AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 172 notes
5
21 avis
4
38 avis
3
13 avis
2
3 avis
1
0 avis
CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCÉE

Dès les premières pages la mort s'invite, lorsque l'homme d'entretien découvre un corps ensanglanté dans la petite cour de la copropriété.

Les chapitres suivants dévoilent l'implacable chronologie des événements ayant conduit à ce sinistre épilogue.
Au fil des chapitres, nous suivons l'effondrement psychologique de l'(anti) héros, un homme ordinaire frappé par un drame dont, contrairement à son épouse, il ne se relève pas. Un « prétexte » inavoué à sa paresse, son manque d'ambition, son alcoolisme ?

« Il n'y a pas de gens méchants. Il n'y a que des gens malheureux. »

« Il suffit parfois de bien peu de choses pour que l'ordinaire vole en éclats. Une succession de broutilles, la faute à pas de chance. »

Un excellent roman qui par certains côtés m'a rappelé le remarquable Chanson douce, de Leïla Slimani.
Commenter  J’apprécie          150
Hervé, 65 ans, habite un appartement à Alfortville. Depuis peu à la retraite, il ne fait plus grand chose de ses journées si ce n'est attendre sa femme qui donne des cours d'anglais. Il se sent désoeuvré, inutile. Pour tromper l'ennui, il promène son chien, passe dans son bar-tabac préféré qui sent la javel et la mousse acidulée, s'achète des feuilles à rouler et s'autorise parfois un jeu à gratter, histoire de rêver à ce qu'il ferait s'il était riche.

On ne rencontre Hervé qu'à la troisième page. A la toute première, c'est Aziz, l'homme de ménage de la copropriété, qui nous accueille en criant: il a découvert un corps en bas de l'immeuble. C'était en décembre.
On suit ensuite Hervé, dix mois plus tôt. Hervé et sa vie désespérément banale, ordinaire et triste, bercée par la monotonie et les regrets. Un quotidien qui le gangrène, le pousse à boire, l'ensevelit. Et qui va basculer dans l'horreur avec l'arrivée des nouveaux voisins. Des gens qui empestent le succès et la joie de vivre.

Ce livre explore la vie normale, ce qui amplifie la tension du récit. On attend (peut-être un peu trop) qu'il se passe quelque chose. le procédé est bon, mais ne me correspond pas. Trop de monotonie qui, même si elle sert le propos, a fini par m'ennuyer. Mais les amateurs de roman noir devraient être comblés par ce récit de colère qui mène à la haine et au drame.
Commenter  J’apprécie          120
"Ordinaire" est loins d'être le mot pour définir ce livre, ça c'est certain !

Hervé, retraité, vivant avec sa femme qui continue de donner des courts particuliers, passe son temps avec son chien à se promener, à épier ces voisins, à aller au bistrot du coin...
C'est un homme ordinaire avec une vie simple et banale, mais rongé par un drame personnel qu'il a vécu avec sa femme il y a plusieurs dizaines d'années de ça, le pousse à boire plus qu'il ne le faudrait.
De nouveaux voisins font leurs entrée dans l'immeuble. Un jeune couple, beau, riche et avec de jeunes enfants. La femme d'Hervé qui voit là une opportunité de ce faire des amis, lui leurs trouve déjà des défauts et ne les aime pas.
Connaissons-nous vraiment nos voisins ?

Primo roman très bien écrit, bien construit et avec une histoire qui sort des sentiers battus.
Malheureusement je n'ai pas été convaincu plus que ça par ce roman. Je me suis parfois ennuyée pendant ma lecture des passages où est décrite la vie quotidienne d'Hervé, qui est sans intérêt et parfois répétitive. J'aurais aimé plus de révélations et d'actions pour pouvoir me donner d'avantage envie de retourner à ma lecture.

Ce n'est pas une mauvaise lecture, loins de là ! J'ai aimé le côté très noir de l'histoire et cette ambiance un peu pesante qu'a créé l'autrice.
C'est la première fois que ça m'arrive, mais j'ai autant aimé que détesté ce personnage principal. J'ai parfois eu envie de le prendre dans mes bras tellement il était émouvant, et parfois eu envie de l'étrangler au vue des propos monstrueux qu'il a pu avoir. Et j'ai beaucoup aimé être tiraillé entre ces deux sentiments bizarrement !

