Roman a priori violent, puisqu'il met en scène deux "factions" qui vont se faire la guerre sans raison - l'une de six jeunes hommes d'une vingtaine d'années qui s'emmerdent dans la vie, se réunissent sans s'écouter et n'ont aucun but, l'autre de six femmes trentenaires qui s'emmerdent dans la vie, se réunissent sans s'écouter et n'ont aucun but - car oui, cette symétrie est la base même de la structure du roman.
Bref, une des femmes est tuée gratuitement par un des jeunes hommes, les autres femmes se vengent. Et la spirale de la violence de s'étaler, violence qui poussera les protagonistes à plus ou moins enfin s'épanouir dans leur vie (ils découvrent les vertus de la communication, des projets communs, de l'amitié, etc., etc.) jusqu'à l'ersatz d'apocalypse finale.
Tout ça se lit bien (200 pages seulement et d'un rythme agréable), mais reste un peu facile, tant dans sa forme allégorique que dans l'analyse de société et le style littéraire (les images et métaphores bien lourdes foisonnent un peu trop). Bref, rien de très excitant.
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Dans la lignée des dingueries de Ryû Murakami, je voudrais Chansons populaires de l'ère Showa !
Bon moi c'est simple, plus c'est dingue plus ça me plait mais là (et ça me désole de le dire) ben non, la mayonnaise n'a pas vraiment pris.
En fait d'être délirant, c'est surtout too much, ça sent le forcing, le jusqu'au-boutisme dans la fièvre...
On entre dans cette histoire, la patte de Ryû Murakami est là, c'est super, on est content blablabla et tout d'un coup, bing on se fait éjecter de ladite histoire à environ la moitié et on passe le reste du bouquin à taper à la porte, à supplier, à pleurer pour pouvoir y entrer à nouveau mais non, rien à faire, arrivé à la fin, on n'a pas dépassé le paillasson.
C'est dommage parce que sur le style, il n'y a rien à redire, la dénonciation cynique d'un Japon individualiste est plutôt bien vue elle aussi mais on péche vraiment par un bouchon (ah, ah) poussé trop loin.
Du coup (et ça aussi, ça me désole de le dire) un Ryû Murakami que je considère comme mineur.
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