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EAN : 9782234079311
181 pages
Stock (21/10/2015)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Et si, d'ici dix ans, un artiste, par exemple un cinéaste, devenait aussi marginal et anachronique qu'un maréchal-ferrant ?Et si les acteurs du monde culturel étaient en passe, non de disparaître tels les animaux de la préhistoire, mais pire : de rentrer dans le rang ? Absorbés par le marché ?Et si ce livre nous indiquait la voie à suivre : une autre écologie de la culture. Celle inspirée par l'agriculture rebelle et le geste fraternel des vignerons naturels. Ces ar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Récemment j'ai lu un ouvrage assez intriguant de Jonathan Nossiter, écrivain et cinéaste, connu surtout pour son documentaire Mondovino Insurrection culturelle, paru chez Stock en fin d'année dernière. Dans cet essai , coécrit avec Olivier Beuvelet, professeur en esthétique et sciences de l'art à Paris-III Sorbonne-Nouvelle,

Le cinéaste s'essaie un plaidoyer aux accents très personnels, une méditation sur le rapport entre la culture et l'agriculture, et j'ai surtout été interessé par les premiers chapitres de son livre, lorsqu'il parle surtout cinéma- après on va surtout parler de vin, ca me passionne moins et lorsqu'il prend pour contre exemple à sa démonstration l'oeuvre de Wim Wenders, un cinéaste qu'il admirait beaucoup dans sa jeunesse pour son intégrité artistique et politique, et qui selon lui, n'a pas cessé au fil des ans et des films de le décevoir, complètement happé par le système.

Pour Nossiter, si le point de bascule de ce déclin dans l'oeuvre de Wenders a commencé avec Paris Texas, pourtant palmé à Cannes, le film Jusqu'au bout du monde, son projet fleuve de road movie futuriste sorti en 1991 et qui a été un échec financier sans conséquent en était l'illustration la plus frappante.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce livre défend l'idée d'une culture revenue à ses sources premières, à une collaboration réussie entre le vigneron et sa terre. Nossiter, que l'on sait profondément attaché à ces questions depuis le documentaire emblématique « Mondo Vino », exprime ici d'un oeil critique les dérives, les errements de la culture avec un grand C, où ses acteurs auraient oublié - dans leurs recherches de faire un bon produit - l'importance intrinsèque de la remise en cause du système dans leur pratique.
Pourquoi une insurrection serait-elle culturelle ? Pour l'auteur, il s'agit de suivre la voie ouverte depuis des décennies par les producteurs de vin dits « nature ». En effet, ceux-ci ne se contentent plus de produire un vin à boire de supermarché mais ils défendent l'idée désormais d'un vin vivant, édifié sur un sol et un environnement respecté, y compris dans ses imperfections. Et même si cela heurte les lois hygiénistes de l'UE ou les diktats du marketing... En accomplissant ce geste, jusqu'à se mettre à dos la Justice, les vignerons remettent en cause leur métier et redonnent leurs lettres de noblesse, leur dignité au travail accompli, au partage, au respect de la terre et de l'homme, le bénéficiaire final de ce cycle vertueux.
Nossiter dresse ainsi un parallèle avec le monde de l'art et du cinéma en particulier qui ne se contente bien souvent que, de reproduire dans un système corrompu et dépassé, sans même chercher à le repenser. Un livre qui prend parti et a le mérite de s'attaquer à la paresse intellectuelle de l'artiste en lui préférant - bien moins mondain - le geste amoureux du vigneron qui, depuis son terroir, finit par refaire le monde. (Garance H.)
Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Préface de Jonathan Nossiter

Je me retrouve aujourd'hui, comme beaucoup d'artistes et d'artisans, dans un état de terreur devant mes enfants. J'ai construit ma vie autour de l'idée que le travail d'un cinéaste, comme celui d'un écrivain, d'un peintre, d'un journaliste, d'un professeur, d'un libraire- de tout acteur culturel qui travaille une matière avec ses mains et son esprit-, a une place essentielle dans la société. (...)

Né en 1961, j'ai grandi dans l'idée qu'une continuité culturelle me liait directement, malgré l'humilité de notre statut, à Homère, à la Bible, aux racines de ma culture. Aujourd'hui, en 2015, quand je regarde mes enfants, Capitu et Miranda, des jumelles de dix ans, et Noah, un garçon âgé de neuf ans, je me sens obligé d'envisager la possibilité que lorsqu'ils seront devenus adultes, l'activité de leur père- le travail de sa vie comme cinéaste-semblera aussi marginale, anachronique et anecdotique que celle d'un charretier, d'un rémouleur ou d'un maréchal-ferrant. (p. 9)
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Il contient souvent tous les défauts techniques dénoncés par les plus grands œnologues (ainsi que par les fonctionnaires de Bruxelles): acidité volatile (ça pique!), des tannins tactiles (ça grince!), des bactéries dignes d'un vrai camembert (ça pue!). Mais l'expérience de ses vins serait reconnaissable pour tous ceux qui ont un souvenir du plaisir palpitant d'un film d'auteur, de son auteur préféré, projeté en 35mm dans une salle de cinéma, avec le grain de la pellicule qui semble lécher l'écran, avec cette luminosité qui joue à cache-cache avec vos yeux jusque, au bon moment, l'écran explose dans une orgie de lumière.
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A l'origine, "cultura", en latin, c'est "le soin qu'on donne à la terre". Jusqu'au XVIIe siècle, le mot "culture" renvoyait exclusivement au travail de la terre. Sa racine, le verbe "colere", signifie "prendre soin de". C'est ce qu'a bien compris le lobby des industries phytosanitaires qui se sont cyniquement nommées Union des industries de la protections des plantes. Mais de qui et de quoi faudrait-il protéger les plantes sinon des industriels de la chimie eux-mêmes?
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Selon de multiples études, il faut cent pommes, aujourd'hui, pour arriver au niveau de vitamine C d'une pomme de 1950. Donc même si on produit quatre fois plus de pommes, argument principal de "la révolution verte", on perd vingt-cinq fois la valeur totale de la vitamine C !
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Le vin dit "conventionnel" n'est conventionnel que depuis les cinquante dernières années sur huit mille ans d'histoire. Ce nouveau produit est un vin complètement dénaturé, qui devrait s'appeler non pas vin, mais plus honnêtement "boisson alcoolisée à base de jus de raisin".
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Videos de Jonathan Nossiter (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jonathan Nossiter
Bande-annonce du film 'Résistance naturelle', de Jonathan Nossiter & Paula Prandini, avec Avec Stefano Bellotti, Elena Pantaleoni, Giovanna Tiezzi. Date de sortie : 18 juin 2014 (1h 25 min) - documentaire français-italien.
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