On lit pour découvrir une vision du monde.
Daniel. Un livre, c'est un détonateur qui sert à faire réagir les gens.
Depuis le temps que je suis en enfer, comment ne serais-je pas devenue démoniaque ? L'enfer, c'est le froid, et si vous saviez combien le froid s'est installé au fond de moi !
La formulation habituelle est : " Quel livre emmèneriez-vous sur une île déserte ? " Interrogation que j'ai toujours trouvée un peu stupide, car absurde.......
Mais, posée à l'envers, la question devient essentielle : " quels livres auriez-vous le moins de scrupules à détruire ? "
Vous l'avez entendu, Daniel : ce n'est pas vous qu'elle aime, c’est votre température.
... je suis un intellectuel, c'est-à-dire un être qui attend passionnément qu'on le contredise.
tout assistant considère son professeur comme un imbécile et le contraire est valable aussi
LE PROFESSEUR. Et puis merde ! C'est la guerre.
DANIEL. Alors ça, non ! C'est devenu votre tarte à la crème ! Quoi que l'on vous dise, vous rétorquez : "C'est la guerre." On vous reproche de brûler des chefs-d’œuvre, vous répondez : "C'est la guerre." On vous reproche d'encenser des romans de gare, vous répondez : "C'est la guerre." On vous reproche de séduire la fiancée de votre assistant, vous répondez : "C'est la guerre."
LE PROFESSEUR. Le fait est que c'est la guerre !
DANIEL. Et en quoi cela vous excuse-t-il ?
Que notre vie n'ait pas de valeur artistique, c'est très possible. Raison de plus pour que la littérature en ait une.
Vous réagissez comme les pauvres, vous placez votre honneur de manière à en être la victime.