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sur 383 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On ne connaîtra jamais l'origine de Rebbeca que l'on suit de sa naissance en 1936 à New-York, sur un bateau d'immigrants, ni sa fin dans le silence en 1999 en Floride. C'est peut-être ce qui rend ce roman si fort, les mystères, les zones d'ombre qui donnent aux personnages leur dimension si humaine et qui hante cette histoire poignante. La violence du père de Rebbeca, les secrets de son fils prodige, pianiste accompli, les angoisses de Rebbeca qui nous étreignent tout au long de la fuite de son premier mari sont décrits sans que se dénouent tous les noeuds de la vie des personnages. Les non-dits de l'autrice sont d'une subtilité qui donne à ce roman une saveur unique, une retenue, comme si elle voulait nous laisser compléter le portrait de ces vies en mouvement. On admire la force de caractère de Rebbeca qui finit par accepter d'être aimée sans jamais abdiquer sa vigilance. On appréhende la réapparition de son premier mari. On visualise les bords du Saint-Laurent des «Mille îles» sous les vents d'hiver. On réécoute la sonate «appasionata» de Beethoven pour le concours de piano de son fils...Du grand art, comme tous ses romans où elle nous plonge longuement dans des portraits en demi-teintes marqués par l'histoire.
Son épilogue sous forme de correspondance entre Rebbeca et sa «cousine» met un terme de façon magistrale à cette saga remarquable sur la quête des origines qui hante tout le récit.
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« Un précis de reconstruction après l'anéantissement », annonce Véronique Ovaldé dans la préface. Certes, mais la reconstruction reste si fragile. Si Rebecca parvient à propulser son fils dans un meilleur avenir équilibré, elle-même reste meurtrie à jamais et ne parviendra pas à trouver le bonheur.

Il en résulte un puissant récit doux-amer de reconstruction : une volonté farouche de se libérer de la douloureuse histoire familiale, teinté de résignation, voire de tristesse. Autant Nous étions les Mulvaney se termine sur une espèce de happy end, autant la reconstruction de la fille du fossoyeur reste inachevée.

La première partie raconte longuement les blessures originelles de Rebecca et analyse finement leur impact sur la personnalité et les sentiments de la jeune fille. On s'approche d'elle très intimement en prenant la mesure du bagage douloureux avec lequel elle va aborder la vie. L'ultime scène de violence entre Rebecca et Tignor, longue, précise, m'a laissée un peu groggy, et ce fut un soulagement de lire qu'elle parviendra à le quitter pour de bon.

Cependant, dans la deuxième partie, une distance s'instaure, comme si l'on observait la jeune femme de plus loin. le temps semble s'accélérer et le récit s'attache à quelques « arrêts sur image ». Rebecca n'est plus au centre du récit, qui est occupé par la relation avec son fils, brillant pianiste, ainsi que le développement de sa liaison avec Gallagher. Dans cette partie, c'est en filigrane seulement qu'est abordée la douleur de l'enfance de Rebecca/Hazel et ses efforts désespérés pour l'enfouir au plus profond de sa mémoire et de son être. L'auteur procède par suggestion et il faut parfois relire certains passages pour bien en comprendre la portée. Une rencontre avec l'un de ses frères qui la reconnaît dans un parc, pourrait faire basculer le roman vers une fin plus heureuse, mais Rebecca le rejette durement.
A mesure que les années passent, la question de savoir si elle va révéler son lourd secret à son époux et à son fils devient lancinante. A plusieurs reprises, elle lâche des bribes, des allusions, qui semblent la soulager quelque peu, mais sans jamais avoir la force d'aller au bout. Elle restera prisonnière de son histoire et elle ne parviendra pas à trouver le bonheur, malgré la bonté de son époux.
Quant à l'enfant, il devient un pianiste virtuose. La sonate qu'il joue lors d'un concours permettra à Rebecca de libérer enfin ses larmes et son émotion. A ce moment également, j'aurais espéré une bascule salvatrice dans sa trajectoire. Or, elle continue de se sentir seule. Autour d'elle, j'ai senti comme un vide sidéral. Si dans l'épilogue elle parvient finalement à exprimer un « je t'aime » à la cousine retrouvée, Rebecca finira par s'effacer doucement de ce dernier dialogue sans s'être réconciliée avec la vie et avec elle-même.
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La fille du fossoyeur est le second livre que je lis de l'autrice américaine Joyce Carol Oates.
Comment vous parler de ce roman de plus de sept cents pages que j'ai lu presque d'une traite en l'espace de deux jours ? Comment vous en parler sans trop en dire, rien que mon ressenti, un ressenti à fleur de peau, une histoire qui pourrait continuer à se promener dans mes jours et mes nuits.