Par contre, j'ai été complètement retourné par la fin qui a été totalement incroyable ! Et si j'ai eu un tel sentiment, je pense que c'est justement à cause ou grâce au reste de l'histoire qui était plutôt linéaire. Je ne m'y attendais tellement pas !

Une histoire trop plate à mon goût, un personnage marquant et une fin incroyable ! Voilà le résumé de mon ressenti de lecture qui n'est pas "ordinaire" !

Commenter  J’apprécie          110
Avant d'ouvrir le livre, la couverture nous happe, nous saisit, nous inquiète avec le regard fixe et glaçant de cet homme en gros plan. Lorsqu'on le referme, on comprend qu'elle est en parfaite adéquation avec le roman.
Celui-ci commence, un 3 décembre, par la découverte d'un corps qui gît dans la cour d'une copropriété, se vidant de son sang. Nous repartons en arrière, 10 mois auparavant.
Hervé, 65 ans, marié depuis 40 ans à Elizabeth, vit depuis plus de 30 ans dans une copropriété à Alfortville. A la retraite depuis 2 ans, après avoir vendu des pneus toute sa vie, il se sent inutile, marginalisé, boit un peu trop; son seul plaisir, c'est de sortir son chien Billy. Son père a quitté sa mère alors qu'il n'était pas né, son fils unique est mort à 3 ans de leucémie, il y a 36 ans. En juillet, s'installe au-dessus de chez lui, une famille avec 3 enfants et un chien, les Kobon. Ils sont jeunes, brillants, heureux. Ils renvoient Hervé à ses échecs. Hervé les envie, les jalouse jusqu'à ce que deux évènements dont les Kobon sont acteurs, conduisent au drame.
Nous assistons, impuissants, comme l'est sa femme, au délitement psychologique d'Hervé. Les voisins du dessus cristallisent toutes les rancoeurs accumulées depuis l'enfance ( il a déçu sa mère, il était mal dans sa peau, traité de bouboule par les autres enfants, tenu à l'écart). Il ne supporte plus de voir des parents heureux , lui qui pense à son fils chaque jour. On le voit petit à petit s'enfoncer dans la paranoïa, rongé par la jalousie, la méfiance, le ressentiment, la haine, sentiments amplifiés par l'alcool.
Audrey Najar décrit parfaitement le processus qui fait d'un homme ordinaire, profondément blessé par la vie, frustré, un monstre ordinaire. Elle crée une atmosphère lourde, pesante, angoissante. Même si Hervé se transforme en monstre sous nos yeux, l'auteure fait en sorte qu'il reste malgré tout profondément humain à travers l'amour sincère qu'il porte à sa femme, ses efforts pour sortir de l'alcool, selon l'adage mis en exergue sur la couverture : "Il n'y a pas de gens méchants, il n'y a que des gens malheureux". Ce roman m'a rappelé un autre personnage d'homme ordinaire qui se transforme en monstre par envie, jalousie, frustration dans un roman que j'avais beaucoup aimé "Des gens comme eux" de Samira Sédira, paru en 2020, inspiré de faits malheureusement réels, la tuerie du Grand-Bornand en 2003.
Primo-roman magistral, auteure à suivre.

Commenter  J’apprécie          112

« Il n'y a pas de gens méchants, il n'y a que des gens malheureux »

C'est ce qui fait office de maxime sur la couverture de ce roman. Je me garderai bien de valider cette maxime par les temps qui courent (Octobre 2023)

Ce roman noir est une radioscopie d'un pétage de plomb.

Dans un court prologue, nous découvrons un corps baignant dans son sang, au pied d'un immeuble d'une petite copropriété de la région parisienne.

Audrey Najar va nous faire remonter le temps, une dizaine de mois tout au plus, afin de nous faire comprendre le pourquoi du comment.

