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sur 889 notes
Une bonne pièce

Résumé: Coelio est amoureux de Marianne, la jeune épouse du vieux Claudio, un magistrat napolitain, soupçonneux et jaloux. ... Cependant la capricieuse jeune femme finit par être troublée par les propos d'Octave et, pour se venger de la jalousie de son mari, elle accepte un rendez-vous auquel se présente Coelio.
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J'ai toujours beaucoup de mal à lire des pièces de théâtre, elles perdent forcément en vie et la lecture ne leur rend pas hommage. J'ai beau m'évertuer, essayer de donner de l'entrain aux dialogues, si je ne suis pas emportée je m'endors.
L'avantage est que cette pièce est courte, je n'ai donc pas eu le temps de me lasser de mes déclamations, j'y ai mis du coeur et de l'emphase !
J'ai particulièrement apprécié l'humour des acteurs, d'Octave plus précisément, qui est pour moi le réel personnage central de ce drame. Oui, bien que l'humour soit omniprésent dans les répliques, souvent acerbes d'ailleurs, cette pièce est profondément dramatique. Autant que l'issue fatale de cet amour.
J'espère avoir l'occasion, un jour, quand enfin nous aurons de nouveau accès à la culture, de voir cette pièce incarnée.
Pour conclure : Très bonne surprise !
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Une petite perle d'Alfred de Musset, à lire comme on lit "On ne badine pas avec l'amour", pièce écrite peu après je crois. Alors dire que la pièce n'a pas vieilli et est toujours d'actualité est une évidence, bien sûr les conditions sociales ne sont plus les mêmes, on ne chante plus de sérénade sous les balcons et il n'y a plus ni valet, ni femmes au couvent, mais les duels amoureux, existent toujours, la difficile condition de la femme, soumise au jugement sociale et sociétal dans une société machiste qui cache ses insuffisances sous des voiles d'hypocrisie est toujours là, les notions d'estime de soi, de plaisir, d'amour et d'amour-propre, de respect des engagements mis à mal par la jalousie qui excite l'envie de s'amuser et de s'émanciper demeurent des thèmes universels qui appartiennent à toutes les époques, tout comme les choix amoureux qui, voulant s'inscrire dans la légèreté de l'être, et s'excuser aussi dans sa naturelle inconstance, peuvent avoir des conséquences parfois désastreuses... On pense à des feuilletons et à des séries télévisées tant ces thèmes sont récurrents dans notre société et pas étonnant que cette pièce ait inspiré Lambert Wilson pour un remake dans les années 90.et plus récemment encore Sébastien Azzopardi (2009), ces thèmes sont toujours d'une brûlante actualité, toute l'originalité consiste à les redécouvrir à une époque que l'on croyait plus classique et plus sage, mais ce serait alors sans compter sur l'esprit des écrivains se réclamant du courant des romantiques, un esprit mante fois visionnaire
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Naples. Marianne, la femme de Claudio, un juge, est convoitée par Coelio.
Il lui chante la sérénade tous les soirs devant sa porte, mais elle ne daigne pas se montrer à lui. Claudio, lui, menace de tuer le prétendant lorsqu'il se présentera de nouveau devant chez lui.
L'amoureux transi demande de l'aide à son ami, Octave, qui se trouve être aussi le cousin de Claudio. Octave va donc tenter de vanter les qualités de son ami auprès de la jeune femme, mais c'est un échec.
Marianne, honnête, en parle illico à son mari, qui croit qu'elle ruse et le trompe.
Entre quiproquos, scènes comiques et déclarations d'amour, cette pièce est agréable à lire et fait passer un bon moment. Marianne, la capricieuse, ne cesse de changer d'avis : compliqué donc de deviner par avance quelles seront ses intentions finales.
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De Musset, je n'avais jamais rien lu, mon professeur de français en classe de Première ayant préféré nous faire travailler sur Ruy Blas de Victor Hugo plutôt que Lorenzaccio pour nous faire découvrir le drame romantique, au programme de l'année scolaire 1996-1997 (ça ne me rajeunit pas, ça).

Et j'avoue que je n'aurais jamais rien lu à ce jour si le challenge solidaire n'était pas passé par là car Musset, ouais, bof, pas un auteur classique qui m'attire de prime abord. Et puis aussi, le théâtre, bof, je n'aime pas trop en lire.
Et bien quelle agréable surprise que cette Marianne et ses caprices.

