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3,62

sur 891 notes
Lu pour le challenge solidaire, ce tout petit livre (une cinquantaine de pages) m'a confortée dans l'idée que lire du théâtre n'est pas ce que je préfère. A la fin de ma lecture, je n'étais pas du tout emballée, mais je pense que cela est plus du à la forme qu'au fond.
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Deux pièces de théâtre autour de l'amour mais des fins bien tristes !
Marianne, mariée à Claudio, est un dragon de vertu mais quand Octave devient le messager de Coelio et lui rapporte ses sentiments, elle se laisse tenter, autorise un homme à la courtiser … Mais Claudio est fou de jalousie et ses petits jeux ont une fin tragique !
Quant à la deuxième pièce, tout aurait dû être simple entre Perdican et Camille, promis l'un à l'autre … Encore une fois, ils jouent un peu trop avec les sentiments l'un de l'autre et avec ceux d'une victime collatérale, la petite paysanne Rosette.
Deux pièces très courtes mais avec une tonalité très tragique.
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Je m'attendais d'autant moins à apprécier cette pièce que je m'étais ennuyée à la lecture de "On ne badine pas avec l'amour". C'est donc une bonne surprise qui m'attendait.

On le sait, il n'est pas évident de lire du théâtre, mieux vaut le voir jouer, c'est son essence même. Je pense avoir trouvé un bon compromis avec le remarquable travail de mise en scène audio des donneurs de voix du site référence litteratureaudio.com #pagedepub dont je vous mets le lien ci-après. Grâce à leur talent, l'heure de repassage hebdomadaire n'est plus une galère !

Concernant la pièce - car vous êtes quand même là pour ça - il s'agit d'un romantique trio amoureux, romantique au sens littéraire bien sûr. Ce qui m'a le plus frappée, c'est qu'on oscille constamment entre comédie et tragédie avec un excellent équilibre entre ces deux dimensions opposées. Je me suis prise au jeu sentimental de Marianne, Octave et Coelio avec grand plaisir.


Challenge MULTI-DÉFIS 2020
Challenge XIXème siècle 2020
Challenge SOLIDAIRE 2020
Lien : http://www.litteratureaudio...
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Pièce beaucoup plus subtile que sa trame narrative assez simple et classique.
Coelio est follement amoureux de la belle Marianne, 19 ans, mariée au vieux juge Claudio. Coelio, héros romantique par excellence, amoureux transi de Marianne charge son ami Octave, son exact opposé de servir d'intermédiaire.
Octave sceptique et flamboyant jeune homme jouissif cache sa gravité et ses blessures sous une apparente légèreté.
Quant à Marianne, est-elle véritablement "capricieuse", froide "comme des roses du Bengale sans épines et sans parfum" ? Elle exprime son dilemme dans de très belles tirades sur l'éducation et le statut des femmes.
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Marianne se voit presenter un pretendant par son cousin qui compte la marier ! Mais ce serait mal connaitre Marianne de penser qu'ellle va accepter docilement le voeu de son cousin, elle compte bien choisir elle meme ce qui nous offre cette belle piece tres drole et rythmée ! Un plaisir à lire où à voir !
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Deux pièces de Musset cette année, deux pièces qui m'ont plutôt gonflée. Soit c'est pas de chance, soit il s'avère que, finalement, je n'aime pas le théâtre de Musset, soit je n'aime pas Musset du tout. Il faudra donc que je relise les pièces auxquelles je n'ai pas touché depuis bien des années et quelques autres œuvres pour en avoir le cœur net. L'avantage des Caprices de Marianne, c'est que ça se lit vite. le défaut, c'est que ça se lit vite.

Musset s'y amuse à reprendre une situation bien connue au théâtre : un jeune idiot, Coelio, se dit amoureux d'une jeune femme, Marianne, mariée à un vieil imbécile. Or, contrairement à ce qu'on peut voir en général dans le théâtre des XVIème et XVIIème, Marianne, bien que n'aimant pas son mari, n'a aucunement l'intention de tomber dans les bras d'un inconnu qui ne lui a même jamais adressé la parole. Coelio, lui, compte sur divers autres personnages pour jouer les intermédiaires, dont essentiellement son ami Octave, un jeune idiot cynique. Et contrairement à ce dont on a l'habitude dans ce genre de pièce, tout ça finit soudainement mal, de façon très emphatique.

Marianne est-elle une prude, une hypocrite, ou bien plus que cela ? On ne le saura pas, son personnage est peu développé. Si Musset met dans sa bouche des répliques cinglantes et un plaidoyer pour les femmes, que les hommes ne prennent que pour des objets de désir ou de mépris - selon qu'elles cèdent à leurs avances ou pas -, le titre laisse à penser qu'elle est inconstante, légère, versatile, etc, etc. Or ce n'est pas l'impression que donne le personnage, sinon par la faute De Musset qui la précipite dans une situation un peu vite amenée (elle décide de prendre un amant sur un coup de colère). Situation qui, d'ailleurs, n'induit pas un caprice pour autant. Quant au pluriel de "caprice", on se demande bien ce qu'il fait là.

