AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 415 notes
Elles s'appellent Genna et Minette, ont toutes deux dix-huit ans et entrent toutes deux en première année universitaire dans le prestigieux Schuyler collège.
Minette est noire, fille d'un pasteur charismatique ; Genna est blanche issue d'un milieu aisé et hippie chic, son père n'est autre que le très célèbre avocat Max Meade, farouche opposant à la guerre du Vietnam et petit-fils des fondateurs dudit collège…
Fille noire, fille blanche… Nous sommes à la fin des années 70, une dizaine d'années après l'assassinat de Martin Luther King.
Tout oppose les deux jeunes filles et pas seulement la couleur de leur peau… Si Minette semble tout à fait indifférente à tout ce qui se passe autour d'elle, vaguement dédaigneuse et hautaine, Genna tente par tous les moyens d'expier sa condition de fille blanche. L'héritage des Meade, fervents défenseurs de la cause noire, est lourd à porter pour une si jeune fille, et plus encore l'éducation reçue de ses parents, violente, échevelée, pétrie de bons sentiments pas toujours mesurés. Les deux jeunes filles partagent la même chambre. Cette cohabitation enchante Genna, Minette quant à elle, ne laisse rien paraître, si ce n'est un total manque d'empathie.
Dès le début, les dés seront irrémédiablement faussés, l'équilibre entre Genna et Minette, rompu. L'une donne tout, l'autre reçoit à peine…
Tandis que l'une envie la piété de son amie noire et désirerait plus que tout au monde « entrer » dans son monde, aveuglée de bons sentiments, l'autre, froide et distante, se protège, s'isole chaque jour un peu plus dans sa tour d'ivoire…
Et c'est alors que peu à peu le drame se noue, lentement, inexorablement… Et ce qui devait arriver arriva, ici-même dans ce fameux collège réputé pourtant pour sa capacité et sa volonté d'intégration… le monde n'est pas pétri que de bons sentiments, et même les meilleurs n'ont pas toujours l'effet escompté.
Fille noire, fille blanche est le récit, a postériori, à des années de distance, près de quinze ans plus tard, d'une tragédie. On le sait dès le début, Minette va mourir, et Genna s'en sentira à jamais coupable :
«Minette n'a pas eu une mort facile. Chaque jour de ma vie, depuis sa mort, j'ai pensé à Minette et au supplice de ses dernières minutes, car j'étais celle qui aurait pu la sauver, et je ne l'ai pas fait. Et personne ne l'a jamais su ».
Récit sous forme d'enquête, d'introspection, comme si l'auteur, Genna, alors adulte se revoyait littéralement agir, spectatrice de son propre passé, mais munie cette fois des clefs pour le décrypter… La mort de Minette est LE révélateur quasi chimique de toute l'ambiguïté d'une certaine façon de penser, généreuse certes, mais totalement incontrôlable jusque dans ses conséquences, d'une certaine société américaine, les radicaux des années 70, dont son père faisait partie.
La mort de Minette brise la jeune-fille et la femme, faisant voler en éclats certitudes et illusions…
Un récit double, un double portrait, l'un éclairant ou voilant l'autre comme une ombre portée.

Magnifique, brillant et sans concessions.

Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
Commenter  J’apprécie          11
C'est l'histoire d'un aveuglement. Dans un collège prestigieux, deux étudiantes américaines, une blanche et une noire, partagent une chambre sur un campus dans les années 70.

Le récit retranscrit l'introspection de Genna, la narratrice blanche et la confrontation de deux formes de religions incarnées par l'image écrasante des pères respectifs. Minette, l'étudiante noire est une bigote chrétienne d'origine modeste tandis que Genna est une bourgeoise progressiste bon teint dont l'avocat de père défend les dissidents et les minorités.

Ce récit revient sur les tensions raciales de l'Amérique et illustre l'hypocrisie des idéologues radicaux. Les deux étudiantes sont à un âge où on se détache de ses parents ou plutôt on ne les aime plus de manière aussi désespérée. Genna qui cherche à construire une amitié avec Minette mais ne la voie que comme victime de l'oppression, passera à côté de ce qui aurait pu empêcher la tragédie finale.

Deuxième incursion dans l'univers de Joyce Carol Oates. Même si il n'a pas l'ampleur narrative de Blonde, la thématique reste forte et la construction fluide qui allie introspection, description et flashbacks assure un moment de lecture agréable.
Commenter  J’apprécie          00
2 étudiantes qui partagent la même chambre, peuvent-elles être amies, doivent-elles être amies, seront-elles amies ?
Minette est aussi noire, indomptable et solitaire que Genna est blanche, timide et généreuse.
Étant sa seule alliée, Genna pourra-t-elle sauver Minette des menaces racistes ? Minette acceptera-t-elle son aide ?