Ici le bonheur n'est jamais loin de l'appréhension, comme s'il fallait s'en méfier, le tenir à distance, se dire que si le bonheur est là, le malheur lui se tient en embuscade, jamais loin pour dévorer les jeunes filles innocentes...
Survivre est le mot qui m'est venu souvent dans cette lecture addictive. Survivre aux démons de son enfance...
Ce roman est une comète qui m'a traversé de part en part. La fulgurance de l'histoire, la manière de l'écrire, de me la raconter, ses personnages écrits de manière si fouillée, jusqu'à entendre les battements de leur coeur. J'ai aimé tout cela. J'ai été dévoré par cela...
Tout au long de ma lecture, je me suis demandé où Joyce Carol Oates était allée chercher ce sujet, dans quel puits sans fond. Plus tard je l'ai su, toujours fouillant à droite et à gauche, elle ne s'en cache pas d'ailleurs, c'est l'histoire de sa grand-mère qui l'a inspirée.
C'est vrai que son écriture paraît habitée par un sentiment douloureux, cette écriture fine et aiguisée, féroce, capable d'aller fouiller les tréfonds de l'âme humaine.
J'aime qu'un écrivain m'enlève de mon territoire ordinaire pour me rincer dans tous les sens comme dans une vague frénétique.
J'ai l'impression que le souvenir de cette fulgurance qui a traversé deux jours de cette lecture estivale, va rester à jamais dans ma mémoire, je me souviendrai toujours de la fille du fossoyeur.
J'ai été troublé par ce texte d'une fluidité impressionnante malgré le sujet, j'ai été troublé comme on peut l'être en regardant une eau saumâtre, se dire qu'il y a peut-être de la vie là-dedans.
J'ai rendu grâce à Chopin et Beethoven de venir apporter quelques respirations à l'étouffement du texte. La sonate 23 Appassionata continue de vibrer en moi. J'ai rendu grâce aussi aux doigts agiles de Thelonious Monk...
En dehors de la musique, pourtant il y a de la lumière de temps en temps, une lumière comme la lame d'un couteau, blanche et tranchante. Comme le regard d'une jeune femme aussi qui regarde froidement devant elle.
La violence et le malheur courent sans cesse après cette petite fille pour tenter de la rattraper, cette petite fille captive de ses rêves d'enfance, mais les fuyant en même temps du moins ceux qui ressemblent à des cauchemars et qui reviennent, parce qu'on sait que les cauchemars ont justement cette fâcheuse tendance à agir ainsi...
Ce drame de l'enfance, comment l'évoquer sans rien dire ? Ne lisez aucune chronique avant de vous emparer de ce livre envoûtant car certains ont déjà fâcheusement tout raconté ou presque et c'est fort dommage.
Où trouve-t-elle la force de se relever parmi les décombres de cette enfance broyée où il y avait malgré tout quelques rais de lumière ? Peut-être dans cette phrase que lui a un jour dit son père, oui vous savez celui qui est devenu le fossoyeur : « Cache ce que tu sais. Comme tu cacherais une faiblesse. Parce que c'est une faiblesse d'en savoir trop parmi des gens qui en savent trop peu. » Est-ce à ce compromis qu'elle pourrait survivre ?
S'extraire d'où elle vient... Mais d'où vient-elle au juste, puisqu'elle vient de presque nulle part ?
Renoncer à ce destin qui la pourchasse de manière implacable.
Changer de nom, se teindre les cheveux... Cela peut-il suffire pour qu'un prédateur renonce à vous pourchasser ? Cela suffit-il à arrêter la malédiction qui pèse comme un anathème, inverser le cours des choses ?
D'ailleurs, le sait-elle, qui elle est vraiment ? D'où elle vient ?
Rebecca est fille d'une famille juive allemande, ayant fui en 1936 l'Allemagne nazie vers les États-Unis. Elle est née à bord d'un paquebot dans le port de New-York, devant Long Island.
Le mythe du Nouveau Monde était alors à la portée de leurs rêves.
Son père était professeur de mathématiques à Munich, passionné par la philosophie de Hegel et d Schopenhauer, sa mère pianiste, passionnée elle par Chopin et Beethoven.
Ils vont découvrir un autre monde, ce monde mythique qu'ils imaginaient autrement, le Nouveau Monde, loin de l'effroi, loin de l'horreur.
Le père va devenir fossoyeur dans une petite ville américaine de l'État de New-York. C'est la seule chance trouvée pour s'intégrer. La mère sombre très vite dans une sorte de dépression, attendant vainement l'arrivée du reste de sa famille ?