En revanche, ça aurait clairement pu s'appeler Les Caprices de Coelio et Octave, tellement l'un se plaît à jouer - j'insiste que le terme "jouer" - les amoureux transis, malheureux, las de vivre, au point de se jeter dans les bras d'un funeste destin volontairement, de façon absurde et grotesque (ce qui colle assez bien avec l'étiquette de "comédie" qu'avait d'abord assignée Musset à la pièce), et tellement l'autre joue à la perfection les jeunes sots indolents et insolents revenus de tout. On notera que la situation de départ que j'ai exposée fonctionne très bien chez Molière et chez bien d'autres, parce que c'est une convention théâtrale communément acceptée. Ici, le mécanisme est (volontairement, je pense) grippé : Coelio n'ose même pas adresser la parole à Marianne, il n'est pas amoureux d'elle (mais il veut bien coucher avec elle), il se contente de jouer un rôle ; or, ce rôle, personne n'en veut. Ni Octave, qui s'en fiche pendant un long moment et qui prend la chose comme un jeu, ni, surtout, Marianne.

On a tellement insisté sur le fait que Musset avait clamé être à la fois Octave et Coelio que je ne reviendrai pas là-dessus. Mais, à regarder la pièce de près, j'imagine qu'il avait bien en tête, en l'écrivant, de faire de Coelio une caricature (du jeune homme romantique, de lui-même), tout en lui opposant un autre personnage tout aussi caricatural dans sa posture. Or, cette lecture que je pourrais faire de la pièce ne colle plus du tout avec la fin, très, mais vraiment très très précipitée, et notamment avec la toute dernière scène, où la posture ridicule de Coelio devient soudainement tragique et où Octave se met tout aussi soudainement à prendre au sérieux les soi-disant sentiments de son ami. C'est d'une grandiloquence que, d'abord, je déteste, et qui ensuite me paraît enlever toute cohérence à la pièce. Et puis cette fin m'a en sus un air de vite emballé qui sent le travail bâclé. Mais qu'a bien pu voulu faire Musset avec Les Caprices de Marianne ?

En somme, en sortant de ma lecture, j'avais la désagréable impression que Musset avait cherché, lui aussi, à jouer son rôle d'auteur romantique avec un peu trop d'application. Mais allez, comme je suis dhumeur indulgente aujourd'hui, je mets ça sur le compte de l'âge : Musset n'avait après tout en 1833 que 23 ans.



Challenge Théâtre 2018-2019
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C'est la première pièce que j'ai vu en représentation et qui m'a donné envie de lire des pièces de théâtre. Aujourd'hui encore je peux en citer quelques passages. Avec mon coeur d'adolescente de l'époque, je trouvais révoltant la vie de Marianne et désolant de voir qu'elle ne saisissait pas sa chance. A présent j'en apprécie toujours l'histoire mais j'aime ces caractères, ces personnages.
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Dommage, la fin est trop abrupte et plutôt ratée, mais sinon c'est une pièce agréable à lire, qui ne manque pas de charmes. Octave est un personnage séduisant, il y a de la finesse, de l'élégance dans la joie mélancolique de ce beau parleur qui aime la vie libre et joyeuse au pied du Vésuve, le vin de Chypre, les bruyants repas - qui fuit l'amour s'il n'a pas l'ivresse passagère d'un songe. Et Marianne a quelques belles répliques sur la condition de la femme.
Le mélange de légèreté et de cruauté ne serait pas fait pour me déplaire, mais le basculement de la comédie dans le drame est assez cahoteuse, ça ne fonctionne pas vraiment bien je trouve, ça aurait demandé à être plus travaillé, l'oeuvre aurait gagné à être étoffée.
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Amours, complots, tromperies et retrouvailles rythment cette pièce.
Les tableaux se succèdent, les sentiments se dévoilent et l'intrigue se déroule au fil des pages, de scènes en chapitres.
Caprices à découvrir et supporter pour le plus grand plaisir du lecteur et du spectateur de cette Marianne amoureuse et joueuse de coeur.
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Aussi brève soit-elle, cette pièce n'en est pas moins une réussite: cette oeuvre abrite les prémices du drame romantique, genre opposé au drame bourgeois typique du XVIIIe siècle qui privilégiait des comédies moralisantes. Coelio est sous le charme de Marianne, l'épouse de Claudio, un vieil homme borné et grotesque. Octave, un libertin insouciant, décide de prêter main forte à Coelio, mais un drame se prépare dans l'ombre. le drame romantique revendique l'héritage shakespearien et veut refléter les préoccupations de son époque, qu'elles soient sociales, culturelles ou encore politiques. Pour ce faire, il prône une créativité affranchie des modèles classiques, en faveur du mélange des genres (la farce, la comédie, la tragédie), des registres, des registres et des langages. Cela passe également par l'abandon de la règle des trois unités (unité de lieu, unité d'action et unité de temps). Cela dit, le drame romantique ne fait pas entièrement table rase de l'héritage classique, puisqu'il respecte la progression dramatique tripartite qui consiste en trois étapes au théâtre: l'exposition qui présente les protagonistes de la pièce et annonce le thème et les enjeux de l'intrigue, l'action qui comprend le déroulement de la pièce et le dénouement sur lequel elle s'achève. le drame romantique respecte également les concepts d'acte et de scène, bien qu'il altère le fonctionnement de la scène: comme c'était le cas avec le théâtre de Shakespeare, la scène peut être constituée de différents tableaux, et les entrées et sorties des personnages sont plus variées. le drame romantique s'adresse à une société meurtrie par le souvenir des guerres napoléoniennes qui a oublié les idéaux du temps des Lumières et de la Révolution française. Pouvons-nous dire que Les Caprices de Marianne appartiennent au genre du drame romantique? Plusieurs éléments nous le confirment, même si la pièce s'apparente beaucoup à une tragédie classique: on remarque le mélange des genres, le recours à un registre lyrique, la dualité entre la comédie et la tragédie. Toutefois, Musset s'y prend de manière subtile: les quelques situations propices au rire (la scène 3 de l'acte I par exemple, où l'on assiste à un dialogue de sourds entre Claudio et Tibia) servent à renforcer l'atmosphère menaçante et latente qui gagne peu à peu la pièce. le dramaturge ne tient pas compte de l'unité de lieu (les scènes se déroulent dans différents tableaux) mais respecte l'unité d'action. le statut de l'unité de temps échappe légèrement à la règle, lors de la dernière scène, mais le reste de la pièce s'inscrit bel et bien dans les vingt-quatre heures classiques.