La pièce est courte et se lit donc vite. Premier bon point
Mais surtout le thème reste très actuel, parlant d'amour contrarié, d'amour à sens unique, de mesquineries, petites et grandes.
J'ai aussi beaucoup apprécié les joutes verbales entre les personnages permettant ainsi à la pièce d'alterner entre la tragédie et la comédie, ce qui, à mon humble avis, en fait le point fort de l'oeuvre.

En résumé, une lecture « scolaire » somme toute fort agréable, que j'ai pris plaisir à découvrir. de là à me faire aimer la lecture du théâtre, peut-être pas quand même.


Challenge solidaire 2020
Challenge ABC 2020/2021
Challenge Coeur d'artichaut 2020
Challenge XIXème siècle
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Et dire qu'Alfred de Musset a dit et écrit qu'avec "Les Caprices de Marianne", il avait commis une comédie... Menteur! Dramaturge perfide! Une comédie, tu parles Alfred! Une comédie? Une comédie! Mais c'est un drame "Les Caprices de Marianne"! Un drame qui a la beauté du diable, un drame désenchanté. Certes, c'est un drame qui commence comme un marivaudage, tout en légèreté... mais c'est un drame quand même ou l'amour et l'amitié ont leur part, où les personnages -un peu comme dans Lorenzaccio- avancent masqués sans pouvoir dire tout ce qu'ils voudraient dire et sans pouvoir être pleinement ce qu'ils sont.

Coelio est un jeune homme ardent, romantique et timide qui s'est épris de la jolie Marianne, l'épouse sage et vertueuse du juge Claudio. C'est, comme souvent, un mariage sans amour, une union de convenance et l'amoureux transi espère pouvoir ravir au mari sa belle épouse. Si seulement, il osait lui parler. Si seulement, il avait la superbe et le verbe haut d'un séducteur, d'un Roméo, d'un Cyrano! Mais il n'a que son amour trop grand pour lui, sa pudeur et sa gaucherie. Coelio, désespéré, se confie alors à son ami Octave. Octave, bohème et libertin, qui est tout ce qu'il n'est pas: séducteur, beau parleur, vivant, jouisseur, ne croyant pas en l'amour. Ce dernier accepte de se faire le messager de son ami auprès de la belle Marianne, d'autant plus aisément qu'elle est sa lointaine cousine. L'ambassade n'aura pas les effets escomptés: la jeune femme tombera sous le charme du messager qui tout cynique qu'il soit ne lui reste pas insensible non plus. Marianne qui se voulait vertueuse succombe à l'amour et propose à Octave un rendez-vous. Déchiré, tiraillé entre son amour naissant -lui qui pensait ne jamais y succomber- et son amitié pour Coelio, Octave perd pied et se tourmente. Finalement, c'est sa loyauté qui l'emportera sur son désir. C'est Coelio, par son entremise, qui se rendra au rendez-vous de Marianne. Il en mourra. le mari jaloux avait flairé l'intrigue amoureuse, les yeux plus lumineux et l'air plus rêveur de sa femme. Il ne lui en fallait pas plus pour faire de sa maison le piège qui se referme sur l'amant transi. Octave ne se remettra pas de la mort de Coelio, son ami, son double inversé, le reflet de la part de lui-même qu'il tenait caché au monde et lorsque Marianne, ô cruelle, viendra s'offrir et lui déclarer son amour, il fera fi de ses propres sentiments et la repoussera: "Je ne vous aime pas Marianne, c'était Coelio qui vous aimait".
Il n'y a rien de plus triste ni de plus beau que ce gâchis, que ce triangle amoureux qui se condamne à la souffrance et à la douleur. Rien de plus beau ni de plus triste que cette amitié plus forte que l'amour et que cette femme qui ose enfin être elle-même et assumer son désir, sans espoir.
Les tirades d'Octave sont tout au long de la pièce d'une beauté et d'une profondeur à couper le souffle et je lui trouve, encore aujourd'hui, une parenté avec Lorenzaccio, dans leur désir d'être au monde autrement que comme le monde les voudrait, dans leur mélancolie noire et leur désespoir. Les deux ne croient plus en rien ou en tout cas plus à grand chose et cela leur confère autant de richesse que d'ambiguïté. Face à Octave, Coelio parait plus fade, plus lâche aussi. Il n'en demeure pas moins attachant. Son introversion le rend entier, extrême... Si Octave, ambigu, est capable de jouer la légèreté et la désinvolture, de se jouer du monde et de ce qu'il lui fait subir, Coelio en est incapable. Il est entier, avec ce que cela suppose de puissance, aussi dissimulée fut-elle. C'est peut-être cela aussi, autant que sa fragilité, qui l'attache si fort à Octave... Quant à Marianne, elle est le personnage le plus fort de la pièce, sous ses dehors candide et si elle agace par ses caprices et ce qui ressemble à de l'égoïsme, elle demeure superbe et ses tirades sur la condition féminine sont de véritables joyeux.