Ils vivent dans la vie ordinaire d'une Amérique hostile qui ne les acceptera pas. Est-ce ainsi l'explication de cet abime qu'ils ont construit chaque jour dans cet exil où ils n'ont jamais su trouver leur place ?
Cette chronique intime d'une famille en exil croise ici la douleur de l'histoire et ses hontes, la honte des États-Unis, celle du silence sourd du Président Roosevelt.
Le 13 mai 1939, le Saint-Louis, paquebot transatlantique allemand, quitte le port de Hambourg. À son bord, il y avait 937 passagers. La grande majorité d'entre eux sont des juifs allemands fuyant le Troisième Reich, qui ont réuni l'argent nécessaire pour un visa et un aller simple sur le Saint-Louis dans l'espoir de trouver refuge en Amérique. Refusé d'escale à la Havane, puis à New-York, le Saint-Louis a dû faire demi-tour pour l'Europe, alors sous la botte nazie. Beaucoup de ses passagers furent victimes des camps et exterminés...
Peut-être dans ce paquebot, y avait-il des membres de leur famille, qui sait, qui peut le dire... ?
Comment ces deux-êtres-là vont-ils alors sombrer dans une sorte de folie emportant le décor, tentant d'emporter les êtres qu'ils leur sont chers avec eux, par quel miracle Rebecca s'accrochera-t-elle pour ne pas tomber dans cette fosse béante ? A quels interstices du paysage saura-elle poser ses mains pour ne pas être emportée dans le vide ?
C'est comme cela qu'elle va devenir la fille du fossoyeur, qu'on l'appellera ainsi.
Elle a grandi dans la misère, la déchéance, une sorte de terreur qui faisait semblant de ne pas y ressembler. C'est l'horreur qui conduit à un drame familial d'une rare violence, achevant l'enfance, mais sont les stigmates seront des éléments fondateurs pour le reste de sa vie.
Comment survivre aux démons de son enfance qui n'en finiront jamais de la hanter ?
Elle va grandir, se relever, marcher, avancer, rencontrer des hommes et puis celui qui sera le premier homme de sa vie, ce ne sera pas la bonne pioche, comme on dit.
Tous les hommes sont-ils comme cela ? Les hommes seraient-ils tous des pervers, des prédateurs ? Aurait-elle tiré à jamais la mauvaise carte de la vie ?
Elle cherche, cherchera durant ces années, à percer le mystère et la violence de certains hommes sur les femmes, comme des millions de femmes depuis la nuit des temps sur toute la planète, depuis que l'humanité existe, cherchent aussi la réponse à cette question. À l'inverse de tant d'autres femmes qui ont tenté sans retour de faire entendre leur douleur auprès d'un commissariat de police ici ou ailleurs avec la vaine illusion même encore en 2023 d'y trouver un possible écho, ou là-bas encore pire dans l'État de New-York en 1959 chez le shérif homologué du coin qui dira que ces faits font partie des choses normales, elle sait par avance que cela ne servirait à rien et elle ne fera jamais le pas, acceptera les coups sans frémir, sans broncher, sans même à la fin cacher son visage avec ses mains... À quoi cela servirait-il de redoubler la violence ? Espérant seulement que son fils ne voit pas cela...
Rarement, j'ai lu ces mots, ces coups venir avec tant de douleur au ventre comme si c'était à moi que cet homme les assenait.
J'ai l'impression que le regard éperdu de cette enfant restera à jamais inoubliable pour moi.
Sans doute comme tant d'autres femmes, elle a peut-être pensé que cette violence était justifiée, que c'étaient eux qui détenaient la vérité, les hommes qui cognent, celui qui frappe sa femme, comme si c'était elle la coupable, comme si les choses étaient irrémédiablement inscrites ainsi.
J'ai craint pour Rebecca. Pour sa vie, pour son fils.
Peut-être y a-t-elle pensé, à son fils justement, plus qu'à elle, lorsqu'elle s'est convaincue que survivre était plus important que mourir ?
Le chemin pour sortir de cette violence, n'est-ce pas acquiescer en silence ? Mais est-ce que cela suffira pour survivre, à faire abdiquer cette incompréhension qui sommeille comme une colère sourde ?
L'écriture de Joyce Carol Oates est là à chaque instant, précise, ample, généreuse aussi.
C'est l'écriture qui dessine un très beau personnage de femme dans une métamorphose attendue, une fille, une femme, une amante, une mère et sa tendresse ainsi que sa férocité pour tenter de tenir debout.
