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sur 2676 notes
Une de mes pièces préférées. Je l'ai découverte en première année de lycée et elle m'avait fait bonne impression, en la relisant des années après, je suis toujours aussi fan.

Ce qui me plaît dans cette pièce c'est le titre – amplement justifié — « On ne badine pas avec l'amour », il annonce deux choses, du badinage et de l'amour. On se rend compte à la lecture que les deux sont présents avec brio. le badinage prend plusieurs formes et l'amour aussi. le décalage entre la gravité des faits et le ton insouciant que peuvent prendre certains personnages est très drôle. Quelques protagonistes sont d'ailleurs très amusants, leur sens des priorités m'amuse énormément pendant que Camille et Perdican se déchirent par amour.

C'est une comédie singulière. On rit, et pourtant, bien des messages nous parviennent aux oreilles. le comportement des personnages, leurs répliques, tout est soigné pour nous dévoiler une palette importante des sentiments humains. J'ai beaucoup d'affection pour les événements se déroulant dans la pièce et leurs implications sur ceux à venir.

Personnellement, cette pièce se lit très vite, elle comporte trois actes écrit en prose avec un style fluide et agréable à lire. En une demi-journée vous l'avez terminé, la plume De Musset est très belle, simple et efficace, je ne me suis pas ennuyé une seule ligne. C'est une pièce qui me passionne pour ses nombreuses citations cultes et pour ses messages.

Camille et Perdican s'aiment, mais en raison de leurs doutes, de leurs orgueils, cet amour qui aurait pu être magnifique se retrouve terni. La jalousie, les manigances, les interrogations... Tout semblait les prédestiner à se marier, à la réflexion, ils auraient fait un couple extraordinaire. Malheureusement, leurs personnalités les poussent à commettre des actes irréparables. On se sent très triste pour eux, même si l'escalade de « violence » nous conduit à les blâmer.

Camille longtemps éduquée au couvent pense l'amour vain et futile, que les hommes sont les « méchants ». Son comportement pieux est louable, je comprends que l'engagement lui fasse peur après tout ce qu'elle entendu sur les mariages malheureux. Néanmoins, à de nombreuses reprises, elle devient agaçante, puis touchante, détestable et sympathique. Elle est très humaine. Perdican est lui perdu dans la nostalgie du temps où il jouait avec Camille. C'est un jeune homme très attachant, dont j'ai beaucoup aimé la personnalité et les répliques. Il est facile de s'attacher à lui et de compatir à ses ennuis. Toutefois, le stratagème qu'il finit par mettre en place à cause de son orgueil nous le rend moins appréciable.

En tout cas, ce sont deux protagonistes principaux qui ne laissent pas indifférent le lecteur, ils nous surprennent durant ces trois actes. Leurs agissements sont fascinants à étudier. le duo amoureux se transforme peu à peu en triangle où la malheureuse Rosette fait alors son entrée. Pauvre Rosette, on ne peut s'empêcher de se sentir triste en la voyant être le jouet du couple, elle est au milieu. Malgré son manque de caractère et son manque de connaissance, elle apparaît sage et gentille, ce qui nous touche davantage.

Quant aux autres personnages, ils sont très amusants. Ils sont la touche comique. Comme Molière avant lui, Musset s'amuse de quelques traits de personnalités qu'il exagère et pourtant, on rit beaucoup. Pluche est la gouvernante de Camille, elle est irritante et très pieuse, ce sont surtout les commentaires du choeur qui sont amusant à lire. Ah, le choeur, une entité très étrange, commentant les faits et gestes des personnages avec sarcasme et douceur. Chacune des interventions du choeur permet de rire. La guerre entre maître Blazius (gouverneur de Perdican) et maître Bridaine (le curé) est un temps fort de la pièce. Ces deux-là ne cessent d'évincer l'autre pour avoir la meilleure place auprès du baron. Tous les coups sont permis et seul le vin compte ! Ils sont sincèrement très amusants. le Baron, père de Perdican, est un curieux protagoniste. On le sent touché par la discorde entre son fils et sa nièce, Camille. On le sent perdu devant leurs agissements, devant le couple Perdican-Rosette. Pourtant, il ne tente jamais rien, il laisse faire, seule sa colère éclate, mais aucun geste et aucune mesure ne seront pris.

