Take a ride (on the wild side)

Cette nouvelle je l'avais lu dans un recueil : "Quatorze auteurs bêtes et méchants", mais j'ai pris un grand plaisir à la relire seule pour me l'accaparer pleinement.

Une nouvelle noire, un titre qui chante, une auteure qui, à mon goût, ne publie pas assez… Elle a du talent, de la culture, elle nous entraîne lentement mais sûrement avec ses personnages, ici c'est avec Rider que nous chevaucherons la ligne rouge. C'est avec douceur qu'elle nous prend par les sentiments mais ne vous y trompez pas, l'ambiance est sombre.

Au début :

"D'abord il faut sentir le soleil qui réchauffe la peau, pénètre chaque pore du visage, lumière puissante et brûlante. Puis, sous les cuisses, le bitume froid du trottoir que les rayons, coupés par les immeubles, n'ont pas atteint. Les jambes nues étendues devant soi, les baskets noires de crasse hydrocarburée au bout, posées l'une sur l'autre, se balancent lentement au rythme interne. Et puis il y a le livre, ce roman dans vos mains qui envahit vos pensées…"

Voilà, je n'en dirais pas plus, je vous pose ci-dessous les trois autres récits de l'auteure que j'ai lu et que j'apprécie énormément (l'auteure et ses écrits).

A l'encre de sang
Knysna
a(i)mer

Odehia, c'est d'abord une ambiance. On sait où on va dès le départ, on pourrait presque dire qu'on anticipe. L'univers est enfantin de prime abord, mais la noirceur nous attend au tournant et la tension est palpable, malgré la légéreté des propos.
Puis les événements s'enchaînent, toujours aussi naturellement chez cette auteure. On s'identifie très vite aux personnages. Ça y est, elle nous tient.
J'ai lu cette nouvelle à plusieurs reprises, tout d'abord dans le recueil "14 auteurs bêtes et méchants", puis je l'ai relue récemment, juste comme ça, parce qu'il est des récits dont on se délecte sans s'en lasser.

C'est presque par hasard que je suis « tombée » sur cette nouvelle d'Odehia Nadaco. Il s'agit pourtant d'une de mes auteures indépendantes préférées. Mais étant un peu sortie des radars de la blogosphère littéraires ces dernières années, je n'avais pas prêté attention à cette sortie. Je cherchais quelque chose de rapide à lire un soir d'insomnie, et une nouvelle m'a paru idéale.

C'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai retrouvé la plume d'Odehia. Incisive et précise, elle vous emmène directement dans son univers, toujours noir, souvent glauque. Ici, contrairement à Knysna ou a(i)mer , le personnage principal, Rider, est tout sauf compliqué. Il n'est pas dévoré par ses démons intérieurs, il ne vit pas dans une profondeur sombre. Il s'agit juste d'un gamin de treize ans comme les autres, qui va se laisser embarquer dans une aventure qui va le sortir un peu de son quotidien.

Malgré ce détail, on est absorbé de suite par l'univers lugubre, par le rythme presque obsédant, que l'auteure applique sur les mots – toujours justes- qu'elle emploie. Chroniquer une nouvelle est toujours un exercice difficile parce que le texte est court et que c'est la chute qui donne à l'intrigue toute sa profondeur et son sens. Et là encore, Odehia Nadaco fait preuve d'une efficacité à toute épreuve. La scène de fin s'imprime sur la rétine du lecteur et définit « Take a ride » en un éclair. En une image qui illustre les dernières lignes, chaque phrase prend son sens, et justifie tout le texte. La plume de Nadaco n'a rien perdu de sa verve, et cette nouvelle ne fait qu'attiser l'impatience de lire un prochain roman.

Noir, sans sucre.

Lien : https://www.book.beltanesecr..