AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B001C9FW7E
édition de la eRevue blanchee (30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
REF.06025.PARIS.EDITIONS DE LA REVUE BLANCHE.1899.COUVERTURE INSOLEE.INTERIEUR BON ETAT.231 PAGES.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Les chansons des trains et des garesVoir plus
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
ROMANCE DU GENDARME


Bon voyageur qui partez en voyage,
Vous demandez ce que je fais ici :
Si vous avez consigné vos bagages,
Sachez que, moi, j’ai ma consigne aussi ;
D’ailleurs, je vais vous conter mon histoire,
Et, quand je vous aurai tout révélé,
Certainement il vous sera notoire
Que j’aimerais beaucoup mieux m’en aller.
                       Ensemble :
Qu’il aimerait beaucoup mieux s’en aller.

J’avais, jadis, une épouse chérie,
Dont j’adorais l’esprit et les attraits :
Sait-on jamais, alors qu’on se marie,
Sait-on avant ce que sera après ?
En attendant, plein d’une douce ivresse,
Et confiant dans ses chastes serments,
Je l’entourais d’estime et de tendresse,
Avec mon cœur de soldat et d’amant.
                       Ensemble :
Avec son cœur de soldat et d’amant.

Chaque matin, elle allait, la parjure,
En cette gare, y vendre des journaux :
Peut-être bien les mauvaises lectures,
Presse maudite, auront causé mes maux !
Bref, un autre homme avait fait sa conquête,
Un soir, hélas ! je l’attendis en vain :
À mon chapeau préférant sa casquette,
Elle est partie avec un chef de train.
                       Ensemble :
Elle est partie avec un chef de train.

Et maintenant les besoins du service
Ces tristes lieux me forcent à revoir ;
Chaque wagon m’est un nouveau supplice,
Je viens pourtant, esclave du devoir.
Mais pour cacher le trouble de mon âme,
Pour échapper au spectacle odieux
Des compagnons du séducteur infâme,
Quand passe un train, je détourne les yeux.
                       Ensemble :
Quand le train passe il détourne les yeux.
Commenter  J’apprécie          30
LA LOCOMOTIVE REGARDE UNE VACHE EN PASSANT


Calme, immobile,
Dans le petit pré tranquille, au long de la ligne,
C’est une vache qui rumine.

Pour tant de vaches qui regardèrent
Passer des chemins de fer,
Il convient aussi qu’on le sache,
Il y a des locomotives qui regardent les vaches.

Et c’est avec des yeux d’envie,
Leurs gros yeux rouges,
Qu’elles contemplent les prairies,
Où, paresseuses, l’on se couche,
Et l’on flâne en se divertissant au vol des mouches...

Laisser monter en soi le vin de la paresse,
Suivant le mot
D’Arthur Rimbaud !...
Mais, quand on est locomotive, il faut
Qu’on parte, et reparte, et se presse.

(Car ce n’est pas à dix-huit, ni à seize,
C’est à dix-sept,
Qu’inéluctable est la correspondance de l’express
Avec le rapide Bordeaux-Cette.) —

Ah ! la préoccupation de l’horaire,
Quand il ferait si bon s’étendre
Sur l’herbe tendre,
Dans le pré vert !...

Mais il faut poursuivre la tâche,
En marche ! en marche !
Sans relâche...
Et c’est avec des soupirs de regret,
Que passe la locomotive au long des prés,
Où sont immobiles les vaches,

Et songe en regardant les veaux
Batifoler près de leur mère,
Songe à l’impossible chimère,
Et se détourne le cœur gros, —

Jouir en paix de la nature,
Avec une progéniture
De petits locomotiveaux...

p.4-5-6
Commenter  J’apprécie          50
L'ÂNE BLEU


C'est l'histoire d'un âne bleu
Qui était très malheureux :

Il avait mal aux oreilles,
Ça lui bourdonnait dedans,
Avec des douleurs pareilles
À quand on a mal aux dents.

Il s'en fit arracher une,
Il s'en fit arracher des ;
Mais quand il n'en eut plus une,
Comme il était embêté !

Les bourdons qui bourdonnèrent,
C'était les mots aigre-doux,
Les propos que les jaloux
Tiennent de loin, par derrière ;

S'être fait, par infortune,
Arracher toutes les dents ;
Contre ces vilaines gens
N'en pouvoir plus garder une...

Et c'est l'histoire de l'âne bleu,
Qui était si malheureux.

p.77-78

Commenter  J’apprécie          100
PRÉLUDE


      Ah ! comme ça va,
      Comme ça va donc vite,
      Comme ça va donc bien,
      En chemin de fer !...



Nous chanterons le P.-L.-M.
Et, de même,
L’Est,
L’Ouest,
Et le Midi ;
Et nous chanterons aussi,
— Si cela ne vous ennuie,
Honorable compagnie ! —
Nous chanterons encor
Du Nord,
Et de l’État, et d’Orléans, les Compagnies,

(Sans préjudice, bien entendu, de quelques mots
Pour les réseaux
Économiques et départementaux) ;

Car c’est le temps de prendre l’air
En des voyages circulaires :

C’est le temps des chemins de fer.

À la campagne, ou vers des plages, ou vers des thermes,
En d’autres termes
Ailleurs, ailleurs,
Nous allons, pâles voyageurs,
Quérir la santé, la fraîcheur,
Le repos, et le lait des fermes :

Le mouvement est dans les gares,
Car
Le temps est d’aller autre part.

Et nous croyons bon qu’on écrive
Ces chants sur les locomotives
Qui nous mènent à travers champs,
Nous qui voulons calmer les peines,
En cherchant,
Pour la mettre à portée des gens,
Des pauvres inquiètes gens,
Qui s’agitent, qui se démènent,
Ou se promènent,

La poésie des choses quotidiennes.
Commenter  J’apprécie          40
     LES POULES EN VOYAGE


Les poules dans les trains menées,
Les poules sont fort étonnées,
Mais la nouveauté les ravit ;
Aucune d’elles ne se doute,
Toute
Aux curiosités de la route,
Que, si on les promène ainsi,
On les envoie, c’est pour les vendre,
À la ville vorace et gourmande,
Et friande
De leur chair délicate et tendre.

Il est bon de voir du pays :
— Vraiment, disent-elles, on gagne
À sortir un peu de chez soi,
Un esprit plus délié et moins étroit :
On ne peut pas rester toujours à la campagne. —

Et les poules admirent et s’amusent :
Pouvoir s’arrêter un moment (par quelle ruse ?)
Et aller, comme les moineaux,
Se percher, entre les poteaux,
Sur les fils télégraphiques,
Qui vont tantôt, c’est magnifique,
Si vite, si vite,
Tantôt en bas, tantôt en haut, —

Aller jouer, avec les moineaux, aux montagnes russes.

p.32-33
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : poésieVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}