En conclusion, la pièce De Musset ne laisse pas indifférent. La forme tout comme le fond sont des choix intéressants à lire, la prose de l'auteur est fluide rendant la pièce encore plus courte. La lecture est agréable en raison des rires que nous procurent des quiproquos, des situations comiques ou des répliques de personnages employés pour la comédie. Devant un décor champêtre, idyllique se joue un drame terrible qui donne au titre de la pièce une incroyable force. On ne joue pas avec l'amour, Camille et Perdican sont deux protagonistes attachants et humains, cette maxime, ils vont l'apprendre à leurs dépens. On passe du rire à l'émotion, c'est une très belle pièce, juste et touchante.
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Ce sera une chronique rapide pour une lecture qui le fut tout autant.

J'ai plutôt l'habitude des dialogues en vers mais ce fut vraiment plaisant de lire autre chose. On avance donc très vite dans la lecture car c'est très fluide et il y a des passages particulièrement beaux à lire, notamment vers la fin, quand les personnages s'expriment plus qu'ils ne discutent.

On n'a pas trop le temps de s'attacher aux personnages mais j'ai quand même pu apprécié les deux ecclésiastiques. En ce qui concerne Perdican et Camille, j'ai eu du mal à les cerner et à comprendre ce qu'ils pensaient.

L'histoire est vraiment bien construite. Bien qu'elle soit très courte, elle va en s'intensifiant, jusqu'à un final surprenant et impressionnant.

Je crois que je n'ai jamais lu un livre qui correspond aussi bien au titre qu'il porte.
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Camille sort du couvent, Perdican vient d'achever ses études, leur enfance est derrière eux mais l'avenir leur tend les bras. Les deux cousins que leurs vieux barbons de pères voudraient marier ne se sont pas vus depuis dix ans et se retrouvent dans le château familial. Dix ans pour des enfants qui s'aimaient et s'aiment encore, ce n'est rien et c'est une éternité. Pourtant Camille et Perdican ne savourent pas longtemps la joie des retrouvailles et peinent à reconnaître et s'avouer leurs sentiments. Camille est la plus réticente: c'est qu'au couvent, elle n'a croisé que d'austères religieuses et des femmes tristes et pâles qui lui ont inculquée des principes incompatibles avec le mariage, la convaincant au passage que tous les hommes sont cruels, que l'amour n'est qu'une illusion et qu'on ne peut faire confiance ni aux uns ni à l'autre. Ainsi, et alors qu'elle se consume pour Perdican, la jeune fille, qui craint de souffrir de ce qu'elle ressent annonce à son beau cousin qu'elle veut entrer en religion. Ce dernier est non seulement fou amoureux de sa Camille mais il sent bien que cet amour est payé de retour aussi il décide de la rendre jalouse -le procédé vieux comme le monde!- en courtisant Rosette, la soeur de de lait de Camille.
Dans "On ne badine pas avec l'amour", l'amour est un jeu de dupes qui se joue d'abord à fleurets mouchetés avant que les masques ne tombent et que les lames ne blessent vraiment. Camille et Perdican s'aiment et se déchirent, s'embrasent et sont égoïstes comme tous les amoureux. Dans leur sarabande, ils entraînent Rosette puis l'oublient. Que de souffrances dans l'amour, que de blessures, de choses qui furent et qui ne seront plus...
Le drame commence comme une pièce de Marivaux, tout en séduction et légèreté. Même Beaumarchais n'est pas loin avec ce semblant de libertinage qui frôle le château. Peu à peu pourtant, la pièce glisse, s'enténèbre et met en scène la douleur qui va de par avec la passion, le sentiment tragique de la vie, la puissance de l'amour qui atteint son apogée lors de la scène de l'acte II: à Camille qui rêve d'absolu mais qui craint de souffrir, Perdican oppose dans sa sublime tirade l'idée que l'amour même est la seule justification possible et acceptable de l'existence. Une fois de plus donc Alfred de Musset s'érige en dramaturge de l'amour et des passions avec un romantisme exacerbé et un sens certain de la mise en scène. En effet, s'il convoque l'amour et ce que l'homme a en lui de plus noble dans "On ne badine pas avec l'amour", il met aussi en scène ce qu'il peut avoir de pire: l'orgueil. Cette fierté implacable qui contraint à taire ce qu'on éprouve vraiment, qui pousse à vouloir dominer l'autre pour ne jamais souffrir et qui inévitablement mène à la mort, réelle ou symbolique. Un hymne à l'amour sublime mais blessé, corrompu, malade, altéré, voilà ce qu'est "On ne badine pas avec l'amour". C'est incroyable d'intelligence, de désenchantement et de beauté. C'est Alfred de Musset.
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Le dossier accompagnant mon édition explique que cette pièce est une commande de l'éditeur De Musset. Comme le font souvent les grands artistes, l'auteur en tire son parti et livre une pièce très personnelle, exprimant ses sentiments sur sa relation en dents de scie avec George Sand (qui lui aurait soufflé la célèbre réplique "j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé").
Ce contexte permet d'expliquer la fierté et la mauvaise foi dont font preuve les personnages.
Musset alterne la comédie, au travers des personnages de Blazius et Bridaine, accentué par la distance dont fait preuve le choeur ; et la tragédie avec ce jeu de l'amour qui ne sera pas sans conséquence.
Cette pièce est qualifiée de "proverbe". Il y a bien évidemment une morale à en tirer : plutôt que de se compliquer la vie avec notre orgueil et notre colère, pourquoi ne pas laisser couler et accueillir les cadeaux qu'elle nous fait ?
Cette relecture est à la hauteur de mes souvenirs. Autant je ne suis pas fan des situations je t'aime/moi non plus, autant on ne peut que s'incliner devant la beauté de la langue et l'esprit De Musset. Je me suis une nouvelle fois régalée.
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"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toute les les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux."

