- C’est moi, Maître, répondit-elle. il est fréquent que la fille qui doit passer la nuit à vos pieds fasse le ménage de votre chambre, la veille. Elle lave et nettoie, elle range. Ce n’est pas une journée complète de travail et elle y passe des heures pendant lesquelles elle n’a pratiquement qu’à attendre le maître. Elle se prépare. Elle fait des projets. Elle espère. Quand le maître arrive et qu’elle s’agenouille à ses pieds, elle est impatiente et inquiète, vulnérable et stimulée, tout à fait prête, physiquement et psychologiquement, pour la domination à laquelle elle devra se soumettre joyeusement. L’exécution des tâches serviles, cirer ses bottes par exemple, joue un rôle dans la préparation de la nuit. L’exécution de ces tâches lui démontre, irrémédiablement, au plus profond de sa beauté, quelle lui appartient réellement, et qu’il est véritablement son maître. Elle est donc tout à fait prête quand il lui montre les fourrures où elle devra exécuter magnifiquement sa tâche la plus délicieuse et la plus intime, sa tâche la plus importante, celle d’Esclave d’Amour.
- À genoux sur les dalles ! ordonnai-je.
Elle quitta la couche et s’agenouilla sur les dalles, devant moi. Elle s’agenouilla dans le sang du sleen.
- Position ! dis-je.
Rapidement, elle prit la position de l’Esclave de Plaisir. Elle s’assit sur les talons, les genoux écartés, les mains sur les cuisses, le dos droit, la tête levée. Elle était terrifiée. Je la regardai.
Je m’accroupis devant elle et la pris par les bras. J’étais couvert de sang de sleen.
- Maître ? demanda-t-elle.
Je la jetai sur le dos dans le sang du sleen. Je la tins de sorte qu’elle ne puisse pas bouger, puis la pénétrai.
Il est facile de distinguer les femmes qui connaissent bien leur condition de celles qui la connaissent mal. Lorsqu’une femme comprend véritablement qu’elle est une esclave et qu’il lui est impossible d’échapper à cela, lorsqu’elle le comprend vraiment, émotionnellement, catégoriquement, intellectuellement, physiologiquement, totalement, profondément, dans toutes les cellules de son beau corps, une transformation extraordinaire s’opère en elle. Elle comprend alors qu’elle est véritablement une esclave. Elle devient alors sauvage, libre, sensuelle, et ne se soucie pas qu’on se moque de sa condition misérable ou de ses appétits dévorants ; elle sait qu’elle sera ce qu’elle doit être ; elle n’a pas le choix ; c’est une esclave. Les femmes, dans leur cœur, ont envie de se soumettre ; c’est une nécessité chez l’esclave ; elle doit se soumettre ou mourir ; soumise, elle est passionnée jusqu’au tréfonds de son être ; elle vit alors pour l’amour et le service, liés à la volonté de son maître.
Le bon traitement d’une femme consiste, en partie, à la traiter comme on a envie; il y a des dispositions génétiques à la soumission dans toutes les cellules de son corps, fonctions de sélection naturelle et sexuelle. Par conséquent, ce qui serait considéré comme brutal et irrespectueux par un homme peut apparaître à la femme comme une dimension de sa nature, la preuve irréfutable de sa possession par lui, de la domination qu’il exerce sur elle, ce qui la fait frémir jusqu’au tréfonds d’elle-même parce que cela touche le sens biologique antique de sa féminité. Il se sert simplement d’elle pour son plaisir, parce qu’il en a envie. Il est le maître.
Il est agréable d'avoir, à ses pieds, une esclave enchaînée et nue.
"Toi, fille de la Terre, lui dis-je, tu es à présent à sur Gor, asservie. Sais-tu ce qui t'attend ?"
"Oui", murmura-t-elle. Ses lèvres effleurèrent l'intérieur de mes cuisses. "Tu es mon maître."
Je songeai aux beautés qu'elle allait découvrir, à la force vitale de ce monde libéré du joug des machines...
A tout ce qui allait irrésistiblement sombrer s'ils parvenaient à leurs fins, car d'étranges images apparaissaient dans le ciel, au-dessus de la banquise, à la tombée du jour. Ils sont revenus... Moi, Tarl Cabot, de la caste des guerriers, je sais qu'ils ne sont pas humains. Je sais aussi qu'ils recrutent leurs agents parmi les plus belles femmes de la Terre, et cette fille est belle.
"Prends-moi", souffla-t-elle.
Je tirai sur la chaîne et serrai son collier.
"Je ne reçois pas d'ordres", dis-je en la retournant.
Chez la femme, à mon avis, le sexe est une affaire plus compliquée que chez l’homme. si elle est correctement traitée, et, par correctement traitée, j’entends pas traitée avec courtoisie et gentillesse mais, plutôt, conformément à ce que désire sa nature, elle est encore plus intensément soumise à son pouvoir que l’homme. Le sexe, chez la femme, est une chose très subtile et profonde; elle est capable de plaisirs intenses et soutenus pouvant susciter la jalousie de tout organisme énergique. L’homme, bien entendu, peut se servir de ces plaisirs pour en faire sa prisonnière impuissante et son esclave. Peut-être est-ce pour cette raison que les femmes libres se prémunissent tellement contre eux. L’esclave, naturellement, ne peut pas se prémunir contre eux, car elle est à la merci de son maître, qui la traitera non comme elle le souhaite, mais exactement comme lui le souhaite.