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3,87

sur 525 notes
Tout d'abord quelques généralités
«L'attaque du Calcutta-Darjeeling» a été récompensé par le Prix du polar européen en 2020. Il semble excessif et tout à fait injustifié de le mettre sur pied d'égalité avec le «Romanzo criminale» de Giancarlo de Cataldo primé en 2006 et «L'Eau rouge» de Jurica Pavičić primé l'année suivante en 2021 parce que, la qualité est loin d'être la même au niveau du sujet et de l'écriture. Ensuite parce qu'on ne voit pas où est l'européanité du bouquin. Un auteur migrant indien, certes écossisé (mais l'Écosse donc la Grande Bretagne sont-ils européens? Çà se discute!) et un sujet exotique : il est vrai que ce prix a aussi récompensé «La Tristesse du samouraï» en 2012 c'est tout dire!
Un livre attirant par son titre: «une attaque» on sent l'action, «Calcutta-Darjeeling» en 1919 on sent l'exotisme, le train antique et surchargé. le mot lui-même «Darjeeling» est un mot élégant il n'y a pas plus joli, qui évoque le Bengale, ses lanciers et ses tigres et aussi le thé «so british» mais bien «made in India». le nom de l'écrivain fleure bon l'Inde bien que l'auteur soit né sous les frimas de Écosse et donc on se demande si il y a mis les pieds, en Inde, pour concocter son polar.
Vraisemblablement il a travaillé sur documents et ça se sent pour les poncifs relevés, poncifs mâtinés de repentance anticolonialisme, poncifs nationalistes parfois de mauvais goûts, il voit l'Inde en écossais.
Un zeste d'opium, un zeste de mépris colonial envers l'autochtone, un zeste humanisme anticolonial de Wyndham un officier éclairé et un second basané, indigène mais prometteur, un zeste de brutalité, de menterie, de fourberie et d'opacité orientale, un meurtre très con, une attaque postale encore plus con dont on se désintéresse rapidement pour se concentrer sur la jolie «européenne domiciliée», bâtarde anglaise ou/et indienne mais qui n'est ni anglaise, ni indienne donc dans une position sociale affreuse qui intéresse de brave Wyndham, veuf c'est à dire aux gamètes encore actives. Est-ce faisable? Hum! Hum! «Chercher la femme» comme dirait San Antonio.
Un zeste d'analyse géopolitique, de philosophie des peuples, des analogies entre Irlandais et Indiens autochtones colonisés
Bref l'enquête piétine mais n'est pas Holmes, Poirot ou miss Marple qui veut et puis quand on est en manque, on fait se qu'on peut mais Wyndham aime l'ouvrage bien faite. Voilà tout
Le titre anglais est «A Rising Man» si on le traduit par «un homme prometteur» on se demande bien pourquoi un tel titre mais il est clair que pour les opus suivants il va y avoir des déceptions.
Bof!
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Imaginez Hastings promu. Britannique jusque dans son ressentiment envers l'Empire, tombant facilement sous le charme des demoiselles effrontées, il se lance avec bonne volonté sur des pistes trop balisées pour être honnêtes. S'il finit par découvrir la vérité, c'est que, débarrassé du petit Belge à moustache qui lui rabotait les neurones à grand renfort de piques assassines, il a gardé de son ancien mentor l'essentiel : l'art d'assembler des faits anodins pour confondre le coupable - et cela, malgré son addiction à la morphine (l'auteur ne manquant pas d'adjoindre à son hommage holmesien l'évocation des guerres de l'opium entre la Chine et l'empire britannique, grâce auxquelles la reine Victoria peut être considérée comme la pire trafiquante de tous les temps) et l'importance de s'adjoindre un souffre-douleur. Lequel lui est supérieur en tout (y compris sur le plan financier) mais que sa couleur de peau contraint à l'humilité.
On trouvera donc dans ce délicieux ethno-polar tout ce qu'on est raisonnablement en droit d'attendre d'un tel ouvrage : de l'action, une enquête ponctuée de rebondissements, de la romance, et une analyse des relations compliquées entre l'Inde et l'Angleterre. Mais l'intérêt majeur est bien entendu dans son supplément d'âme, à savoir cet humour pince-sans-rire que le monde entier envie à Albion au point d'en oublier sa perfidie.
« ENTRÉE INTERDITE AUX CHIENS ET AUX INDIENS
Banerjee remarque ma désapprobation.
« Ne vous inquiétez pas, monsieur, dit-il. Nous savons où est notre place. En outre, les Britanniques ont réalisé en un siècle et demi des choses que notre civilisation n'a pas atteintes en plus de quatre mille ans.
– Absolument », renchérit Digby.
Je demande des exemples. 
Banerjee a un mince sourire. « Eh bien, nous n'avons jamais réussi à apprendre à lire aux chiens.  »
Il faut dire que l'auteur de ce roman s'appelle Abir Mukherjee. Il n'y a pas que le capitaine Hastings qui prenne sa revanche.
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« Cet homme va être pendu pour des crimes dont je ne suis pas intimement convaincu qu'il soit coupable. Avant de venir en Inde, je n'aurais jamais imaginé une chose pareille. Et à présent c'est exactement ce que je me propose de faire. Et pourquoi ? Parce qu'il est plus facile de le condamner que de prouver son innocence. Parce que cela contribuerait à affermir ma réputation dans un nouveau poste. Parce que la vie d'un Indien a moins de valeur que celle d'un Anglais.”