Hervé est un homme ordinaire dans un quotidien ordinaire. Depuis qu'il est retraité, il s'est un peu renfermé sur lui-même. Son univers est réduit à sa femme, son chien et le bistrot du coin qu'il fréquente un peu trop.
Au fil des chapitres très courts, on découvre ses problèmes, ses failles, ses fragilités, ses fractures. Hervé, il est comme tout le monde : il traîne ses casseroles. Chez certaines personnes, les casseroles peuvent être plus lourdes et/ou plus nombreuses. C'est un peu son cas, à Hervé.

Et puis voilà qu'arrivent de nouveaux voisins. Une gentille famille mixte, deux jolis enfants, un chien. de la vie, de la joie, un couple de cadres sympathiques, beaux, ouverts. Tout pour plaire !
Il ne fallait que cette goutte de joie et de jeunesse pour faire partir progressivement Hervé en vrille.

Dans ce roman noir très court, Audrey Najar nous décrit les mécanismes psychiques qui peuvent faire dégoupiller un être humain « ordinaire ». C'est une réussite.
Commenter  J’apprécie          102
Hervé est un homme ordinaire, un gentil retraité, un voisin banal. Un jour, de nouveaux voisins emménagent et Hervé les déteste. Mais à quel point ?

Coup de coeur ! Une ambiance noire qui monte au fur et à mesure. Des personnages émouvants et des thèmes forts et bien traités. Une descente aux enfers.
Je me suis attachée à ces personnages pourtant très éloignés de mon profil. Des thèmes qui ne me concernaient pas non plus mais qui m'ont beaucoup touchée. J'ai visualisé ce décor, j'étais moi aussi dans cette copropriété.

Sans oublier une écriture prenante, à la fois fluide et percutante, c'est exactement le style que j'aime, je n'arrêtais pas de me faire la réflexion.

En bref, j'ai dévoré ce court roman.
Attention, si vous aimez l'action ce livre ne sera peut-être pas pour vous. Mais si en revanche vous aimez quand une ambiance s'installe, quand la noirceur et la folie s'immiscent doucement mais sûrement, il risque vraiment de vous plaire…
Vous ne verrez plus vos voisins comme avant !

Ordinaire n'a clairement pas été un livre ordinaire pour moi. Je suivrai les prochaines sorties de l'autrice avec grand plaisir après ce coup de coeur.

#NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          90
Ce premier roman d'Audrey Najar n'est pas Ordinaire.
Une écriture rythmée, entraînante qui nous laisse difficilement l'occasion de poser le livre. On se familiarise facilement avec tous les habitants de la résidence et on s'attache à ces personnages hétéroclites. L'environnement est si bien décrit qu'il nous devient familier. Tous forment un cocon où règne un équilibre fragile que l'arrivée de nouveaux locataires met en péril. On ressent la promiscuité, la cohabitation, l'oppression. Et le drame présenté dès les premières lignes se précise à nous.
Une immersion dans la vie ordinaire d'un sexagénaire percutante. Roman sombre accès sur une ambiance plus que sur l'action mais qui nous tient en haleine et plaira au plus grand nombre. À découvrir !
Commenter  J’apprécie          80
Ordinaire est le premier roman d'Audrey Najar. J'ai vu passer quelques critiques enthousiastes, ce qui fait que lorsque j'ai eu la possibilité de le lire grâce à NetGalley et aux Éditions du Masque, j'ai mis de côté mes préjugés vis-à-vis des romans noirs français et j'ai commencé ce titre.

Quand je parle de préjugés vis-à-vis des romans noirs français, c'est que j'aime pas ça. A quelques exceptions – en gros Amélie Antoine – je n'aime pas l'ambiance, la violence, les couleurs. Je ne sais pas si ça vous fait ça aussi, mais lorsque je lis, des couleurs s'imposent dans ma tête. Par exemple, les romans allemands sont gris, comme si l'histoire se passait au crépuscule, dans la brume. Si je vois du gris, à chaque fois que je vérifie la nationalité de l'auteur, il est Allemand. Je ne sais pas si cela fait ça à tout le monde, je n'ai jamais songé à poser la question à d'autres lecteurs. Est-ce que ça vous fait ça à vous ?

