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sur 15217 notes
« Si l'absurde ne te tue pas, il ne peut que te grandir », et dans le cas de l'auteure, une source facile pour son septième roman.
Que dire de cette lecture rapide, facile, un rien dérangeante mais néanmoins truffée d'humour, si ce n'est qu'elle n'a pas été pour moi aussi transcendante que celle de la « Métaphysique des tubes » !
Dans ce court roman, mais ceux d'Amélie le sont toujours, l'auteure, pour se plier à la mentalité nippone et à son code d'honneur, n'hésite pas à se rabaisser tout du long, et c'est perturbant. Dérangeant d'autant plus qu'étant née dans ce monde, elle en connaissait bien les règles.

Accepter un poste dans une grande entreprise nipponne pour voir de l'intérieur que la vie des fonctionnaires japonais est tout sauf une vie, il faut du courage ; accepter les insultes et rester en place pour ne pas perdre la face, une forme d'abnégation ; en sortir un roman qui recevra le Grand Prix du roman de l'Académie française en 1999, une bonne farce.

Une vision très réductrice de la société japonaise, un aperçu tellement négatif qu'il ne peut qu'être exagéré, un instantané qui ne donne pas envie du tout de découvrir le Japon… Un peu triste quand même.
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Nothomb à son meilleur . Cette histoire qui trés vite apparait comme trop réaliste pour étre imaginée , s'avére un régal d'étude psychologique. La perversité des supérieurs dans cette société japonaise est diificilement imaginable , et pourtant ... En décrivant son parcours chaotique dans cette société Nothomb apporte des mots sur la condition de nombre de stagiaires et de salariés victimes de ce genre d'abus moraux au sein de l'entreprise. La vision qu'elle porte sur le Japon est pour le moins contrastée , et sévére , mais l'on sent un attachement profond à cette culture chez elle , élément qui la perturbe d'autant plus quand elle est confrontée a ce comportement au sein de cette société. Un pamphlet efficace et abordable par tous sur les abus des supérieurs hiérarchiques au sein des grandes sociétés. Et un livre qui malgré son sujet trés adulte peut étre lu par des jeunes désireux d'avoir un premier contact de qualité avec la littérature.
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Amélie Nothomb de nationalité Belge et fille d'ambassadeur, naît en 1967 au Japon et y vit durant sa prime enfance. Plus tard ayant atteint l'âge adulte, elle retournera dans ce pays en tant qu'interprète dans une grande entreprise. de cette expérience elle tirera matière à écrire son huitième roman Stupeur et tremblements paru en 1999, l'un de ses plus grands succès de librairie avec Hygiène de l'assassin qui lui date de 1992.
J'ai longtemps différé la lecture des bouquins de cet écrivain sans que je sache trop pourquoi. Ses apparitions à la télévision me sont sympathiques, même si parfois son mélange de candeur et d'image (ses chapeaux !) peuvent sembler des trucs de marketing. J'avais vu le film d'Alain Corneau tiré du roman avec Sylvie Testud dans le rôle de l'auteur et j'avais beaucoup aimé, me promettant de mettre le nez dans le roman et puis…. Enfin, c'est chose faite et je ne le regrette pas.
Début des années 90, Amélie la narratrice est embauchée chez Yumimoto une grosse boîte japonaise d'import-export. Là, elle va découvrir le monde du travail et qui plus est, du travail au Japon avec ses règles et ses comportements qui vus d'ici nous paraissent exotiques dans la version optimiste, particulièrement contraignants et rétrogrades dans la version pessimiste.
Une hiérarchie pesante, Amélie est sous les ordres de mademoiselle Fubuki Mori, qui elle dépend de Mr Saito, lequel obéit à Mr Omochi tandis que Mr Haneda régit tout le monde. Au-delà de la hiérarchie – en France aussi nous avons cela – ce sont les codes de vie en entreprise qui différent et paraissent invraisemblables à nous autres occidentaux. La soumission à l'autorité (voir l'étude de Stanley Milgram datant de 1974) atteint des sommets difficilement reproduisibles par chez nous. Les engueulades et les brimades endurées par Amélie dépassent l'entendement au point d'être assimilées à des supplices chinois, si j'osais cette astuce.
Le parcours d'Amélie est en fait une descente aux enfers. Après avoir commencé sa carrière en servant des cafés à ses supérieurs (bizutage) elle obtient un job sous l'autorité de Fubuki Mori mais qui tournera court, « J'eus droit à un savon mérité : je m'étais rendu coupable du grave crime d'initiative. » Dès lors elle va descendre l'échelle sociale de l'entreprise, multipliant les boulots les plus improbables, tourner la page des calendriers de ses collègues pour au bout de son calvaire, atterrir dans les toilettes, à récurer les lavabos et tenir des rouleaux de PQ toujours à disposition des usagers, hommes et femmes !
Il faut néanmoins reconnaître qu'Amélie n'est pas exempte de reproches, certains boulots administratifs ne paraissent pas aussi complexes qu'elle le dit et des erreurs de psychologie minimes pour nous, prendrons des proportions énormes là-bas. Mais ce qui surprend le plus le lecteur, c'est le caractère finalement assez souple de l'héroïne, elle ne souffre pas autant qu'on pourrait le croire, elle trouve même la situation presque drôle, « j'entrai dans une dimension autre de l'existence : l'univers de la dérision pure et simple. »
Au sortir de cette lecture très agréable où l'ironie et l'humour vont en couple que doit-on en retenir ? N'oublions pas qu'il s'agit d'un roman et non d'un essai sociologique, si de nombreux points sont certainement exacts, l'image du Japon ne sort guère des clichés habituels véhiculés par les esprits Occidentaux (« Au Japon, l'existence, c'est l'entreprise »). Où est la part du vrai et de l'inventé, cela n'a aucune importance en fait, puisqu'il s'agit d'un roman et qu'il est réussi. Concernant l'origine du titre, « Dans l'ancien protocole impérial nippon, il est stipulé que l'on s'adressera à l'Empereur avec « stupeur et tremblements »…
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L'un des meilleurs Amélie Nothomb, bien écrit, vivant, pas trop farfelu (un peu quand même) et relativement consistant. Ce n'est pas l'un de ces enfantillages ou l'une de ces logorrhées creuses dont elle a pu se rendre coupable à d'autres moments. Et puis c'est assez instructif, sur le mode de vie et les méthodes de travail qui ont cours au Japon. Un bon millésime, à ranger aux côtés d'Hygiène de l'Assassin.
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Amélie-san, engagée à contrat comme interprète chez Yumimoto, une prestigieuse firme japonaise, se retrouve sous les ordres de la belle mademoiselle Mori, elle-même sous les ordres de monsieur Saito, lui-même sous les ordres de monsieur Omochi, lui-même sous les ordres de monsieur Haneda. Elle est pour ainsi dire tout au bas de l'échelle, et d'une erreur culturelle à l'autre, elle réussira à descendre encore plus bas, ayant suscité une réaction négative chez sa supérieure dont elle admire la beauté, et qu'elle ne manque pas de disséquer. Viennent des pages sur les rapports de pouvoir, et sur la place de la femme, de même que de l'homme, dans la société japonaise, qui m'ont beaucoup intéressée. Et c'est ce qui la sauve, il me semble, de l'humiliation qu'on lui inflige et qu'elle va subir jusqu'à la fin de son contrat, ce regard extérieur qu'elle pose sur les choses.
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La plume d'Amélie Nothomb est tout simplement magique. Elle parvient à nous faire rire alors que la situation en elle-même est tout sauf drôle. Elle évoque avec une sorte d'humour et de dérision la rigueur japonaise.

