêlent.
Comment conserver la bonne attitude quand on se trouve partagé entre ses convictions et sa hiérarchie ?
D'autant plus que les menaces, les intimidations, les agressions pleuvent sur lui, tentant de le décourager lorsqu'il approche trop prêt de la vérité...

Au niveau du contexte historique, le roman se déroule à un moment très intéressant de l'histoire de l'Inde : au début de la révolte qui mènera le pays à l'indépendance.
Les idées pacifistes de Gandhi commencent à faire leur chemin...mais les lois Rowlatt, entrées en vigueur depuis peu, provoquent la colère des bengalis.
En effet, elles autorisent le gouvernement colonial à arrêter, sur simple soupçon ou dénonciation, sans preuve et sans aucun procès, toute personne susceptible de s'opposer au régime, ou ayant des activités terroristes ou révolutionnaires. Bien entendu tout rassemblement est interdit !
Quelques jours plus tard aura lieu le massacre d'Amritsar durant lequel les soldats, commandés par le général Reginald Dyer, ouvrent le feu sur la population qui s'était rassemblée de manière tout à fait pacifiste. Il y aura plus de 300 morts et plus de 1000 blessés parmi lesquels des femmes et des enfants, et la population se révoltera de plus belle.
C'est un roman qui raconte donc un pan de l'histoire de l'Inde tout en abordant des sujets graves de société. J'ai aimé la façon dont l'auteur nous fait entrer peu à peu tout en douceur et lenteur dans l'ambiance. Mais il faut noter qu'à travers ses personnages, il distille aussi de nombreuses réflexions, sans pour autant renoncer à son humour.
L'ambiance de ce polar est donc particulière et les propos édifiants pour qui ne s'est jamais penché sur les méfaits du colonialisme : la corruption, la répression violente faite contre la moindre opposition, la bonne conscience que les blancs affichent sans aucun scrupule, pensant agir pour le bien des populations, le racisme envers les populations autochtones, la suprématie des colons...tout est parfaitement bien décrit. Ce qui est particulièrement choquant, c'est la rapidité avec laquelle les blancs nouvellement arrivés peuvent devenir très vite convaincus de leur supériorité.
Le lecteur se révolte, découvre à quel point il n'y a pas de justice dans ce pays, à quel point la hiérarchie est prête à tout pour étouffer l'affaire en cours.
Le capitaine Wyndham, le narrateur donc, va non seulement avoir beaucoup de mal à se repérer dans cette ville inconnue aux moeurs nouvelles pour lui, à la chaleur accablante, et à la foule bruyante vivant au rythme particulièrement indolent de l'Inde, mais en plus, comme c'est un homme intègre qui a des conceptions humanistes et espère les mettre en application et qu'il ne se sent pas l'âme d'un colon, il n'aura de cesse de vouloir mener à bien son enquête jusqu'au bout.
Il vit des moments très difficiles quand il découvre à quel point tout est décidé d'avance, quel que soit le résultat de son enquête, et il va être déçu car la justice d'ici n'a rien à voir avec ce qu'il a connu en Angleterre. Là-bas leurs supérieurs ne cherchaient ni à les influencer et encore moins à les manipuler. Tout ici est organisé pour favoriser la suprématie des colons.
Pour le sergent Banerjee, indien dans l'âme mais ayant fait ses études à Cambridge, cette enquête et la révolte qui va suivre le massacre d'Amritsar, vont être des moments éprouvants qui le feront douter de ses convictions et de l'essence même de son métier. Il perdra définitivement confiance dans les anglais, et se rangera inévitablement au fond de lui du côté de son peuple.
C'est un polar assez classique finalement puisqu'il s'agit pour notre héros de mener une enquête qui va se compliquer d'une part à cause des nombreux rebondissements mais aussi parce qu'elle se déroule sous fond de colonialisme et de prise de position raciste et politique. Ce faisant le lecteur découvre la ville, les us et coutumes du pays, explore les palais comme les ruelles des quartiers pauvres, côtoie tout un panel de personnages secondaires tous réalistes et bien décrits quel que soit leur statut et leur importance dans le déroulé de l'histoire.
A noter : le roman est le premier d'une tétralogie mettant en scène le capitaine Wyndham. J'attends avec impatience de pouvoir lire la suite en l'empruntant à la médiathèque, le tome 2 et le tome 3 ont été traduits, le tome 4 pas encore.