Et bien, les romans noirs français me renvoient une ambiance aux couleurs noires et jaunes, comme la couverture du roman d'Audrey Najar. Et je n'aime pas les images que ces romans me renvoient. Globalement, je n'ai pas non plus lu de policiers français qui m'ont vraiment, vraiment embarquée. Et pour les thrillers, c'est pareil – sauf Amélie Antoine en gros. Mais ce que j'aime bien, ce sont les enquêtes policières légères et drôles françaises – je pense à Sophie Henrionnet, Frédéric Lenormand, Elisabeth Segard, Sophie Hénaff, Andrea H. Japp… Mais il ne faut pas que ce soit complètement loufoque, absurde, car là ça me mets ma à l'aise et je ne rentre pas dans l'histoire.

Bref, mes chances d'aimer Ordinaire étaient assez minces, mais comme il y a toujours quelques exceptions et que les avis étaient enthousiastes, j'étais assez enthousiaste moi aussi et curieuse de découvrir cette histoire et notamment la fin qui selon les avis était bluffante. Et moi, j'aime bien les fins bluffantes.

Hervé est retraité. Il s'emmerde. Il se balade avec son chien, se rend au bistrot, boit une ou un peu plus de bières sur un banc au milieu des immeubles de la copro. Et puis un couple s'installe au-dessus de chez eux. Ses nouveaux voisins sont beaux, riches, jeunes et ils organisent des fêtes avec les voisins pour faire connaissance. Sa femme les aime bien, lui les hait immédiatement. La jovialité ? de l'arrogance ? Des cadeaux ? du mépris pour les pauvres comme lui et sa femme. Et lorsque le président de la copro quitte sa fonction, le voisin se présente face à lui, Hervé. On voit évidemment la fin arriver. Elle est inévitable.

Je n'ai pas aimé Hervé, cet alcoolo envieux et ça n'a pas été très agréable de l'accompagner durant un peu plus de 200 pages. Et concernant la fin, honnêtement, je ne vois pas ce qu'elle a d'extraordinaire, on la devine dès les premiers chapitres. Et je l'ai atteinte avec soulagement.

Néanmoins, mon avis très tranché découle du fait que je suis a priori hermétique aux romans noirs français et Ordinaire ne fait pas exception. Dommage. Ceci-dit, cela va faciliter mes choix de lectures, il va falloir que j'arrête les polars français et puis c'est tout (je vais peut-être faire un peu de tri dans ma Pile à lire).


Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
Commenter  J’apprécie          60
Qu'on se le dise, au début, j'étais plutôt sceptique. Une plume poétique et des mots percutants face à une histoire des plus ordinaire. Où allait me mener l'autrice ?

Au fil des pages, l'histoire est devenue intrigante. Les pensées les plus sobres et sombres d'Hervé m'ont happé au point de ne plus pouvoir lâcher ce roman avant d'en connaître la fin.

« Ordinaire » c'est une de ces histoires qui sont référencées dans les faits divers.
C'est un roman fort, puissant, criant de vérité.
Commenter  J’apprécie          60

Le premier roman d'Audrey Najar, « ordinaire » résume parfaitement le quotidien d'un être humain. A tout moment sa vie peut basculer, à tout moment il peut être malheureux et perdu.

Mais à quel moment l'homme sombre t'il dans la noirceur ? Qu'est-ce qui fait basculer un être humain dans la haine ?

Ce roman est profondément humain, réaliste. La phrase sur la 1ère de couverture évoque tout à fait l'ambiance laquelle ce roman nous plonge. C'est vrai les être humain sont-ils méchants ou malheureux ?

Nous sommes parfois si proche de sombrer, si jaloux des autres, si anxieux que la vie nous offre pas mieux. Alors on pourrait penser « pourquoi eux ? Pourquoi pas nous ? » Audrey développe vraiment ce côté psychologique avec ces personnages, âgées et en souffrances.

Ordinaire est un roman réussi qui développe vraiment la conscience humaine dans notre société d'aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          60



Lecteurs (357) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2900 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}