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«  Tout reste bloqué dans mon corps . Et l'écriture représente l'unique chance de libérer tout ça. »
«  Quand on a vingt ans et des poussières , les mises en garde sont autant de mouches qu'on chasse d'un revers de main …. »
«  Ce qui signifie peut- être que cette dysthymie ( dépression ) n'est qu'un tunnel qu'il faut traverser » .
Voici trois extraits de ce gros livre : 467 pages presque lu d'une traite grâce à une amie italienne qui m'a fait découvrir cet écrivain , j'en suis à ma troisième découverte .
Un bonheur !
Mais alors quel conteur fascinant !
Un écrivain israélien à succès , peu importe que ce soit le double de l'auteur ou pas , accepte de répondre aux questions d'internautes sur ses livres .

Chaque interrogation l'amène à s'ouvrir avec sincérité , humour, intelligence. ,Il répond avec honnêteté à toutes les questions , le roman est construit avec un soin particulier ,révélant avec une finesse psychologique remarquable le quotidien d'un écrivain avec ses doutes , ses fantasmes , d'une façon décontractée , parfois jubilatoire .
Est - ce qu'il nous mène en bateau ou se dévoile t- il ? .

Même si ses réponses n'étaient pas d'une sincérité absolue , leur qualité , leur richesse est telle qu'elle suscitent chez le lecteur nombre de réflexions et de questions riches, foisonnantes , intéressantes à propos d'Israël.

«  Chez moi, il y avait des obstacles , des conflits, des protagonistes plus complexes » .
Ce colporteur «  de récits » comme il l'affirme s'impose malgré tout des lignes rouges » .
Il analyse avec sensibilité , recul , ses rapports avec son épouse Dikla , qui désire le quitter , mentionne son grand - Père, le troisième premier ministre israélien, ses angoisses et sa douleur en ce qui concerne son meilleur ami depuis toujours: Ari ,hospitalisé, atteint d'un cancer incurable .

Il dresse de manière franche ou décalée un tableau remarquable de la société israélienne en citant «  Amos OZ » d'ailleurs , de politique , de désir , d'amitié , d'amour , des difficultés d'Israël , de la montée inquiétante des populismes , de la question palestinienne brûlante ,de ses rapports avec ses enfants .
C'est un abonné des tournées internationales pour ses livres,
Au fond , c'est l'histoire d'un héros pessimiste , dont les certitudes vacillent très lentement mais sûrement .
En tissant la toile de sa propre histoire , il va et vient dans le temps , en dévoilant progressivement les instants décisifs .

L'écriture est fluide, sensible, on ne s'ennuie pas une seconde .

Pétri de second degré et d'autodérision, c'est un texte littéraire brillant , formidablement humain ,à la fois intime et universel , touchant à toutes les questions essentielles .
Chacun de ses livres est surprenant , je trouve—-:un intellectuel qui se pose des questions, ce n'est pas si courant —-et en pose à ses lecteurs.
Abouti . Magnifique !
Merci Idil , une fois de plus .


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Un écrivain se soumet aux questions des internautes et en profite pour revenir sur les faits saillants de sa vie , de celle de son pays , Israël.

Petite déception pour moi que ce livre , que j'ai trouvé très long malgré des passages savoureux , notamment ceux inhérents au conflit israélo palestinien et routes les conséquences humaines qui en découlent.

Certes , l'exercice de style est brillant, le style fort agréable mais il m'a manqué la flamme du récit, peut être la continuité de l'histoire et sans doute un peu de concentration pour pleinement apprécier ce livre.
Alors bien sur , on s'attache à cet écrivain , ses doutes , ses erreurs , sa vie familiale faite de hauts et de bas . Mais sans plus pour moi.
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Dans ce texte structuré comme une interview, un écrivain fait le bilan de sa vie publique et privée sous la forme d'un vagabondage entre présent et passé. Très vite ce qui était censé être une interview, simple mais approfondie, devient une histoire en soi. Une histoire d'amour(s) qui évolue vers un examen de conscience alors que chaque révélation mène à la suivante.
Le récit marche en permanence sur une mince ligne séparant vérité et mensonge, mais peu importe. L'essentiel est de jouer le jeu proposé par Nevo en se laissant captiver par ses vrais mensonges pour apprécier le portrait émouvant d'un homme à la dérive, sensible et amoureux, fictivement réel ou réellement fictif.
Jusqu'à présent je n'avais jamais été tout à fait séduite par cet auteur mais avec cette pseudo-interview, il m'a éblouie. Gros coup de ♡ vrai de vrai !
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L'écrivain israélien Eshkol Nevo, auteur de cinq romans,dont un d'entre eux, "Trois étages" a été adapté par Nanni Moretti- au cinéma - et on devrait le retrouver en 2021 lors du prochain festival de cannes si tout va bien- prend un angle assez original pour son sixième roman.

