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Bande dessinée très intelligente et primée à juste titre au festival de la bande dessinée d'Angoulême 2011. Avec beaucoup de justesse les auteurs nous donnent à découvrir l'histoire d'un homme, Joseph Joanovici, juif, immigré, ayant vécu les pogroms, émigrant en France pour fuir la pauvreté, devenant grâce à ses connaissances du métal un richissime récupérateur et négociant de métaux, qui pour sauver sa famille, éviter la déportation, va collaborer avec l'occupant allemand, puis sentant l'issue de la guerre évoluer tente de se rapprocher de la résistance au prix de multiples compromissions, dessous de tables, meurtres. A la libération un juge cherche à trouver des preuves démontrant la duplicité de Joanovici et le poursuit jusqu'à l'obsession.
Une série extrêmement bien réalisée qui a le mérite de ne pas être manichéenne, illustre de manière très subtile la complexité des situations et qu'il est difficile de juger cet homme. Cette bande dessinée pose le problème de comment rester fidèle à ses engagements, jusqu'a quel point peut-on accepter les compromis, qu'est-on prêts à faire pour sa famille, ses proches, ses idéaux, ses principes...
Une bande dessinée qui nous plonge dans la France de l'occupation et de la résistance durant la seconde guerre mondiale et de la libération accompagné d'un dessin très intéressant.
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Clap final entre gris clair et gris foncé... La vérité et la réalité, si tant est qu'elles existent, naviguent entre deux eaux troubles et puantes.

Joseph Joanovici est poursuivi pour collaboration économique. Un peu comme quand on faisait condamner Al Capone pour fraude fiscale. Déjà à l'époque, les crimes économiques contre le Grand Capital sont plus condamnables et punissables que les pires crimes de sang. Par ailleurs, Joanovici tombe parce que le nettoyage est fait dans la police... Sans appui, Monsieur Joseph n'a plus de ficelles à tirer. On notera que ce "nettoyage" est très relatif, il n'empêchera pas Maurice Papon de devenir Préfet de Paris.

En même temps, le dossier des aveux de Joseph Joanovici détenu par la Gestapo de Bruxelles a refait surface. Mais vu qu'il ne contient rien sur l'affaire Scaffa, on l'enterre bien profond.

Eva s'est éloignée. Ses deux filles sont plus que partagées. Elles sont en âge de comprendre les accusations et de juger leur père. Ce dont elles ne se privent pas. Suite à un vol à l'arracher, Eva est abattue par un malfrat. Tout conduit à penser que le juge Legentil est derrière la manoeuvre. Celui-ci est de plus en plus extrême. Malgré son écartement et sa mutation (datant d'une période où Joanovici avait des appuis hauts placés), il continue à être obnubilé par la condamnation de Joanovici.

Après sa condamnation, Joanovici repart à zéro et fait un montage frauduleux afin d'éluder le fisc (tout ce qu'il gagne sert à rembourser une amende de plusieurs milliards). Il part en Suisse puis en Israël. Se faire reconnaître comme Juste se révèle plus complexe et de nouveau, il se rend compte que l'argent ne peut tout acheter.

Le lecteur, qui a reproché -ou pas- à Joseph Joanovici d'être un ripou, assiste à sa lente déchéance. C'est un vieil homme qui est toujours poursuivi par le juge Legentil qui a perdu tout sens commun.

C'est une fin douloureuse, triste et qui n'apporte pas le soulagement que devrait apporter la découverte de la vérité pour le juge Legentil. Peut-on parler de victoire, ou de justice? Pour le lecteur, c'est la confirmation que rien n'est blanc ou noir. Tout est sale. C'est aussi la confirmation de deux grands talents, Vallée et Nury signent une oeuvre qui fait date.

