Soif

Alors là... il fallait oser !

Amélie Nothomb s'attaque à un monument dans ce roman puisque "Soif" raconte l'histoire de la crucifixion de Jésus-Christ ; et le sujet est d'autant plus fort qu'elle a écrit ce roman à la première personne du singulier càd "je". Elle est donc entrée dans l'esprit du Christ lui-même et parle à sa place !

Nous sommes donc plongés dans les pensées de Jésus depuis sa condamnation par Ponce Pilate jusqu'à sa résurrection.

Le projet est ambitieux, le résultat est plutôt réussi. J'ai pris plaisir à lire cette histoire qui est la vision d'Amélie Nothomb. Mais soyons honnêtes, ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Pourquoi le titre "Soif" ? Parce qu'il existe un substantif pour désigner le fait d'être rassasié (la satiété), mais il n'existe pas d'équivalent pour désigner le fait d'étancher sa soif. Ce qui signifie, selon l'auteure qu'on ne l'atteint jamais complètement.
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Vous voulez revivre un bon chemin de croix pendant la semaine sainte qui va vous retomber sur le coin du carafon façon catho à l'ancienne et bien lisez maintenant et vous vous prendrez pour Jésus mourant de soif sous les coups des romains. Perso J'ai lâché l'affaire, mais à chacun sa petite croix...

Le contenu d'un roman de Amélie Nothomb est toujours un mystère par le peu d'information que laisse le résumé, et il me semble bien que c'est un côté de l'auteur qu'on apprécie, une de ses marques de fabrique !

Peu d'auteur aurait osé aborder l'un des plus important personnage de la religion de cette manière. Il n'est pas question là de remettre en question des croyances, où l'existence de Jésus dans la Bible mais plutôt d'imaginer les pensées de ce personnage de la veille à sa crucifixion jusqu'à son épiphanie.
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Cela pourra surprendre mais je connais fort mal l'univers d'Amélie Nothomb. Je suis donc assez neuve en ce qui concerne ses romans; Soif est un texte surprenant de par son sujet : faire parler le Christ, lui faire évoquer sa vie, joseph, Marie, ses miracles, ses disciples, sa condamnation, sa mort et sa résurrection tout en articulant le tout autour du thème de la soif. Il en résulte un texte fort bien écrit, souvent déroutant, parfois drôle et qui cultive avec brio le paradoxe. Chez moi, il en résulte aussi, cependant, une certaine perplexité. Trop de paradoxes et de propos brillants rendent cette approche du Christ, qui s'exprime ici à la première personne, un peu vaine parfois. C'est du moins mon ressenti.
Je suis restée admirative devant la langue d'Amélie Nothomb, belle, ciselée et précise; mais le propos, certainement audacieux, m'est resté un peu abscons...

Etant le 239ème à faire un commentaire sur ce livre, cela m'incite à apporter un regard un peu quelque peu différent de celui de mes camarades critiques.

Je dois dire que le concept du livre, à savoir faire vivre la Passion du Christ par le principal concerné, est intéressant. Malheureusement je trouve que le concept s'essouffle assez vite et a du mal à tenir la longueur bien que celle-ci soit assez courte. Amélie Nothomb a construit son roman de manière très méthodique. Le roman se déroule en apportant les réponses aux différentes questions que AN s'est posées : que pense-t-il de ceci ? que pense-t-il de cela ? (ceci ou cela étant l'amour, les apôtres, les miraculés, la souffrance physique, la foule,... et surtout la fin atroce que lui ont réservée les Romains et que Dieu n'a pas empêchée). C'est plaisant mais pas vraiment passionnant.

Mais surtout ce roman m'a donné l'impression que AN, probablement involontairement, ouvrait un sujet théologique, qui a été réglé il y a de ça bien longtemps et n'intéresse au fond plus grand monde. Il s'agit de la question de la nature du Christ : homme ou Dieu? Est-il distinct de Dieu le père ou est-il de la même nature? Le concile de Nicée (début IVème siècle) a tranché contre l'arianisme jugé hérétique : Jésus, fait homme, est de nature divine . Tel est la doctrine aujourd'hui. AN manifestement voit Jésus en homme et non en Dieu. J'imagine qu'elle ne se sent pas tout à fait à l'aise avec le dogme chrétien et essaie de reconstruire quelque chose d'un peu différent (l'Amélisme?) en repartant d'une situation historique très concrète, alors qu'il me semble que le christianisme s'est éloigné du concret et du littéral pour aller vers quelque chose de symbolique.