L'écrivain israélien Eshkol Nevo prétend répondre à toutes les questions posées par ses lecteurs internautes.Cette "interview" n'est qu'un prétexte pour raconter la vie tourmentée d'un écrivain qu'on imagine proche de l'auteur, lui permettant d'aborder des thèmatiques comme la création littéraire , ses relations de couple, la politique.

Résultat des courses : 480 pages sous la forme d'un vrai-faux entretien avec un faux-vrai écrivain célèbre pour répondre aux interrogations d'une armée anonyme d'internautes.

Un roman proche de l'autofiction, on se demande souvent où est le vrai ou est le faux et cela apporte pas mal de dimension ludique à l'éxercie.

Dans la dernière interview, il y a aussi beaucoup de finesse et une pincée d'humour pour un ensemble qui nous émeut et nous pousse à la réflexion sur notre propre vie; l'essence même d'un acte créatif, non?
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le nouveau roman d'Eshkol Nevo est une pépite littéraire. Rien d'étonnant pour ceux qui suivent l'écrivain israélien depuis ses débuts mais La dernière interview se démarque de ses livres précédents par l'originalité de son point de départ. Tout au long de l'ouvrage, le narrateur répond aux questions d'internautes, lesquelles se révèlent plutôt attendues et banales. Mais cette "interview" n'est qu'un prétexte pour raconter la vie agitée d'un écrivain en proie à une athymie (entre l'apathie et la dépression) alors que son meilleur ami lutte contre le cancer, que son couple bat de l'aile et que ses enfants lui causent bien des tourments. C'est le bon moment pour une auto-analyse qui surfe avec agilité entre présent morose et souvenirs du passé (un voyage initiatique en Amérique du Sud, les moments-clés de sa relation avec sa compagne, son évolution comme auteur, etc.). Tout lecteur se posera évidemment la grande question : cet écrivain est-il Eshkol Nevo, oui ou non ? La réponse est : peut-être, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout. Certes, il est question du grand-père de Nevo qui a bien été un homme d'État ; certes, la virée en Amérique Latine est réelle, etc. Mais bon, l'auteur de la dernière interview est très habile à maquiller la fiction en vérité et inversement, alors ... Qu'importe, le livre est magnifique, slalomant avec style et fluidité au milieu des flashbacks et traitant d'un nombre incalculable de sujets avec aisance et élégance : l'amitié, l'amour, la politique, le statut d'écrivain, la mort ... C'est le genre de bouquin que l'on peut lire d'une traite comme un polar psychologique ou plus lentement, pour le plaisir de le retrouver et d'en savourer la progression. le narrateur passe par tous les états et le lecteur itou : du rire aux larmes, pour reprendre un bon vieux cliché. Nevo est par exemple passionnant quand il évoque la façon dont un écrivain se nourrit des événements de sa propre vie et vampirise celle de ses proches pour alimenter ses livres, au risque de se fâcher durablement avec eux. Quant aux dialogues du roman, ils sont éblouissants et d'une incroyable drôlerie (la conversation avec le psychologue au sujet du plus jeune fils de l'auteur), se transformant en psychodrame hilarant. Est-ce le meilleur livre d'Eshkol Nevo ? Difficile à dire, tellement il a placé la barre très haut, sans jamais décevoir. Son plus personnel, alors ? Oui, sans doute, et le plus cathartique, quoique avec lui, rien n'est jamais sûr et c'est bien pour ce jeu entre fiction et réalité que La dernière interview est aussi réussi. Vivement la suite (un recueil de nouvelles ?) avec aussi la perspective de voir bientôt au cinéma l'adaptation de Trois étages par Nanni Moretti.