C'est une manière de raconter une histoire, avec des flux de conscience qui vont et viennent, reviennent, ramènent de l'émotion à chaque vague qui revient, à chaque pas de Rebecca qui revient...
Qu'a-t-elle vécu, Joyce Carol Oates, pour décrire à ce point la dureté des hommes avec autant d'acuité ? Dire l'ordinaire sordide et poisseux de l'Amérique profonde...
Rebecca peut-elle échapper à ce destin d'avoir été la fille du fossoyeur ?
Derrière la noirceur, ce roman n'est-il pas au contraire le récit de la résilience, la métamorphose et la reconstruction d'une femme ?
L'épilogue que j'ai trouvé légèrement long m'a perdu un peu en chemin, mais je crois deviner qu'il était indispensable pour l'autrice, afin de fermer définitivement une porte essentielle à cette histoire. Son histoire peut-être, ou celle de sa grand-mère.
Il n'empêche que c'est un livre autant magistral que dérangeant.
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J'ai acheté ce roman il y a plusieurs années, et je l'ai sorti de ma bibliothèque récemment. J'avais été inspirée.
Écriture tres belle pour un ouvrage noir avec une héroïne déterminée à survivre. C'est plus qu'une histoire de survivants. Il ne s'agit pas seulement de survivre, pour l'héroïne, elle fait le choix de vivre...malgré tout. Et les "malgrés tout" se succèdent. A lire. Je vais essayer d'autres romans de l'autrice.
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Le combat de Rebecca Schwarz né à New-York sur le bateau qui avait permis à sa famille de fuir l'Allemagne nazie. le père, homme cultivé mais meurtri, accepte un emploi de fossoyeur dans une petite ville de l'est des Etats-Unis. Terrorisé par les américains, il enfonce sa famille dans une spirale paranoïaque et finit par tuer sa femme déprimée et se suicider après une lutte avec Rebecca. Rebecca va fuir, s'abandonner à une brute, Niles Tignor, qui lui fait croire au mariage mais lui donne l'enfant qu'elle désire. Après avoir été méchamment battue, elle s'enfuit, change de nom, rencontre un homme riche, intelligent, protecteur, Chet Gallagher. Chet va l'aimer et prendre son fils, Zack, musicien comme lui, sous son aile. Bien plus tard, vieillie, Rebecca va retrouver une cousine allemande de son âge, romancière célèbre, qu'elle avait attendue quand elle était jeune. Elle va « boucler la boucle ».
Magnifique roman sur le secret, la résilience, la lutte des femmes, l'Amérique. Un chef d'oeuvre.
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Il est des romans qui nous touchent profondément car ils viennent titiller des émotions,des souvenirs inconscients qui font battre notre coeur à la chamade,tout à coup comme si les mots s'adressaient à nous! C'est le cas pour moi avec ce roman. L'histoire n'a pourtant aucun point commun avec la mienne. Il s'agit de l'intime,des états d'âme, des perceptions parfois indiscibles parce que non identifiées, et là,les mots percutent.
Dans La fille du fossoyeur, J.C.Oates nous raconte l'histoire d'une famille allemande en 36 qui émigre dans l'Etat de New-York pour fuir le nazisme. Rebecca nait sur le bateau,alors que tout le monde débarque. Les conditions de sa naissance sont très dures,voire culpabilisantes et c'est le début d'une vie de pauvreté et d'humiliation pour elle et ses frères mais aussi,bien sûr pour ses parents. Son père était professeur de mathématique et passionné de philosophie, sa mère mélomane et pianiste. le père accepte dans l'urgence d'avoir un lieu pour vivre,un poste de fossoyeur, persuadé qu'une autre vie va rapidement s'offrir à eux. Ça ne sera pas le cas et la famille s'enfonce dans la précarité, la honte et même la folie. Rebecca s'adapte comme elle peut et vit toutes les ambivalence et la confusion des sentiments inhérents à l'enfance et l'adolescence qui plus est dans un contexte aussi compliqué que le sien. Période qui s'achève par un drame d'une rare violence.
Nous la suivons ensuite dans sa vie de jeune femme prisonnière de l'engrenage de la violence conjugale que l'auteure décrit avec une justesse extraordinaire. Devenue maman, elle va cependant s'échapper avec son fils et devenir une autre pour survivre et permettre à l'enfant de devenir ce qu'elle rêve pour lui.
La seconde partie du roman nous transporte de l'ombre à la lumière. du moins en apparence, car certaines blessures ne peuvent pas guérir.
