Je ne suis pas très bon public pour les anthologies et je trouve celle-ci un peu difficile pour une première lecture sur le sujet de l'urbanisme, malgré une présentation des textes intéressante et agréable en début de livre.
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Nos lectrices nous pardonneront de nous arrêter un moment pour chercher quelle pouvait être la pensée qui se dérobait sous ces paroles énigmatiques de l'archidiacre : Ceci tuera cela. Le livre tuera l’édifice.
A notre sens, cette pensée avait deux faces. C’était d’abord une pensée de prêtre. C’était l’effroi du sacerdoce devant un agent nouveau, l’imprimerie. Mais sous cette pensée, la première et la plus simple sans doute, il y en avait à notre avis une autre, plus neuve. C’était le pressentiment que la pensée humaine en changeant de forme allait changer de mode d’expression, que l’idée capitale de chaque génération ne s’écrirait plus avec la même matière et de la même façon, que le livre de pierre, si solide et si durable, allait faire place au livre de papier, plus solide et plus durable encore. Sous ce rapport, la vague formule de l’archidiacre avait un second sens; elle signifiait qu’un art allait détrôner un autre art. Elle voulait dire : l'imprimerie tuera l’architecture.
[citation de Victor Hugo, Notre Dame de Paris]
Et d'abord, le plan de la ville est essentiellement simple et régulier, de manière à pouvoir se prêter à tous les développements. Les rues, croisées à angle droit, sont tracées à distances égales, de largeur uniforme, plantées d'arbres et désignées de numéro d'ordre.
[citation de Jules Verne, les 500 millions de la Begum]
Nous cheminons pendant un certain temps et nous remarquons des différences entre l’art de l'ingénieur sur terre et celui d’Utopie. Les rails, les trains sur routes, les conduits souterrains, le tunnel d' Umerloch sont de belles choses. La machinerie, les voies, les quais, les tranchées, les ponts de fer, toutes les inventions de l'ingénieur ne doivent pas forcément être laides. La laideur est à la mesure de l’imperfection : un objet de fabrication humaine est laid dans la plupart des cas, proportionnellement à la pauvreté de la pensée qui l’a construit; il est laid ou beau, plus ou moins, selon que le constructeur a plus ou moins saisi le besoin auquel il répond.
Mais, en Utopie, un homme qui entreprend l'établissement d’une ligne de chemin de fer est un homme cultivé; de même qu'un bon écrivain ou un artiste, il s’efforcera d’atteindre la simplicité de la perfection. Les traverses, les rails, les accessoires, prendront cette grâce, cette harmonie que la Nature, ce grand ingénieur, donne aux tiges et aux feuilles de ses plantes, aux articulations et aux gestes de ses animaux. Juger cet homme comme le contraire d’un artiste, déclarer artiste quiconque façonne des objets avec ses pouces, et brute quiconque se sert d’une machine, ce n’est là qu’une phase passagère de la stupidité humaine.
[H. G. Wells, Une Utopie Moderne]
Cette question de la propreté individuelle et collective est du reste la préoccupation capitale des fondateurs de France-ville. [citation de Jules Verne, les 500 millions de la Begum]
C'est sur la planche à dessin, à la manière d'un tableau, que l'urbaniste « compose » sa future cité. Conformément aux principes du cubisme, et davantage encore à ceux du purisme et du Stijl, il élimine tout détail anecdotique au profit de formes simples, dépouillées, où l'œil ne puisse achopper à aucune particularité; il s'agit en quelque sorte de construire le cadre a priori de tout comportement social possible.
Les monuments
historiques ; 1
Indicatif
annonce de l'émission les monuments
historiques, 1ère partie
- à 1'55 : citation de
Maurice BARRES (0'15)
- à 2'55 :
Françoise CHOAY, historienne, le concept de
patrimoinehistorique depuis le 16ème siècle avec le début d'une
passion pour les antiquités encore existantes; la naissance de notion de conservation à la
révolution française avec la nationalisation des biens du...