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Julie Senghor (Traducteur)
EAN : 9782708705043
257 pages
Editions Présence Africaine (11/07/2000)
3.33/5   9 notes
Résumé :
Roman émouvant, qui touche parfois au sublime de la simplicité élémentaire, sur les Kikuyu en voie de transition. Waiyaki estime la force de ses aïeux et le nouvel enseignement des missionnaires, ce qui le fait condamner par chacune des deux factions pour les relations qu'il entretient avec le groupe adverse. Il affronte le destin de ceux qui sont en avance sur leur temps.
On trouve cette rareté: une histoire d'amour presque muette qui évite la pseudo-nobless... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ngugi wa Thiong'o. Un nom qui m'était totalement inconnu il y a un an et qui a commencé à faire son bout de chemin quand on le considérait comme un des possibles récipiendaires du prix Nobel de littérature. On connaît la suite, il ne l'a pas (encore) obtenu. Originaire d'Afrique de l'est, du Kenya plus précisément, cet écrivain vit maintenant aux Etats-Unis. Son oeuvre n'est pas particulièrement populaire auprès du lectorat francophone donc il est « normal » que vous n'en ayez pas entendu parler.

Une de ses oeuvres principales est La rivière de vie. L'intrigue se déroule dans un siècle passé et dans son pays natal, entre deux collines (Kameno et Makuyu) et, au centre, une vallée où coule une rivière. Malheureusement… Deux collines, deux rivalités.

À cette époque pas trop lointaine, les missionnaires et la civilisation européenne perçaient de mille façons et les conséquences étaient encore imprévisibles. Waiyaki, sans tourner complètement le dos aux traditions ancestrales, se tourne vers ce qu'il croit être le progrès et l'avenir. Il accueille les missionnaires, leur permet d'ouvrir une école dans laquelle plusieurs jeunes apprennent la nouvelle langue et bon nombre de choses qui semblent inutiles aux habitantsa des vallées.

Mais tout n'est pas parfait. La propre fille de Waiyaki reste attachée aux traditions et demande (en secret) à se faire exciser. Elle tient à tout prix à vivre de rite de passage, à devenir une femme accomplie. Malheureusement, cela la perdra. Plusieurs autres conflits semblables émergent.

En fin de compte, Ngugi wa Thiong'o nous présente un combat entre tradition et modernité ne servira que de prétexte pour les habitants des deux collines à manifester leurs rivalités et à jouer de la politique, malgré toutes les bonnes intentions du missionnaire Jonathan. de nos jours, il est de bon temps de critiquer la colonisation et ses ravages sur les Africains mais il ne faut pas oublier qu'elle a profité autant à ces derniers. du moins à quelques uns et pas plus pour de bonnes raisons…

Je connais peu l'Afrique de l'Est, le Kenya, et encore moins (pour ne pas dire rien) à la littérature de ce pays. Je ne pense pas que ce bouquin m'a plus aidé à m'y retrouver, je n'ai pas compris la spécificité kényane. Sans vouloir vexer qui que ce soit, La rivière de vie aurait tout aussi bien se passer au Congo qu'en Côte d'Ivoire ou au Mozambique. Au final, on peut se demander si tout cela n'était qu'une guerre de clans comme il y en a eu tant sur ce continent, en y ajoutant une petite histoire d'amour.

Pour ce qui est du style de l'auteur, je l'ai trouvé plutôt ordinaire. J'ai même été un peu surpris de ne pas y retrouver cette poésie ou cette « oralité » que j'ai remarquées chez plusieurs autres de ce coin du monde. Dans l'ensemble, c'était une lecture assez facile même si je mélangeais quelques noms (certains sont similaires, empruntent les mêmes consonnes). C'est que l'histoire est assez linéaire, les agendas de tous les personnages sont assez clairs, il n'y a pas de zones grises ni de retournements. Tout est là, sous nos yeux. En somme, je ne peux pas dire que j'ai éprouvé beaucoup de plaisir en lisant ce livre. Pour un sujet assez similaire, j'ai préféré Couleur ocre, de Zakes Mba, qui se déroule en Afrique du Sud.
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Roman émouvant sur la guerre des clans. Une histoire d'amour semblable à Roméo et Juliette à la sauce africaine.
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Lorsque l'arrivée assassine de l'homme blanc au Kenya divise un peuple retiré dans les montagnes, au bénéfice de l'envahisseur. Histoire d'un héros visionnaire, en avance sur son temps. D'un amour mis à mort par l'obscurantisme du repli sur soi, jusqu'à caricaturer sa propre richesse culturelle. Ecriture douce, perfusion d'humanité, éclaboussure de beauté, rivière de vie entre deux visions du monde sclérosées.
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Waiyaki, est un jeune homme qui serait doté de pouvoirs exceptionnels et qui serait donc destiné à accomplir de grandes choses pour son peuple. Mais il doit se former à l'école des blancs dans la ville voisine tout en faisant en sorte de maintenir les traditions de son peuple, peuple qui pratique notamment l'excision et la circoncision. Ces pratiques sont source de tensions entre les membres de la tribu attachés à leur coutumes et les membres que les blancs ont intégrer à leur vision du monde et qui ont mis en place une imposition sur les terres. Ils ne sont donc pas les bienvenus. 
Les deux groupes vont donc entretenir une certaine rivalité qui sera accentué lorsque Waiyaki, considéré comme le maître en raison de son désir de développer des écoles, va tomber amoureux  de Nyambura, la fille du chef du groupe pro-blancs. Jeune fille sur laquelle, le fils du chef du kiama, groupe pro traditions, avait des vues, générant ainsi de un fort sentiment de jalousie. Père et fils n'auront de cesse de faire chuter Waiyaki.

Ce très beau roman traite de la difficulté des communautés ancestrales à accepter l'évolution et qui voient en l'arrivée des blancs, et leurs concepts qu'ils ont tendance à imposer, un risque pour leurs coutumes. Cela pose donc la question de la suprématie du blanc quand il arrive quelque part mais aussi la question de l'évolution des traditions tout en maintenant ce qui fait ce qu'ils sont.

L'écriture de ce roman, malgré la violence de l'histoire, est très douce, très poétique que cela m'a été un réel plaisir de le lire... je ne peux que le recommander.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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Une guerre de clan, une guerre de l'amour...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les deux collines étaient allongées côte à côte. L'une s'appelait Kameno, l'autre Makuyu. Entre elles, il y avait la vallée. On l'appelait la vallée de la vie. Derrière Kameno et Makuyu s'étalaient sans ordre beaucoup d'autres vallées et d'autres collines. Elles étaient pareilles à de nombreux lions endormis qui ne s'éveillaient jamais. Elles dormaient simplement du grand et profond sommeil de leur Créateur.
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