De multiples thèmes sont développés dans ce roman dont la puissance des non dits, les traumatismes intergenerationnels,la violence,l'amour etc mais ,ce qui rend ce roman exceptionnel à mes yeux, c'est véritablement la profondeur psychologique des personnages et tout particulièrement de Rebecca. Je ne connaissais pas Joyce Carol Oates et je suis impressionnée par sa capacité à rendre compte du ressenti de son personnage, de sa psychologie ,de ses conflits intérieurs. Elle tisse avec subtilité et finesse les liens qui constituent l'identité de Rebecca. Elle interroge l'espace de liberté qui nous est donné ou pas,pour échapper à ce qui nous a meurtri ; sur ce qui demeure des rêves qu'on a enterrés Ce cheminement est magnifié par un parcours musical en adéquation parfaite avec la force des sentiments qui s'expriment. Je n'ai pas résisté au plaisir d'écouter les morceaux cités pendant ma lecture, Beethoven, Grieg, Schubert etc . Ce qui a aussi contribué à renforcer ma sensibilité au langage de J.C.Oates. c'est un très beau coup de coeur.
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Grace à la bibliothèque de lecteurs sur babelio , j'ai découvert Joyce Carol Oates en particulier cet ouvrage la fille du fossoyeur en lien avec le challenge pavés . Même si le style d'écriture , le type de narration m' a perturbé au départ , progressivement le plaisir de lire et la curiosité de découvrir l' histoire de Rebecca l'a emporté , j'ai dévoré les 700 pages .On suit la vie de Rebecca avec intensité de son enfance à l'âge adulte et celle de sa famille d' immigrés allemands fuyant le régime nazi . C 'est dans un climat de violence, de haine et d'oppression que la petite fille va grandir et tenter de se construire face ses parents frustrés et déprimés depuis leur arrivée aux Etats Unis . Un malheur n'arrivant jamais seul , elle rencontre Niles Tignor , futur père de son enfant , avec qui elle va connaitre une période de violence et de solitude .Mais de part son caractère et l'amour qu'elle porte à son fils Zach et d'autres d'autres rencontres plus heureuses , Rebecca goute à une vie plus apaisée , plus sereine voire aimante . Je me suis attachée à cette héroïne , bousculée par la vie , qui par sa force intérieure et sa volonté cherche à s'affirmer , à vivre pour son fils mais aussi pour elle même . Ce fut une belle découverte pour moi , on sort bouleversé de cette histoire, et je pense à lire d'autres ouvrages de cet auteure .
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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c'est vrai que les livres nous arrivent au moment précis. J'avais voulu lire cette auteure depuis plusieurs années et j'avais du mal à choisir parmi tous ses livres. J'ai fait le bon choix, ce livre raconte l'histoire d'une femme, d'une guerrière. L'histoire de vie est tragique et la qualité de la plume de l'auteure est fluide et variée. Ce livre est divisé en 3 parties, en définitive la troisième partie et l'épilogue ont une puissance émotionnelle à donner la chair de poule. Les allés retours vers le passé sont bien décrits. Des lettres entre Rebeca et sa cousine m'ont épatée. Sans doute la fin est bouleversante.
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L'histoire de Rebecca Schwart...
Petite fille née sur un bateau fraîchement arrivé à New-York, des parents allemands et juifs fuyants les répressions envers ce peuple en 1936...
Une naissance à l'image de ce que sera sa vie : un combat.
Un combat pour la survie, un combat contre les autres, un combat contre ce destin funeste qui va l'accompagner longuement...

Quelle claque que ce roman ! J'avoue avoir eu du mal au début... Cette enfance hâchée, si douloureuse, où voulait me mener l'auteure ?
Et puis, vient le mariage de Rebecca, avec un homme violent...
Puis la fuite, la reconstruction, mais toujours les mêmes fantômes... Ceux de son passé, de son enfance...
Joyce Carol Oates nous plonge dans ce qu'il y a de plus sombre dans notre société avec une plume si adroite !
J'ai oscillé durant toute la lecture entre nausée, écoeurement, peur, violence, espoir, amour (un peu)...
La fille du fossoyeur, un livre à lire, doucement, en prenant son temps pour que chaque mot vous imprègne...
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Ce livre est un bijoux tout l'opposé de ce que la fille du fossoyeur recevra dans sa vie. A chaque page, la pauvreté, la peur et le sordide vous sautent au visage.
Une pure merveille de la littérature américaine décrivant avec force la vie de Rebecca. La frontière entre le réel et la fiction n'existe plus. Au fil des pages, le coeur serré j'ai toujours espéré que le bonheur frapperait enfin à la porte de Rebecca.
Magnifique !
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