@radiomukhers nous offre un polar historique post-première Guerre Mondiale se déroulant en Inde, à l'époque sous l'emprise Britannique, où le capitaine Sam Wyndham, fraîchement arrivé à Calcutta, se voit confier l'enquête du meurtre d'un fonctionnaire public.

En 455 pages, j'ai voyagé sans bouger de mon canapé grâce aux descriptions extrêmement précises des lieux, des ambiances, des odeurs de ce pays où je n'ai encore jamais mis les pieds.

En plus de voyager, ce sont les prémices de la révolution indienne que j'ai découvert à travers ce récit qui mêle habilement enquête policière et idéologies politiques. C'est instructif et passionnant grâce à une plume juste, teintée d'humour quand il le faut, et moderne (j'ai parfois oublié que j'étais en 1919).

Ce récit est le premier d'une quadrilogie (à ce jour) et je me réjouis de découvrir le prochain tome !
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Rescapé des tranchées, le capitaine Wyndham débarque dans la police de Calcutta. Y a-t-il un lien ente l'assassinat d'un haut responsable et l'attaque d'un train où rien ne semble avoir été dérobé?

Abir Mukherjee nous peint une image complexe et réaliste du Bengale, les sahib anglais au pouvoir et à la tête du commerce, les indiens soumis, les méchants militaires, Annie, la jolie secrétaire au sang mêlé, les indépendantistes gentils parce que non violents et les autres.