Un roman fort sur le racisme dans les années 1975.
Dès le début, nous connaissons la fin de cette histoire. Genna nous racontera tout ce qu'elle a fait ou ne pas fait pour aider sa camarade de chambre contre les menaces de racisme.
Le personnage de Minette est compliqué à cerner même si l'on se doute qu'être noire à cette époque n'est pas facile. Au-delà de ça, elle est froide, très solitaire, ne prêtent aucune attention à personne.
Le personnage de Genna est rempli de curiosité, de gentillesse. Elle essaie de comprendre Minette, de la connaître.
C'est une lecture mitigée car même si c'est un sujet important, j'aime être transporté quand je lis.
Je suis donc curieuse de découvrir d'autres romans de cette auteure pour me faire un véritable avis sur son style.
Commenter  J’apprécie          00
1468
Commenter  J’apprécie          00
roman non terminé. Je n'ai accroché ni au style ni à l'histoire …arrêté assez vite
Commenter  J’apprécie          00
http://www.telerama.fr/livres/fille-noire-fille-blanche,48143.php
Commenter  J’apprécie          00
J'adore cet auteur!!
L'hiver, dans une université américaine stricte.
Deux pensionnaires fragiles, une noire, une blanche.
Commenter  J’apprécie          00
L'histoire en 2 phrases courtes :

Genna, blanche, et Minette, noire, sont deux étudiantes boursières d'une Université réputée des USA des années 70.L'année académique qu'elles vont y vivre les marquera à tout jamais et les meurtrira toutes les deux.

Résumé :

Auteur réputée et prolixe, Oates nous entraîne ici dans un campus universitaire d'une Amérique qui n'a pas encore réellement admis les noirs dans sa société bourgeoise. Genna,la narratrice, fille blanche, dont les parents hippies l'ont élevée dans une ambiance soixante-huitarde (anti-guerre du Vietnam, anti- conventionnels, intellectuels toujours en recherche, utopistes décalés) est généreuse, attentive, bardée de bonnes intentions. Elle est aussi la petite fille du fondateur de l'université où elle suit ses cours. Elle est réellement abandonnée par sa famille dans ce campus, où les visites de sa mère sont rares et où son père, un avocat anarchiste, ne viendra la voir qu'une seule fois. Minette, fille noire, dont le père est pasteur, est issue d'une famille traditionnelle, aimante , chrétienne. Sa famille l'entoure d'une profonde affection.Elles partagent un même appartement dans une résidence pour étudiants boursiers.Mais Minette s'adapte mal, vit mal, est la cible d'actes de méchanceté et de racisme (vol, moquerie, …) . Elle en devient petit à petit mais inexorablement, blessée, sarcastique, butée, susceptible, s'isolant dans une solitude sans issue. Genna, bardée de bonnes intentions, essayera par tous les moyens d'adoucir sa camarade.Mais en vain.Un jour Minette ne peut plus supporter les attaques incessantes et humiliantes dont elle fait l'objet. Elle sera relogée dans un autre appartement. Et là le drame va se produire.
Mais qui en est réellement responsable ?
Qui est fille blanche, qui est fille noire, en fin de compte ?

Mon avis: Dès le début on est séduit par le charme d'une écriture vive et alerte. L'histoire est captivante dès la première ligne.
Un drame s'est produit il y a plus de 15 ans dans une université et la narratrice s'en rend responsable. Pourquoi, comment, que s'est-il réellement passé ? L'auteur a la grande habilité de nous entraîner dans ce roman, dont on devine dès le début la fin tragique, mais dont les indices sont livrés au compte-gouttes.
L'histoire démarre comme un roman à suspens ; il faudra attendre la toute fin du roman pour savoir ce qui s'est exactement passé. Toute l'habilité de Oates est de très progressivement faire monter en puissance le rythme de son histoire pour ne livrer le dénouement tragique qu'aux dernières pages du livre.
Mais tragique pour qui ? Pour Minette qui va mourir ? Ou pour Genna qui restera meurtrie à tout jamais ?
C'est aussi l'histoire de deux jeunes filles peu épanouies, blessées mais pour des raisons totalement différentes , solitaires chacune à sa manière; l'histoire de deux grandes solitudes ; la rencontre de deux âmes profondément meurtries. C'est aussi une histoire triste d'une vie brisée, d'une enfance volée.

Conclusion:Si vous n'avez jamais lu du Oates, c'est le moment où jamais. Dès le début on est entraîné dans ce roman, sans pouvoir s'en détacher. Il est en outre merveilleusement bien écrit.

