Fragments

Les anciens avaient raison de consacrer des grottes et des cavernes au monde…

C’est ainsi que les Perses, dans leurs cérémonies d’initiation, représentent les mystères de la descente des âmes et de leur sortie d’ici-bas, après avoir donné à leur lieu d’exil le nom de caverne. Le premier, comme le dit Eubule, Zoroastre avait choisi dans les montagnes proches de la Perse une caverne naturelle fleurie et irriguée de sources pour la consacrer en l’honneur de Mithra, créateur et père de l’univers. C’est que la caverne lui offrait une image du monde, dont Mithra est le démiurge, tandis que les objets disposés à l’intérieur, à intervalles symétriques, symbolisaient les éléments et les zones du monde. Après ce Zoroastre, quand l’usage eut prévalu jusque chez les autres peuples, ceux-ci accomplirent leurs initiations en se servant de grottes et de cavernes, soit naturelles, soit artificielles. (pp. 101-102)

(Homère) parle aussi quelque part de « portes du Soleil », par où il signifie le Cancer et le Capricorne ; car c’est jusque-là que le soleil avance quand, des régions du vent boréal, il descend vers le sud, puis, de là, remonte vers le nord. Capricorne et Cancer sont dans la Voie lactée, dont ils occupent les extrémités, le Cancer au nord, le Capricorne au sud. Quant au « peuple des songes », selon Pythagore, ce sont les âmes, qu’il dit se rassembler vers la Voie lactée ; celle-ci doit son nom au lait dont se nourrissent les âmes, à peine tombées dans la génération ; puisqu’aussi bien les évocateurs des âmes leur versent en libation du miel mélangé de lait, en souvenir du plaisir qui les faisait aspirer à la génération ; et la nature produit le lait en même temps qu’elles sont conçues. (p. 83)

Comme Platon savait que chez les hommes le démiurge est seul connu, tandis que le Premier Intellect, celui qui porte le nom d’Être en soi, reste chez eux complètement ignoré, pour cette raison il déclara comme qui disait ceci : ‘Hommes, celui en qui vous conjecturez l’Intellect n’est pas le Premier ; il est avant lui un autre intellect, antérieur et plus divin’. (p. 58)