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Rencontre très intéressante que celle que nous faisons ici avec Abir Mukherjee. Il est né en Écosse, fils d'immigrés indiens. La dédicace à son père laisse penser que l'auteur a été élevé dans le respect du pays d'origine de ses parents et de leurs traditions. Sans doute une transmission orale qui aura imprégné à jamais son esprit et lui aura donné envie de se lancer dans le roman policier historique. Nous sommes en 1919, la guerre est finie mais elle a transformé Sam Wyndham, ancien inspecteur de Scotland Yard : sa femme est décédée et son expérience de soldat l'a conduit vers l'opium. Plus rien ne le retient désormais en Europe et il décide d'intégrer la police impériale à Calcutta. Il est vite confronté au meurtre barbare de MacAuley, membre de l'administration coloniale, retrouvé poignardé et égorgé : dans sa bouche un message demandant le départ des Britanniques.
Mukherjee décrit très bien le mode de fonctionnement de l'Empire dans le sous-continent : racisme des Blancs envers les Indiens, méfiance des seconds envers les premiers, corruption du système colonial dont les heures semblent désormais comptées. Une excellente étude des milieux qui gravitent autour du pouvoir et de l'argent et sont prêts à tout pour « gagner encore plus de galon ». Un univers très glauque où la loi du silence est certes de mise mais où tous les coups sont permis y compris les plus meurtriers : il n'y a pas de pitié pour les traîtres à la « bonne cause » ! L'auteur n'a pas choisi au hasard ce climat humide et moite du nord-est de l'Inde que nous ressentons au fil des pages et qui participe de cette atmosphère plombée. La scène aurait été moins crédible dans le nord au climat plus sec. L'ambiance est très importante dans un roman policier car le climat exacerbe les tensions !
En toile de fond, l'émergence de la cause nationaliste indienne qui se divise en deux branches : celle des «  terroristes » et celle des apôtres de la non violence. Comment ne pas penser à Gandhi lorsque l'on croise le personnage de Benoy Sen ? Et le gouvernement colonial a bien compris qu'il pouvait utiliser les uns contre les autres pour ne pas laisser lui échapper la suprématie. La condamnation d'un Indien innocent ne pose aucun problème de conscience ni à la justice impériale ni à ceux qui en sont les valets (du moment qu'elle sert ses intérêts !) J'avais très vite trouvé le coupable mais le plus important sont ses motivations…..
Se profile aussi à l'horizon cette génération d'Indiens comme Banerjee qui maîtrise aussi bien la langue de Shakespeare que les colons eux-mêmes et dont la logeuse de Wyndham dit avec sarcasme  que l'Empire britannique leur a apporté une civilisation qui va se retourner contre ses « bienfaiteurs » . Banerjee a ceci de supérieur à Wyndham que non seulement il maîtrise la langue de l'occupant mais qu'en plus il connaît très bien son pays, c'est à dire ses langues et ses coutumes. Sans lui, Wyndham n'aurait pas pu mener à bien son enquête et n'aurait probablement pas échappé à la mort. C'est d'ailleurs sans doute la raison pour laquelle tous les deux vont , si j'ai bien compris, s'associer. Je lirai avec plaisir les tomes suivants.
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Nous sommes en 1919 à Calcutta et le capitaine Wyndham, ancien membre de Scotland Yard et ancien soldat de la première guerre, débarque en Inde.
C'est un moyen de fuir pour lui, lui qui souffre de la mort de sa fiancée, qui a succombé à la grippe espagnole, et de ses cauchemars hérités de son expérience dans les tranchées.
Il arrive dans un pays plutôt inhospitalier au premier bord : chaleur, eau imbuvable, insectes ET des habitants de plus en plus hostiles à la domination britannique.
Le capitaine est plutôt quelqu'un d'ouvert et de diplomate. Il sait s'entourer de personnes de qualité, telles Banerjee, un officier indien, qu'il traite respectueusement, contrairement à la majorité de ses collègues.
Sa première enquête est un meurtre, celui d'Alexander MacAuley, un homme proche du vice-gouverneur. S'ajoutent en plus les menaces terroristes des révolutionnaires du Bengale.
Une enquête palpipante, bien ficelée et pleine d'éléments culturels sur l'Inde et la domination britannique.
Une très bonne lecture.
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