Et quelle description de cette morale japonaise ! On a l'impression d'entrer dans un monde étrange, où les gens n'ont pas du tout les mêmes coutumes et où la loi du plus fort est la seule chose qui compte, en plus du regard des autres. le Japon devient donc, plutôt qu'un joyeux pays industrialisé avec des habitants colorés, un pays strict, un pays où faire un seul faux pas peut vous coûter atrocement cher !

Je comprends parfaitement pourquoi ce roman a été si apprécié, il vaut chaque commentaire positif ! Très vite, on se retrouve englués dans la spirale sombre d'Amélie, qui s'enfonce toujours plus profondément dans la dépréciation.

Il y a un seul détail que je n'ai pas compris dans ce livre, c'est le fait qu'Amélie semble apprécier Fubuki. Syndrome de Stockholm ? Sentiments profonds indestructibles ? Aucune idée, mais cela a au moins le mérite d'être amusant.
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Etant une grande adepte de la littérature jeunesse, je redoutais un peu cette lecture imposée par ma professeure de Français. Bien sûr, je connaissais ce livre ainsi que son auteure, mais seulement de nom. Mais contre toute attente, j'ai adoré ce livre! "Stupeur et Tremblements" est un des seuls récits autobiographiques que j'ai lu jusqu'à maintenant et autant dire que j'ai bien l'intention de m'aventurer un peu plus dans ce genre!