Une histoire sans doute bien étoffée, rien à reprocher à l'écriture, de bonnes réparties, mais ce n'est pas trop mon genre et je n'ai pas accroché.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec L'Attaque du Calcutta-Darjeeling ?
"C'est 100% la faute de Shelbylit si j'ai eu envie de lire se livre. Elle n'a cessé d'en vanter les mérites et comme l'Inde est un pays qui m'intrigue beaucoup et que l'auteur sera présent aux Quais du Polar, il est possible que je n'ai pas beaucoup tenté de résister."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Le Capitaine Wyndham n'est pas en Inde depuis deux semaines qu'on lui confie déjà un meurtre sous haute-tension, celui d'un blanc influent dans une ruelle sordide..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Dès les premières pages, j'ai aimé l'humour de l'auteur et de son inspecteur et la plongée immersive dans l'Inde de 1919. Ce sont deux éléments qui ne se sont jamais démentis jusqu'à la dernière ligne. L'ambiance est tellement prenante que j'y repensais régulièrement dans la journée. J'adore ce genre de livre, qui vous fait véritablement voyager. J'ai aussi apprécié ma rencontre avec le Capitaine Wyndham, l'anglais tout juste débarqué à Calcutta, et son sergent indien, Sat Banerjee. J'étais surtout reconnaissante d'être en présence d'un personnage curieux, intelligent et prêt à se remettre en question. Ce livre est d'ailleurs la preuve que l'on peut écrire un roman noir qui se déroule au siècle dernier sans être ni raciste, ni sexiste et tout en restant réaliste bien sûr... Certains devraient vraiment en prendre de la graine. Pour ce qui est de l'enquête, j'ai un peu regretté que les coupables soient si évidents, même si je n'avais pas du tout deviné leurs motivations et on sent également que nous sommes dans le premier tome d'une série, avec des éléments qui permettent d'installer l'intrigue sur le long terme."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Il y a tout ce qu'il faut pour nous donner envie de lire la suite au plus vite et je pense sincèrement que c'est le genre de série que je risque d'aimer de plus en plus à chaque lecture."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Je reviens avec plaisir à Calcutta dans les années 20 retrouvé l' inspecteur Wyndham fraîchement débarqué de Grande Bretagne après la première guerre et son veuvage précoce. Découverte dans " avec la permission de Ghandhi",quatrième tome des enquêtes de notre héros,l 'oeuvre d' A .Murharjee est foisonnante,captivante et dépaysante.Il fait oeuvre d 'historien en situant toujours ces intrigues à des moments historiques très précis,s' appuie sur une connaissance très fine de l 'Inde et particulièrement les relations entre indiens et colons britanniques ...certains de leur supériorité morale!,et enfin n' hésite pas à lancer quelques traits d humour très british ou plutôt écossais dont il est originaire.
Donc même enchantement pour ce premier opus de la série qui mène notre enquêteur Wyndham et son adjoint indien Barnerjee,personnage savoureux et attachant, sur les traces du meurtrier d' un homme blanc haut placé auprès du vice gouverneur anglais du Bengale. La -dessus se greffe l 'attaque d 'un train postal - l' express Calcutta-Dargeeling-et le vol de sa précieuse marchandise qui pourrait aller alimenter la caisse des mouvements indépendantistes ....qui sait....
L 'enquête se situe au moment des lois Rowlatt qui ont donné tout pouvoir à la police et permis notamment le massacre d' une foule pacifiste à Amristar en 1919. Ghandi est par ailleurs déjà présent et la non violence commence à influencer l' attitude de ces compatriotes envers les occupants britanniques.
Ce roman est passionnant de bout en bout tant par son côté historique, sociologique et politique que tout simplement pour son enquête policière.
A lire absolument.
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1919, le Capitaine Sam Wyndham, ancien de Scotland Yard, tout juste démobilisé de la guerre, vient d'être affecté à la police de Calcutta. A peine débarqué en Inde, et secondé par Banerjee, jeune officier indien éduqué à Cambridge, Wyndham doit déjà enquêter sur le meurtre violent d'un homme blanc influent. Est-ce un attentat terroriste perpétré par des personnes adhérant à un mouvement de lutte pour l'indépendance ? Est-ce un meurtre crapuleux ?
Sam Wyndham tente donc de résoudre le mystère qui entoure ce meurtre, alors qu'il n'a pas encore tous les codes de ce monde colonialiste, et n'est pas non plus accoutumé aux moeurs et habitudes indiennes.
C'est donc dans une ambiance un peu surannée de ce début du vingtième siècle, à la sortie de la Grande Guerre, dans la moiteur de Calcutta qu'Abir Mukherjee inscrit son roman.

Voilà un polar intéressant, qui se situe dans un contexte historique et un pays que, personnellement, je ne connais pas forcément très bien, et dont je n'ai pas l'habitude de lire grand-chose.

L'enquête est centrale au roman, mais il y est aussi question des premiers frémissements de la lutte pour l'indépendance de l'Inde, face à la superpuissante Grande-Bretagne colonialiste qui fait voter en toute légalité des lois discriminatoires envers les indiens.

Sam Wyndham fait aussi parfois face à ses démons (ce n'est pas totalement par hasard qu'il se retrouve en Inde), et on remonte de temps à autres dans le temps, en Angleterre, afin de comprendre son histoire aussi.