Bien que Les Caprices de Marianne soient qualifiés de comédie, ils sont en fait une tragédie classique: tout comme les héros raciniens, Coelio est inextricablement conduit à la mort, tandis que Marianne et Octave sombrent dans des affres accablants. La pièce dénonce le monde des apparences, ainsi que les libertins avides d'enivrement. le carnaval bat son plein, nous l'apprenons au début de la pièce, mais très vite, les masques tombent; Octave découvre son âme de poète. Marianne, d'abord orgueilleuse et prude cherche à se libérer d'un mariage austère auquel sa jeunesse est sacrifiée. Coelio, l'amoureux transi, affirme très vite des tendances suicidaires, après avoir entendu le récit des amours de sa mère, laquelle lui apparaît comme une figure désirable. La pièce invite le spectateur à réfléchir sur l'absurdité de son existence, sur le fait que l'homme est condamné au malheur et à l'insatisfaction. Difficile de ne pas songer à L'École des Femmes en lisant Les Caprices de Marianne: dans son poème intitulé Une soirée perdue, Musset dit: "J'étais seul, l'autre soir, au Théâtre français, ou presque seul; l'auteur n'avait pas grand succès. Ce n'était que Molière..."

Le personnage de Marianne rappelle celui d'Agnès: toutes deux ont été éduquées au couvent puis mariées à des hommes plus âgés qu'elles. A l'instar d'Arnolphe, Claudio tente d'inculquer les règles du mariage à Marianne qui revendique le droit de faire ses propres choix. La postérité de cette pièce est immense, car elle inspira le chef-d'oeuvre de Jean Renoir, La Règle du Jeu, produit en 1939. le cinéaste avait d'ailleurs sous-titré son film "fantaisie dramatique". Tout comme Coelio, André Jurieu, un aviateur, est éperdument amoureux de Christine de la Chesnaye, une marquise qui ne s'intéresse nullement à lui. Octave, un ami commun, invite André à une partie de chasse que les de la Chesnaye donnent en Sologne. Au cours de la chasse, Christine a vent de l'infidélité de son époux. Piquée au vif, elle décide d'écouter les avances d'André, et d'un autre soupirant, M. de Saint-Aubin. Lors d'un bal costumé, André défie en duel Saint-Aubin, puis le marquis, l'époux de Christine. Pendant ce temps, Octave qui est secrètement amoureux de Christine lui révèle ses sentiments, et propose à la marquise de s'enfuir avec lui. Hélas, à la suite d'une méprise, un garde-chasse tue André. Christine est donc condamnée à mener une vie recluse à Paris, tandis qu'Octave retourne à sa solitude. Renoir dit s'être grandement inspiré de la pièce De Musset pour tourner son film: "Mon intention première fut de tourner une transposition des Caprices de Marianne à notre époque. C'est l'histoire d'une tragique méprise: l'amoureux de Marianne est pris pour un autre et est abattu dans un guet-apens. [...] Je n'ai pas eu l'intention de faire une adaptation; disons que lire et relire Les Caprices de Marianne, que je considère comme la plus belle pièce De Musset, m'a beaucoup aidé."

Aujourd'hui encore, cette pièce splendide demeure incontournable, tant par ce qu'elle nous apprend sur un théâtre subissant de lourdes évolutions au XIXe siècle, que par son intrigue dense et riche en rebondissements.
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