Un grand merci à Babelio et à la maison Gallimard pour m'avoir offert cette lecture en avant-première.


Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Un écrivain israélien à succès répond à des questions sous la forme d'une interview imaginaire. Il se confie sur ses relations compliquées avec ses enfants, sa vie conjugale et ses inquiétudes au sujet de son meilleur ami Ari, atteint d'un cancer.Eshkol Nevo relate des faits de sa vie d'homme, il nous fait part de ses déboires familiaux.
Questions et réponses. Ces dernières peuvent être très courtes, quelques mots, ou très longues , émaillées de digressions et d'anecdotes, parfois surprenantes, souvent drôles, parfois tristes mais toujours chargées d'émotion. On ressent une véritable empathie avec le narrateur dans son angoisse et son désespoir de voir sa femme et ses enfants lui échapper.
Cet écrivain israélien a aussi le courage dans son livre de dénoncer les conditions de vie indignes des Palestiniens.
Un livre passionnant, très lucide et souvent bouleversant.
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Un écrivain Israélien répond à une interview d'internautes qui nous permet le découvrir au travers des réponses qu'il fournit. Il nous dévoile tous les aspects de sa vie, ses interrogations, ses doutes, sa difficulté à assumer son métier d'écrivain, en particulier vis à vis de sa femme Dikla et de sa fille aînée Shira. L'obsession de la dégradation progressive de son couple est prégnante dans sa narration et son épouse qui a d'abord apprécié son métier le lui reproche bientôt. Les frontières entre les évènements de sa vie et le contenu de ses livres sont floues, il n'hésite pas à y mettre du vécu personnel de nature à froisser Shira au point qu'elle quitte à 16 ans le domicile de ses parents. Ses talents d ‘écrivain le conduisent à accepter de devenir la plume des discours de « Yoram Sirkin », un politique fabriqué par une communication astucieuse qui se révèlera rapidement un être corrompu peu sympathique et dans lequel, on peut reconnaître un « Netanyaou ». L'amitié, l'amour, la compassion pour le peuple palestinien, l' humanisme, les anecdotes truculentes, irriguent ce roman et lui confère une grande profondeur.
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Un écrivain israélien à succès a accepté de répondre aux questions d'internautes sur ses romans. Chaque question l'amène à réfléchir sur sa vie, sur son couple, sur ses relations compliquées avec ses enfants, ou encore sur le cas de son ami atteint d'un cancer.

Eshkol Nevo revient avec un roman mi-autobiographique, mi-fiction combinant l'intime, comme le social ou le politique.

Ne connaissant absolument pas l'auteur, je me suis plongé dans cette interview qui retrace une vie, où l'on peut apprendre que le narrateur est atteint de dysrythmie (un trouble du rythme cardiaque), que sa femme veut le quitter… Une vie qui tombe en ruine, et ce questionnaire lui permet d'en parcourir les méandres.

Une interview qui devient un véritable récit, avec comme fondement la question de la vérité. Car la vérité, est-ce vraiment ce qui s'est produit ? Est-ce des faits avérés ? Ou l'intervalle entre ce qui est arrivé, ce qui aurait pu arriver ou ce que nous redoutons ? le narrateur s'interroge sur cette vérité littéraire car le besoin de transformer la réalité en fiction est forte.

Un narrateur qui aime la terre d'Israël, qu'on ressent à travers les lignes, les mots, même si ce narrateur est un narrateur voyageur, il n'oublie jamais ses origines, sa ville, son pays.

« La dernière interview » est le récit d'un écrivain. Et l'écrivain est un personnage préoccupé, hypersensible, attentif aux injustices. L'écrivain a besoin de l'écriture pour se libérer.