Avant de lire, cette oeuvre, j'en aimais déjà cette citation. Elle reflète assez bien l'ambiance de cette "comédie".

Comédie, avons nous dit ?? Oui, cette pièce est étiquetée comme une comédie et elle en a certains codes. Mais sous le vernis de l'humour, c'est un tragédie que nous livre l'auteur : celle de sa relation avec George Sand, dont il s'est inspiré dans sa pièce.

Vous y découvrirez Camille, qui badine avec Perdican, qui lui, badine avec Rosette, qui elle... Ne badine avec personne... A travers les conversations de Camille et de Perdican, tous deux assez antipathiques, le thème de l'amour est traité d'une façon moderne (texte paru en 1834). On n'en attendait pas moins d'Alfred de Musset.

A noter que cette pièce a été écrite pour être publiée dans une revue et non pour être jouée au théâtre. Elle en est d'autant plus agréable à lire.
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3 raisons de lire cette pièce de théâtre :
- Des allures de comédie amoureuse pour finalement tomber dans le drame. On trouve tout le côté romantique de la création De Musset.
- Les "fantoches", ces personnages secondaires, Dame Pluche et Blazius, qui apportent des moments d'humour à cette pièce. Pathétique, tragique, mais aussi comique, le mélange des registres surprend mais maintient toute l'attention du lecteur.
- Musset a écrit cette pièce après s'être fait abandonner par George Sand à Venise. Une pièce post-rupture, et donc une analyse sans concession de ce qu'est l'amour. Mais aussi des ravages qu'il peut entraîner, du fait de l'orgueil tant de Camille que de Perdican dans le cas d'On ne badine pas avec l'amour - dont le titre sonne comme un avertissement. le tout porté par une langue poétique et lyrique.
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Il est des jeux dangereux, l'amour par exemple.

Cette pièce à la fois légère et tragique le montre à merveille.

