Fâché de cette manifestation par trop gaulliste, le gouvernement tente alors d'organiser à Compiègne un rassemblement du souvenir, du 15 au 18 aout 1946. Mais le monument commémoratif érigé à cette occasion confond dans un même hommage les prisonniers des deux guerres mondiales, les déportés raciaux et politiques, les travailleurs partis en Allemagne, dont tous n'ont pas été requis de force par les services du travail obligatoire STO... Les survivants de l'univers concentrationnaire, juif ou pas, vont très vite tombés dans l'oubli, qui caractérise la période suivante 1954-1971, et en particulier dans les années 1960. Dès la fin de l'occupation, certains signes montraient une tendance à gommer le souvenir de la guerre franco-française: le 7 juillet 1946, était inauguré un monument élevé en hommage à Georges Mandel, exécuté par la milice française. Or l'inscription du fronton: En ce lieu, Georges Mandel est mort assassiné par les ennemis de la France, le 7 juillet 1944.
On y décèle une remarquable ambiguïté faîte par omission...La guerre civile de l'an quarante, elle même écho des luttes fratricides antérieures, en particulier l'affaire Dreyfus, disparaîtra des représentations dominantes au profit d'un consensus abstrait.
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