Je crois qu'il est inutile de résumer ce livre, qui est tout de même un classique. Cependant, je ne peux que vanter le style et la plume de l'auteure! Amélie Nothomb a une façon d'écrire que je trouve absolument fabuleuse : les phrase ne sont pas trop compliquées et elle fait preuve de beaucoup d'humour!
Je craignais que le fait que ce roman soit plutôt destiné à un public adulte le rendrait ma lecture plus complexe alors qu'en réalité pas du tout! Ce livre s'est avéré facile et rapide à lire.
Si je devais définir ce livre en trois mots je dirais : drôle, fort et captivant!
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Premier livre d'Amélie Nothomb. J'ai trouvé ce roman vitre lu et divertissant. En ayant vent de tout le battage médiatique, de tout le succès de ce livre, je m'attendais à quelque chose de grandiose et de sensationnel. Je suis donc légèrement déçue. Ce roman autobiographique est tout de même très intéressant sachant que c'est sa propre vie qu'elle raconte. Elle parvient aisément à nous faire ressentir ces émotions ainsi que ce mal-être, cette gêne dans cette entreprise japonaise. de plus, on se prend d'affection pour certains personnages tandis que d'autres nous insupportent. Roman qui traite de l'honneur japonais, de leurs coutumes, du travail, du bizutage et des difficultés d'intégration.
Finalement, ce livre est écrit finement et donne un style très fluide au texte. Agréable à lire
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Je l'ai lu il y a longtemps mais il reste gravé dans ma mémoire. Ce livre décrit avec beaucoup de justesse la situation des femmes au Japon et plus particulièrement des femmes étrangères dans le milieu du travail. L'histoire d'une grande désillusion. J'y ai repensé en y allant moi-même en vacances (situation différente) et en parlant à des amies y ayant travaillé. Mais cette descente dans le milieu professionnel est aussi malheureusement possible en France ! Merci Amélie pour ce livre!
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Amélie voit son rêve devenir réalité : elle est embauchée pour un an dans la prestigieuse entreprise Yumimoto, au Japon, pays dans lequel elle a passé une partie de sa vie et qui la fascine. Mais dès les premiers jours, elle constate les règles en entreprise nipponne et surtout se fait rabaisser pour son zèle occidental...

Je n'ai pas aimé ce livre. On ne peut pas parler de déception, puisque je rangeais avant même ma lecture Nothomb dans la même catégorie d'auteurs que Musso et Pancol, ce qui est loin d'être un privilège à mes yeux.
Disons qu'outre les passés antérieurs, les subjonctifs passés et les mots rares et précieux utilisés parfois à outrance au point de supposer que l'auteur a passé toute son écriture le nez collé à un dictionnaire des synonymes juste pour tenter de donner un peu plus de couleur littéraire à son histoire, je n'ai pas non plus apprécié le style égostiste.
L'auteur refuse de se présenter comme une victime des dures lois de la société nipponne à l'égard des étrangers et de sa vision du travail (qui là-bas donne plus qu'un statut à tout employé et est plutôt une fin en soi), et exhibe à travers ses pages son masochisme limite jouissif et donc malsain qui consiste à se laisser rabaisser comme c'est pas permis. Vivre dans une autre culture impose certes d'apdoter les règles qui la régissent, mais pas au point d'accepter l'humiliation constante, le dénigrement raciste et l'injustice. L'auteur accepte de se laisser retourner le cerveau, on est presque dans l'endoctrinement, et elle semble se complaire de tout ça. Il y a vraiment un paradoxe quand elle explique qu'elle est absolument attirée, fascinée par cette civilisation, alors qu'elle retient constamment ses fous rires face à une telle incompatibilité culturelle...
Je pense à toutes ces personnes qui idéalisent une civilisation, un pays et ses habitants (le Japon est justement l'une de ces destinations rêvées pour beaucoup de Français), mais qui ne connaissent pas le centième de ce que la vie là-bas peut représenter et impliquer. La vision que nous avons de ces civilisations est généralement très tronquée. L'exemple des Chinois qui crisent en arrivant dans un autre pays, notamment dans cette Europe tant romantisée à leurs yeux, n'est pas unique et vaut bien dans le sens inverse ; j'ai le sentiment que les médias et les gens tendent à oublier ce fait.
Enfin, je n'avais jamais vu un auteur se mettre autant en avant qu'Amélie Nothomb. Elle a beau être excentrique, se scénariser sur la couverture de son propre livre est d'un égocentrisme et d'un narcissisme à en blaser plus d'un. Tout ça sans parler de son "bilan" éditorial en toute fin de roman, plus apparent à de la vanité qu'à de la fierté.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Stupeur et tremblements

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