Le bilan... Six tomes sans le moindre faux pas. Sans faille. Sans déchet. Incontournable.
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Et voilà, nous sommes à la fin de l'histoire... Avec cette série nous avons traversé la guerre tantôt du côté des collaborateurs, tantôt du côté des Résistants, mais en tout cas toujours à l'arrière. Monsieur Joseph a échappé à la fois aux bombardements et à la déportation, il est passé entre les mailles très serrées du filet en retournant constamment sa veste au bon moment. Finalement il a fait très peu d'erreurs, mais il en a fait une énorme : il a tué le jeune résistant Scaffa et ça pèse très lourdement, peut-être pas sur sa conscience, mais en tout cas sur son avenir. Car c'est uniquement pour ce crime que le petit juge de Melun pourra le faire juger sévèrement. Mais on n'en est pas encore là. Pour le moment, Joseph est assigné à résidence à Mende, petite ville où il ne tarde pas à se refaire une petite vie bien tranquille en faisant du business de métaux comme il l'a toujours fait. Il a besoin d'argent pour rembourser le FISC mais il n'oublie pas de s'en mettre une bonne part de côté sur un compte en Suisse en vue d'aller s'établir en Israël.
Mais c'est sans compter sur la ténacité du juge...
Une belle fin de série, où le personnage de Joseph devient finalement assez pathétique. On voit que le monde est en train de changer, les personnages disparaissent les uns après les autres, Joseph apprend enfin à lire (il a le temps, en prison), et la corruption ne fonctionne plus forcément partout.
C'est la fin d'un homme, la fin d'une époque, la fin d'une histoire. Les auteurs ne font pas de leçon de morale, mais il se dégage tout de même un sentiment de gâchis et d'absurdité pour clore cette page d'histoire.
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Fin d'une série assez phénoménale déjà par le traitement (scénario sur la vie d'un personnage pour le moins ambigu) et par un dessin limpide.
L'histoire se conclue sans qu'il y ait (pour moi) un tome plus faible que l'autre. Histoire humaine mais aussi dessous de la collaboration non pour les idées mais pour l'argent. A lire et relire.
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Dernier tome de cette bande dessinee je l'ai devoré et je l'ai trouvé génial
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Joseph Joanovici a été condamné pour ses activités pendant l'Occupation et pour ses liens avec la Gestapo parisienne ; ses liens avec la Résistance, les résistants sortis de prison grâce à l'argent des Nazis, tout ça ne lui fut d'aucun secours. Prison, amendes... Puis libération dans un petit village, où il reprend ses activités précédentes : ferailleur de génie. Toujours avec sa compagne et éminence grise : Lucie-fer. Mais son passé le rattrape et le petit juge de Melun sera là jusqu'au bout... Et jusqu'au bout Joanovici aura mené sa vie comme il la voulait, écrasant parfois les autres de sa stature, toujours dans la zone grise entre légalité et illégalité. Sans pourtant réussir à s'assurer de l'essentiel, de ce qui n'est pas métal : sa famille.
Encore une série qui touche à sa fin ! Et là encore, pas de travail bâclé, tout est bon jusqu'à la dernière image. Finalement Joanovici est un homme qui comme tant d'autres, a cherché à survivre à la plus mauvaise période de l'histoire contemporaine française. Un peu magouilleur et hâbleur, généreux aussi. Bref un homme avec ses forces et ses faiblesses.
Un très grand bravo et merci aux auteurs !
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Une série extrêmement bien écrite, aux personnages bien construits, paradoxaux et intéressants. le personnage principal, Joseph est ambigu. On l'aime et tout à la fois on le déteste.
Les dessins, sans être très recherchés, ont beaux, réalistes et passent très bien les expressions et les sentiments.
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Avec le tome 6 se termine la série "Il était une fois en France", tout au long de ces 6 tomes on découvre la vie de Joseph Joanovici. Orphelin et immigré, on ne sait pas vraiment s'il a été un vrai collabo et un faux résistant ou le contraire.
En tout cas l'histoire était très intéressante et très instructive, au fil des différents épisodes on découvre la collaboration de certain et le courage des résistants et qu'avec de l'argent on peut se jouer de tout, même de la Justice.
Mais malgré tout cela, les personnages sont très attachants, même Monsieur Joseph, qui à la fin de sa vie finit par nous attendrir et nous apitoyer.
Les dessins sont très réalistes et de plus tout au long des épisodes on voit bien vieillir les protagonistes. Les couleurs sont un peu sombre mais elles collent bien avec l'histoire et l'atmosphère qui y règne
c'est vraiment une bonne et belle BD que je recommande
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Alors que le procès de Joseph Joanovici s'ouvre, personne dans la salle n'oserait remettre en question la qualité de cette excellente série, auréolée du prix de la série lors du festival d'Angoulême 2011. Fabien Nury et Sylvain Vallée étaient pourtant attendus au tournant, car enchaîner des tomes d'anthologie est une chose, mais parvenir à conclure une saga comme il se doit en est une autre. Les espérances du lecteur étaient donc extrêmement hautes et… force est de constater que cette conclusion est à la hauteur de toutes nos attentes, voire même plus…

Après cinq tomes qui invitaient à suivre le parcours mouvementé de Joseph Joanovici à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, durant l'Occupation et lors de la libération, le héros de Fabien Nury et Sylvain Vallée doit maintenant répondre de ses actes. Si ceux qui avaient joué double jeu commençaient déjà à avoir chaud lors du tome précédent, il est désormais temps de payer l'addition et la note risque d'être extrêmement salée pour notre ami particulièrement débrouillard durant l'Occupation.