Si ce roman traite de sujets sérieux, il a surtout le charme d'un Agatha Christie associé à un Conan Doyle : bien écrit, une intrigue bien ficelée, un contexte historique intéressant, des rebondissements, et tout cela sans stress, teinté de beaucoup d'humour.
Je l'ai donc lu avec beaucoup de plaisir, et je pense que je vais en avoir tout autant avec la suite des aventures de Sam Wyndham et Banerjee écrite par Abir Mukherjee.
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Une enquête policière dans la Calcutta de 1920 sur fond de politique anglo-indienne. On rencontre le monde anglais du pouvoir ainsi que le monde indien de la rue, les palais aux fauteuils de cuir ou se boit le meilleur des whiskys et les ruelles sombres où derrière une petite porte se cache une fumerie d'opium. Ambiance différente des policiers américains, nordiques ou européens et c'est sans doute l'attrait principal de ce livre. Une bon polar, mérite t-il son prix du polar européen ? Pas pour moi.
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Un mot, d'abord, de l'auteur. En quatrième de couverture, on nous indique qu'il a grandi en Écosse dans une famille d'immigrés indiens. Il a donc une double vision culturelle, celle de l'Inde familiale et celle de l'Écosse de son enfance. Et l'on retrouve les deux dans ce livre… ainsi qu'une description saisissante de la société londonienne au début du XXe siècle – je ne saurais dire si elle est exacte, mais elle apparait en tout cas extrêmement plausible !

Alors, évidemment, ce double regard s'avère particulièrement intéressant pour nous décrire l'Inde de 1919, encore colonie britannique, dans laquelle les mouvements indépendantistes s'agitent, alors que les troupes anglaises commencent à réagir en assiégées.

Mais rien de caricatural : même les pires personnages, que l'on n'hésite pas à classer dans le camp des méchants, ont de l'épaisseur, et leurs motivations ne sont pas simplistes.

Même les rivalités, les oppositions, entre les différentes factions indiennes, ne sont pas présentées de façon naïves ou romantiques. Je pense à une scène dans laquelle un dirigeant d'un des mouvements indiens pour l'indépendance s'en prend à Sat Banerjee, sergent – et accessoirement diplômé en droit de Cambridge… -, le considérant comme un traître, mais forcé, quelques instants plus tard, de reconnaître que son attitude n'est pas digne. Il y a dans ce livre une intéressante réflexion sur le pouvoir, la façon de lutter contre, sans naïveté mais sans compromission.

Le personnage de Sam Wyndham, que l'on va pouvoir suivre dans plusieurs aventures – quatre, jusqu'à présent -, s'avère intéressant et complexe. Comme le lui dit l'un des personnages féminins de l'histoire, ne serait-il pas venu en Inde pour être sauvé ?

Et puis c'est drôle ! Bien que l'histoire soit tragique – et l'on sait que, au-delà de cette enquête, les événements qui sont alors sur le point de survenir en Inde ne vont pas manquer de l'être -, l'auteur parvient à conserver ce recul, cette ironie, qui permet de rire de tout.

Ce premier acte est réussi. Je l'indiquais, hors de question de ne pas continuer à accompagner Sam Wyndham – et même avec le secret espoir que cette série pourrait se poursuivre… pourquoi pas au-delà de l'indépendance, avec Sat, qui pourrait assurer la transition… Alors, ça vous tente, un petit voyage en Inde ?
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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Cela faisait un moment que ce livre me faisait de l'oeil, principalement grâce à Babelio. Il faut dire que la quatrième de couverture avait tout pour me plaire et m'allécher.
Il s'agit d'un polar historique, certes, mais pas seulement. Déjà, cette histoire se déroule à une période que j'aime beaucoup : la fin de la première guerre mondiale, et en plus dans un pays dont l'histoire m'a toujours intéressée : l'Inde avant son indépendance.
Le personnage principal, le capitaine Wyndham, est un rescapé des tranchées. Plus rien ne le retient en Angleterre et il va accepter de s'engager comme enquêteur à Calcutta .Il va être secondé par un jeune sergent indien, Banerjee.
Alors qu'ils sont amenés à enquêter sur le meurtre brutal d'un haut fonctionnaire, c'est avant un portrait criant d'authenticité de l'Inde sous l'occupation anglaise que nous dresse l'auteur, Abir Mukherjee.
J'ai beaucoup aimé le personnage central, Wyndham, plus que cabossé par la guerre, et qui a trouvé comme seul dérivatif à ses souffrances l'opium et ses dérivés comme la morphine.
Mais surtout, il faut que je salue le talent de l'auteur qui nous fait nous promener dans les rues moites et épicées de Calcutta. Les différences sociétales entres anglais et indiens à cette époque sont particulièrement bien évoquées.
Une enquête bien menée, avec comme trame de fond les évènements qui secouent ce pays qui aspire de plus en plus à l'Indépendance.
En conclusion : un polar historique de qualité, dont je vais probablement lire assez rapidement la suite.


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