AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,39

sur 136 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Des "femelles" ? de quelle espèce ? Humaine ! Assurément la plus redoutable, la plus perverse. Ce sont elles, dans ces récits, qui font les frais des défauts des hommes, de leur violence.

Neuf nouvelles d'une cinquantaine de pages qui mettent en scène des femmes, des mères, des adolescentes, des petites filles. Manipulées, malmenées, battues, trompées, prostituées... elles sont épuisées, au bout du rouleau, sombrent dans l'alcool, la dépression, ou tuent. Et leurs éventuels enfants, victimes indirectes, en subissent les dommages collatéraux.

Des textes très sombres, perturbants. le suspense et la tension vont crescendo, on n'ose imaginer le pire, et c'est pourtant vers le plus sordide que nous mène l'auteur. Seule la dernière nouvelle est plus optimiste - pour les lecteurs favorables à cette pratique... L'écriture est impeccable, presque trop, limite affectée et désuète façon Sagan. A tel point que je situais la plupart des récits dans le passé, jusqu'à ce que je croise de loin en loin un téléphone portable, ou autre élément du XXIe siècle.

De Joyce Carol Oates, j'ai lu "Sexy", "Viol, une histoire d'amour", "Délicieuses Pourritures"… Des ouvrages tout aussi noirs que ce recueil, dans lesquels l'homme est un loup pour la femme, et l'adulte souvent destructeur pour l'enfant...

Les cheveux de la femme sur la couverture évoquent les Gorgones, personnages mythologiques. Pline l'Ancien les décrivait comme "des sauvageonnes recouvertes de poils et à la tignasse hirsute", ce qui aurait donné naissance au mythe de la chevelure de serpents.
Commenter  J’apprécie          240
Voici un recueil de nouvelles assez... dérangeant! le titre donne à imaginer la femme dans ce qu'elle a de plus instinctif, doublé d'une connotation péjorative qui fait craindre le pire. Un brin de débauche, deux doigts de violence, quelques pincées de pulsion animale : tout y est, servi sur le plateau d'argent du style, froid et percutant à souhait. Directe, débridée, la plume de Oates donne à voir la noirceur féminine en ses tréfonds : des désirs de meurtre, des vengeances, beaucoup de sadisme dans des esprits gangrénés par la folie. Elle sait mêler l'intolérable à la banalité du quotidien, l'horreur à l'objectivité du point de vue. J'ai beaucoup aimé la manière dont les histoires basculent et nous laissent pantois avec nos notions du bien et du mal. de quel côté sommes-nous? Parfois on se surprend à se dire que s'il n'y avait pas en nous un bon gros surmoi capable de régir nos pulsions, nous serions de celles-là, de ces "femelles" emportées par un désir effréné de faire souffrir, voire de tuer. C'est une lecture qui vous remuera, c'est sûr, c'est bien pour ça que je vous la conseille vivement!
Commenter  J’apprécie          140
Difficile de suivre la production de Joyce Carol Oates, tant elle est prolixe…un, deux voire trois ouvrages par an…le rythme est épuisant. Mais quel bonheur de lire cette vraie littérature à l'heure où les romans de gare et autres biographies d'ex téléréaliteur , de footballeurs ou de comiques qui se prennent pour des philosophes, envahissent les rayonnages des libraires (enfin d'Amazone surtout…). Je ne veux bien sur faire preuve d'aucun mépris tant je déteste l'idée de classer la littérature en « bonne « ou « mauvaise » mais, diantre, il y a, comment dire … des limites ! Bref, pour autant avec Oates, on est carrément au large, et vraiment c'est plaisant... Une plume acerbe, pertinente qui s'acharne, me semble-t-il (mais je n'ai pas encore tout lu !) à dépeindre les femmes, les femmes et leur condition, les femmes face à leur dilemme, les femmes et leurs angoisses, les femmes dans leur faiblesse sombre et annihilant. Et puis, bien sûr…la femme face à l'écrasante suprématie du mâle. Je ne ressens pas pour autant ces histoires comme féministes (ouf !) mais j'aime profondément la façon qu'à l'auteur de se mettre en surplomb et de conter sans juger…froidement…subtilement…



Les femelles est un recueil qui présente des nouvelles assez égales. de brèves histoires au centre desquelles se trouve des femmes (on ne l'aurait jamais deviné avec le titre !) , jeunes ou vieilles, mais qui ont toutes en commun une plaie très ouverte et très suintante. L'autre trait commun qu'elles partagent est qu'elles sont ou deviennent à un moment donné (poussées ou pas par la nécessité) des meurtrières (parfois seulement au sens métaphorique). Dans « Madison au guignol », une femme riche, superficielle et égotique se retrouve à jamais coincée dans la collection privée d'une boutique de luxe. Dans « Faim » une épouse organise l'assassinat de son mari avec l'aide de son amant. Dans « Banshee », une petite-fille monte au sommet d'une tour vertigineuse, son petit frère dans les bras pour impressionner son égoïste de mère. Dans « Ange de colère », une jeune femme pousse un retardé mental a tué son amant…manipulatrices, perverses, profondément blessées, égoïstes, les femmes d'Oates vont tout droit en enfer mais dieu qu'on les plaint !

Lien : http://humeurs.centerblog.net/
Commenter  J’apprécie          70
Ces nouvelles ont en commun des femmes qui en ont assez, et qui prennent les grands moyens pour qui s'en sortir, qui se venger, qui manipuler, qui fuir etc. etc. Les solutions sont radicales, calculées, planifiées et donnent froid dans le dos. L'horreur est suggérée plutôt que décrite car l'auteure tourne autour du pot, laisse le lecteur s'imaginer le pire, n'est jamais limpide mais ne laisse pas non plus place à l'échappatoire; elles commettent ces atrocités c'est certain. Qu'elles aient de bonnes raisons de le faire ou non, que ce soit moral ou pas, c'est au lecteur d'apprécier. Mais qu'elles soient femmes au foyer, prostituées juvéniles, vendeuses dans des boutiques pour friquée, maîtresses dévouées ou amantes passagères, ne les sous-estimez jamais. Madame Oates, avec son écriture si juste et nuancée, vous aura averti !
Commenter  J’apprécie          60
J'ai adoré ce recueil de nouvelles mais il faut avouer que c'est vraiment particulier. Certaines nouvelles sont glauques et cruelles. Cela m'a fait un peu penser aux Diaboliques de Barbey d'Aurevilly.
Les "femelles" de ce livre sont confrontées aux hommes et tentent de se libérer de leur emprise, de façon souvent très violente. Elles protègent leur vie en suivant un instinct animal d'où le mot femelle.
J'aime le format bref des nouvelles car cela donne souvent des histoires intenses et j'adore JCO qui est vraiment une auteure à part! Donc si vous aimez les nouvelles et JCO, je vous recommande à 💯 pour 💯ce livre!
Commenter  J’apprécie          30
Ce livre est un petit plaisir de sadisme, de haine, de non dit. Des nouvelles sont très explicites, parfois dure et la fin pourraient vous glacer le sang, d'autres sont très implicites mais ne vous laisseront pas de marbre. Il n'y a qu'une seule nouvelle que je n'ai pas trop aimé dans ce recueil.
Toutes ces femmes semblent bien innocentes, mais toutes sont capables de tuer pour échapper à une emprise, le plus souvent masculine.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (308) Voir plus



Quiz Voir plus

Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

Corps
Sexy
La désaxée
Blonde

10 questions
382 lecteurs ont répondu
Thème : Joyce Carol OatesCréer un quiz sur ce livre

{* *}