Afin d'éviter de laisser certains de mes livres, en ma possession depuis plusieurs années, sombrer dans l'oubli, car enfouis au fin fond de ma PAL, sous d'autres plus récents, j'ai décidé de les faire revenir à la lumière. "
Pétronille" est le premier d'entre eux et comme toujours, je m'attendais à tout avec
Amélie Nothomb qui nous offre là une autobiographie "fictionnalisée".
Amélie aime le champagne mais ne peut en apprécier tout le nectar, toute la subtilité, toute la pétillance, seule. Elle cherche donc une compagne d'ivresse. Elle la trouve en la personne de la jeune
Pétronille, une de ses lectrices avec laquelle elle correspond, rencontrée lors d'une séance de dédicaces et qui écrit elle aussi. de 2001 à 2014, les deux femmes se verront épisodiquement et développeront une drôle d'amitié fondée sur l'écriture et le champagne.
"
Pétronille" est paru en 2014, c'est le 23ème roman de l'auteure et le 11ème en ce qui me concerne. Comme souvent,
Amélie Nothomb s'inspire de sa vie qu'elle transforme plus ou moins;
Pétronille, prénom improbable, ce qui est également sa marque de fabrique, existe ; il s'agit de
Stéphanie Hochet, auteure de nombreux romans dont les titres sont cités dans "
Pétronille" mais travestis ("
Moutarde douce", son premier roman en 2001, devient "Vinaigre de miel", "
Les infernales" se transforme en "Les Coriaces" pour ne citer que ces deux-là).
Même si
Pétronille est une personne réelle, on ne peut s'empêcher de se demander si
Pétronille et Amélie ne sont pas les deux faces d'une même personnalité; la première, fantasque, révolutionnaire, colérique, autoritaire, jouant avec la mort face à la deuxième plus calme, plus polie, plus conventionnelle, installée dans le confort. Se fondront-elles en une ou se combattront-elles?
Ce roman est empreint d'humour et d'ironie; je me suis régalée avec la description de sa rencontre avec la styliste
Vivienne Westwood, à laquelle elle ne fait pas de cadeau (rombière boulotte, rousseur fanée..... et le reste à l'avenant) ainsi qu'avec celle de sa première descente à skis. "
Pétronille" est moins déjanté que certains autres de ses livres, donc plus facile à apprécier en ce qui me concerne mais il n'en reste pas moins qu'il est à la limite d'un nombrilisme un peu agaçant : moi, ma vie, mon oeuvre.