Une très belle découverte, qu'il en soit de l'auteur comme du roman à la fois simple mais bourré de questionnement. Une plume vivante et sensible, un récit entraînant. Eshkol Nevo embarque son lecteur dans cette dernière interview qui met en lumière des moments tout simplement ordinaires de la vie d'un homme.
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Quand j'étais étudiante à la fac, il y avait dans notre entourage quelques garçons qui geignaient en permanence. Ils se lamentaient de lire toute la journée des romans tchèques au lieu de travailler leur thèse, ils tombaient amoureux de femmes mariées, ou encore larmoyaient par avance à l'idée de quitter le cocon des études. Plus ils gémissaient sur leur sort, plus nous devenions indifférents à celui-ci, tant ils nous avaient habitués à la fatalité qui pesait sur eux. Ils n'étaient d'aucune utilité à eux-mêmes ou aux autres, comme enfermés dans un bocal où ils gesticulaient sans fin. Pourtant nous les aimions pour cette capacité à tourner autour de leur nombril qui nous dissuadait de faire de même. L'écrivain d'Eshkol Nevo aurait d'emblée fait partie de ces désespérés de leur condition. Dépressif, inquiet de n'occuper qu'une place d'imposteur dans la littérature, velléitaire, pénible à lui-même et aux siens, il s'épuise à tourner en rond. Il rejoint le choeur des grands mâles geignards, doubles ectoplasmiques de Philip Roth, de Jim Harrison, Jonathan Franzen ou encore Thomas McGuane.
Comment ne pas l'aimer, ce narrateur embarqué dans une existence ordinaire, chahuté par des vents contraires, soumis aux aléas de l'amour et de l'amitié et qui rame en permanence ? Ce qu'il raconte c'est aussi notre vie qui n'est jamais celle que l'on aurait rêvée, mais que nous avons acceptée avec ses errements et notre impuissance à en changer. Nevo, avec une feinte désinvolture, nous tire par un bout de la veste et nous souffle : ce type rincé par le quotidien, hein, c'est pas un peu toi ? Bien sûr, il faut l'admettre. Son écrivain qui pactise avec ses petites tromperies, énumère ses frustrations, fait le décompte méticuleux de ses erreurs, c'est chacun de nous. Il s'abandonne à l'exercice avec une tendresse désarmante et un désarroi qui nous fait penser : « Arrête, ce n'est pas si grave que ça. »
Cette dernière interview est une revue de détail des années enfuies et le narrateur nous amène à faire notre propre décompte dans une communion inattendue. Nevo veut être vrai, répondre en toute sincérité sur ce qui le constitue – son couple, sa famille, ses amis – comme sur ce qui nourrit son travail d'écrivain ingérant et recréant à l'infini ses expériences et celles des autres. La politique ? Elle est forcément dans le champ ; il s'efforce d'apporter à ses convictions les nuances qui font défaut aux discours. Dans une société israélienne en tension permanente, partagée sur le sort des colonies juives, où est la juste place d'un écrit parfois censuré par ses compatriotes, et parfois exhibé comme preuve d'une trahison ?
L'oeuvre est forte sans besoin de grandiloquence. La littérature est au coin de chaque page ; servie avec humilité, elle atteint une dimension universelle.
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Deuxième roman que je lis de cet auteur israélien.
La forme est originale car le récit n'est pas linéaire. Il s'agit d'un écrivain de 40-50 ans qui, n'arrivant plus à écrire, décide de répondre à des questions d'internautes sur son métier, sa vie. Il se soumet à ce questionnaire avec sincérité et c'est l'occasion pour lui d'aborder son métier, des anecdotes, ses sources d'inspiration. Par ailleurs, au détour d'une question, il sera amené à se livrer sur sa vie privée : sa femme qui se lasse de lui, sa fille qui a choisi de partir en internat, son meilleur ami Ari qui se meurt d'un cancer.
Un sujet intéressant car peu de porosité entre la vie de l'auteur et ses romans. Où est la vérité où commence la fiction ? A t'on le droit de se servir de la vie de ses proches dans ses romans ?
Dans quelle mesure le narrateur de ce roman est il proche de l'auteur lui-même ? de plus, l'auteur parle beaucoup de son pays, de la politique, ce qui est enrichissant également.
Touchant, mais j'avoue un peu lent, presqu' ennuyeux par moment et pour moi cela manque de légèreté et d'humour.
Mais c'est juste mon avis !
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