Deux jeunes personnes s'aiment depuis toujours, mais le cerveau de la fille est passé par la lobotomie des couvents : les hommes, c'est le diable, fuis l'amour, tourne-toi vers Dieu qui seul ne te décevra pas, patati, patata et mille autres sornettes.

Camille fait semblant de croire ces fariboles et Perdican ne parvient pas à la convaincre que rien ne vaut la peine d'être vécu sinon l'amour. Il use donc d'un stratagème : la jalousie. Et l'amour tourne au vinaigre dès qu'il dépasse le nombre deux. Une autre jeune fille entre dans la ronde, dinde de la farce, révélateur de l'amour nié tout à l'heure, hélas amoureuse elle aussi.

Tout aurait pu finir bien qui finit bien, mais on ne badine pas avec l'amour, le proverbe est implacable : on ne joue pas avec le feu.

Tout cela vous semble naïf ? Sans doute, mais ceux qui ont été une fois dans leur vie la Rosette de la pièce comprendront à quel point en effet le jeu d'amour quand on y triche peut faire de dégâts.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Un drame romantique dans toute sa splendeur.

On a tous des amours littéraires un peu étranges. Et je ne sais absolument pas pourquoi Musset m'a fait autant d'effet au lycée lorsque je l'ai découvert... Peut être que le passage graduel du comique au tragique en trois petits actes m'a subjuguée. Ou les personnages entre puritains et apparitions presque métaphysiques.

Quoiqu'il en soit, cette pièce de théâtre fait partie de mes coup de coeur de jeune fille. Et même si mon avis peut paraître amoindri par ce fait. Puisque avouons le la nostalgie peut vraiment transformer une lecture passable en bouleversement total. Je pense que vous devriez la lire si ce n'est pas déjà le cas parce que n'importe quelle lecture peut nous transporter si haut dans les joies et si bas dans les peines. Et Musset a un véritable talent pour ça (je vous rappelle mon amour incommensurable pour Lorenzaccio du même auteur ❤)

C'est une lecture rapide et fluide, entrecoupée de francs moments de rigolade. Alors foncez !

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(Relecture)

Pièce lue au collège. J'en avais un bon souvenir, et j'ai eu envie, ma meilleure amie le relisant, de m'y remettre.

Perdican, 21 ans, revient chez lui à la fin de ses brillantes études, et son père veut qu'il épouse Camille, sa cousine de 18 ans...rien ne va se passer comme prévu.

Du tragique beaucoup, de l'humour aussi, de l'amour contrarié, mais pour moi une impression de gâchis dans les relations. En gros, pour paraphraser les Shadocks... pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !!??

Reste que c'est un beau classique de la langue française.
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On ne badine pas avec l'amour, c'est le calme avant la tempête, un ciel trop bleu qui ne peut augurer qu'un mauvais présage.
L'intrigue est pourtant d'une simplicité enfantine : Perdican, séducteur naïf, rêve d'épouser Camille, fraîchement sortie du couvent. Un problème : Camille est une rêveuse, une de ces jeunes filles qui idéalisent encore l'amour, l'Amour devrais-je écrire, en restant fidèle à un "fiancé mystique" nommé Jésus. Elle tente donc, tant bien que mal, de calmer les ardeurs de Perdican qui lui donnera, par le biais d'une tirade splendide (voir citation) empruntée à Georges Sand, SA version de l'amour. Il décide alors de faire de Rosette, la soeur de lait de Camille, un appât. Candide, cette jeune paysanne se laissera séduire et deviendra la tragique victime des jeux amoureux de ce duo.
Fini le fond, passons à la forme !
On le sait, Musset, après avoir commencé à écrire cette pièce en vers, choisit finalement la prose. Ce choix judicieux donnera à ce chef d'oeuvre un style plus moderne. L'intrigue, elle, traverse le temps sans prendre une ride.
N'est-ce pas la caractéristique première de l'amour, cette intemporalité ?
Pour finir, moi, ce comique mêlé au tragique et aux bons mots, j'ai adoré !
Suffisant pour ne plus jamais badiner avec l'amour ? Pas sûr. Mais évidemment assez pour se ruer vers les autres pièces De Musset.
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