Cinq jeunes délinquants des beaux quartiers d'une petite ville ouvrière du nord des États-Unis, complètement ivres et drogués, comme tous les samedis soirs, encore plus excités ce samedi-là, car on est un 4 juillet, jour de fête nationale, déambulent dans les rues, en quête d'un mauvais coup.
Vers minuit, la belle et affriolante Tina Maguire, après un barbecue entre voisins, a la mauvaise idée de vouloir rentrer plus vite chez elle avec sa fille de 12 ans Bethie, en coupant à travers le parc. Elle tombe sur la bande au plus mauvais moment...
Ils l'ont laissée pour morte, tout près du lac, dans le hangar à bateaux. Une viol collectif, une tournante comme on dit, une abomination dont est témoin Bethie, qui après avoir été sérieusement agressée physiquement comme sa mère, échappe de peu au viol en se traînant derrière un tas de vieux canoës.
Quand le silence revient, que les monstres sont partis, elle se hisse jusqu'à la route pour appeler à l'aide.
Puis la bande est arrêtée. Mais dès le début du procès, l'attitude du juge et les manoeuvres bien rodées de l'avocat des voyous anéantissent une seconde fois Tina. Malgré des preuves accablantes, cet avocat de haut vol, aux tarifs exorbitants, trouve l'argument qui fera mouche dans cette société réactionnaire et conservatrice, instillant le doute quant à la moralité de la victime... Et ça marche. Tina est trop belle, trop
sexy. Elle est un peu trop marginale en plus... Les rumeurs fielleuses abondent dans la petite ville. Cette Tina, qui n'a plus de mari, n'a-t-elle pas eu ce qu'elle voulait ? « Elle le cherchait, cette garce. Habillée comme une pute. » disent certains.
La jeune femme ne réagit pas. Elle n'a plus les mots. Face à l'hébétement de sa mère et aux menaces pressantes des violeurs furieux d'avoir été reconnus, sa fille Bethie ne peut que prier pour l'intervention miraculeuse d'un sauveur, d'un bras vengeur, comme dans les romans. Mais dans la vie réelle, ça n'arrive jamais !!!
Or il est là, dans l'ombre. Un flic épris de justice. Aimanté par le drame que vivent la mère et la fille. C'est un héros discret, entraîné dans une histoire d'amour peu banale qu'on peut appeler de la compassion, de l'empathie.
Une sale histoire, racontée avec une éblouissante violence par
Joyce Carol Oates, un grand auteur américain.