Une comédie... Une comédie? La comédie humaine alors, avec son lot de douleurs et d'ambiguïté, de passions inabouties et de cris étouffés, d'amours blessés, d'incertitudes et de douleurs d'être au monde.

Quelque soit l'étiquette qu'on lui colle, "Les Caprices de Marianne" est une pièce d'une beauté et d'une mélancolie rares, un long sanglot déchirant et faussement léger comme savait si bien les ciseler Alfred de Musset, comme une tarentelle des temps anciens où le rythme de la danse peinait à en masquer les élégiaques accents.

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C'est la première pièce de théâtre que je lis de toute ma vie de ce romancier, et franchement, je n'ai pas trop aimé, ne serait-ce qu'Octave, ce personnage piment qui a donné du goût à la pièce. Trop monotone, une fin prévisible dès le départ. Certes, il y a du style, des comparaisons et des métaphores envoûtantes mais généralement, cela reste une pièce tellement ordinaire sans originalité.
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J'aime beaucoup le théâtre mais je préfère généralement le voir que le lire. Avec Musset, la donne est différente puisque sa pièce a été qualifiée d'« injouable » et que l'auteur lui-même prônait le « spectacle dans un fauteuil », c'est-à-dire le théâtre lu chez soi, confortablement installé dans un fauteuil, le théâtre qui n'est plus un art vivant, mais uniquement un genre littéraire. Bon, Les Caprices de Marianne a quand même été joué et je serais bien curieuse de voir une représentation de cette pièce.

Cette oeuvre De Musset porte bien son nom puisque les caprices de la très jeune Marianne constituent le noeud de l'intrigue. Coelio, héros romantique et mélancolique, est très amoureux d'elle. Malheureusement, Marianne est mariée au juge Claudio qui est beaucoup plus âgé qu'elle et très jaloux. Malgré cet obstacle de taille, Coelio fait connaître ses sentiments à la jeune femme par le biais de sérénades, de mots doux, puis par l'intermédiaire d'Octave, son ami, qui est un vrai « noceur », comme on l'aurait appelé à l'époque. Mais Marianne est fière, elle fait semblant d'être très pieuse – d'ailleurs, elle apparaît pour la première fois avec un livre de messe à la main – mais elle semble déjà désabusée et se fiche pas mal de l'amour passionné que Coelio a pour elle. Et là, c'est le drame, comme on dit…

Voilà donc une pièce que j'ai trouvée intéressante, notamment pour les réflexions des uns et des autres. Les propos de Marianne sur les femmes valent franchement le détour. Mais j'ai trouvé que le tout se déroulait très (trop) rapidement, la fin de ce drame arrive très brutalement et je n'ai pas compris l'amour obsessionnel de Coelio pour Marianne qui est mariée et l'a éconduit à de multiples reprises. Mais le coeur a vraisemblablement ses raisons, etc.

Malgré tout, je crois que Les Caprices de Marianne reste une pièce à lire (à voir aussi ?), confortablement installé(e) dans un fauteuil, chez soi (ou au théâtre ?).
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Délicieuse joute verbale dans la verve désabusée du cliché romantique de ce siècle, Alfred de Musset: un régal !
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Ce court drame romantique De Musset , utilise deux thèmes connus : l'ami qui devient rival et le double (Coelio et Octave version en mineur du couple Lorenzino/Lorenzaccio) . On a aussi un personnage de jaloux tyrannique (Claudio juge qui utilise des sicaires …on est à Naples) et un assez beau personnage de femme qui recherche une forme de liberté (celle de choisir) qui lui est refusée par les moeurs de l'époque.
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