Cet ancien ferrailleur d'origine juive qui s'est c'est construit un véritable empire durant la guerre a beau avoir la carapace plus dure que son métal le plus précieux, sa descente aux enfers se poursuit et la manière dont Fabien Nury confronte ses personnages à leurs actes est tout simplement magistrale. Milliardaire déchu, rejeté par quasi tous ses proches et exilé dans un bled perdu, l'homme est au plus bas, mais parvient tout de même à trouver la force de se relever une dernière fois, démontrant son extraordinaire capacité à rebondir. L'homme a beau mordre la poussière, son instinct de survie le pousse à renaître de ses cendres… avant le chant du cygne.

Ce procès permet une nouvelle fois de souligner toute la complexité de ce personnage qui continue de fasciner au fil des tomes. Inspiré du personnage réel, cet immigré roumain qui manoeuvre avec grande efficacité au milieu de fonctionnaires, policiers et juges corrompus, est d'une ambiguïté extrêmement intéressante. Enfilant une tenue de résistant au-dessus de son costume de collabo, il doit constamment retourner sa veste et user de sa fortune pour passer entre les mailles du filet. A cheval entre un statut de héros et celui de traître, il perd sa propre identité et les dégâts psychologiques sont de plus en plus visibles au fil des tomes… jusqu'à devenir irréparables. Étalant ses faiblesses et ses qualités, passant de victime attachante à un fourbe cupide et déloyal, ce personnage confronté à ses démons ne laisse pas indifférent et continue de fasciner le lecteur. La grande force de ce récit est d'ailleurs de ne pas juger l'homme, mais de livrer un parcours qui peut forcer l'admiration, mais également provoquer le dégoût. Au final, c'est au lecteur de peser le pour et le contre et de porter son propre jugement, tout en se demandant : et moi, qu'aurais-je fait dans une telle situation ?

Si le développement psychologique du personnage central demeure la pièce maîtresse, le contexte historique joue également un rôle prépondérant dans cette saga. A travers les choix et la destinée de Joseph Joanovici les auteurs mêlent le destin de leur personnage à celui de la France et d'une population qui a du choisir son camp, baignant le lecteur dans la réalité de l'après-guerre et démontrant la complexité de l'âme humaine. L'auteur livre ainsi non seulement un personnage touchant et torturé, mais également une tranche d'histoire des plus intéressantes.

Si Fabien Nury multiplie les révélations et les rebondissements en faisant preuve d'une finesse narrative hors du commun, Sylvain Vallée continue également de livrer de l'excellent boulot. Il propose non seulement un dessin qui contribue au grand réalisme de l'histoire, mais il livre surtout une leçon de mise en scène cinématographique et excelle dans les expressions de ses personnages, donnant ainsi à chaque non-dit et à chaque silence une force évocatrice incroyable.

Bref, cette série dont le titre est une sorte de clin d'oeil au cultissime «Once upon a time in America» de Sergio Leone, est magistrale, incontournable, culte et même probablement la meilleure saga franco-belge de la dernière décennie !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Adieu à Joanovici, dans le dernier tome, le "héros" est en quête de terre promise et va frapper à toutes les portes pour retrouver le lustre de sa vie passée. il en a encore sous le coude "Monsieur Joseph", dont le trait principal restera toujours la pugnacité. La description de sa fin démontre assez clairement le point de vue des auteurs sur le personnage. Et c'est certainement une des qualités les plus impressionnantes de ce récit marqué par la ligne claire : avoir démontré avec brio l'ambivalence d'un personnage aussi détestable et désespéré à "réussir" envers et contre tous, en dépit des circonstances. Un tome doux amer, passionnant, qui ajoute une touche géopolitique sur l'histoire ahurissante de Joanovici.
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