Soif constitue pour moi la première lecture d'une oeuvre d'Amelie Nothomb. Je peux dire que j'ai beaucoup aimé sa plume. Elle écrit de manière splendide et offre une vision. On vit ce qu'elle écrit. C'est une grande force.
Si je me suis laissée imprégner par les 90 premières pages de cet ouvrage qui en comporte 150 environ, ce fut plus laborieux pour la suite.
J'ai reçu ce livre et je ne l'aurais pas acheté de moi même. le thème n'étant pas ma tasse de thé : Jésus, dieu... Pourtant j'ai aimé la réflexion plus philosophique que religieuse d'Amelie Nothomb. Elle traite de l'incarnation, de l'humain, des relations avec beaucoup de justesse et des phrases qui m'ont souvent percutée. Je salue son style et son intelligence à ce propos. J'ai cependant moins aimé le parti pris de percevoir les miracles comme une réalité plutôt que des métaphores (mais c'est un choix de l'autrice qui se comprend à la lecture) ainsi que la troisième partie de l'ouvrage beaucoup plus abstraite à mon sens. Elle y livre une vision qui semble très personnelle de l'amour et de la mort mais qui ne m'a plus du tout "parlé". le passage de l'incarnation et l'analyse concrète de l'humanité à la desincarnation et l'analyse de la vie après la mort totalement abstraite et imaginée quoique plausible m'a laissée perplexe. Les 90 premières pages valaient pour moi quatre à cinq étoiles, mais la suite m'a fait décrocher et n'en mérite pas autant à mes yeux.

J'ai beaucoup souri en lisant ce roman. Quand je l'ai commencé, je ne savais pas de quoi il parlait. Donc ma découverte a été grande. Je savais que cette auteure avait écrit sur Jésus mais je ne savais pas que c'était Soif. Donc j'ai pas mal souri. J'ai trouvé cela assez osé décrire sur ce sujet, certaines réflexions m'ont beaucoup plu J'aurai aimé que ces dernières soient plus approfondies, les trouvant pertinentes, riches. Ce n'est pas un coup de coeur mais j'ai bien aimé ce côté décalé que je n'ai pas l'habitude de lire.

Il fallait oser ! Se mettre à la place de Jésus, le faire aimer et désirer, quel grave péché !

Dans ce roman, nous suivons Jésus, un être humain qui pourrait être tout à fait ordinaire s'il n'y avait pas cette "écorce", qui lui permet de réaliser des miracles. Or, quand il se retrouve crucifié, on se demande bien pourquoi il n'a pas utilisé ses "pouvoirs magiques" pour se sauver.

Amélie Nothomb a le don de mener à bout un raisonnement, et réfléchit d'une sorte qu'à chacun de ses livres, on se demande: « mais pourquoi je n'y avais pas pensé plus tôt ? Je n'avais jamais vu ça sous cet angle-là ».

Cependant, ses raisonnements sont quand même assez tordus, si bien que beaucoup de choses m'ont échappées. C'est le petit bémol de ce livre, que j'ai trouvé plus complexe comparé aux autres.

Pour conclure, je dirais qu'il est toujours bon de lire un roman d'Amélie Nothomb car même si vous n'aimez pas le scénario, vous apprenez toujours de nouveaux mots, le vocabulaire étant très riche. Et puis, ses livres ont l'avantage d'être courts !

Un sujet audacieux ! Se mettre à la place de Jésus dans le temps très court et très fort qui va de sa condamnation à sa résurrection. Donner le point de vue du fils de Dieu fait homme sur son propre parcours.
Etonnant, prenant, et de mon point de vue , l'auteure évite d'être iconoclaste. Elle est dans le respect de l'esprit de jésus et elle l'humanise d'une manière tout à fait extraordinaire.
Un livre à relire, qui recèle un nombre conséquent de petites phrases à méditer.
J'aime bien l'écriture d'Amélie Nothomb, faite de phrases simples et d'images.
c'est court, ça parait léger, ça ne l'est pas tant que ça!

Le Christ face à ses bourreaux, nous transmet ses réflexions. Je l'ai lu de façon très distraite. Un point de vue intéressant, une révision du parcours du Christ avant sa crucifixion. Quelques passages m'ont parus amusants et d'autres pertinents. J'ai eu le sentiment de lire un essai philosophique. Les questions sur la foi, la rancoeur des hommes sauvés par les miracles ne sont pas inintéressantes, voire tellement humaines. On en veut souvent à celui qui nous a sauvé. La question aurait pu être creusée. Quant à la soif ce besoin que le Christ, selon l'auteure, transforme en moment de jouissance en retardant l'instant où il va l'étancher, pourquoi pas. J'ai aimé L'après-mort, le bien-être du contact physique qu'il évoque dans les bras de sa mère. Cependant, je n'ai pas été emballée plus que ça par cette lecture.