Donnez trois bonnes raisons de lire ce livre ?

- Découvrir Joyce Carol Oates
- Histoire très émouvante et très humaine, mais très triste aussi.Tout en sensibilité
- Rythme soutenu d'un vrai suspens psychologique.


NOTE LITTERAIRE : 4,5/5
Commenter  J’apprécie          00
après les mulvaney et les chutes , j'ai lu fille noire fille blanche car le thème m'intéressait mais cette fois rien ne m'a transporté dans cette histoire ,ni les personnages , ni la manière dont le thème a été traité .
Commenter  J’apprécie          00
Autant vous dire tout de suite : je me rends compte que j'ai toujours du mal à avoir un avis clair avec les romans de Joyce Carol Oates, que j'ai découvert il y a un peu plus d'un an avec La fille tatouée. Elle me donne toujours un sentiment assez indéfinissable à cause de son style. le sujet m'a attiré : a priori le racisme aux Etats-Unis au milieu des années 70, l'amitié d'une Blanche et d'une Noire. Dans mon esprit, j'ai tout de suite eu l'écho de la couleur des sentiments, au sujet similaire qui se déroule une dizaine d'années auparavant.

Genna, étudiante blanche est presque la jumelle de Minette, étudiantê noire car elles sont nées le même mois, la même année à quelques jours d'écart. Ou plutôt, ces deux personnages sont des doubles inversés. Genna est issue d'un milieu aisé, Minette est boursière. Genna est athée et fille d'un avocat activiste dans les milieux d'extrême gauche, Minette est très croyante, presque illuminée, fille de pasteur. Genna est généreuse et sociable. Minette est égoïste et solitaire.
En fait, leur seul point commun est une admiration sans bornes pour leur père et le fait de partager le même appartement universitaire.
Genna est quasiment obsédée par la figure paternelle : à chaque fois qu'elle pense, ou presque, vient s'interférér les idées de son père, celui qu'elle appelle tantôt "Mad Max", tantôt Max Meade mais jamais "papa", paradoxalement. Mais peu à peu, on se rend compte que son admiration est aussi doublée d'un ressentiment à son égard car il a tendance à briller par son absence.
Minette affiche dans sa chambre le poster de l'église de son père.

Minette n'est pas une personne agréable à vivre et très vite, elle se fait détester par les autres résidentes du campus. Et elle est méfiante à l'égard des Blancs. Elle a du mal à faire confiance à Genna qui pourtant fait tout pour gagner son amitié. Alors, quand des événements surviennent à l'encontre de Minette, tout le monde pense d'emblée à des actes racistes...

La force de Joyce Carol Oates dans ce roman est justement de ne pas trancher dans le vif, de ne pas vraiment prendre parti, mais de laisser au lecteur se faire son avis. Les deux héroïnes sont complexes. Mais c'est peut-être aussi ce qui fait la faiblesse de cet ouvrage. Je suis restée sur ma faim. Les digressions pour tenter d'expliquer le comportement de Genna en raison de son héritage familial, prend par moments un peu trop le dessus et l'on sy perd. Il en résulte un style assez "touffu" qui ne parvient pas à éviter la lourdeur. Genna est aveuglé par les idées de son père (défenseur des Blacks Panthers, des opprimés, ex-opposant à la guerre au Viêtnam) et c'est avant tout la couleur de la peau de Minette qui la pousse à gagner son amitié à tout prix, alors que l'autre a l'air de s'en ficher éperdumment et qu'elle ne connaît pas les antécédants familiaux de Genna.

Les deux héroïnes sont agaçantes, chacune à leur manière. J'ai maudit Genna d'être aussi cruche, de s'accrocher à ce point à Minette jusqu'à l'absurde. Pourtant, elle finit par douter, notamment par rapport à l'auteur de ces mystérieux évéments. J'ai détesté Minette, ses "par-don" qui reviennent inlassablement quand elle s'exprime, sa manière de se goinfrer des douceurs que sa mère lui envoie sans jamais en proposer à sa colocataire. Mais en même temps j'ai trouvé Genna loyale et franche dans son attitude et j'ai eu de la peine pour ce qu'il va leur arriver à toutes les deux...

Ce roman a quelque chose d'intéressant par son ambiguïté même. Ce n'est cependant pas un coup de coeur en raison du style auquel j'ai eu du mal à accrocher. Cependant, je n'ai pas dit mon dernier mot avec Joyce Carol Oates, écrivaine si prolixe tout de même intéressante !

Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (862) Voir plus



Quiz Voir plus

Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

Corps
Sexy
La désaxée
Blonde

10 questions
383 lecteurs ont répondu
Thème : Joyce Carol OatesCréer un quiz sur ce livre

{* *}